Est ce que l'édition Ekier n'est pas très bien reconnue en France ?
Un prof (de cours particulier pour l'adulte amateur que je suis) est dans le refus :
Il corrige certaines notes et articulation écrites dessus. (j'imagine qu'il se réfère plutôt à son édition préférée)
Il n'accepte pas certaine note que je préfère dans cette édition, je voulais donc lui montrer des notations annexées à la partition,
mais pas question, impérative que je corrige ces notes.
Je suis gênée, j'ai déjà acheté pas mal de partition dans cette édition, dont certaine, j'aime beaucoup sa version.
N'est elle pas une édition la plus récente et c'est un fruit de recherche des oeuvres de Chopin ??
Sinon tout va bien avec le professeur, je suis très contente de lui, mais seulement, le problème de partition....
édition PMW (Ekier)
Re: édition PMW (Ekier)
C'est la meilleure édition possible pour Chopin. Il est vrai qu'on trouve certaines choses qui peuvent changer les habitudes des autres éditions, qui se basent pour la plupart sur l'édition française ou allemande. Néanmoins, il reste beaucoup de choses qui sont sujet à contentieux et de nombreuses variantes plus ou moins authentiques, et l'argumentation d'Ekier aide à se déterminer.
Si tu penses à un passage en particulier....
Si tu penses à un passage en particulier....
Re: édition PMW (Ekier)
]Merci beaucoup OK pour ta réponse, j'en suis rassurée, comme je suis un peu étonnée de la rigidité de mon prof.....
Oui je voudrais bien savoir d'autre avis sur une note par exemple... que j'aime beaucoup ce qui est écrite sur Ekier : Nocturne op48-1 page 80 dans la 16ème mesure, la basse de la dernière note est Si qui va vers Do,
le prof ne le veut pas...et qu'il veut en Sol
Sol est aussi charmant, mais quand je le joue en Si, cela maintient la tension qui fait sentir une douleur, et cela me plaît, et ensuite
la mesure suivante je joue en mf ou mp,par contre si c'est en Sol, je sens que cela relâche la tension, et que je joue la mesure suivante en p
cela change l'interprétation.
Même si c'est juste une question de goût, j'aimerais savoir d'autre avis sur ce passage, comme j'aime beaucoup ce morceau.
(Tout de même, je me décide de la jouer en sol devant le prof, ce n'est pas la peine de le vexer...)
Oui je voudrais bien savoir d'autre avis sur une note par exemple... que j'aime beaucoup ce qui est écrite sur Ekier : Nocturne op48-1 page 80 dans la 16ème mesure, la basse de la dernière note est Si qui va vers Do,
le prof ne le veut pas...et qu'il veut en Sol
Sol est aussi charmant, mais quand je le joue en Si, cela maintient la tension qui fait sentir une douleur, et cela me plaît, et ensuite
la mesure suivante je joue en mf ou mp,par contre si c'est en Sol, je sens que cela relâche la tension, et que je joue la mesure suivante en p
cela change l'interprétation.
Même si c'est juste une question de goût, j'aimerais savoir d'autre avis sur ce passage, comme j'aime beaucoup ce morceau.
(Tout de même, je me décide de la jouer en sol devant le prof, ce n'est pas la peine de le vexer...)
Re: édition PMW (Ekier)
Ce si est juste génial ! Je ne l'ai jamais entendu... mais comme tu le dis, ca crée une tension différente... le sol habituel est conforme au sentiment de quasi marche funèbre qu'on a par ailleurs, mais je trouve que ce si fluidifie cette modulation...
Comment Ekier le justifie t'il ? (Je n'ai pas les Nocturnes dans cette édition)
Comment Ekier le justifie t'il ? (Je n'ai pas les Nocturnes dans cette édition)
Re: édition PMW (Ekier)
Apparemment c'était juste une erreur d'impression....
Re: édition PMW (Ekier)
Merci.
Et bien la je serais un peu sceptique... La sixte si-sol dans la 1ère édition française est bien sûr une erreur, et Ekier conteste la 2e édition française qui la corrige en sol-sol (ce qu'on entend tout le temps joué), et pense que c'est si-si, comme plus loin lorsque Chopin développe ce thème en accords dans la dernière partie. Blâmer la relecture de Chopin est un peu facile, et la je trouve Ekier peut-être intrusif. J'aurais deux contre-arguments :
- dans la sixte si-sol qui est fausse, le sol est sur la première ligne de la clé de fa tandis que le si a besoin de deux lignes supplémentaires. Je conçois plus facilement l'erreur d'impression comme une 3e ligne supplémentaire manquante pour faire une octave de sol, que supposer que le si du bas est correct - c'est dire que l'erreur porterait sur le sol d'en haut, qui serait mal placé à l'intérieur de la portée. Je pense qu'une erreur de ligne supplémentaire est plus probable qu'une erreur de note mal placée dans la portée.
- l'analogie avec la reexposition ne tient pas à mon avis. Par exemple la première mesure du nocturne présente deux basses d'octaves de do, tandis que la première mesure de la réexposition développée propose do puis fa. Chopin change fréquemment et subtilement l'harmonie quand il écrit en variations comme ici. D'autres différences sont donc tout à fait possibles...
Ceci étant dit, je trouve toujours le si très beau, et il ne devait pas déplaire à Chopin puisqu'il le propose dans la variation en accords. Assez difficile... mais musicologiquement, l'argument d'Ekier me semble se retourner contre lui et je jouerais le sol traditionnel.
