Richter était connu pour être la plupart du temps mécontent de ses prestations, alors que tout le monde criait au génie. Beaucoup de grands artistes sont plus ou moins dans le même cas (Zimerman par exemple a renié la plupart de ses anciens enregistrements qu'il trouvait mauvais).
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une posture, ou d'un problème de confiance en soi, mais réellement ces pianistes ont un tel niveau d'exigence qu'ils n'entendent dans leurs prestations qu'une succession de défauts.
Je crois que nous sommes plusieurs ici à être dans le même cas (toute proportion gardée


Alors comment savoir ce que vaut vraiment ce qu'on produit ?
Les enregistrements, certes, sont un bon moyen d'avoir une écoute plus neutre et plus objective. Mais ça ne permet de juger qu'une prestation ponctuelle. Très difficile de mettre ça en place pour le travail quotidien.
C'est typiquement le problème que je rencontre en ce moment : plus le travail sur une pièce avance, et plus nos exigences et notre écoute s'affinent, et donc paradoxalement plus on peut être mécontent de ce qu'on produit.
Pensez-vous qu'il y a vraiment un stade à partir duquel on peut objectivement se dire "ça y est, c'est bien ce que je fais !" ? Ou est-on condamnés à être d'éternels insatisfaits, parce que oui, évidemment, on peut toujours aller plus loin ?
Est-ce un travail sur soi qui va au-delà du piano ?
Est-ce plus prosaïquement un choix de pièce trop souvent mal adapté (pièce trop difficile) ?