Comment entretenir la motivation ?

[Wladyslaw]

Bon, voilà, après un pic de motivation pendant l'été et début septembre (bcp de travail, sérieux, régulier...) je traverse maintenant un passage à vide depuis la rentrée.
Je ressens manquer de courage pour rejoindre le piano et travailler.
Du coup, vous avez droit à une petite question : comment faites vous pour entretenir toujours un haut niveau de motivation et la conserver.
Comment gérez vous les passages à vide ? les coups de mous ?

W.

[Oupsi]

Ça fait longtemps que ça ne m'arrive plus! Quand ça m'arrivait, c'était comme une baisse de curiosité à l'égard de moi-même, comme si j'étais fatiguée de moi au piano. Comme si un malin génie me disait, ma pauvre fille, tu travailles mais ça ne sert à rien, ça rabâche, tu tournes en rond. Ce n'était pas une baisse d'amour pour la musique, c'est juste que moi je me trouvais lourde, inexpressive, éteinte.
Là à mon avis il faut prendre le temps de chercher un morceau très beau, très frais, qui t'inspire, quelque chose de très différent de ce que tu as travaillé les mois précédents; autre style, autre voix, autre rythme, un autre monde.

Si ta démotivation est due à une saturation de musique (ma foi ça arrive) une petite cure de silence n'est pas nocive de temps en temps, si tu en as la liberté bien sûr.

Bon courage, ne t'en fais pas, ça reviendra.

[davsad]

Salut Wlad,

les coups de mous sont à mon avis normaux, inévitables, voire bénéfiques si on sait en tirer le bon partie.
Il n'est pas possible d'entretenir une motivation à 100% de manière continue, et ce même pour un pianiste professionnel j'imagine, c'est dans la nature de l'homme.
Si tu ne ressens vraiment pas l'envie de te mettre au piano, je pense qu'il est inutile de travailler, mais tu peux profiter de ce temps pour écouter de la musique par exemple, découvrir de nouvelles pièces, ou alors écouter différentes interprétations des pièces que tu joues, ça te donnera peut-être de nouvelles idées et l'envie de reprendre le travail.

Et si la motivation ne revient pas progressivement, peut-être est-ce du au manque d'objectifs ? Concours, auditions, représentations entre amis ou famille ?

Une petite question : fais-tu du sport ?

[dilettante]

J'ai justement la même chose en ce moment.
Plus envie de travailler mon morceau en cours.
Un gros travail technique qui me parait hors de portée a déclenché ça.
Bon ça fait seulement 5 jours...
En attendant je joue uniquement pour le plaisir pur.
Impro ou des partitions très facile et beaucoup d'accompagnement lecture d'accords, très reposant.

[Mathieu79]

Quand je suis démotivé à cause d'une grande difficulté ou fatigue passagère.
je traîne un peu sur youtube et la motivation reviens vite ! tellement de morceau à jouer.
Et il y a une nouvelle motivation que j'ai observer durant mon week-end.

J'ai vu des pianistes jouer de manière naturelle , comme disait bluephoenix , comme si nous on marche ... cours ... saute.
J'avais l'air de voir aucune entrave dans la folie de leurs mains qui sonner tellement bien.

Je veux toucher ce niveau là ... Cette folie qui me rendrai encore plus fou de mon piano que maintenant.

Quand on a trouver notre source de motivation on déplace la barre de saturation ! Une belle soupape que l'on peu découvrir dans notre vie de tous les jours.

[Lee]

As-tu des cours ou des ateliers ? C'est une source de motivation comme l'école, mais bon, il faut se préparer, et des fois on prend goût pour travailler en travaillant.

Sinon, je ne sais pas si tu vois des autres pianistes, mais comme Mathieu, ça me donne une inspiration énorme. Je trouve presque plus motivant d'écouter jouer ceux qui sont de mon niveau ou d'un niveau moins élevé parce qu'ils jouent les jolis morceaux que je peux un jour jouer.

