Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Bonjour,
On a déjà un peu abordé le sujet de si on joue pour soi ou non. Si vous voulez donner vos avis là-dessus, ça ne serait pas hors sujet.
En fait j'écrit parce que dernièrement en anticipant jouer pour d'autres et en préparant, j'ai aperçu le même phénomène qui m'est arrivé la dernière fois--je ne savoure plus la musique de même façon, des fois ça devient presque seulement des gestes répétés parce qu'il faut le faire. J'imagine que c'est très nocif pour mon jeu. Et ça me fait poser des questions sur jouer pour des autres, si je suis une des personnes qui ne sont pas "faits" pour cela...
J'étais curieuse si (et comment) vous sentez une différence. Pour vous, serait-il comme moi ou le contraire ou autre chose complètement ? Est-ce qu'en anticipant une occasion de jouer pour les autres, vous éclatez en préparant, en jouant et en anticipant l’événement, est-ce que ça donne un sens dans le travail et le jeu ? Ou est-ce que la musique reste toujours la belle musique pour toi ? Ou autre ?
Merci.
On a déjà un peu abordé le sujet de si on joue pour soi ou non. Si vous voulez donner vos avis là-dessus, ça ne serait pas hors sujet.
En fait j'écrit parce que dernièrement en anticipant jouer pour d'autres et en préparant, j'ai aperçu le même phénomène qui m'est arrivé la dernière fois--je ne savoure plus la musique de même façon, des fois ça devient presque seulement des gestes répétés parce qu'il faut le faire. J'imagine que c'est très nocif pour mon jeu. Et ça me fait poser des questions sur jouer pour des autres, si je suis une des personnes qui ne sont pas "faits" pour cela...
J'étais curieuse si (et comment) vous sentez une différence. Pour vous, serait-il comme moi ou le contraire ou autre chose complètement ? Est-ce qu'en anticipant une occasion de jouer pour les autres, vous éclatez en préparant, en jouant et en anticipant l’événement, est-ce que ça donne un sens dans le travail et le jeu ? Ou est-ce que la musique reste toujours la belle musique pour toi ? Ou autre ?
Merci.
Modifié en dernier par Lee le lun. 15 sept., 2014 9:37, modifié 1 fois.
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Au risque de déplaire à notre accompagnateur fétiche Barroco ( juste une petite boutade, c'est un métier que j'ai exercé pendant de nombreuses années
et dont je connais parfaitement la difficulté), je trouve le sujet proposé par Lee vraiment très intéressant ! Je le découvre pendant ma petite pause entre deux fugues.... Et la manière de l'exprimer par Lee respire la sincérité. En revanche, il demande réflexion.... J'y reviendrai très vite Lee ! Sachez déjà que vous n'êtes pas seule au monde et qu'il y a bon nombre de pianistes concernés !Vous aurez bien des témoignages à ce sujet. D'avance je pense qu'il n'y a pas de vraies clés, mais des pistes à explorer en fonction de chacun...

Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
C'est amusant, je venais d'écrire un message dans un autre sujet (le stage de Sylvie) à propos de cela.
C'est une question difficile et chaque pianiste aura un vécu particulier. Je comprends ce que tu dis et j'ai déjà éprouvé cela. Je retrouvais le trac de la scène, mais à la maison.
Pour moi, c'est très lié au trac et à la manière dont on peut le gérer. Ce n'est pas figé dans le temps, ça peut évoluer, il y a une foule de méthode, mais il faut s'en occuper, voire se faire aider, après tout, il n'y a pas de honte, du yoga à la sophrologie en passant par les techniques de psy dernier cri.
C'est une question difficile et chaque pianiste aura un vécu particulier. Je comprends ce que tu dis et j'ai déjà éprouvé cela. Je retrouvais le trac de la scène, mais à la maison.

Pour moi, c'est très lié au trac et à la manière dont on peut le gérer. Ce n'est pas figé dans le temps, ça peut évoluer, il y a une foule de méthode, mais il faut s'en occuper, voire se faire aider, après tout, il n'y a pas de honte, du yoga à la sophrologie en passant par les techniques de psy dernier cri.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Lee, je ressens tout à fait ce que tu décris, ce manque de plaisir à jouer, pendant les 15 jours qui précèdent une soirée musicale par exemple.
C'est un peu perturbant parce qu'on se sent "vide" après s'être senti si plein de désir et de musique pendant les semaines précédentes.
Maintenant que je suis un peu habituée, j'essaye d'accepter cet état sans trop me poser de question, surtout des questions sur "qui suis-je", "pourquoi ai-je accepté de jouer à cette réunion", "suis-je faite pour ça" etc.
C'est un état je crois tout à fait nécessaire. Le travail est en maturation, il va sortir de sa coquille et je ne sais pas vraiment ce qui va sortir, la forme du poussin, sera-t-il jaune ou noir, frisé ou lisse... Je commence à me rendre compte que je ne maîtrise pas tout. C'est un état où en fait le "travail" et la musique semblent très distants, comme s'il n'y avait plus de dialogue, plus de relation de cause à effet immédiate. (ce qui est partiellement faux, sans travail point de musique bien sûr).
