dites ici plutôt pourquoi vous aimez votre piano

[robbi]

plutôt que d'entendre des problèmes de piano j'ouvre un fil pour entendre du positif,une déclaration d'amour à votre instrument chéri. et doucement sans qu'il puisse vous entendre pour ne pas le vexer,avec qui vous aimeriez lui faire des infidélités.

je commence:

j'aime mon piano déjà parce que c'est déjà sans doute le meilleur droit au monde en 118 cm (subjectif mais un peu vrai)
j'aime mon piano car il a un timbre exceptionnel
j'aime mon piano car il permet des nuances et a une puissance et étonnante pour sa taille.
j'aime mon piano car le clavier me permet de jouer sans me fatiguer.
j'aime mon piano surtout parce que c'est mon piano et je suis fier de l'avoir choisi.

je l'aime mais si un piano a queue forster ou bosendorfer passait par là ........chut

[Vavavoum!]

C'est tout le contraire pour moi :

J'aime mon piano parce qu'il est très représentatif du genre piano et qu'il me permet de jouer de cet instrument pour ensuite passer à n'importe quel autre piano de rencontre en quelques minutes sans me plaindre de leur caractère et de leurs défauts ou qualités.

J'aime mon piano parce qu'il a un timbre très représentatif du genre piano et qu'il me permet de jouer de cet instrument sans me demander si le timbre est pire ou meilleur que le son de l'instrument piano dans l'absolu, et donc par là il me permet de me concentrer sur la musique qui tient davantage au musicien et à elle-même qu'à l'instrument en lui-même.

J'aime mon piano parce qu'il est petit et produit un volume sonore compatible avec mon habitat, de plus je suis content qu'il joue doucement car cela me permet des nuances qu'un piano puissant prohibe relativement à son volume sonore plus ou moins explosif. J'ajoute que de toute évidence "les basses profondes, les médiums très précis et les aigus cristallins" sont une somme de clichés qui ne veulent rien dire ou à peu près n'importe quoi, et que tous les enregistrements de piano que j'aime sont pauvres en basse, ont un son de casserole dans les médiums et des aigus flageolants, et comme il s'agit là de toute l'histoire de la musique du XXième siècle hormis son extrémité, je suis bien content que mon piano soit assez médiocre pour me laisser me concentrer sur cet univers où la musique est une chose relativement indépendante de l'instrument lui-même.

J'aime mon piano parce qu'il a un clavier très ferme et très exigeant, ce qui me permet de progresser à mesure de mes efforts et généralement de développer un jeu très envolé sur les pianos de rencontre qui ont ce genre de clavier en carton-pâte légers et inconsistants. Si j'avais du apprendre à travailler sur un autre piano je serais passé sur un numérique depuis longtemps et je n'aurais pas eu l'occasion de comprendre que le genre piano est un genre à part tout à fait distinct de tous les autres instruments à clavier.

J'aime mon piano parce que je l'avais choisi sur des considérations non pianistiques mais techniques et de disponibilité et de phynances, et je réalise chaque jour un peu plus combien mon sentiment à son égard est lié aux progrès que je réalise et pas du tout à son pédigrée ou à sa réputation. J'ajoute qu'il m'avait couté assez cher pour que je me sois senti le devoir d'investir beaucoup de temps à le jouer, ce qui m'a permis de réaliser des progrès auxquels je ne serais jamais parvenu sur un piano d'occasion trop grand pour mon habitat, au clavier trop facile et au son trop exclusif du simple genre piano, car je me serais contenté lors de faire plouik plouik dessus et de m'extasier sur la magnificence de son pédigrée sans bosser la pratique de l'instrument et la compréhension de la musique, et encore, trop peu de temps, avant que mes voisins viennent me demander de cesser de les incommoder plouik-plouikement.

