La discrimination dans les CNR

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
gaspard

La discrimination dans les CNR

Message par gaspard »

Dans la majorité des CNR l'inscription est systématiquement refusée aux adultes (hormis les jeunes adultes poursuivant leurs études). A de tres rares exceptions près il est donc impossible à un adulte de 25ans ou + d'entamer des études en conservatoire ou de tout simplement prendre des cours de piano aux tarifs avantageux que proposent les CNR en comparaison avec les cours privés.

Une discrimination en raison de l'âge est donc bien pratiquée.

La loi précise : Article 225-1 du Code Pénal :
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques en raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, DE LEUR ÂGE, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenence ou leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Les CNR pourraient-ils ou devraient-ils être comdamnés pour cette discrimination ? Qu'en pensez-vous ?

Une plainte a-t-elle déja été enregistrée à ce sujet ou pourrait-elle être reçue ?
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egtegt
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Message par egtegt »

Je suis assez d'accord sur le fait que c'est dommage d'interdire de cette façon l'entrée du CNR à des adultes, celà dit, il y a des arguments en faveur de cette interdiction :

- Il s'agit à priori de formations professionnelles et donc il n'est pas question d'accepter n'importe qui mais en priorité des personnes susceptibles de finir en tant que professionnels de la musique.
- Il est trés difficile pour quelqu'un n'ayant pas commencé jeune d'atteindre un niveau suffisant pour devenir un jour musicien professionnel.

Mais je trouve que les conditions d'admission sont un peu stricte d'aprés ce que je sais et pourraient être plus souples.

Pour ce qui est de la légalité, je ne suis pas sûr que l'article de loi que tu cite s'applique, sinon, un grand nombre d'organismes d'état seraient hors la loi : il y a des limites d'âge dans plein d'organisme : fonction publique, armée, diverses écoles ....

Mais je pense que tout simplement tu as oublié de lire l'article 225-2 du code pénal :
La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende lorsqu'elle consiste :
1º A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
2º A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;
3º A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;
4º A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
5º A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
6º A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2º de l'article L. 412-8 du code de la sécurité sociale.
A mon avis, il y a effectivement discrimination au sens de l'article 225-1 mais elle n'est tout simplement pas illégale. Sinon nous serions en permanence coupable de discrimination, par exemple en mettant des toilettes reservées à un sexe dans un restaurant, pourquoi les femmes n'auraient pas le droit d'utiliser les toilettes de droite ? ou les hommes celles de gauche (ou l'inverse, ça dépend des restaurants :) )
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Kat
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Message par Kat »

à mon avis le mot "discrimination" est trop fort.
Mais ta question rejoint un problème beaucoup plus large qui est celui de l'enseignement des disciplines musicales en France.
En effet, à moins d'avoir eu des parents disposés à vous inscrire dans un conservatoire (ou tout simplement ayant les moyens de vous faire jouer d'un instrument : c'est pour cela que je n'ai jamais fait de piano étant jeune), si vous souhaitez apprendre passé 20 ans, vous êtes condamné à un parcours du combattant.
Les conservatoires acceptent parfois les adultes (il y a de temps en temps des barrières d'âges), mais dans quelles disciplines ? Si vous souhaitez jouer d'un instrument, on vous dira que c'est impossible, et que la priorité est réservée aux enfants... certes, je comprends. Si vous voulez tout de même acquérir une solide formation théorique, on ne vous proposera qu'une formation basique de solfège (j'entends par là clef de sol, clef de fa et rythme). Et evidemment, tout dépendra alors de la "politique culturelle" de votre commune qui ouvrira ou non une classe adulte au conservatoire !
Ce qui est injuste, c'est que si une personne veut apprendre l'histoire, les maths, la biologie... n'importe quoi sauf la musique, elle reste libre de s'inscrire à l'université ! Il existe même des derogations pour ceux qui n'ont pas eu leur bac étant jeune ! Dans le pire des cas, il existe la formule des "auditeurs libres". J'ai cotoyé au cours de mes études de très nombreuses personnes, déjà agées, ayant fait leur vie professionnelle et ayant ainsi l'opportunité de faire enfin ce qu'elles avaient toujours rêvé de faire. Certains ont été jusqu'à la thèse.
Alors si on donne la possibilité à des adultes de tout âge de reprendre leurs études, pourquoi ne leur donnerait-on pas aussi la chance et la joie de pouvoir enfin apprendre la musique ?
Kat.
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egtegt
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Message par egtegt »

Entièrement d'accord, je me suis souvent dit que si j'avais du temps, j'aimerais m'inscrire au conservatoire, éventuellement en auditeur libre, mais c'est impossible.