(Ce n'est pas la première fois que je "désobéis" à Ekier - il y a pas mal de cas tengeants comme ça dans le programme qui m'occupe actuellement. Mais cette édition à l'immense mérite de motiver ses choix - la plupart du temps certainement intelligents - et signaler les cas litigieux. Cela laisse à l'interprète sa faculté de juger à la lumière des éléments du problème, et lui épargne la recherche des sources correspondantes.)
Et bien la je serais un peu sceptique... La sixte si-sol dans la 1ère édition française est bien sûr une erreur, et Ekier conteste la 2e édition française qui la corrige en sol-sol (ce qu'on entend tout le temps joué), et pense que c'est si-si, comme plus loin lorsque Chopin développe ce thème en accords dans la dernière partie. Blâmer la relecture de Chopin est un peu facile, et la je trouve Ekier peut-être intrusif. J'aurais deux contre-arguments :
- dans la sixte si-sol qui est fausse, le sol est sur la première ligne de la clé de fa tandis que le si a besoin de deux lignes supplémentaires. Je conçois plus facilement l'erreur d'impression comme une 3e ligne supplémentaire manquante pour faire une octave de sol, que supposer que le si du bas est correct - c'est dire que l'erreur porterait sur le sol d'en haut, qui serait mal placé à l'intérieur de la portée. Je pense qu'une erreur de ligne supplémentaire est plus probable qu'une erreur de note mal placée dans la portée.
- l'analogie avec la reexposition ne tient pas à mon avis. Par exemple la première mesure du nocturne présente deux basses d'octaves de do, tandis que la première mesure de la réexposition développée propose do puis fa. Chopin change fréquemment et subtilement l'harmonie quand il écrit en variations comme ici. D'autres différences sont donc tout à fait possibles...
Ceci étant dit, je trouve toujours le si très beau, et il ne devait pas déplaire à Chopin puisqu'il le propose dans la variation en accords. Assez difficile... mais musicologiquement, l'argument d'Ekier me semble se retourner contre lui et je jouerais le sol traditionnel.
(Ce n'est pas la première fois que je "désobéis" à Ekier - il y a pas mal de cas tengeants comme ça dans le programme qui m'occupe actuellement. Mais cette édition à l'immense mérite de motiver ses choix - la plupart du temps certainement intelligents - et signaler les cas litigieux. Cela laisse à l'interprète sa faculté de juger à la lumière des éléments du problème, et lui épargne la recherche des sources correspondantes.)
Re: édition PMW (Ekier)
Lisant tes arguments, je comprends vaguement maintenant pourquoi le prof tient tellement au sol.
Même si je ne pourrai pas savoir vraiment à présent, si c'est bien le si ou pas, j'espère moi aussi que ce si ne déplaît pas à Chopin,
comme en le jouant j'ai imaginé son expression douloureuse, c'est émouvant.
Mais pour le jouer en public comme ton cas, cela demanderait plus de responsabilité d'interprétation basée d'argument,
tellement le monde est habitué de notes traditionnelles jouées par pianistes, entendues en enregistrement.
Même si je ne pourrai pas savoir vraiment à présent, si c'est bien le si ou pas, j'espère moi aussi que ce si ne déplaît pas à Chopin,
comme en le jouant j'ai imaginé son expression douloureuse, c'est émouvant.
Mais pour le jouer en public comme ton cas, cela demanderait plus de responsabilité d'interprétation basée d'argument,
tellement le monde est habitué de notes traditionnelles jouées par pianistes, entendues en enregistrement.
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Re: édition PMW (Ekier)
Pour ma part, j'ai l'ancienne édition polonaise (Paderewski) qui donne un sol, en précisant en note que l'édition allemande et le manuscrit ont un si.
L'obsession musicologique actuelle amène forcément à contrarier certaines habitudes. Cependant l'habitude en ce qui concerne Chopin est largement basée sur l'édition de Mikuli, qui a eu une certaine forme d'autorité pendant la plus grande partie du 20ème siècle (il donne un sol bien sûr), et qui n'est pas considérée aujourd'hui comme une étape utile par les musicologues (alors qu'il s'agissait tout de même de l'édition critique d'un pédagogue qui avait connu Chopin et qui s'était efforcé de donner une bonne version des œuvres). Ca reste un problème, il y a dans la Barcarolle par exemple des différences par rapport au texte "habituel" qui choquent vraiment chez PWM (avec d'ailleurs des différences entre Paderewski, réédition de Paderewski puis Ekier).
Dans la mesure qui nous occupe, je jouerais un sol sans hésiter.
L'obsession musicologique actuelle amène forcément à contrarier certaines habitudes. Cependant l'habitude en ce qui concerne Chopin est largement basée sur l'édition de Mikuli, qui a eu une certaine forme d'autorité pendant la plus grande partie du 20ème siècle (il donne un sol bien sûr), et qui n'est pas considérée aujourd'hui comme une étape utile par les musicologues (alors qu'il s'agissait tout de même de l'édition critique d'un pédagogue qui avait connu Chopin et qui s'était efforcé de donner une bonne version des œuvres). Ca reste un problème, il y a dans la Barcarolle par exemple des différences par rapport au texte "habituel" qui choquent vraiment chez PWM (avec d'ailleurs des différences entre Paderewski, réédition de Paderewski puis Ekier).
Dans la mesure qui nous occupe, je jouerais un sol sans hésiter.
Re: édition PMW (Ekier)
Merci beaucoup JPS pour ces informations très précieuses ! 
