sylvie piano a écrit :Je ne sais pas si quiconque peut se mettre à la place de ces artistes qui ont un parcours particulier, des dons hors du commun, des ressentis qui nous échappent .
Il me semble naturel que ces êtres extraordinaires aient des vies extraordinaires. Ce qu'on voit d'eux, en les croisant au hasard ne dit rien de leur monde intérieur, de leur vie spirituelle, de leur plaisir procuré par la scène.
Je pense que ça nous dépasse totalement.
La vie privée est un concept qu'une relation particulière avec son instrument peut absolument compenser par exemple.....
Je suis désolé Sylvie mais je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu écris. Pour moi, c'est de la guimauve romantique pour "Point de vue". D'abord, ce sont des personnes qui ont commencé leur instrument à 3 ans, qui ont suivi ensuite un cursus normal dans les conservatoires et qui ont eu la chance (car il en faut aussi un peu) de percer. Ce sont des gens intelligents, voire très sensible pour certains, ça j'en conviens, mais pas plus que les autres. Il y a bon nombre de ces êtres extraordinaires qui refusent d'entrer en scène 5 minutes avant le début du concert si on ne leur augmente pas le cachet, ou qui refusent de prendre l'avion et qui veulent qu'on vienne les chercher en voiture, avec un modèle particulier, de couleur noire et avec les vitres teintées, d'autres encore qui exigent qu'on leur rouvre un restaurant fermé parce qu'ils ont envie de manger tel plat à la carte après le concert, ou même... qu'on leur offre un oreiller dans leur hôtel. Sans compter ceux qui annulent 2h avant le concert sans même donner une seule explication. Excuse-moi mais en terme de vie spirituelle et de monde intérieur on peut faire mieux. Il y en a, c'est vrai aussi, qui sont d'une gentillesse extrême et très professionnels dans leur comportement. En somme ils sont le reflet de notre société. Juste comme nous.
Arabesque44 a écrit :Ils ont beau y être habitués, les voyages ça éreinte nerveusement.
Je confirme
Arabesque44 a écrit :Ca me rappelle une anecdote entendue dans une émission de Cassard, racontée par Arthur Rubinstein jeune, mais déjà étoile montante, qui rencontre le Grand Ravel sur un quai de gare ( Berlin il me semble) et tout heureux, il s'apprête à le saluer. Mais Ravel était en train de s'emporter contre Marguerite Long ( qui devait lui servir plus ou moins de "mère de Kissin"

) " Cette conne a perdu les billets!"
La façon dont Ravel traitait Long est en effet assez loin des standards qu'on pourrait attendre d'un être extraordinaire vivant dans son monde intérieur. Il était juste odieux avec elle.