C'est dommage qu'en gros en France il y a deux possibilités : soit tu as envie de devenir un musicien professionnel et tu es relativement jeune
, alors tu peux suivre les enseignements d'un conservatoire, si tu es assez doué pour y être accepté. Soit tu te limites à une formation trés basique, correcte pour ce qui est de l'instrument mais quasi inexistante pour ce qui est de la théorie.

J'ai été sidéré de voir qu'une amie qui avait fait 10 ans d'école de musique ne savait pas ce qu'était un accord. En fait, elle a appris uniquement à lire une partition et à jouer les notes de la partition sur son instrument (l'orgue). Et comme elle ne comprend rien à la structure d'un morceau, pas plus qu'on ne lui a fait travailler son oreille, elle ne se débrouille pas trés bien en plus.

En fait, je trouve que le défaut des écoles de musiques est qu'elles forment uniquement des instrumentistes, pas des musiciens. Est-ce parce que les éléves sont réfractaires au solfége ?
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Sebos
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Message par Sebos »

Normalement, tu es obligé de valider le fin d'étude en solfège pour que ton diplome d'instrument te soit accordé.
Les stars sont des fleurs sujettes à se faner. Les musiciens sont des arbres, sujets à grandir encore et toujours.
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egtegt
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Message par egtegt »

Ca dépend ce qu'on appelle solfége, j'ai suivi un an de solfége dans l'école municipale de ma ville, une troisième année. Grosso modo les éléves qui eux avaient suivi le cours depuis la première année savaient lire les notes avec le rythme (mieux que moi :( ) et reconnaître à l'oreille une tierce d'une seconde avec un peu de chance.

Quand la prof a demandé dans un cours de citer les notes d'un accord de DO majeur (bon d'accord, elle avait été un peu vache, elle aurait pu choisir plus facile :) ) les éléves ont mis une bonne trentaine de secondes avant de répondre.

Pour l'anecdote, dans la catégorie "culture musicale", elle parlait d'un grand compositeur à chaque cours, quand elle a parlé de Liszt, elle ne savait pas qu'il était un pianiste virtuose, elle le connaissait surtout pour son oeuvre pour orgues ... Sans commentaires.

Et quand j'ai demandé s'il y avait une quatrième année, on m'a répondu qu'il y avait peu de chances, qu'en général il n'y avait pas assez de candidats pour suivre une quatrième année de solfége.

Quand je compare ça au niveau de ma prof qui a fait le CNR de Strasbourg, je me dis qu'il y a un problème. C'est comme si en Math, on avait le choix entre faire un doctorat ou apprendre ses tables de multiplication avec rien entre.
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Kat
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Message par Kat »

egtegt a écrit :En fait, je trouve que le défaut des écoles de musiques est qu'elles forment uniquement des instrumentistes, pas des musiciens. Est-ce parce que les éléves sont réfractaires au solfége ?
Malheureusement, je crois qu'il y a un mythe du solfège "attroce", "c....t", "compliqué"... Ce mythe qui n'existe bien entendu pas dans des familles où l'on pratique la musique se retrouve partout ailleurs. D'où cela peut-il venir... alors là :shock: !
Quand j'ai appris la guitarre classique, j'ai tout fait pour ne pas faire de solfège au début. Avec la compréhension de mes parents ne sachant pas lire une note de musique et pour qui tout cela était "horriblement difficile". Quand j'ai dû, contrainte et forcée, faire du solfège, et bien cela a été une libération, parce que je comprenais enfin en partie ce que je faisais !

Bon, on ne refera pas le monde, mais c'est triste tout de même que la formation musicale soit pensée comme quelque chose de facultatif, réservé à des sujets virtuoses ou montrant des dons précoces, alors que c'est indispensable, quelque soit le potentiel de chacun.
La lecture est indispensable, la connaissance des classiques littéraires aussi, mais la musique ? Bah, si vous connaissez deux trois trucs des Beatles c'est chouette (attention je suis une fan !), mais si vous parlez piano, opéra, pleurez en écoutant du Brahms... et bien vous êtes un ovni.
Kat.
Samson
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Message par Samson »

Vous avez raison de poser le problème, mais....

