Sujet qui revient souvent au gré des différents fils, mais qui n'a peut etre pas été fédéré jusque là, voici, en exemple car il s'agit de violon, une vidéo de masterclass avec Julia Fischer. Dont il suffit d'entendre trois coups d'archet pour comprendre à qui on a affaire...
On l'a voit expliquer le bon geste à une éléve violoniste aussi, poignet, relachement, direction...
C'est edifiant ce qu'elle sort de son instrument, alors que l'elève est bien en peine d'obtenir le même son.
Pourtant le geste parait si simple (à partir de 8:00 on va dire, mais c'est toute la vidéo...): https://www.youtube.com/watch?v=B5Hgol59Cvg
Et vous, avez vous des exemples au piano où le "maitre" montre le bon geste à "l'elève", et où pourant le résultat n'est pas gagné!? Qu'est ce qui fait parfois une telle différence sur le son?
Je pense que ça arrive vraiment tout le temps. Le geste est la partie kinesthésique de la solution, mais pour que ça marche vraiment il faut que l’élève ait réalisé dans sa tête la connexion entre un geste (qui est potentiellement nouveau) et le son associé. Il faut connecter un levier et sa réponse auditive, apprendre à agir sur le levier tout en anticipant son effet. Il faut autant développer le nouveau geste que l'écoute. Le geste doit s'adapter aux oreilles.
J’aime bien les analogies en voiture donc en voilà une. Lorsqu’on apprend à conduire et à tourner le volant, on nous apprend souvent à poser les mains dessus à 10h10 et à chevaucher les mains pour tourner dans les virages. Ca c’est le geste. Ensuite il faut arriver à calibrer la rotation du volant avec celle effective du véhicule sur la route. On anticipe avec le regard là où on veut mener le véhicule, et ensuite il faut réaliser le geste avec les mains sur le volant (le bon angle) qui produit la direction voulue par les yeux.
De la même manière, juste répéter au piano un geste qu’on nous montre ne peut pas vraiment fonctionner d’emblée tant qu’on n’a pas dans notre tête le son qui est associé à ce geste, et qu’on n’a pas calibré notre geste à ce que nos oreilles attendent. Il y a forcément un processus de tâtonnement initial dans cette acquisition.
Ce qui fait donc la différence, c’est ce qu’on appelle sans arrêt ici le contrôle du son. Un pianiste qui contrôle bien le son, c’est un pianiste qui a acquis un savoir faire gestuel associé a un éventail de possibilités sonores. Le geste tout seul ne sert pas à grand-chose, il faut internaliser sa finalité sonore autant que sa réalisation d’un point de vue kinesthésique. Le prof qui montre le geste a déjà calibré cette correspondance, tandis que l’élève pas vraiment.
Et au bout d'un moment on conduit la plupart du temps avec un seule main sur le volant, sans que la direction soit moins précise. L'élève finit par développer ses propres gestes, qui correspondent à sa morphologie et son approche du clavier, à ses propres affinités sonores.
D'après mes constatations dans se domaine , je dirais dans l'absolu qu'il n'y a pas de mauvais gestes au piano. En revanche il y a des prises de son inadaptés au rendu musicale . Au violon c'est tres different.
On utilise certain levier de l'archet pour fabriquer le son ce n'est pas parce que l'élève a une idée tres présice du son qu'il veut obtenir qu'il va le réaliser. Le prof est souvent indispensable . Au piano la plupart du temps les éleves n'ont pas projeté mentalement le son , et c'est le résultat sonore immédiat qui est enregistré et integré.D'ou un rendu et une prise de son inadaptée avec les gestes inappropriés. Lorsqu'une intention musicale une couleur particuliere est mémorisée, le bon geste technique suis si morceau est vierge de tout tic interprétatif. On peut aussi partir de l'approche kinesiologique et expliquer le geste mais c'est souvent moins concluant pour le premier cas. (focalisation sur le geste et pas assez sur l"écoute préalable et immédiate)
Dans tous les cas il faut a l'apprenant une ecoute intérieur préalable et qu'elle soit en phase avec celle du prof et du compositeur.
Pour ma part j'utilise la kinesiologie de maniere globale en improvisation, en master class (sur des élèves inconnus) ou sur un passage trés technique " , et sur un passage plus lent l'aspect écoute préalable restitution.
Exemple le debut de la 2e ballade de chopin . Dans la coda en mouvement lent on peut partir de la direction souhaité et miracle cela debloque les gestes et la mise en place de doigté adapté.
J'espere n'avoir pas été trop confus....n(hésitez pas a me demandé des présicions dans ce cas
Cela rejoint ce qui a été dit par Okay.
