les classiques, rien que les classiques
les classiques, rien que les classiques
Quand je regarde le programme de français en seconde et en première , dans le lycée où j'enseigne, je ne vois que des oeuvres hyperclassiques d'auteurs sans doute incontournables, mais toujours les mêmes depuis 40 ans : Zola, Balzac, Montpassant etc. ...pas une seule oeuvre contemporaine...
et je retrouve l'enseignement du piano : les grands classiques aussi.
Est ce parce que c'est difficile d'intégrer soi même des oeuvres contemporaines avant de les enseigner?
et je retrouve l'enseignement du piano : les grands classiques aussi.
Est ce parce que c'est difficile d'intégrer soi même des oeuvres contemporaines avant de les enseigner?
Re: les classiques, rien que les classiques
ptêt faut être génie pour repérer les génies et que du coup ça demande un peu de temps
?

Re: les classiques, rien que les classiques
Question à laquelle je suis sensible, je me demande toujours quelles en sont les raisons réelles.
Bien sûr qu'il faut aborder les classiques, en musique comme en littérature, mais dans quelle proportion est-ce raisonnable, là est tout le débat, bien sûr. Je ne suis pas pour ce qui consisterait à ne voir que du contemporain et peut-être un classique à l'occasion, mais il faut reconnaitre que nous sommes aujourd'hui dans l'excès inverse.
En art, est-ce qu'avoir recours quasiment exclusivement aux classiques est une démarche pédagogique productive ? Quel est le but ? Ne peut-on vraiment rien trouver d'intéressant dans les cinquante dernières années ?
Accessoirement, on peut se demander si ce repli sur le passé, les valeurs sures, ne sont pas symptomatiques de notre époque, de notre population vieillissante, voire, mot terriblement anxiogène, de notre déclin.
En tout cas, cela ne semble pas révéler une société tourner vers l'innovation, la création, la recherche, etc.
Bien sûr qu'il faut aborder les classiques, en musique comme en littérature, mais dans quelle proportion est-ce raisonnable, là est tout le débat, bien sûr. Je ne suis pas pour ce qui consisterait à ne voir que du contemporain et peut-être un classique à l'occasion, mais il faut reconnaitre que nous sommes aujourd'hui dans l'excès inverse.
En art, est-ce qu'avoir recours quasiment exclusivement aux classiques est une démarche pédagogique productive ? Quel est le but ? Ne peut-on vraiment rien trouver d'intéressant dans les cinquante dernières années ?
Accessoirement, on peut se demander si ce repli sur le passé, les valeurs sures, ne sont pas symptomatiques de notre époque, de notre population vieillissante, voire, mot terriblement anxiogène, de notre déclin.

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: les classiques, rien que les classiques
l' explication tient aussi peut être à du moins glorieux. la Cité de la Musique en était encore l'année dernière à faire des expos "La musique noire". En anglais le titre parce qu'ils sont trop cools là la Cité de la Musique...
Re: les classiques, rien que les classiques
Je me suis dépliée sur le présent en admirant cet été le "vagin de la reine" dans le parc du château de Versailles. Puisque l'art contemporain aime à créer des chocs, ce fut un choc.Gracou a écrit : Accessoirement, on peut se demander si ce repli sur le passé, les valeurs sures, ne sont pas symptomatiques de notre époque, de notre population vieillissante, voire, mot terriblement anxiogène, de notre déclin.En tout cas, cela ne semble pas révéler une société tourner vers l'innovation, la création, la recherche, etc.
Objectif atteint.

Re: les classiques, rien que les classiques
Quel scandale ! On dit "la musique de couleur", tout le monde sait ça !
Re: les classiques, rien que les classiques
Tant que ce n'est pas "musique de race blanche"… 

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: les classiques, rien que les classiques
pas plus qu'ils n'écoutent de la musique classique, les personnes de 10 à 20 ans ne lisent . Pourtant certains lisent mais pas des classiques , ils lisent des BD et des mangas, de la littératures "fantastique"... et bien d'autres choses encore , dont on ne parle jamais dans les enseignements (j'espère que certains me contrediront, cela me ferait très plaisir). Pour tant les CDI des collèges et lycée proposent mangas, BD et littérature fantastique.
Même si dans les conservatoires l'enseignement du piano se fait majoritairement à partir du répertoire classique, il y a , me semble-t-il , quelques ouvertures sur le répertoire contemporains ?!
Même si dans les conservatoires l'enseignement du piano se fait majoritairement à partir du répertoire classique, il y a , me semble-t-il , quelques ouvertures sur le répertoire contemporains ?!
Re: les classiques, rien que les classiques
Après, il y a contemporain et contemporain.
S'il s'agit du genre "musique contemporaine", selon les endroits, il peut y avoir une pièce contemporaine obligatoire à certains examens. Les élèves en abordent donc un peu, mais là, cela va largement dépendre des profs et c'est peu dire que certains sont complètement (ou presque) allergiques au contemporain.
S'il s'agit de la musique au sens large faite ces dernières décennies, en effet, cela s'ouvre de plus en plus. C'est arrivé avec le jazz et l'électro-accoustique, c'est poursuivi maintenant par musiques actuelles, MAO, etc. Beaucoup d'élèves sont demandeurs, ainsi que les politiques qui détiennent les cordons de la bourse. Cela n'est d'ailleurs pas synonyme de baisse d'exigence, il y a des cursus très pointus et complets. Maintenant, il faut être honnête, la majorité des profs de piano font du piano "traditionnel" et la plupart des élèves sont encore généralement en cursus classique. Mais les choses bougent vraiment. J'entends de plus en plus des gens (profs et directeurs) qui veulent décloisonner les cursus, au moins jusqu'au milieu du cycle II et se spécialiser par la suite pour celui qui le désire.