Les 'conservatoires' (faudrait bien distinguer entre municipaux et régionaux ) proposent des cursus de formation en excluant de fait, c'est vrai, le public adulte, proportionnellement pourtant le plus motivé.

Serait-ce au profit d'un objectif de formation professionnel comme l'indique Egtegt ? Blague ! faudrait voir les statistiques, mais je pense qu'une grosse majorité des effectifs sortant resterons dans la noble sphère des amateurs distingués.
(le niveau est de toute façon insuffisant, conséquence d'une politique de masse. Même en sortant d'un conservatoire national, vous avez bien du chemin à faire pour entrer en profession vu la concurrence mondiale... et à investir massivement dans les cours privés en parallèle)

Il y a donc un paradoxe. Mais il reflète le paradoxe de la mentalité de trop d'aspirants musiciens, adultes compris :
- on attend trop du service public et on oublie le coût réel d'une formation musicale parce que payée par nos impôts (faut-il les augmenter ?). Le privé est-il réellement plus 'cher' ?
- on râle quand on se voit imposer des contraintes de cursus (solfège d'abord) de réperoire, d'horaires et, horreur, de sélection. On prône les pédagogies alternatives, on cherche de l'individualisation.
- mais quand on propose d'entreprendre son propre projet, à la carte, dans un contexte privé ou associatif, avec une approche ouverte, collective, expérimentale, alors là, il y a moins de candidats, tout est trop cher, trop risqué, trop ceci, pas assez celà, on regrette le bon vieux prof avec son Hanon et sa baguette.

Je remarque que l'argument des discriminations, promu en France comme outil en vogue, sert de plus en plus à masquer des intentions de moins en moins louables ... (je ne dis pas celà pour Gaspard)

Je remarque aussi que les marchés connexes de la pratique musicale se développe bien. Aussi, chacun peut se lancer pour démontrer sa valeur, son esprit d'initiative, ... sans attendre le prochain recrutement d'enseignant ou la subvention lambda.
Aux adultes d'entreprendre, en Adultes, leur vie artistique... et de contrer toute discrimination !
Rachma
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Message par Rachma »

Les crèches aussi sont discriminatoires: malheuresement gaspard, tu ne peux plus y aller! :twisted: non, plus sérieusement, les écoles de musique sont parfaitement accessibles aux adultes et encore moins chères. C'est vrai que le CNR vise des enfants et ados pour les suivre dans leur progression, mais il y a aussi des cours pour adultes (solfège, jazz, toutes les disciplines sattelitaires). Mais va voir dans un ENM, la tu pourras t'inscrire sans problème, dans la limite des places disponibles.
"La musique n'est pas une poubelle dans laquelle on jette impunément ses échecs personnels" Cortot
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egtegt
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Message par egtegt »

Samson a écrit : Serait-ce au profit d'un objectif de formation professionnel comme l'indique Egtegt ? Blague ! faudrait voir les statistiques, mais je pense qu'une grosse majorité des effectifs sortant resterons dans la noble sphère des amateurs distingués.
(le niveau est de toute façon insuffisant, conséquence d'une politique de masse. Même en sortant d'un conservatoire national, vous avez bien du chemin à faire pour entrer en profession vu la concurrence mondiale... et à investir massivement dans les cours privés en parallèle)
C'est vrai, mais l'argument reste valable : même si effectivement peu arrivent au professionnalisme, on peut se poser la question de la rentabilité de donner une formation professionnelle coûteuse à une personne partant déjà avec des handicaps, sachant que même ceux qui partent dans des conditions idéales ont peu de chances d'aboutir.

Je sais que je vais en faire bondir plus d'un en parlant de rentabilité, mais aprés tout, il s'agit de l'argent du contribuable et on s'attend tous, musiciens ou non, à ce qu'il soit dépensé au mieux. Et puis je parle également de rentabilité pour l'éléve. Est-il souhaitable de faciliter l'accés à des études débouchant dans le meilleur des cas à une situation professionnelle difficile ? Ou au contraire, faut-il essayer de dissuader le maximum de se lancer dans ces études, en se disant que ceux qui sont vraiment motivés y arriveront toujours ?