Ce que tu as dans les mains, c'est le travail. Continue patiemment, do the job, fais ce que tu as à faire sans te poser de questions. La musique vivante reviendra toute seule.
En fait, l'émotion n'est pas quelque chose qui se travaille.
Cet état bizarre est donc à la fois une protection, et une résistance.
C'est un peu perturbant parce qu'on se sent "vide" après s'être senti si plein de désir et de musique pendant les semaines précédentes.
Maintenant que je suis un peu habituée, j'essaye d'accepter cet état sans trop me poser de question, surtout des questions sur "qui suis-je", "pourquoi ai-je accepté de jouer à cette réunion", "suis-je faite pour ça" etc.
C'est un état je crois tout à fait nécessaire. Le travail est en maturation, il va sortir de sa coquille et je ne sais pas vraiment ce qui va sortir, la forme du poussin, sera-t-il jaune ou noir, frisé ou lisse... Je commence à me rendre compte que je ne maîtrise pas tout. C'est un état où en fait le "travail" et la musique semblent très distants, comme s'il n'y avait plus de dialogue, plus de relation de cause à effet immédiate. (ce qui est partiellement faux, sans travail point de musique bien sûr).
Ce que tu as dans les mains, c'est le travail. Continue patiemment, do the job, fais ce que tu as à faire sans te poser de questions. La musique vivante reviendra toute seule.
En fait, l'émotion n'est pas quelque chose qui se travaille.
Cet état bizarre est donc à la fois une protection, et une résistance.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
J'avoue que pour ma part j'ai toujours eu du mal à comprendre cette philosophie du "je joue pour moi".
Je trouve ça tellement triste de passer des mois, voire des années de travail sur un morceau pour au final simplement se dire "voilà, ce morceau est fini...hop ! suivant !".
Pour ma part, j'ai besoin d'une finalité plus concrète, j'ai besoin de partager ce que je fais, que ça soit par des concerts, des concours, ou même juste la publication d'enregistrements ici.
A cela, plusieurs raisons :
1/ Ce n'est qu'en jouant en public plusieurs fois que je suis capable de voir à quoi je suis réellement arrivé dans mon travail sur une pièce. Le jeu en public me révèle mes défauts cachés. Chez moi, tout passe parfois très bien. Mais en concert, c'est la cata ! Pour moi, c'est un symptôme. C'est que quelque chose ne va pas.
Un exemple concret : je travaille le concerto italien. Il passe très bien chez moi, au point que je commençais à me dire "plus qu'à laisser reposer, et on peaufine dans quelques semaines". J'ai donc contacté mon ancien prof pour lui jouer mon programme et avoir quelques avis. Eh bien dans le 3ème mouvement du concerto italien, ce fut un beau raté. Et j'ai compris que c'était simplement parce que je le jouais trop vite (je dirais même : je le pensais trop vite !). Chez moi je ne m'en rendais pas compte pour divers raisons, mais là c'était flagrant. J'ai donc repris le travail en repensant complètement ce mouvement, et ça fait vraiment du bien !
2/ Le but du travail, c'est bien de révéler la beauté de la musique qu'on joue. De la révéler aux auditeurs, car on parle bien de la restituer. C'est à ça qu'on s'entraîne quotidiennement, à restituer la beauté de la musique.
Alors bien sûr, on peut prendre du recul, et se rendre compte même seul de ce qu'on restitue. Mais il faut se méfier de cette impression, c'est un miroir déformant.
J'ai publié ici il y a quelques temps mon enregistrement des préludes de Chopin. Je le jouais vraiment comme je le voulais (en dehors bien sûr des inévitables approximations techniques), et j'en étais content.
Pourtant je me suis rendu compte que ça ne passait pas, et que ce que je voulais rendre n'était pas bien perçu.
Du coup, je vais (un jour) reprendre le travail de ces préludes, essayer d'aller plus loin, de penser les choses différemment...
3/ Je me rends compte que ce n'est qu'après avoir joué un morceau plusieurs fois en public que je dépasse le stade "je joue des notes" et que je prends vraiment conscience de la musique portée par ces notes.
Parce qu'au bout d'un certain nombre de présentations publiques, je sais que les notes sont sues, que la technique est acquise, et je parviens alors à oublier totalement ces éléments. Ca ne veut pas dire que je joue toujours parfaitement ensuite, mais les erreurs techniques passent alors vraiment au second plan, car je sais que je peux faire passer le message malgré tout.
Je voulais au départ faire un parallèle avec la peinture en disant "c'est comme un peintre qui, une fois son tableau achevé, le laisserait dans un placard, voire le brûlerait", mais je me rends compte que ce n'est pas tout à fait exact, ou du moins pas tout à fait conforme à ce que je pense.
Je dirais plutôt "c'est comme un peindre qui se contenterait de peindre sans jamais se reculer pour regarder vraiment son tableau".
Bref, exposer le résultat de mon travail, c'est un révélateur indispensable.
