Bonjour,
j' apprend en ce moment l'invention 1 de Bach,
quand j'écoute cette interpretation de Glenn Gould, la première trille jouée est DO-SI-DO-SI (ensuite DO)
Pourtant sur ma partition et la plupart des autres interpretations, ca donne SI-DO-SI (ensuite DO )
y a t-il différentes manière de jouer les trilles ?
Merci
Bach invention 1 : interpretation de Gould
- jean-séb
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Re: Bach invention 1 : interpretation de Gould
Bonjour,
Techniquement, dans la plupart des partitions, il ne s'agit pas d'un trille mais d'un mordant.

Et il s'agit de si-la-si et non de si-do-si !
http://hz.imslp.info/files/imglnks/usim ... 160951.pdf

Tu peux voir de nombreuses versions, y compris des versions manuscrites, sur IMSLP :
http://imslp.org/wiki/15_Inventions,_BW ... Sebastian)
Mugellini dans l'édition que j'ai citée ci-dessus explique que la version manuscrite est manifestement fautive en représentant un mordant renversé (non barré) ou un trille.
Gould semble avoir pris le parti de jouer un trille, conformément à la version autographe, plutôt qu'un mordant. Qui a raison, c'est vraiment une question d'experts sur le style de l'époque. Je ne serais d'ailleurs pas étonné qu'une certaine latitude fût laissée aux interprètes pour l'ornementation, même si de nombreux compositeurs ont fixé par écrit la signification de leurs ornements.
La question avait déjà été abordée ici pour d'autres œuvres de Bach :
viewtopic.php?f=1&t=8277
et il y a sur Internet un tas de pages, des plus simples aux plus savantes, sur ces questions :
http://www.pennuto.com/music/jsb_ornm.htm
http://www.peiresc.org/Doussot.pdf
Techniquement, dans la plupart des partitions, il ne s'agit pas d'un trille mais d'un mordant.

Et il s'agit de si-la-si et non de si-do-si !
http://hz.imslp.info/files/imglnks/usim ... 160951.pdf

Tu peux voir de nombreuses versions, y compris des versions manuscrites, sur IMSLP :
http://imslp.org/wiki/15_Inventions,_BW ... Sebastian)
Mugellini dans l'édition que j'ai citée ci-dessus explique que la version manuscrite est manifestement fautive en représentant un mordant renversé (non barré) ou un trille.
Gould semble avoir pris le parti de jouer un trille, conformément à la version autographe, plutôt qu'un mordant. Qui a raison, c'est vraiment une question d'experts sur le style de l'époque. Je ne serais d'ailleurs pas étonné qu'une certaine latitude fût laissée aux interprètes pour l'ornementation, même si de nombreux compositeurs ont fixé par écrit la signification de leurs ornements.
La question avait déjà été abordée ici pour d'autres œuvres de Bach :
viewtopic.php?f=1&t=8277
et il y a sur Internet un tas de pages, des plus simples aux plus savantes, sur ces questions :
http://www.pennuto.com/music/jsb_ornm.htm
http://www.peiresc.org/Doussot.pdf
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Re: Bach invention 1 : interpretation de Gould
Dans le livret du CD de G. Gould où il joue ces Inventions de Bach (je n'arrive pas à mettre la main dessus) est expliquée la préparation que le Steinway NY a subi pour produire ce son particulier sur cet enregistrement.
Sur votre deuxième video, l'interprète fait une faute dans la dernière mesure.
Sur votre deuxième video, l'interprète fait une faute dans la dernière mesure.
- coignet
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Re: Bach invention 1 : interpretation de Gould
J'ai un 33 tours des années 70 des inventions, au dos duquel Gould explique que le piano utilisé pour l'enregistrement est un vieux Steinway un peu déréglé dont les marteaux ont un petit hoquet qu'il trouve très adapté à cette musique.
- Jacques Béziat
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Re: Bach invention 1 : interpretation de Gould
Il est difficile de savoir quelques fois sur quelles partitions les interprètes se basent, quand ce n'est pas juste une idée de leur part, un autre exemple est l'Aria des Variations Goldberg où certains jouent des trilles : création de l'interprète ou bien édition particulière de partition ?
De plus, Gould a changé maintes fois ses interprétations...
J'aurais davantage confiance dans certains clavecinistes en ce qui concerne les appogiatures, ils sont meilleurs spécialistes en la matière, tout comme certains organistes portés sur l'époque baroque (compositeurs tels que Couperin, Clérambault, Titelouze, de Grigny, etc...).
Mais à nouveau, le rendu des appogiatures chez Bach est prévu pour le clavecin, non pas pour le piano, d'où certaines questions.
On peut même se demander si pour le piano il ne faudrait pas toutes les retirer
, bon je plaisante parce que l'ornementation fait partie du morceau et des notes le composant, chose fort difficile à comprendre de nos jours, mis à part les ornementations de Chopin par exemple qu'on comprend mieux puisque prévues cette fois pour le piano et sonnant ainsi parfaitement.
De plus, Gould a changé maintes fois ses interprétations...
J'aurais davantage confiance dans certains clavecinistes en ce qui concerne les appogiatures, ils sont meilleurs spécialistes en la matière, tout comme certains organistes portés sur l'époque baroque (compositeurs tels que Couperin, Clérambault, Titelouze, de Grigny, etc...).
Mais à nouveau, le rendu des appogiatures chez Bach est prévu pour le clavecin, non pas pour le piano, d'où certaines questions.
On peut même se demander si pour le piano il ne faudrait pas toutes les retirer

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- coignet
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Re: Bach invention 1 : interpretation de Gould
Les ornementations publiées viennent parfois de Bach, présents sur les autographes ou les premières gravures qu'il a supervisées, ou de copistes (par exemple sur des copies faites par Anna Magdalena Bach), ou ajoutées par des compositeurs ayant fait des "révisions". Dans bien des éditions françaises on est dans le dernier cas (Durand, Lemoine). Les ornementations ont été pendant longtemps considérées comme des scories anciennes dont les textes méritaient d'être expurgés.
De plus de nombreux interprètes ont volontairement ignoré que certains ornements comme les grilles ne s'exécutaient pas de la même manière à l'époque baroque qu'aujourd'hui.
Il existe un livre passionnant à ce sujet : l'art de jouer Bach au clavier par Badura-Skoda.
De plus de nombreux interprètes ont volontairement ignoré que certains ornements comme les grilles ne s'exécutaient pas de la même manière à l'époque baroque qu'aujourd'hui.
Il existe un livre passionnant à ce sujet : l'art de jouer Bach au clavier par Badura-Skoda.