Récemment j'ai remarqué les concerts mettant le concerto de piano avant l'entre-acte (le trou normand ).
Étant habituée à avoir le concerto comme "garder le meilleur pour la fin" (plutôt américain ?) ça me déstabilise toujours, j'ai du mal à me concentrer après sur la symphonie ou autre morceau orchestrale.
Et vous ? Votre expérience et votre préférence ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
En effet, souvent le format des concerts avec concerto c'est
- une ouverture, ou un truc court pour orchestre, ou rien du tout
- le concerto
- entracte
- symphonie
Il m'est déjà arrivé de partir à l'entracte, étant clairement venu pour le concerto et n'ayant pas d'intêret pour ce qui était programmé ensuite. Je trouve que ce format est très bien, car outre la possibilité ouverte de partir avant la fin, écouter une symphonie mobilise et épuise un peu trop les capacités d'écoute/concentration pour vraiment profiter de l'expérience du concerto. Quand je reste jusqu'à la fin (ce qui est quand même le cas la plupart du temps), je me rends compte que je profite beaucoup mieux de la symphonie en mode "redescente" qu'en mode "attente".
Merci Okay. Je profite mieux en "attente" mais c'est peut-être mes vieux habitudes...
Aux Etats-Unis, quand je suis allée aux concerts, le format était plutôt :
- un morceau moderne que j'avais toujours pensé personne n'apprécie (Prokofiev, Chostakovitch, etc. )
- symphonie
- entreacte
- concerto (de piano ou violon)
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En France on aime bien caler le morceau moderne bien au milieu, à un moment où personne ne peut y échapper en arrivant en retard ou en partant avant la fin.
Je pense que ce format est uniquement dû à la volonté d'éviter la posture délicate du public qui attend un bis de la part du pianiste qui éclipserait ainsi la gloire du chef et de l'orchestre. Ce format n'est à mon avis pas pensé pour l'auditoire, mais seulement pour ne pas heurter l'ego des chefs et éviter les brouilles avec le pianiste (voir par exemple les quelques exemples que rapporte Rubinstein dans ses mémoires).
Et ça explique pourquoi la différence dans les concerts que j'ai écoutés aux Etats-Unis, car les chefs d'orchestres n'étaient pas les invités mais les chefs d'orchestre en permanence pour l'orchestre de la ville...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Dans tous les pays, il y a des chefs "résidents" (attachés à un orchestre donné, pour un temps déterminé) et des chefs "invités" pour un ou plusieurs concerts. Ce n'est pas donc ça je pense qui fait la différence dans la séquence des concerts d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique...
L'hypothèse d'Ans00 fait pas mal sens à mes yeux, mais en même temps, il n'y a pas de raison non plus que l’ego des chefs soit différent d'un côté ou de l'autre de l'océan... Donc je sèche !
En Europe, je n'ai pas suffisamment d'expérience pour confirmer les formats des concerts. En revanche, dans tous les concerts auxquels j'ai assisté en Suisse, c'est aussi souvent le concerto qui vient avant la symphonie. Un exemple tout récent au KKL de Lucerne où il y avait Pressler avec un concerto de Mozart en première partie, puis la 7ème de Bruckner en seconde partie (sous la baguette d'un chef invité, Thomas Dausgaard - qui au demeurant, ne m'a pas semblé quelqu'un avec un ego hypertrophié, bien au contraire).
Le mystère reste entier...
En attendant que Attila des Mystères revient pour résoudre cela (avec bien entendu la raison ainsi que l'histoire des formats des concerts, etc.), j'ai envoyé la question au site AllExperts en anglais. On verra qui gagne la course !
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Je suis Rip Van Winkle, ils m'ont répondu que aux Etats-Unis c'est le même. Donc soit ma memoire n'est plus fiable, soit ils ont changé. J'ai regardé sur Internet les programmes des orchestres des villes où j'ai habités, et les concertos sont avant les symphonies.
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