EDIT : je complète un peu, car en relisant les messages précédents je me dis que je suis un peu à côté de la plaque. Mais comme je me suis em*****é à taper le pavé ci-dessus, je le laisse
Le stress de la présentation au public, c'est normal. Parce que comme je le dis au-dessus, on sait que le travail qu'on a fourni pendant des mois va passer au révélateur, et que tout peut s'effondrer en quelques secondes : "j'étais persuadé de savoir ce passage ! Je l'ai bossé pendant des heures, et finalement je me vautre...Tout ça pour ça".
Il faut accepter la règle du jeu. On n'apprend pas à marcher sans tomber. Il faut bien comprendre que même si on se vautre sur un passage longuement travaillé, tout le travail fourni n'est pas perdu ! Il faut simplement aller encore plus loin !
Mais se dire "Je préfère ne pas faire l'essai", c'est quelque part se dire "Oui j'ai sûrement encore plein de choses à améliorer, mais je préfère ne pas savoir lesquelles".
Plus concrètement, je pense que pour profiter pleinement de ce que peut apporter une présentation publique de son travail, il y a deux points à respecter, qui sont malheureusement souvent délaissés :
- il ne faut pas jouer que des choses qui nous semblent difficiles. On apprend énormément en jouant des choses "faciles". On a l'habitude malheureuse de toujours jouer en public des oeuvres qui sont à la limite de nos possibilités. C'est selon moi une grosse erreur.
- il faut jouer plusieurs fois en public un même morceau. Forcément c'est difficile d'avoir des occasions pour jouer un morceau plusieurs fois devant des publics différents, mais dans l'idéal c'est mieux.
Voilà ! Je vous laisse digérer ce texte du mieux que vous pourrez !
Je trouve ça tellement triste de passer des mois, voire des années de travail sur un morceau pour au final simplement se dire "voilà, ce morceau est fini...hop ! suivant !".
Pour ma part, j'ai besoin d'une finalité plus concrète, j'ai besoin de partager ce que je fais, que ça soit par des concerts, des concours, ou même juste la publication d'enregistrements ici.
A cela, plusieurs raisons :
1/ Ce n'est qu'en jouant en public plusieurs fois que je suis capable de voir à quoi je suis réellement arrivé dans mon travail sur une pièce. Le jeu en public me révèle mes défauts cachés. Chez moi, tout passe parfois très bien. Mais en concert, c'est la cata ! Pour moi, c'est un symptôme. C'est que quelque chose ne va pas.
Un exemple concret : je travaille le concerto italien. Il passe très bien chez moi, au point que je commençais à me dire "plus qu'à laisser reposer, et on peaufine dans quelques semaines". J'ai donc contacté mon ancien prof pour lui jouer mon programme et avoir quelques avis. Eh bien dans le 3ème mouvement du concerto italien, ce fut un beau raté. Et j'ai compris que c'était simplement parce que je le jouais trop vite (je dirais même : je le pensais trop vite !). Chez moi je ne m'en rendais pas compte pour divers raisons, mais là c'était flagrant. J'ai donc repris le travail en repensant complètement ce mouvement, et ça fait vraiment du bien !
2/ Le but du travail, c'est bien de révéler la beauté de la musique qu'on joue. De la révéler aux auditeurs, car on parle bien de la restituer. C'est à ça qu'on s'entraîne quotidiennement, à restituer la beauté de la musique.
Alors bien sûr, on peut prendre du recul, et se rendre compte même seul de ce qu'on restitue. Mais il faut se méfier de cette impression, c'est un miroir déformant.
J'ai publié ici il y a quelques temps mon enregistrement des préludes de Chopin. Je le jouais vraiment comme je le voulais (en dehors bien sûr des inévitables approximations techniques), et j'en étais content.
Pourtant je me suis rendu compte que ça ne passait pas, et que ce que je voulais rendre n'était pas bien perçu.
Du coup, je vais (un jour) reprendre le travail de ces préludes, essayer d'aller plus loin, de penser les choses différemment...
3/ Je me rends compte que ce n'est qu'après avoir joué un morceau plusieurs fois en public que je dépasse le stade "je joue des notes" et que je prends vraiment conscience de la musique portée par ces notes.
Parce qu'au bout d'un certain nombre de présentations publiques, je sais que les notes sont sues, que la technique est acquise, et je parviens alors à oublier totalement ces éléments. Ca ne veut pas dire que je joue toujours parfaitement ensuite, mais les erreurs techniques passent alors vraiment au second plan, car je sais que je peux faire passer le message malgré tout.
Je voulais au départ faire un parallèle avec la peinture en disant "c'est comme un peintre qui, une fois son tableau achevé, le laisserait dans un placard, voire le brûlerait", mais je me rends compte que ce n'est pas tout à fait exact, ou du moins pas tout à fait conforme à ce que je pense.
Je dirais plutôt "c'est comme un peindre qui se contenterait de peindre sans jamais se reculer pour regarder vraiment son tableau".
Bref, exposer le résultat de mon travail, c'est un révélateur indispensable.
