Ce matin j'ai joué l'Intermezzo Op 117 No. 1 de Brahms, qui m'apaise toujours comme une prière, à tel point qu'un jour quelqu'un m'a dit "Amen" après, convaincu que c'était la musique sacrée...
Je me permets de cite Oupsi, qui m'avait commencé ses pensées :
Oupsi a écrit :J'ai en chantier la 4e romance sans paroles de l'op. 19 de Mendelssohn, une seule page, très belle, une prière.
Alors, suite à notre "guerre des religions" pour nous soigner, quelque soit votre croyance (gammes, Cramer, Neuhaus, Bacchus, etc.), je vous invite à partager vos pièces "belle comme une prière" -- pourrions-nous prier ensemble ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Merci Moderato Cantabile, apparemment il avait cette qualité que j'ai du mal à décrire "comme une prière" pour toi aussi.
J'aurais bien aimé découvrir d'autres morceaux comme ça, mais peut-être que ça n'inspire pas plus que ça...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
je ressens ca aussi sur certains morceaux , une sorte d'impression mystique avec une paix intérieure
bien que je n ai aucune affinité avec la religion.
c'est souvent des oeuvres assez lentes, et dépouillées mais avec une force intérieure
je citerai l Aria de Bach des variations Goldberg
et dans un registre complètement différent mais pas tant que ca en fait dans l'esprit et en contradiction
avec ce que j ai dit au préalable et pas pianistique non plus , je dirai A Love Suprème de Coltrane
mais ces 2 grands musiciens étaient très croyants, ceci explique peut être cela
Sinon dans Bach, y'en a plein effectivement, je proposerais bien de l'exclure aussi des propositions, sinon on peut faire une liste d'au moins 50 morceaux rien que pour Bach
Pareil j'allais dire les chorals de Bach, mais bon ce SONT des prières.
Musica Callada de Mompou n'est pas une prière mais me fait le même effet, en revanche.
Effectivement j'avais pensé plutôt à la musique pas sacré, la description de Pianism est exactement ce que voulais dire, merci. (Moi non plus j'ai aucune affinité réligieuse puisque Epicurus ni Bacchus sont reconnus comme tel.)
C'est vrai que les intermezzis de Brahms ont cette qualité presque mystique, paix intérieure, mais pas réligieux...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Lee a écrit :
C'est vrai que les intermezzis de Brahms ont cette qualité presque mystique, paix intérieure, mais pas réligieux...
T'es à deux doigts de dire que ma participation à cette discussion a été efficace !
Tu as cité le même compositeur et sorte d'oeuvre que moi, mais il faut encourager quand même tes réponses appropriés, il faut éléver ton pourcentage. Comme tu essaies (je crois) d'éléver mon niveau piano piano...
Oupsi a écrit :Une magnifique prière (mais peut-être sans Dieu) du XXe siècle.
J'ai écouté la première mouvement. Il est...intéressant. Pourquoi "peut-être" sans Dieu...c'est sûr, non ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
J'ai beaucoup de cicatrices Chostakovitch (infligés par mon prof d'enfance), peut-être un jour, s'ils sont complètement guéries...
Oupsi, je dois te passer une partition si tu ne l'as pas, il était coincé dans mes autres partitions et je ne l'ai pas encore brulé. Three Fantastic Dances Op. 1
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Voilà bien le seul avantage de ne pas avoir étudié le piano étant petite... point de tortures, de tyrannies, de blessures que l'on traîne depuis l'enfance... L'autre jour une amie me disait qu'elle ne "pouvait pas" aimer Bach à cause de la torture que ce fut pour elle de travailler Bach étant enfant, au Conservatoire (et elle n'est plus toute jeune donc le traumatisme est non seulement ancien mais pour ainsi dire définitif).
(j'ai bien envie de lui faire changer d'avis, mais ça va être ardu, je me débrouille très mal avec Bach, que je trouve difficile! mais difficile n'égale pas torture pour un adulte, difficile égale long chemin passionnant et idéal lumineux!) (d'ailleurs pour un enfant j'imagine que c'est pareil, ça dépend peut-être des professeurs, de comment on aborde les morceaux, etc., là je n'ai pas de compétences pour en parler, le peu de cours que j'ai pris étant enfant se sont plutôt bien passés, mais ce fut si court et si peu que je ne peux pas vraiment en parler).
Pour revenir à Chosta, l'une de mes plus fortes émotions de concert, ce fut sa 5e symphonie, j'étais ado, j'ai cru mourir sur place d'émotion, de joie, de folie, de tout.
J'ai dit cicatrices, mais pour être honnête les cicatrices venaient du fait de jouer quelque chose que je n'appreciais pas de tout, et de casser la tête de trouver un sens quand il n'y avait pas pour moi. Je viens d'ouvrir cette partition pour voir, c'est couvert par plein de marques, et c'est normal, ces pièces ne me parlaient pas. Je me demande si c'est possible d'exiger d'une façon bien et intelligent qu'un élève apprenne quelque chose qu'il ou elle n'aime pas, car elle m'enseignait bien...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
ah, du coup, quand tu confirmes "sans dieu" pour cette musique, ça veut dire que tu n'y ressens aucune ferveur?
Parce que dans ce Largo je ressens une ferveur angoissante, une vraie angoisse métaphysique.
Enfin bon, j'espère que tu recevras d'autres propositions de prières, plus apaisées!
Très belle interprétation par Vladimir Viardo que je ne connaissais pas. Seul le début de la pièce répond à cette idée de prière cependant.
Cela dit, qu'associe-t-on exactement au mot "prière" ? Trop de choses différentes probablement pour qu'une seule musique puissent toutes les contenir. S'agit d'un état de paix ou au contraire d'un état de tension ? Y a-t-il plus de nostalgie, plus de confiance ? Il a des prières d'espoir et des prières désespérées...
jean-séb a écrit :Seul le début de la pièce répond à cette idée de prière cependant.
Ah ? Pourquoi penses-tu ça ?
Pour l'explication de "prière", je pense qu'il est préférable de ne pas essayer de mettre des mots sur cette impression. C'est quelque chose d'ineffable, et pour ma part j'ai peur de dénaturer cette impression en essayant de la formuler.