Come out and play with us, Wladyslaw...

[mieuvotar]

Je crois que nous sommes nombreux sur le forum à passer régulièrement par ces périodes sombres. C'est, à mon sens, plus qu'une simple lassitude ou ennui, et il y a probablement quelque-chose de plus profond qui tient à l'image, la perception qu'on a de soi et de ses capacités dans son chemin (souvent de croix en ce qui me concerne...) pianistique, avec les inévitables moments de découragement, d’abattement, voir de désespérance à ne jamais parvenir au but que l'on vise. Surtout quand ce but est, quand on le regarde avec lucidité et réalisme, lointain, voire inaccessible...

Chacun aura sa propre expérience, ses propres ressources, ses "trucs" à lui/elle pour dépasser ces creux. Pour ma part, la simple lecture de PM me redonne souvent du peps, et puis surtout 3 choses en particulier : 1) l'écoute, 2) l'écoute et 3) encore l'écoute. YT pour ça est un outil formidable. En tout cas, ce que je ne fais jamais, c'est me forcer à me mettre au piano. Ce sera de toute façon, compte tenu de l'état d'esprit dans lequel on se trouve à ce moment, une catastrophe qui ne servira à rien d'autre qu'à alimenter davantage le sentiment d'échec et le désir d’abandon.

[Serge]

Les muscles du sportif ont régulièrement besoin d une phase de récupération. Ne vous inquiétez pas trop, c est juste naturel et probablement efficace.

[Line-Marie]

pour entretenir la motivation rien de mieux que de faire partie d'un groupe de pianistes avec qui on s'entend bien. Peu importe le niveau. Nous vivons les mêmes doutes, les mêmes euphories.
Si tu peux , organises une après midi piano chez toi, et invites les personnes avec qui tu souhaites parcourir un bout de chemin. L'amitié est une très belle invention humaine.

[sylvie piano]

Bonjour W!
La sensation de démotivation est je crois avant tout un symptôme. Si la plupart des pianistes la ressente à intervalles réguliers, les causes sont multifactorielles. Pour quelqu'un qui travaille une à deux fois par semaine, ou pour vous ( j'ai essayé de comprendre un peu qui vous étiez en remontant un peu dans le temps sur le forum !), il y a de fortes chances pour que la cause soit différente !
Si c'est une overdose, il semble que vous n'ayez pas fait de pause cet été, c'est juste un surmenage naturel. Il faut accepter de s'arrêter, mais évidemment lorsqu'il y a des obligations d'études, c'est difficile.
C'est pourtant le meilleur moyen. Il faudra anticiper la prochaine fois ! S'arrêter avant le trop !
La frustration est souvent bénéfique !
Nous avons vraiment tous connu je pense ce genre de période. Elle passera. Ne soyez pas inquiet.

Comme l' évoque Oupsi, est-ce un problème de programme ? Pouvez-vous vous tourner vers un duo en sonate ?
Qu'est-ce qui vous rebute en ce moment ? Tout ? Ou bien un aspect particulier du travail de piano ? Et en dehors, avez-vous une baisse de tonus aussi ? Moi aussi je dirais: faites-vous du sport ???
Avez-vous un emploi du temps de ministre par ailleurs ?
Est-ce que vous culpabilisez ? Cet aspect du pianiste et de ses études est peu développé, mais sachez que pendant des années, je me suis couchée en comptabilisant mon temps de la journée au clavier. En dessous de 4 h, c'était la culpabilité aiguë....
Et si j'avais bien travaillé, j' anticipais déjà le lendemain dans l'inquiétude....
Acceptez ce moment, sachez qu'il va passer. Faites "autre chose ", marcher, lire..... Puis quand déjà vous serez un peu reposé ( ça peut aller vite !), essayez de vous tourner vers une oeuvre que vous avez toujours eu envie de travailler et qui est restée en attente, si possible pas trop longue !
Au fond si c'est la première fois que ça vous arrive, vous êtes chanceux ! Patience !