EDIT : je complète un peu, car en relisant les messages précédents je me dis que je suis un peu à côté de la plaque. Mais comme je me suis em*****é à taper le pavé ci-dessus, je le laisse

Le stress de la présentation au public, c'est normal. Parce que comme je le dis au-dessus, on sait que le travail qu'on a fourni pendant des mois va passer au révélateur, et que tout peut s'effondrer en quelques secondes : "j'étais persuadé de savoir ce passage ! Je l'ai bossé pendant des heures, et finalement je me vautre...Tout ça pour ça".
Il faut accepter la règle du jeu. On n'apprend pas à marcher sans tomber. Il faut bien comprendre que même si on se vautre sur un passage longuement travaillé, tout le travail fourni n'est pas perdu ! Il faut simplement aller encore plus loin !
Mais se dire "Je préfère ne pas faire l'essai", c'est quelque part se dire "Oui j'ai sûrement encore plein de choses à améliorer, mais je préfère ne pas savoir lesquelles".
Plus concrètement, je pense que pour profiter pleinement de ce que peut apporter une présentation publique de son travail, il y a deux points à respecter, qui sont malheureusement souvent délaissés :
- il ne faut pas jouer que des choses qui nous semblent difficiles. On apprend énormément en jouant des choses "faciles". On a l'habitude malheureuse de toujours jouer en public des oeuvres qui sont à la limite de nos possibilités. C'est selon moi une grosse erreur.
- il faut jouer plusieurs fois en public un même morceau. Forcément c'est difficile d'avoir des occasions pour jouer un morceau plusieurs fois devant des publics différents, mais dans l'idéal c'est mieux.
Voilà ! Je vous laisse digérer ce texte du mieux que vous pourrez !
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
J'ai lu rapidement votre petit pavé gourmand cher Nox. J'y reviendrai certainement, juste pour attirer votre attention que vous généralisez en ne parlant que de vous même. Évidemment c'est le sujet que vous connaissez le mieux. (!!!)Il faut à mon sens prendre en compte la spécificité de chacun. Ce qui est très profitable pour vous,( et très honnêtement j'en prends note,) ne le sera pas pour un autre, et se révélera peut-être même très traumatisant....
Admettez que certains aient vraiment un plaisir intense à jouer seul. C'est une autre démarche, qui peut dire quelle est la meilleure ?
Admettez que certains aient vraiment un plaisir intense à jouer seul. C'est une autre démarche, qui peut dire quelle est la meilleure ?
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Je prends acte de cette réponse, mais elle est un peu trop globale pour que je puisse avoir une chance d'y répondre...
Quel est le passage qui vous incite à penser que je généralise ? Avec quelle partie êtes-vous en désaccord ?
Où ai-je d'ailleurs dit qu'on ne pouvait prendre aucun plaisir en jouant pour soi ?
J'ai dit : je trouve ça triste de ne pas couronner des mois de travail par une présentation publique du résultat, et de simplement à la fin se dire "bon eh bien voilà, passons au morceau suivant". C'est très différent.
Et j'ai d'ailleurs bien parlé pour moi uniquement :
Quel est le passage qui vous incite à penser que je généralise ? Avec quelle partie êtes-vous en désaccord ?
Où ai-je d'ailleurs dit qu'on ne pouvait prendre aucun plaisir en jouant pour soi ?
J'ai dit : je trouve ça triste de ne pas couronner des mois de travail par une présentation publique du résultat, et de simplement à la fin se dire "bon eh bien voilà, passons au morceau suivant". C'est très différent.
Et j'ai d'ailleurs bien parlé pour moi uniquement :
Pour ma part, j'ai besoin d'une finalité plus concrète
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Voici les deux éléments qui me semblent aller au delà d'une pensée pédagogique.nox a écrit :Il faut accepter la règle du jeu. On n'apprend pas à marcher sans tomber.
Mais se dire "Je préfère ne pas faire l'essai", c'est quelque part se dire "Oui j'ai sûrement encore plein de choses à améliorer, mais je préfère ne pas savoir lesquelles".
!
Il faut comprendre que les individus ne sont absolument pas égaux face à des situations identiques. Je m'explique, il est facile de développer une forme de volonté pour certains, pour un autre, l'effort demandé sera tel qu'il semblera et d'ailleurs qu'il sera réellement insurmontable à ce moment de sa vie, à cet instant là. Bien-sur que l'idéal est d'avancer dans ce sens, encore faut-il développer les meilleures stratégies pour qu'il ne perde pas encore plus la confiance et donc l'image de soi.
Je développerai plus tard, excusez moi !
Ce que vous préconisez est vraiment intéressant, pertinent, I agree !
En plus c'est votre expérience !
Il faut juste y intégrer une prudence d'expression. Pour certains, c'est tellement difficile de se placer dans une situation publique que je trouve rude de laisser penser que sans jeu en public, point de salut !
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Ah ! Pourtant je persiste et signe sur ces deux éléments 
Je pense réellement que la peur du jeu en public peut correspondre à une peur de se confronter à ses propres défauts, qui peuvent émerger lors d'une prestation publique alors qu'ils sont invisibles quand on joue pour soi.