Si un piano à queue passait par là j'aurais l'impression d'être un gosse pourri gâté qui fait plouik plouik sur un instrument pas meilleur qu'un bon numérique relativement à l'aspect chewing gum de son clavier et aux nuances que l'on peut en tirer, (de sources sûres) nuances qui n'ont pas grand chose à voir avec la musique en tant qu'elle est d'abord une chose mentale, attachée très secondairement seulement à l'instrument et à sa pratique.

Mais pour jouer devant un public nombreux ou dans une fausse d'orchestre en effet un grand piano à queue permet de donner simplement un volume adéquat au besoin de sonorisation..

[Chaloux]

J'aime mon petit piano plein de défauts parce qu'il me ramène à la musique. J'ai toujours beaucoup déchiffré (ce qui a dû me sauver), mais il y avait bien vingt ans que je n'avais pas vraiment travaillé. Je commence à en trouver à nouveau le temps, et je ne me souvenais pas que compter, chercher et noter des doigtés, travailler mains séparées inlassablement les même passages, faire des exercices (le Hanon, ce n'est tout de même pas si mal quand on s'y remet), travailler pas à pas Bach, Glinka, Liadov, ,et retravailler des œuvres jouées autrefois, serait aussi voluptueux et redeviendrait si rapidement aussi essentiel, comme une maison dans la maison. Des séances qui peuvent durer cinq heures sans que je le sache. Un jour viendra sans doute où il faudra investir dans un meilleur instrument de jeu, mais je crois tout de même que je conserverai ce petit piano pour continuer à travailler avec lui.

[zmarianne]

J'aime mon piano parce qu'il est dans mon salon, contrairement à tous les autres pianos de la terre

[pianonyme]

Il me résiste, il me supporte, il m'agace, il me provoque, je le violente, il me fait inventer des jurons et puis .... et puis .... de temps en temps, il coopère et me fait planer, je suis tour à tour Chopin, Bach, Scott Joplin ou Fats Waller ou bien d'autres encore.
Et aussi il me relie à ma mère qui était derrière moi pour que je joue en mesure ....
Voilà, je l'aime ce piano, je les aiment tous d'ailleurs parce que je les trouvent beaux et ça ne s'explique pas.

[Val]

Parce qu'il est élégant, plutôt accueillant d'ailleurs, avec son sourire éclatant. Ses basses sont profondes et belles, ses médiums ronds et chaleureux, ses aigus en revanche bien trop claquants (besoin d'une petite harmonisation ). Il est assez ferme au toucher, les autres pianos paraissent bien fades à côté, trop élastiques et trop mous. Pourtant, il est très exigeant, il demande toujours une grande rigueur, et ne laisse pas passer l'imprécision. Je l'aime aussi parce que c'est moi qui l'ai choisi, j'ai passé 3 ans à le chercher, à écumer les magasins. Dès la première note, j'ai su que c'était lui.

C'est mon piano, et je l'aime bien.

[BluePhoenix05]

Comme c'est mignon !
Ca me rappelle un peu mon piano, qui a des aigus un peu clinquants aussi, mais je ne lui en veux pas , ce sont des aigus qui chantent bien avec une bonne longueur de son.

[robbi]

vavavoum,j'ai commencé avec des pianos terribles,un vieux zimerman d’étude injouable puis un calisia 120 avec un touché ferme comme je n'en ai jamais vu.il m'a permis de me renforcer les doigts mais aucunes nuances n’étaient possible.
après,j'ai pu me faire plaisir en achetant un piano qui me plaisait .
un bon piano quoi qu'on en dise aide à fignoler un morceau.

[chris76]

°

[degvero]

J'aime mon piano car:
j'en ai rêvé depuis l'enfance
son choix m'est paru comme une évidence parmi beaucoup d'autres
son timbre est chaleureux et chantant
il est mon moment de détente, mon rayon de soleil de la journée

[fugue]

C'est en couple que nous l'avons choisi. J'ai essayé tous les autres mais c'est à chaque fois vers lui que nous sommes revenus, à deux, sans se concerter, instinctivement, affectivement, musicalement.
Mes chats l'ont adopté dès le 1er jour. Les voisins aussi.
Il représente tous ceux que j'aime, car tous ont participé à son "adoption", notamment ma grand-mère, à qui il restera définitivement associé, jusqu'au bout.

