J'ai donc simplement voulu faire un fil d'à la fois partage de nos frustrations et d'entraide.
Et si j'ai eu l'idée de ce fil, c'est que la situation du jour s'y prêtait beaucoup!
Alors, je ressors de mon cours où j'ai fini sur le prélude de Rachmaninoff (do# mineur), et entre les «relâche la tension tout de suite après l'attaque», «attaque dans un mouvement vers le piano, pas vers le bas, pour ne pas que ça sonne dur», «assure-toi d'avoir les doigts bien figés en position lorsque tu attaques afin que toutes les notes de l'accord jouent en même temps», «fais ressortir davantage la note au soprano», «articule moins les notes secondaires» (dans l'agitato, pour les 2e et 3e notes des triolets), «tu n'arriveras pas à jouer ce passage rapidement si tu articules toutes les notes», (j'essaie) «tes doigts semblent trop mous»... Pfiouf! Donc je dois être souple, mais raide, mais pas tendue, articuler, mais pas trop, ...
Là, j'avoue que pour le coup, j'ai un peu le cerveau en bouillie. ^^"
Ça fait un moment que j'essaie de travailler à faire ressortir la note au soprano dans les accords du début ce qui, je pense, cause parfois une légère «arpégiation» involontaire de l'accord. Les deux aspects me semblent encore difficile à concilier (faire ressortir plus fort une note et jouer tout parfaitement en même temps). Les attaques «non-dures», je sais que je dois travailler ça. Je comprends le concept d'attaque «horizontale», dans un mouvement vers le piano, et de relâcher après l'attaque. Mais comprendre n'égale pas être capable d'appliquer.
Quant au «moins articuler», là, j'avoue que je sèche un peu. Ce n'est peut-être pas le terme le plus adéquat... Il m'avait déjà fait le commentaire de les jouer plus doucement, ce que je tente de faire, mais que je ne parviens peut-être pas suffisamment.
Mais trouver l'équilibre entre la souplesse, la précision, la «juste» fermeté en somme, ça me semble infiniment complexe...
Bref, la conclusion du cours a été «ce n'est pas facile le piano!» (ce à quoi j'ai répondu «je n'ai jamais pensé que c'était facile!»).
D'ailleurs, anecdote là-dessus : lorsque j'ai commencé à jouer du piano, j'en ai parlé à un moment avec des amis, et l'un d'eux m'a dit «ah oui, c'est facile le piano», ce à quoi je n'ai pas pu m'empêcher d'écarquiller les yeux et de dire «je ne trouve vraiment pas!». Bon, l'ami a pensé qu'il m'avait insulté, ce qui n'était pas le cas. Il m'a expliqué plus tard qu'il pensait surtout au fait que l'on pouvait obtenir satisfaction rapidement, car il est facile de produire un son, et un son juste, contrairement à beaucoup d'autres instruments où ce travail, préliminaire au fait de pouvoir jouer de jolies choses, peut être très long, notamment sur un violon (le pire exemple à ce niveau je pense). Mais je me rappelle en effet de mes premiers cours de clarinette où je soufflais en gonflant les joues et où je respirais entre chaque note.


Je traîne d'ailleurs une vieille photo dans mon cartable de partitions, de cette époque. Je ne sais pas pourquoi. Ça me rend peut-être un peu nostalgique (ou regretter de ne pas avoir investi la musique davantage à cette époque. Je pratiquais à peine entre les cours à ce moment de ma vie! Faut dire qu'à 8 ans, on n'a pas vraiment d'auto-discipline et que mes parents ne m'y poussaient pas. Mais ayant connu des parents qui poussent trop, jusqu'à dégoûter leurs enfants, je me dis que c'était peut-être mieux ainsi... c'est difficile de trouver le juste équilibre... comme en musique