Mais attention ! Loin de moi l'envie de critiquer et culpabiliser ceux qui n'osent pas jouer en public, et c'est en ce sens que ces extraits sont peut être un peu maladroits, surtout la seconde phrase (sur la première j'avoue que je ne comprends pas trop le reproche) en effet.
Je ne dis pas que cette peur est infondée ou absurde, et j'en parle justement parce que j'y suis sujet moi-même !
Je voulais juste essayer de changer le point de vue de certains, pour ne plus considérer le jeu en public comme une épreuve, mais comme une étape.

Je pense réellement que la peur du jeu en public peut correspondre à une peur de se confronter à ses propres défauts, qui peuvent émerger lors d'une prestation publique alors qu'ils sont invisibles quand on joue pour soi.
Mais attention ! Loin de moi l'envie de critiquer et culpabiliser ceux qui n'osent pas jouer en public, et c'est en ce sens que ces extraits sont peut être un peu maladroits, surtout la seconde phrase (sur la première j'avoue que je ne comprends pas trop le reproche) en effet.
Je ne dis pas que cette peur est infondée ou absurde, et j'en parle justement parce que j'y suis sujet moi-même !
Je voulais juste essayer de changer le point de vue de certains, pour ne plus considérer le jeu en public comme une épreuve, mais comme une étape.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Il y a des psys spéciales pour les pianistes ?Gracou a écrit :mais il faut s'en occuper, voire se faire aider, après tout, il n'y a pas de honte, du yoga à la sophrologie en passant par les techniques de psy dernier cri.

Merci Oupsi. Si je pouvais arrêter de me poser des questions, la vie serait bien plus simple. Where's the off switch?!Oupsi a écrit :Continue patiemment, do the job, fais ce que tu as à faire sans te poser de questions.

Nox, tes écrits en haut ne sont pas à coté la plaque, ils fonctionnent ensemble.
Tu as déjà parlé dans d'autres contextes de jouer un morceau comme un compositeur a voulu ou de rendre la justice ou la beauté d'une oeuvre. C'est un peu dans ce sens là. Même si ça ne serait pas le cas pour les autres (s'ils écoutaient en cachette), chez moi il y a les moments limpides en beauté, pour moi. Ces moments sont merveilleux, je suis vraiment dans la musique, et ces sentiments et ces moments valent autant voire plus (dans mon livre de bien-vivre) que ce que ça fera pour les autres. Et de toute façon, faute du trac ou d'expérience, ce que je produis devant les autres semble les années lumières de la musique pendant ses moments seuls. En quelque sort je déshonore l'oeuvre, le compositeur, et moi-même, c'est presque une trahison en tous les sens!
Sylvie, dans l'attente de plaisir de te relire. Mais t'inquiète pas, avec Nox, on est habitué, on entre dans le ring de boxe !

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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Cela vous arrive-t-il de jouer chez vous de manière absolument merveilleuse, c'est l'extase, puis une fois le morceau fini, de redescendre de votre nuage, de regarder autour de vous, et de penser "oh dommage, il n'y avait personne pour écouter" ou "dommage que ça n'ait pas été enregistré !" (mais si ça avait été le cas, vous vous seriez peut-être rendu compte après réécoute que ce n'était pas si bien que vous le croyiez lol !)
En gros d'avoir joué pour une présence, comme si un être animé vous accompagnait, mais à la fin cette présence s'évanouit subitement ?
Maintenant transposons à un concert : vous êtes sur scène et jouez de manière merveilleuse, puis à la fin, vous redescendez sur terre, et vous regardez le public qui applaudit, vous vous demandez qui dans le public a vraiment compris ce que vous avez raconté, qui est vraiment rentré dans votre univers ? avez-vous pu élargir votre bulle musicale de façon à inclure le public dedans ? *
[* note: tout ça est fictif]
En gros d'avoir joué pour une présence, comme si un être animé vous accompagnait, mais à la fin cette présence s'évanouit subitement ?
Maintenant transposons à un concert : vous êtes sur scène et jouez de manière merveilleuse, puis à la fin, vous redescendez sur terre, et vous regardez le public qui applaudit, vous vous demandez qui dans le public a vraiment compris ce que vous avez raconté, qui est vraiment rentré dans votre univers ? avez-vous pu élargir votre bulle musicale de façon à inclure le public dedans ? *
[* note: tout ça est fictif]
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Pour moi, c'est très probable ou sûr que personne ne trouverait aussi merveilleux, ça revient à l'argument fréquent de Nox de "ce qu'il vaut réelement"...BluePhoenix05 a écrit :Cela vous arrive-t-il de jouer chez vous de manière absolument merveilleuse, c'est l'extase, puis une fois le morceau fini, de redescendre de votre nuage, de regarder autour de vous, et de penser "oh dommage, il n'y avait personne pour écouter" ou "dommage que ça n'ait pas été enregistré !"