Mon premier piano, mon vrai piano, celui dont javais rêvé sans oser imaginer que cela pourrait un jour arriver.
Il me fait vibrer, mais aussi trembler lorsqu'il est malade, lorsqu'on le touche, lorsqu'on le frôle un peu trop, lorsqu'il fait trop sec, lorsqu'on a oublié de fermer le rideau de la salle et qu'il y a du soleil.
J'ai cru qu'il allait mourir et j'ai été désespérée. Je savais qu'il représentait beaucoup pour moi mais à ce point! C'est qu'il m'a fait souffrir quand même! Mais il est bien brave et a su résister car il est moins fragile que je ne le crois.
Ses graves que j'attends et qui couvrent gentiment mes acouphènes, ses aigus si émouvants, si précieux, si fins que je supporte sans problème alors qu'ils me sont habituellement insupportables venus d'ailleurs. Mieux encore, je n'entends plus ces sifflements internes et perçants de vieille TV mal réglée.
Il est doux et puissant à la fois, capable de me bercer comme de m'envelopper d'un son extraordinairement orchestral, m'isolant du monde extérieur et des tracas habituels de mon insignifiante petite existence.

Qui plus est il est beau, d'une chaude couleur automnale, et son odeur de beau bois m'emporte dans un monde de nature, de pureté, me transporte hors de cet appartement et agrandit mon espace. Je suis libre et libérée de toute pesanteur, de toute contrainte.
S'il était un jour trop fatigué, Petit Schimmel continuera avec nous une vie tranquille et sans peur d'abandon. L'autre devra composer avec. Il aura peut-être un plus beau chant, mais il ne pourra jamais représenter tout ce que représente mon premier vrai piano.

Enfin, si je pouvais faire de beaux progrès avant tout ça, ça m'arrangerait bien et lui aussi !

[jean-séb]