S'il s'agit du genre "musique contemporaine", selon les endroits, il peut y avoir une pièce contemporaine obligatoire à certains examens. Les élèves en abordent donc un peu, mais là, cela va largement dépendre des profs et c'est peu dire que certains sont complètement (ou presque) allergiques au contemporain.
S'il s'agit de la musique au sens large faite ces dernières décennies, en effet, cela s'ouvre de plus en plus. C'est arrivé avec le jazz et l'électro-accoustique, c'est poursuivi maintenant par musiques actuelles, MAO, etc. Beaucoup d'élèves sont demandeurs, ainsi que les politiques qui détiennent les cordons de la bourse. Cela n'est d'ailleurs pas synonyme de baisse d'exigence, il y a des cursus très pointus et complets. Maintenant, il faut être honnête, la majorité des profs de piano font du piano "traditionnel" et la plupart des élèves sont encore généralement en cursus classique. Mais les choses bougent vraiment. J'entends de plus en plus des gens (profs et directeurs) qui veulent décloisonner les cursus, au moins jusqu'au milieu du cycle II et se spécialiser par la suite pour celui qui le désire.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: les classiques, rien que les classiques
Ça dépend aussi de comment on enseigne. On peut étudier de manière enthousiasmante, moderne, stimulante, imaginative, Rabelais, Ovide ou Machiavel, il n'est pas obligatoire de terrasser sa classe par un cours soporifique où il n'y a aucun engagement de part et d'autre. On peut étudier la mythologie via la littérature fantastique, on peut créer toutes sortes de relations qui font que l'élève n'aura pas l'impression d'entrer dans un grenier poussiéreux mais au contraire d'illuminer son quotidien, avec un peu de travail bien sûr.
Re: les classiques, rien que les classiques
C'est vrai et on peut faire de même avec les choses "d'aujourd'hui".Oupsi a écrit :Ça dépend aussi de comment on enseigne. On peut étudier de manière enthousiasmante, moderne, stimulante, imaginative, Rabelais, Ovide ou Machiavel, il n'est pas obligatoire de terrasser sa classe par un cours soporifique où il n'y a aucun engagement de part et d'autre. On peut étudier la mythologie via la littérature fantastique, on peut créer toutes sortes de relations qui font que l'élève n'aura pas l'impression d'entrer dans un grenier poussiéreux mais au contraire d'illuminer son quotidien, avec un peu de travail bien sûr.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: les classiques, rien que les classiques
ou j'ai rien compris ou ce qu'on appelle classique c'est ce qui est intemporel ? qui a pour matière un fond d'évidence indépendante des usages et séductions propres à une époque ? à la louche tout ce qui est fabriqué pour plaire ou se la péter peut passer à la trappe.
et peut être qui faudrait un peu causer libido et musique je dis ça je dis rien
et peut être qui faudrait un peu causer libido et musique je dis ça je dis rien
Re: les classiques, rien que les classiques
Alors pour être précis sur les programmes de français ce sont les programmes nationaux qui sont ainsi faits, ce n'est pas propre à ton lycée. On travaille par genre et pour chaque genre on associe un mouvement et une période vraiment déterminante (exemple le réalisme / naturalisme pour le roman en 2nde, l'argumentation au 17ème / 18siècles toujours en seconde...)
Normalement on pratique des "ouvertures" à la fois vers l'Antiquité et vers les oeuvres plus récentes, cela dit je trouve aussi que pour le public de plus en plus hétérogène que l'on a (et envoyé d'office au lycée envers et contre et tout) c'est de plus en plus la galère, si on avait plus de liberté ça nous faciliterait la tâche. Enfin cela n'engage naturellement que moi.
Normalement on pratique des "ouvertures" à la fois vers l'Antiquité et vers les oeuvres plus récentes, cela dit je trouve aussi que pour le public de plus en plus hétérogène que l'on a (et envoyé d'office au lycée envers et contre et tout) c'est de plus en plus la galère, si on avait plus de liberté ça nous faciliterait la tâche. Enfin cela n'engage naturellement que moi.
Re: les classiques, rien que les classiques