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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Le pavé dans la mare que j'avais écrit sur cette question il y a quelques temps ... je n'ai pas grand chose à y rajouter depuis.
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Plutôt que le surf, je penche pour la natation : savoir se jeter à l'eau.
Mais pour celui qui ne sait pas nager c'est une anxiété insurmontable.
J'ai fait une petite audition (rien à gagner c'était juste pour le plaisir du public), avec 2 à 5 pianos ensemble.
Niveau très modeste.
Je n'ai pas paniqué mais en revanche j'ai tout arrêté pour ne bosser que ça, j'ai toujours besoin de savoir que j'en ai fait plus que nécessaire.
C'est vrai que ce n'est pas la même chose que tout seul, et il faut se faire une petite préparation psychologique.
Je travaille, et à un moment je décide que je ne peux pas aller plus loin, et donc peu importe les conséquences.
C'était facile car au pire nous étions deux avec mon prof.
A un moment j'ai faillis abandonner, mais je m'était engagé et ça faisait plaisir au prof, donc j'ai continué.
J'ai dû faire de très gros efforts. Au final c'est le prof qui c'est planté, mais le public n'a rien entendu
C'est très satisfaisant, c'est agréable de faire plaisir, un peu la finalité de la musique, mais je comprends que ce ne soit pas la tasse de thé de tout le monde.
Mais pour celui qui ne sait pas nager c'est une anxiété insurmontable.
J'ai fait une petite audition (rien à gagner c'était juste pour le plaisir du public), avec 2 à 5 pianos ensemble.
Niveau très modeste.
Je n'ai pas paniqué mais en revanche j'ai tout arrêté pour ne bosser que ça, j'ai toujours besoin de savoir que j'en ai fait plus que nécessaire.
C'est vrai que ce n'est pas la même chose que tout seul, et il faut se faire une petite préparation psychologique.
Je travaille, et à un moment je décide que je ne peux pas aller plus loin, et donc peu importe les conséquences.
C'était facile car au pire nous étions deux avec mon prof.
A un moment j'ai faillis abandonner, mais je m'était engagé et ça faisait plaisir au prof, donc j'ai continué.
J'ai dû faire de très gros efforts. Au final c'est le prof qui c'est planté, mais le public n'a rien entendu

C'est très satisfaisant, c'est agréable de faire plaisir, un peu la finalité de la musique, mais je comprends que ce ne soit pas la tasse de thé de tout le monde.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Je me demande si l'approche occidentale de la musique classique ne pousse pas tellement à jouer de la musique de manière spontanée, en publique et/ou en groupe. Je veux dire que le schéma : je prends des cours, je joue chez moi seul le morceau N et une fois que je le maitrise je passe au morceau N+1 et ainsi de suite. Dès que je m'écarte de ce schéma, je suis perdu... Le jazz au contraire pousse très vite à se lancer dans le bain ! Je me rappelle que quand je débutais à la basse, j'accompagnais des amis en jouant que des fondamentales à la croche en suivant la grille, et je m'éclatais !
Je repense toujours à l'une de mes connaissances qui joue du piano à un très haut niveau au conservatoire et qui s'est retrouvé bloqué quand on lui a demandé de jouer un simple blues avec nous... C'est vraiment dommage, non ? La musique est faite pour être partagée ! Peut-être que l'approche classique est un peu trop prisonnière de la sacro-sainte partition ?
Je ne cherche pas à polémiquer, juste à souligner la différence d'approche qui à mon avis fait que les gens de formation classique se font une énorme montagne du fait de jouer en publique et/ou en groupe.
Je repense toujours à l'une de mes connaissances qui joue du piano à un très haut niveau au conservatoire et qui s'est retrouvé bloqué quand on lui a demandé de jouer un simple blues avec nous... C'est vraiment dommage, non ? La musique est faite pour être partagée ! Peut-être que l'approche classique est un peu trop prisonnière de la sacro-sainte partition ?
Je ne cherche pas à polémiquer, juste à souligner la différence d'approche qui à mon avis fait que les gens de formation classique se font une énorme montagne du fait de jouer en publique et/ou en groupe.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Pas d'accord, du tout.Valvino a écrit :Je me demande si l'approche occidentale de la musique classique ne pousse pas tellement à jouer de la musique de manière spontanée, en publique et/ou en groupe. Je veux dire que le schéma : je prends des cours, je joue chez moi seul le morceau N et une fois que je le maitrise je passe au morceau N+1 et ainsi de suite. Dès que je m'écarte de ce schéma, je suis perdu... Le jazz au contraire pousse très vite à se lancer dans le bain ! Je me rappelle que quand je débutais à la basse, j'accompagnais des amis en jouant que des fondamentales à la croche en suivant la grille, et je m'éclatais !
Je repense toujours à l'une de mes connaissances qui joue du piano à un très haut niveau au conservatoire et qui s'est retrouvé bloqué quand on lui a demandé de jouer un simple blues avec nous... C'est vraiment dommage, non ? La musique est faite pour être partagée ! Peut-être que l'approche classique est un peu trop prisonnière de la sacro-sainte partition ?