Mais en fait, ce que je trouve dommage, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'offre variée dans ce domaine. et la question que je me pose est la suivante : est-ce qu'il est impossible de trouver des cours de musique (et pas d'instrument) poussés en dehors des CNR parce qu'il n'y a pas de demande ou parce que les écoles s'imaginent qu'il n'y en a pas ? Et ces mêmes écoles ont-elles eu raison de s'engouffrer dans la vague du "Apprenez juste ce qui vous intéresse : l'instrument" qui si elle marche au début ne donne pas de résultat à moyen terme ?
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Le privé est-il réellement plus 'cher'
Non. Je suis dans une école de musique municipale, je n'habite pas dans la commune donc c'est plus cher mais j'ai le tarif étudiant. J'ai fait le calcul par rapport à une heure de cours privé à 20€, et c'était équivalent. Sauf qu'en école de musique on paie au trimestre, quel que soit le nombre de leçons qu'il y a dans un trimestre (plus ou moins en fonction des vacances et jours fériés, cette année j'avais mon cours le lundi, trop content). Par contre c'est inéressant pour les enfants, pour qui c'est réellement moins cher que le privé.
En étudiant en école de musique, on a la garantie que le prof à deux prix de conservatoire, et c'est à peu près tout.
D'ailleurs question au profs : il y a un équivalent de l'IUFM pour les profs en école de musique, ou dès que t'as tes deux prix de conservatoire tu peux enseigner ?
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Sebos
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Message par Sebos »

Ca s'appelle un CEFEDEM et on y rentre avec son prix d'instrument, avec un concours d'entrée comprenant divers épreuves (instrumentales, histoire de la musique, entretien etc...)

J'ai soigneusement évité le lundi cette année pour mes cours, en revanche c'est le jour ou j'avais le plus d'heures à mon boulot :)
L'an prochain il faudra éviter les mardis, pour moi c'est rapé, c'est le jour de la semaine où mon prof est là.

Gasti tu parles de deux prix pour les profs en école... c'est prix d'instrument et de quoi?
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Le deuxième est au choix je crois. C'est ma prof de violon qui me disait ça. Elle a un prix de violon et un de musique de chambre.
Mais ça a pas toujours été comme ça, avant un seul suffisait.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
gaspard

Message par gaspard »

Rachma a écrit :Les crèches aussi sont discriminatoires: malheuresement gaspard, tu ne peux plus y aller! :twisted: non, plus sérieusement, les écoles de musique sont parfaitement accessibles aux adultes et encore moins chères. C'est vrai que le CNR vise des enfants et ados pour les suivre dans leur progression, mais il y a aussi des cours pour adultes (solfège, jazz, toutes les disciplines sattelitaires). Mais va voir dans un ENM, la tu pourras t'inscrire sans problème, dans la limite des places disponibles.
La différence entre une crèche et un conservatoire c'est qu'aucun adulte ne fait la demande de s'inscrire dans une crèche pour s'y faire garder.... parcontre nombreux sont ceux à vouloir entrer au conservatoire ne serait-ce que pour bénéficier de cours instrumentaux à bas prix.

Je ne parle pas pour moi dans ce sujet mais je pense à un ami jeune
adulte doué, passionné, travailleur et tres motivé (qui j'en suis certain, lui, ne laisserait pas tomber les cours de piano au bout de deux mois contrairement à bon nombre de gamins plus ou moins forcés par leurs parents) avec ses faibles revenus il lui est vraiment impossible de se payer des cours privés chaque semaine tandis qu'au conservatoire de notre ville pour environ 200€/l'année c'était tout à fait abordable.

il n'est pas logique de pouvoir entamer des études dans toutes les fac de France sans limite d'âge dans tous les domaines SAUF DANS LA MUSIQUE
C'est la qu'il y a une incohérence et de la discrimination, estimerait-on que celui qui entame des études de psychologie à 70ans est plus utile à la société qu'un adulte d'une vingtaine d'années dans la musique ?