Mais si je comprends bien, il y a quand même une possibilité de glisser parfois une oeuvre qui correspondrait mieux au public que nous accueillons, et cela dépend une fois de plus de la bonne volonté du prof , comme au conservatoire l'étude éventuelle d'une oeuvre plus récente que cellecelles habituellement étudiées.
- sanne
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Re: les classiques, rien que les classiques
Je me suis fais la même remarque: pendant toutes les années que mes enfants étaient en collège/lycée, j'ai du leur acheter que les œuvres de Hugo, Molière, etc. Vraiment, pourquoi que les œuvres si vieux? Cela leur sert à quoi?strumpf a écrit :Quand je regarde le programme de français en seconde et en première , dans le lycée où j'enseigne, je ne vois que des oeuvres hyperclassiques d'auteurs sans doute incontournables, mais toujours les mêmes depuis 40 ans : Zola, Balzac, Montpassant etc. ...pas une seule oeuvre contemporaine...
Pourquoi si peu (ou même pas du tout) de romans du 20ème (voir 21ème siècle)??
Re: les classiques, rien que les classiques
Pourtant, je crois bien me souvenir que les miens ont eu du Yasmina Reza ("Art") et du Houellebecq ("La carte & le territoire"), bien que je ne me rappelle plus si c'était en 2nde ou en 1ère (S)...
- Marie-france
- Messages : 2752
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Re: les classiques, rien que les classiques
Oui, j'ai vu passer moi aussi Le Clezio ou Fred Vargas, mais ma bibliothèque est pleine de grands classiques.
Pour les élèves musiciens, il me semble que des pièces contemporaines sont maintenant incluses dans les programmes de conservatoire, non?
Gracou, qu'est-ce qu'on travaille dans le cursus "Musiques actuelles"?
Pour les élèves musiciens, il me semble que des pièces contemporaines sont maintenant incluses dans les programmes de conservatoire, non?
Gracou, qu'est-ce qu'on travaille dans le cursus "Musiques actuelles"?
Re: les classiques, rien que les classiques
Le programme de 1ère s'y prête mieux : pour la poésie, c'est du 16ème à nos jours, l'argumentation, idem, , le roman, c'est du 17ème à nos jours et le théâtre; aussi. Donc l'enseignant fait un choix d'oeuvres (évidemment il vaut mieux traiter des grands classiques aussi...)
Par contre le programme de seconde est vraiment tourné vers le passé alors que le public est de plus en plus difficile, donc le risque de décrochage est grand, même si l'enseignant est le meilleur pédagogue du monde. Une lecture récente ne sera jamais qu'un complément sinon l'enseignant s'écarte délibérément des textes officiels.
Sinon "ça sert à quoi" les grands auteurs... bon un peu de culture ça ne fait pas de mal quand même... C'est notre patrimoine littéraire et culturel ! Nous on joue bien du Chopin et du Schubert !
Par contre le programme de seconde est vraiment tourné vers le passé alors que le public est de plus en plus difficile, donc le risque de décrochage est grand, même si l'enseignant est le meilleur pédagogue du monde. Une lecture récente ne sera jamais qu'un complément sinon l'enseignant s'écarte délibérément des textes officiels.
Sinon "ça sert à quoi" les grands auteurs... bon un peu de culture ça ne fait pas de mal quand même... C'est notre patrimoine littéraire et culturel ! Nous on joue bien du Chopin et du Schubert !
Re: les classiques, rien que les classiques
Il ne s'agit pas de les ignorer, mais de là à ne faire que ça lorsqu'on enseigne le piano ou la littérature... C'est un peu le monde à l'envers.katy a écrit : Sinon "ça sert à quoi" les grands auteurs... bon un peu de culture ça ne fait pas de mal quand même... C'est notre patrimoine littéraire et culturel ! Nous on joue bien du Chopin et du Schubert !
Et bien, les musiques actuelles !Marie-france a écrit : Gracou, qu'est-ce qu'on travaille dans le cursus "Musiques actuelles"?

Le but est notamment d'être capable de jouer, comprendre, etc, les musiques qui se font aujourd'hui. C'est donc vaste et les profs vont aussi piocher dans le passé (mais pas exclusivement, c'est là que réside la différence), dans le jazz comme dans le classique, mais aussi le blues, le rock, etc. Ca peut paraître surprenant, mais pour un gamin de 15 ans, Hendrix, Nirvana, etc, c'est déjà le passé.



https://www.youtube.com/watch?v=4JkIs37a2JE
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- sanne
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Re: les classiques, rien que les classiques
Oui, en effet. J'ai 3 enfants qui ont fait collège/lycée, donc disons 21 années de cours de français... j'ai dû acheter plein de livres! Et la grande majorité des auteurs classiques.Gracou a écrit :Il ne s'agit pas de les ignorer, mais de là à ne faire que ça lorsqu'on enseigne le piano ou la littérature... C'est un peu le monde à l'envers.katy a écrit : Sinon "ça sert à quoi" les grands auteurs... bon un peu de culture ça ne fait pas de mal quand même... C'est notre patrimoine littéraire et culturel ! Nous on joue bien du Chopin et du Schubert !
Pourquoi ne pas encourager les jeunes à lire des romans contemporains..? C'est très important qu'ils connaissent aussi les auteurs de notre époque. Et je pense aussi les sujets/histoires plus modernes vont plus les attirer, et leur donner envie de lire.