J'ai lu un extrait de ce poème Fantaisie par Gérard de NERVAL dans le métro. Quel air pourrait-il être selon vous ?
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Merci, Jean-Séb, mais si c'est bien celui-là, je crois qu'il n'aime pas Weber, Mozart ou Rossini !
Et j'ai un peu essayé cet air, je ne trouve pas "languissant et funèbre"--tu le trouves ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Je ne suis pas persuadé que Nerval visât un air réel ; il est poète ! Cela dit, s'il a connu "l'air de Louis XIII", ce n'est pas dans cet arrangement "de salon" qui est postérieur à sa mort, mais dans une version probablement plus fruste et peut-être plus touchante.
On peut passer des heures à chercher les musiques auxquelles les écrivains font allusion. Comme la sonate de Vinteuil chez Proust.