Je ne cherche pas à polémiquer, juste à souligner la différence d'approche qui à mon avis fait que les gens de formation classique se font une énorme montagne du fait de jouer en publique et/ou en groupe.
Mais effectivement je pense que l'axe de ton intervention à propos de la spontaneité est interessant.
Par contre comparer le fait de jouer en public quelques basses avec des amis (donc pas seul) et jouer une piece, classique ou non d'ailleurs (certains peuvent vouloir jouer du Einaudi ou du Glass) n'est pas productif. Même moi je pourrais...
Et derrière il y a une opposition sous jacente entre le jazz et le classique qui n'a pas lieu d'être.
Il y a un phénomene tout ou rien dans le cas d'une representation ou d'une audition.
J'aimerais d'ailleurs savoir si ceux ici qui ont temoigné de trac et de blocages en publics "sérieux" avaient déjà tenté les étapes sensées plus faciles des publics comme les proches ou les amis.
Ce serait interessant de savoir si même quand il n'y a pas d'enjeu, le trac et les blocages sont les mêmes. Ou si cela s'attenue quand même un peu...
PS: lors de mon dernier stage mi aout chez Guzelya, à chaque fois que je me plantais sur un accord MG en en faisant un autre, "improvisé" donc, elle partait de cet accord et jouait une improvisation jazz (ou non d'ailleurs) complète, evidemment magnifique, faut dire qu'elle a longtemps jouer en piano bar en russie (je crois). Alors stop svp avec l'opposition jazz/impro/classique. Les bons et très bon pianistes pourraient très bien tout faire s'ils le souhaitent, mais la plupart préférent se "spécialiser" et donc n'ont pas le même "niveau" dans tous les genres.
Modifié en dernier par Wandarnok le lun. 15 sept., 2014 19:16, modifié 1 fois.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Wandarnok, stop à raconter des histoires des personnes comme Guzelya qui peuvent tout faire, ça nous rend folle !
Pour te répondre, je n'ai pas le même trac quand je joue pour ma famille ou les amis surtout les amis non-pianistes.
Merci Valvino pour cette intervention intéressante. A l'aeroport il y avait un enfant de 8 ou 9 ans qui jouaient du jazz incroyable. J'ai regalé à l'écouter. Mon père a un peu écouté et il a dit, "mais ça, tu n'entends pas s'il joue bien ou les mauvaises notes"--ça m'a fait bien rigolé. Mais je crois qu'on entend les fautes moins dans ce genre de musique. D'ailleurs je ne sais même pas s' il y a des vraies fautes dans l'impro, je vous laisse m'eduquer comme d'habitude...

Je ne pense pas. J'aime me confronter à mes défauts, c'est le seul moyen de progresser. C'est tout simplement la peur de complètement planter et le trac parce que d'autres écoutent.nox a écrit :Je pense réellement que la peur du jeu en public peut correspondre à une peur de se confronter à ses propres défauts, qui peuvent émerger lors d'une prestation publique alors qu'ils sont invisibles quand on joue pour soi.
Merci Valvino pour cette intervention intéressante. A l'aeroport il y avait un enfant de 8 ou 9 ans qui jouaient du jazz incroyable. J'ai regalé à l'écouter. Mon père a un peu écouté et il a dit, "mais ça, tu n'entends pas s'il joue bien ou les mauvaises notes"--ça m'a fait bien rigolé. Mais je crois qu'on entend les fautes moins dans ce genre de musique. D'ailleurs je ne sais même pas s' il y a des vraies fautes dans l'impro, je vous laisse m'eduquer comme d'habitude...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
je repensais à un truc qui peut porter à confusion dans ce que j'ai dit précédemment sur le travail; à vrai dire, j'avoue que je ne travaille pas tellement la semaine qui précède une réunion de musique. J'essaye de ne pas m'épuiser, de retrouver une fraîcheur du morceau. Ce n'est pas deux jours avant de jouer en public qu'on corrige des choses importantes (mon prof m'a donné un jour ce conseil, "ne pas trop travailler", je ne sais pas pourquoi il m'a dit ça mais ce n'est pas tombé dans les oreilles d'une sourde!)
J'ai quand même remarqué que quand je travaille trop (trop c'est vraiment reprendre des passages mille fois, redécortiquer, refaire la technique, recommencer mille fois le morceau) les jours qui précèdent la réunion, je commence à inventer des fautes que je ne faisais pas avant, je commence à douter de tout, bref l'édifice se démolit tout seul, une lente démolition.
Si je laisse le morceau un tout petit peu en suspens, genre je le joue deux ou trois fois mais pas plus, il y a comme le désir de le jouer qui prend de l'ampleur, le morceau se fait désirer, du coup j'ai de plus en plus envie que tout le monde soit là pour jouer en bonne compagnie!
Mais ce n'est pas du tout une recette. C'est juste comme ça que je procède en ce moment.
