Pour avoir eu deux aperçus de cette ballade (mais dans un environnement un peu bruyant les 2 fois), je confirme que tes déplacements sont très précis et impressionnants.
Mais paradoxalement, je trouve que ça manque un peu de basses sur ton enregistrements (dont la qualité me semblait meilleure sur tes précédentes vidéos, non?) En marquant davantage les basses, on peut s'autoriser plus de liberté (variation de son) concernant le milieu qui a moins besoin de remplir l'harmonie ; et n'hésite pas aussi t'en servir pour faire du rubato dans la partie centrale.
Concernant le rythme, les observations de Okay et Presto me semblent juste. Il y a truc qui est facile à améliorer et peut changer beaucoup de choses dans le rendu, aider à créer des éléments qui s'enchaînent en de longues phrases.
D'une part, essaie de veiller à l'absence d'accents sur les levées, l'appui étant sur le 1er temps de chaque mesure (et pas trop d'accent non plus sur les 2e blanches non plus). Il y a plusieurs endroits où tu le fais très bien, il faut donc simplement y penser un peu partout.
Ensuite, on a parlé de l'enregistrement de Perahia, et je sais bien qu'on n'a pas envie de trop s'apesantir sur la première partie du 2e temps (la 3e noire de chaque mesure) car ça casse l'élan. Néanmoins, pour donner du dynamisme (comme dit Presto), il faut penser la partie faible du 2e temps (càd les 2 dernière croches) comme
amenant le temps fort qui suit (puisqu'elle en constitue la levée).
Concrètement, ça veut souvent dire que la partie forte du 2e temps est légèrement plus longue, et la partie faible un chouia plus courte. Mais il ne s'agit pas de penser "je vais faire ça un peu plus long/ça un peu plus court", mais de sentir qu'on
va vers le temps fort à partir du temps faible. C'est ça qui donne à l'auditeur l'impression d'avancer, et que c'est "rythmé" (et pas le fait d'être métronomiquement régulier, contrairement ce qu'on pourrait croire). Par ailleurs, quand il y a des noires/blanches, il faut que continuer à sentir intérieurement la subdivision en croches (pour ne pas écourter les noires/blanches), cela va renforcer le caractère rythmé et te donner plus de stabilité.
Dans la partie centrale, c'est un peu la même histoire. Les rythmes pointés sont notoirement difficiles à bien réaliser (quelqu'un m'a raconté avoir autrefois passé plus d'une heure de cours sur l'exécution de ce seul rythme avec Nadia Boulanger [si je me souviens bien]). En fait c'est pareil, il faut (en général) penser la note courte (la croche) comme
associée à la note longue
d'après (et non celle d'avant), puisqu'elle la prépare et lui sert de levée. Concrètement ça veut dire qu'on rallonge un tout petit peu les notes longues et qu'on racourcit un touuut petit peu les courtes (sans faire d'accent dessus). Essaie ça aussi dans l'intermezzo no.2 avec le rythme croche pointée-double

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Je ne sais pas si c'est très clair, c'est sûr que c'est plus convaincant avec un clavier sous la main

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Je pense que c'est aussi un peu ce que veut dire JPS dans la remarque suivante :
JPS1827 a écrit :Dans le scherzo, j'avais travaillé en pensant à ne pas accélérer les 2 dernières doubles croches de chaque sextolet et en les pensant comme "amorce du temps qui suit" ( 1 2 3et 1 2 3et 1 etc., je ne sais pas si c'est très clair).
et aussi que c'était le sens de la remarque d'Okay l'autre jour à propos de la Barcarolle de Fauré interprétée par nox, qui sans être trop lente, n'avançait pas suffisament