C'est sûr qu'en général, on ne joue pas une intégralité parce que tout ne nous plait pas, ou bien par manque d'expérience, manque de temps...
Mais que nous reste-il à ce moment ? C'est comme ne lire qu'une partie d'un livre, il nous manque parfois l'essentiel, voire même parfois la clé.
jypé a écrit :Dans les deux cas, il me semble que l'interprète, quel qu'il soit, pense l'oeuvre dans sa totalité, la connaît, voire (l'idéal) l'a analysée, décortiquée, replacée dans le contexte de l'époque et du lieu... cet "ego hic et nunc" indispensable.
Alors, jouer une partie seulement se conçoit parfaitement dans ces conditions.
Même si l'on a analysé le reste, décortiqué... toujours est-il qu'on ne l'exprime pas aussi. Et la musique est un moyen d'expression avant d'être une science. (je parle là de l'analyse).
gastiflex a écrit :De toutes façons, si la pièce est pour moi, je me fout de trahir la conception de l'oeuvre, personne n'en saura rien, et si c'est pour jouer en public, c'est ma prof qui m'empêche de tout jouer pour des raisons de timing
Mais que te reste il au final ?
En effet, je n'ai jamais pu travailler une oeuvre intégralement (car pas le niveau pas le temps etc...) Mais finalement, je ressors toujours de l'étude de mon "fragment" avec un manque. J'ai l'impression de ne pas avoir joué le morceau.
Jouer un morceau, c'est quelque part aussi s'entretenir avec le compositeur. On travaille son oeuvre, on entre dedans, tout le travail d'analyse qu'on fait, le temps qu'on passe à décortiquer sa pièce, au piano où finalement on n'est plus que nous avec ce qu'il a pu nous laisser...
On fait de la consommation là, on prend ce qu'on veut, on jette ce qui ne nous interesse pas ?