C'est fou comme on peut avoir des conversations intéressantes sur des sujets anodins.
Je tape très vite au clavier (ce qui motive parfois certains postes à rallonge sur les forums. En faisant le test dans un tape-touche quelconque, je peux monter à 100 mots / minutes en transcrivant un texte, correction des erreurs incluses. Mais ça, c'est dans des conditions idéales. Disons que je dois plutôt tourner autour de 75-80 mots/ min de manière générale).
Ayant commencé le piano il y a peu, je ne peux pas vraiment comparer.
En fait, pour moi, la différence fondamentale, c'est que le clavier d'ordinateur est fait pour que l'on n'ait pas besoin de bouger la main. Alors ça ne peut se comparer au piano que pour les passages où il n'y a pas à bouger la main au piano, ou à la limite, les passages conjoints (des traits de gamme par exemple) où la main bouge mais reste près. Dès que l'on a des sauts à faire, on tombe très loin du clavier d'ordinateur. Mais il est vrai que dans les deux cas, on finira par apprendre certains mouvements, qui seront très imprégnés musculairement. Par exemple, j'arrive facilement à déplacer ma main sur la barre d'espacement sans regarder où je dois déplacer ma main (et juste en écrivant cette phrase, je l'ai fait plusieurs fois

). Ça constitue nécessairement un déplacement (à moins de seulement étirer son petit doigt, mais je ne crois pas que ce soit la technique la plus rapide). Un peu de la même façon que je fais mes «( )» (je pourrais théoriquement les faire en prenant le «shift» de la main gauche et en montant le doigt 4 sur le chiffre «9» (je suis sur un clavier qwerty francophone), mais je le fais plutôt en allant chercher le «shift» à droite et le «9» avec l'index. Ma main a retenu quelle était cette distance.
Après, est-ce que d'avoir appris à développer une mémoire musculaire avec le clavier d'ordinateur facilite le fait de développer une mémoire musculaire avec le clavier du piano? C'est très difficile à dire et en fait, une personne seule ne pourrait répondre à cette question. Il faudrait que ça fasse partie d'un sujet d'étude plus vaste pour vraiment apporter une réponse (pas certaine que ça vaille le coup de faire ladite recherche

).
Dans les deux cas, ça ne peut venir qu'avec un entraînement, et l'entraînement, on ne le fera que si on en voit l'utilité.
Je suis très contente d'avoir décidé un jour, adolescente, d'apprendre à taper sans regarder le clavier (avant, je tapais avec les mains positionnées au bon endroit, les index sur le F et le J, mais je regardais le clavier quand même; en décidant d'arrêter de regarder mes mains, je faisais énormément de faute et je tapais d'un coup beaucoup moins vite, car je devais réfléchir à l'endroit où était les lettres. Mais j'ai à terme pu non seulement augmenter ma vitesse de frappe, mais aussi copier des textes beaucoup plus facilement. Donc soit ça me permet de repérer mes fautes tout de suite et de les corriger sans avoir à me relire, soit ça me permet de copier quelque chose sans constamment chercher à quelle phrase j'étais rendue. Et là, on est exactement dans le contexte de la lecture d'une partition! Copier les notes avec les doigts sans quitter des yeux la partition, ça permet définitivement de ne pas relever les yeux dessus et toujours se demander «merde, à quelle mesure j'étais rendue!?»).
Bref, je trouve intéressant de faire le parallèle avec l'autonomie que ça apporte d'arriver à taper les touches sans les regarder, qu'importe le clavier. Mais les deux «travails» sont différents (je trouve bizarre d'utiliser le pluriel «travaux» ici...), l'un ne permettant pas l'autre.
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Le message de Christof me rappelle qu'il m'arrive quand même souvent d'écrire des mots, surtout si j'écris en anglais, avec une fin qui n'a pas rapport. Par exemple, écrire le mot «quest» en anglais résulte presque systématiquement en «question». Mes doigts veulent écrire d'eux-même «-ion» après «quest-». C'est intégré il faut croire.

Ça concorde bien avec son idée de phonèmes je suppose.