[Wladyslaw]

Une petite question : fais-tu du sport ?

Moi aussi je dirais: faites-vous du sport ???
Avez-vous un emploi du temps de ministre par ailleurs ?

Oui, oui : je joue au tennis une fois par semaine et au squash une fois par semaine environ aussi.

Mais la rentrée professionnelle est un peu lourde et surtout, mon poste ayant été délocalisé à l'autre bout de paris, j'ai presque 3 heures de transport en commun par jour, très inconfortable avec plusieurs changement ... je me sens épuisé le soir, sans courage pour me trainer jusqu'au piano. J'avais pour habitude de jouer très tard, là je me sens vide d'énergie... mais du coup je pense que la motivation est aussi atteinte.
Il est vrai que le fait d'avoir des objectifs est très motivant.
Je n'ai pas encore repris les cours cette année, ca devrait m'aider, tout comme faire de la musique à plusieurs, je trouve que c'est très utile.
Je rejoins aussi l'idée selon lequel des "petits breaks" sont parfois très profitables !

Ma question est d'ailleurs, un peu plus générale : qu'est ce qui motive au piano compte tenu du travail colossal que cela exige... et les phases incontournables de découragement.

W

[Val]

Sinon, quand on n'a pas d'objectif, on fait de la technique !

[Caralire]

Ma question est d'ailleurs, un peu plus générale : qu'est ce qui motive au piano compte tenu du travail colossal que cela exige... et les phases incontournables de découragement.

W

Bonjour Wladyslaw,

Vaste question !

A court terme, ce qui me motive c'est l'arrivée imminente de mon piano à la maison. L'anticipation du choix final entre les deux frères jumeaux, et le désir de faire chanter l'heureux élu. Mais ce n'est pas ta question bien sûr.

De manière plus générale, ce qui me motive encore ce sont les sensations. Je vais essayer de l'expliquer mais c'est compliqué. Il s'agit du moment où je ne suis plus dans la conquête du morceau, mais dans l'interprétation. Ce sont des choses sans mots que j'exprime et ça me fait du bien. Par contre, cela demande un certain contexte : d'abord m'être bien échauffée, ensuite de ne pas être polluée par des problèmes envahissants de fausses notes. Donc... je joue aussi lentement que nécessaire, mais même à cette vitesse là, un moment donnée la magie prend, je suis dans une bulle de musique et quand j'arrête le silence est suspendu.

Et puis quand j'ai pas envie... ben je me force pas. Mais dans mon quotidien c'est plutôt le contraire qui se produit : je voudrais bien mais je suis accaparée ailleurs.

Je ne suis pas surprise qu'avec tout tes transports tu te retrouves épuisé pour tout. La fatigue physique est un ennemi insidieux. Depuis quelques temps j'arrive à identifier quand c'est elle qui me cause de la démotivation. Alors ma solution est de me discipliner pour aller me coucher de bonne heure, puisqu'il n'est pas possible de dormir plus tard le matin. Il s'agit de choisir de dormir suffisamment pour mieux profiter de ma vie quand je ne dort pas.

Bon courage

[Lee]

Quelque chose que j'ai commencé depuis ma reprise de piano étant adulte travaillant en France : je lis mes partitions dans le transport, des fois avec un enregistrement qui joue en oreillettes ou avec la musique en tête. C'est bien pour s' imprimer des notes.

[Serge]

Beaucoup de choses viennent du corps en fait. Il faut avoir les ressources nerveuses et physiques nécessaires. On est tous différents de ce point de vue mais aussi tous plus ou moins soumis à des contraintes extérieures incontournables.
On peut toujours aller chercher une stimulation qui va nous ré motiver un temps, mais en fait on ne fait que puiser dans nos réserves alors que notre corps nous demande de lever le pied.
Personnellement j ai adopté un mode de vie le plus physiologique possible. Sommeil, activité physique, soleil, fruits et légumes , pas de produits laitier, ni de blé ...