J'ai quand même remarqué que quand je travaille trop (trop c'est vraiment reprendre des passages mille fois, redécortiquer, refaire la technique, recommencer mille fois le morceau) les jours qui précèdent la réunion, je commence à inventer des fautes que je ne faisais pas avant, je commence à douter de tout, bref l'édifice se démolit tout seul, une lente démolition.
Si je laisse le morceau un tout petit peu en suspens, genre je le joue deux ou trois fois mais pas plus, il y a comme le désir de le jouer qui prend de l'ampleur, le morceau se fait désirer, du coup j'ai de plus en plus envie que tout le monde soit là pour jouer en bonne compagnie!
Mais ce n'est pas du tout une recette. C'est juste comme ça que je procède en ce moment.
Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
ce soir je n'ai pas beaucoup de temps pour approfondir mais je ne peux pas laisser passer le pavé de Nox sans m'y associer pleinement ! la musique est faite pour être partagée et on apprend beaucoup sur soi, sur le son, sur l'oeuvre... et sur le public ! en faisant cet effort, ce qui n'enlève pas le plaisir de jouer seul et sans public (plaisir quand même assez dépendant des instruments polyphoniques....).
J'y reviendrai plus tard si il est encore temps....
Bonne nuit !
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...
Lee : j'ai lu ton sujet ce matin et j'avais envie d'y répondre mais je n'en avais pas le temps . Et je suis contente de voir ce soir que tu es arrivée à la conclusion que ce plaisir qui risque de te faire défaut quand tu joues pour autrui est étroitement lié au trac.
Oui , tu joues bien et tu trouves plaisir à jouer quand tu es seule parce que tu es libre : libre de faire ce que tu aimes , de jouer comme bon te semble , de te permettre éventuellement une petite fantaisie dans ton interprétation et de te surprendre agréablement toi-même mais libre surtout du regard et du jugement d'autrui .
Au contraire quand tu joues en public , tu peux difficilement faire abstraction de la présence de ton auditoire et celui-ci influe directement sur ta façon de jouer : tu veux plaire à ton public , tu voudrais lui faire plaisir , tu espères être jugée positivement et donc tu perds ta liberté , tu ne joues plus aussi librement et bien sûr tu y prends beaucoup moins de plaisir !
Et tout cela sans même évoquer le trac ....
Car le trac vient se greffer sur ces derniers éléments , le trac qui fait battre le coeur à 100 à l'heure , donne les mains moites , la tête qui tourne et qui est responsable de tous ces soucis que l'on va rencontrer en jouant : fausses notes , pertes de rythme , pains divers et variés ....
Donc clairement ce n'est pas facile de jouer pour un public et il est alors très aléatoire d'y trouver du plaisir .
Surtout quand on n'en a pas l'habitude ....
Car chère Lee , tu connais sûrement ce proverbe français : "c'est en forgeant qu'on devient forgeron".
Alors oui , jouer devant un public pour la première fois (ou les premières fois), c'est vraiment une gageure , un exercice très difficile . Mais si l'on est déterminé et motivé , on doit pouvoir améliorer peu à peu son ressenti et donc sa performance .
Du moins je l'imagine . Car tout comme toi je n'ai pas l'habitude de jouer en public et tout comme toi j'ai le trac !
Mais je me dis aussi que "qui ne tente rien n'a rien" (autre proverbe !
) et que si la rencontre est belle , cela vaut la peine d'essayer ! 
Oui , tu joues bien et tu trouves plaisir à jouer quand tu es seule parce que tu es libre : libre de faire ce que tu aimes , de jouer comme bon te semble , de te permettre éventuellement une petite fantaisie dans ton interprétation et de te surprendre agréablement toi-même mais libre surtout du regard et du jugement d'autrui .
Au contraire quand tu joues en public , tu peux difficilement faire abstraction de la présence de ton auditoire et celui-ci influe directement sur ta façon de jouer : tu veux plaire à ton public , tu voudrais lui faire plaisir , tu espères être jugée positivement et donc tu perds ta liberté , tu ne joues plus aussi librement et bien sûr tu y prends beaucoup moins de plaisir !
Et tout cela sans même évoquer le trac ....
Car le trac vient se greffer sur ces derniers éléments , le trac qui fait battre le coeur à 100 à l'heure , donne les mains moites , la tête qui tourne et qui est responsable de tous ces soucis que l'on va rencontrer en jouant : fausses notes , pertes de rythme , pains divers et variés ....
Donc clairement ce n'est pas facile de jouer pour un public et il est alors très aléatoire d'y trouver du plaisir .
Surtout quand on n'en a pas l'habitude ....
Car chère Lee , tu connais sûrement ce proverbe français : "c'est en forgeant qu'on devient forgeron".
Alors oui , jouer devant un public pour la première fois (ou les premières fois), c'est vraiment une gageure , un exercice très difficile . Mais si l'on est déterminé et motivé , on doit pouvoir améliorer peu à peu son ressenti et donc sa performance .
Du moins je l'imagine . Car tout comme toi je n'ai pas l'habitude de jouer en public et tout comme toi j'ai le trac !
Mais je me dis aussi que "qui ne tente rien n'a rien" (autre proverbe !


"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."