Ou bien alors soyons logique jusqu'au bout et interdisons toutes reprises d'études publiques pour tous les adultes retardataires dans tous les domaines, égalité de traitement et mêmes chances pour tous...
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Kat
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Message par Kat »

Samson a écrit :Il y a donc un paradoxe. Mais il reflète le paradoxe de la mentalité de trop d'aspirants musiciens, adultes compris :
- on attend trop du service public et on oublie le coût réel d'une formation musicale parce que payée par nos impôts (faut-il les augmenter ?). Le privé est-il réellement plus 'cher' ?
- on râle quand on se voit imposer des contraintes de cursus (solfège d'abord) de réperoire, d'horaires et, horreur, de sélection. On prône les pédagogies alternatives, on cherche de l'individualisation.
- mais quand on propose d'entreprendre son propre projet, à la carte, dans un contexte privé ou associatif, avec une approche ouverte, collective, expérimentale, alors là, il y a moins de candidats, tout est trop cher, trop risqué, trop ceci, pas assez celà, on regrette le bon vieux prof avec son Hanon et sa baguette.
Tu as raison... en partie.
à ce moment là, si je reprends le parallèle avec l'université ou les Ecoles pratiques, le coût de la scolarité est le même quelque soit l'âge, c'est vrai qu'on laisse s'engager des centaines d'étudiants dans des études longues pour lesquelles les débouchés sont extrêmement restreints (je prends là encore un exemple que je connais bien : l'histoire de l'art). Mais, parmi des dizaines qui abandonneront dès la première année de deug parce que cela ne leur convient pas, quelques uns y trouveront leur vocation, s'accrocheront, feront des sacrifices mais pourront faire de leur passion leur métier... parce qu'on leur a laissé le choix et la possibilité de tenter.
Il est évident que dans 99% des cas, un adulte qui veut apprendre la musique et un instrument n'en fera pas son métier : c'est tout simplement trop tard. C'est une réalité, qui est aussi évidente pour une discipline comme la danse. Passé un âge on peut toujours apprendre, faire des choses, aller loin, mais monter sur scène avec pointes et tutu est désormais impossible.
Mais il faut juste permettre aux gens d'apprendre et leur donner cette possibilité. Certains fuient la sélection, les examens, les contraintes, mais d'autres les recherchent au contraire. Ils ont besoin d'un cadre un peu strict et acceptent de retourner sur les bancs de l'école.
Quant à l'histoire du coût de la formation musicale, c'est vrai que dès que l'on est un adulte les tarifs sont majorés, dès que l'on sort de sa commune, les prix augmentent encore. Bon. Je suis prête à l'accepter... encore faut-il que les conservatoires ouvrent leurs portes aux adultes. Certains le font, heureusement ! Mais la plupart refusent.
Kat.
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Message par Kat »

Bon, je vais faire dévier le sujet, mais au lieu de pleurer sur la situation, quelques uns parmi vous ont-ils trouvé une solution ?
Y a-t-il un espoir pour une formation musicale solide hors conservatoire pour les adultes ?
Rachma, tu parlais d'"ENM". Au risque de paraître la dernière des débiles, qu'est-ce-que c'est ?
Kat.
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Les écoles de musique municipales.

Gaspard, que cherche ton pote dans un conservatoire qu'il ne pourrait pas obtenir dans une école municipale.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
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Kat
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Message par Kat »

merci :wink: .
Kat.
louna
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Message par louna »

je savais bien qu'on avait déjà parlé de ça quelque part :
viewtopic.php?t=1424&start=0

Pratique la fonction "recherche" :wink:
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Sebos
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Message par Sebos »

ENM = Ecole nationale de musique, c'est comme un CNR mais avec moins de discipline. Ca veut dire qu'une ENM au meme titre qu'un CNR peut délivrer un DEM (diplome d'études musicales) anciennement appelé prix ou médaille d'or.

En ce qui me concerne, j'ai trouvé une place dans une ENM, dans le département de jazz, j'y suis des cours de piano, de solfège jazz, et il ya aussi des ateliers d'orchestre. Je m'y suis aussi inscrit en solfège classique quand j'y suis arrivé, je me suis retrouvé en fin d'études avec des ados de 15-16 ans. Cette année j'étais en sup où la moyenne d'âge était bien plus élevée.

Dans la classe de sup on a 3 heures de solfège par semaine + 2h d'histoire de la musique + 1h30 d'analyse. Tout ca + 1h de piano jazz, 2h de solfège jazz et 2h d'atelier, me coutait environ 600€ l'année, je ne trouve pas ca cher du tout.
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Verrouillé