[Gracou]

En même temps, si on n'a pas un petit peu de blé, est-ce vraiment une vie ?
Bon ça va, je sors.

[Wladyslaw]

Je ne vois pas le rapport entre les produits laitiers, le blé et le piano ...

[titi_du_34]

Bonjour Wladyslaw,

J'ai été assez sensible à votre témoignage. si je peux me permettre , je suspecte les facteurs suivants d'être en parti responsable de votre démotivation : votre emploi situé à 3H de métro de la ou vous habitez et donc votre fatigue physique, une saturation au niveau de votre progression (toujours les mêmes erreurs aux mêmes passages) donc fatigue morale, le fait que le piano soit un instrument ou on se sent souvent bien seul (donc travailler pour soi, sans forcement avoir le plaisir de faire partager les autres). Je vais vous donner quelques raisons de pouvoir vous remotiver malgrès quelques difficultés que vous rencontrez en ce moment.

Déjà, de 1) je vous conseille d'acheter un caméscope si vous n'en avez pas déjà un et de vous filmer pour revisionner vos videos, de vous rendre compte de la qualité de votre oeuvre (d'améliorer ce qui peut être améliorer). Et de faire partager au public lorsque vous sentez que vous approchez d'un objectif (comme moi je le fais), afin de récolter des avis constructifs et donc de ne plus être seulement votre propre acteur et auditeur. En ce qui me concerne ça e donne un certain challenge qui me motive.

de 2) Dites vous que d'abandonner (même une courte période ) est une solution beaucoup trop facile ! Je suis doctorant et donc curieux, je n'abandonne pas !!!! J'essaye (tout en restant humble) de me surpasser. Je suis d'accord que d'autres activités peuvent vous permettre d'avoir un équilibre complémentaire , mais ne jamais délaisser son instrument . La force de votre mental viendra du fait que vous n'ABANDONNEREZ PAS et que vous surmonterez les obstacles contre vent et marais.

3) Fixez vous des objectifs : en semaine trouver au moins 30 min de répétition chaque jours le soir chez vous (si ce n'est plus .... ). Et compensez le week end en faisant au moins 2H le samedi et 2H le dimanche.

4) Travaillez plusieurs oeuvres en parallèle, ce qui permet de changer de décors, au moins ça donne l'impression d'avancer. Qui plus est le cerveau travaille la nuit et fait les connexions des réflexes , ce qui fait que le jour d'après vous verrez qu'il y aura toujours du mieux.

Voila, je vous ai donné mon avis, j'espère qu'il vous sera utile

[Serge]

Je ne vois pas le rapport entre les produits laitiers, le blé et le piano ...

Le lait de vache, et le blé moderne sont des aliments très complexes à digérer. Plus simple de voir par vous même si une alimentation physiologique peut vous aider que de vous télé porter chaque matin sur votre lieu de travail.

[nox]

[HS]J'approuve pour le lait ! Aliment à éviter, n'en déplaise à l'énorme lobby derrière tout ça Moins pour le blé, du gluten il en faut, et l'apparition de régimes sans gluten me semble plus surfer sur une vague populaire que sur une réalité scientifique. Mais c'est un autre débat [/HS]

Pour Wlad, je pense qu'on a tous des hauts et des bas. Pour ma part, quand j'ai parfois un ras-le bol, je range mes partitions de travail au placard pendant quelques temps. Je m'assois au piano si je veux, quand je veux, et je joue ce que je veux, je reprends d'ancien morceaux, j'en déchiffre de nouveaux, j'improvise etc...Le ras-le-bol c'est souvent en fait la lassitude d'un style, d'un compositeur, voire d'un morceau. Il faut se rappeler de l'énorme richesse que propose notre instrument.
Du coup une petite séance d'écoute pour découvrir de nouvelles choses, ou réécouter certaines enregistrements qu'on apprécie particulièrement, ça aide aussi à relancer l'enthousiasme.
Et parfois une pause de quelques jours peut être salutaire aussi.