« Parce que c’était lui, parce que c’était moi ! »
Quoi de mieux que l’exemple de l’amitié entre Montaigne et La Boétie pour décrire le lien qui m’unit à mon piano ?
À mon piano du moment, car j’aime généralement le piano que j’ai sous la main. Pas forcément tout de suite, il faut s’apprivoiser ; mais une fois que j’en connais les bons et les moins bon côtés, nous sommes amis, et lui-même doit me pardonner les mauvais traitements que je lui fais parfois subir, encore que je sois plus du genre à le caresser qu’à le bourrer de coups, et, pour dire vrai, je compatis avec lui quand il doit subir les assauts de pianistes invités plus marteleurs que moi.
J’ai aimé mon premier piano, un J. B. Frantz droit acheté d’occasion pour moi par mes parents quand j’avais 6 ans. J’ai juste regretté le travail de sagouin du « restaurateur » qui avait supprimé les chandeliers et remplacé les panneaux qui les portaient par deux panneaux d’un bois vulgaire dont les veines trop larges et la teinte trop claire juraient avec le bois dense et sombre du reste du corps.
Il m’a fallu plus de temps pour aimer le piano droit tout usé que j’avais récupéré en Algérie, pendant ma coopération. Son long stage dans l’école l’avait soumis à toutes sortes d’avanies et j’avais dû, sans connaissances techniques, procéder moi-même à des échanges de marteaux pour obtenir dans le médium des gammes complètes, laissant muettes à jamais les notes extrêmes du clavier. Mais grâce à lui et aux quelques partitions récupérées sur place, dont les Inventions de Bach, quel bonheur rassurant et revivifiant au milieu d’un pays étranger parfois déstabilisant.
J’ai beaucoup aimé mon petit piano console Würlitzer acheté quand je suis rentré en France pour mon très petit appartement d’alors. C’était mon premier piano neuf, et j’ai été enthousiasmé par cette perfection uniforme d’un bout à l’autre du clavier. C’est sur lui, sur son clavier trop mou mais bien amical, que j’ai développé le goût de travailler seul mes morceaux.
Comme j’ai aimé le Gaveau demi-queue que j’avais acheté à une vieille dame juste veuve, qui m’avait assuré que le Gaveau passerait par l’ascenseur puisque le cercueil de son mari y était bien passé ! Il est allé à la campagne, chez mes parents, et j’ai pu y jouer une partie de la nuit ou aux heures du matin en toute liberté, fenêtres ouvertes. J’aimais beaucoup ses aigus cristallins. Là aussi, son clavier était assez mou et ma foi, les deux impromptus rapides de l’opus 90 de Schubert glissaient facilement.
Et le grand demi-queue Érard à cordes parallèles que j’avais acheté pour mettre dans la salle de réunion de mon bureau, situé dans un bel appartement bourgeois avec 4 mètres de hauteur de plafond ! Lui, c’était ses basses qui étaient incomparables. On pouvait prendre plaisir à les jouer et les entendre résonner seules, pour la pure beauté du son.
Avec mon demi Kawai, les relations ont été plus distantes, bien qu’il fût placé dans mon bureau même et me servît fort souvent à midi. C’est qu’il avait gardé jusqu’au bout une résonance parasite, une sorte de grésillement, dont aucune visite de Daniel Magne ou de ses employés n’a su le défaire. C’était un peu agaçant.
Entre temps, à la maison, j’étais passé sous le contrôle de Yamaha C3. On s’est tout de suite bien entendu. Il est franc, ne ment pas, et la relative brusquerie de ses sonorités a toujours été atténuée par l’environnement assez chargé où il se trouve. Cela fait plus de 25 ans de vie de couple ; on a nos habitudes ; il faut se méfier, il paraît que ça tue l’amour ! Quelquefois, un banal accident peut nous mettre en danger ; récemment, il a reçu un objet lourd sur le clavier et ça a esquinté une touche ; j’ai cru pendant plusieurs jours que c’était fini entre nous ; je sentais toujours sous les doigts la touche esquintée, ça me dérangeait considérablement ; je me disais qu’il fallait que je fasse changer très vite la touche. Et puis finalement, je m’y suis complètement habitué, ne sens plus rien de dérangeant au point que je me demande s’il est bien prudent de la faire changer maintenant. On est à nouveau les meilleurs amis du monde, et il est probablement le seul à qui je confie absolument tout de moi, toutes mes pensées, tristes ou joyeuses, toutes mes affections, sans réserve.

[Oupsi]

Très beau texte; Jean-Seb!

(c'est vraiment bien ce forum...)

[mieuvotar]

Oui, et celui de Fugue aussi. Merci à tous les 2 (tous les 4 avec vos pianos - ou plus, je n'arrive plus à compter dans le cas de Jean-Séb...) pour ces partages.

[robbi]

je vois que nous avons eu 2 poètes tellement amoureux de leurs pianos qu'il n'ont même pas imaginé une infidélité malgré de nombreuses aventures passées .

beaux textes


magnifique

[Jypé]

Bon, c’est bien gentil tout ça, mais… Et le piano alors ? Qui s’en intéresse ? Partout on entend la même chose. Des basses profondes et des aigus perlés (ou chantants va savoir !) Mais quid de sa vie, de son humeur, de son avis en somme. Alors je vais vous dire, moi, le piano. J’aime bien mon pianiste actuel et pour cause ! Il m’offre à présent une vie parfaite et ça n’a pas toujours été le cas. Vous voulez savoir ? Quelle a été ma vie avant ? Bon, je résume.

Je suis né en Allemagne, adulte et noir.
Sitôt sorti du giron familial, j’ai pris le train pour Paris. Ah ! Paris ! Artiste ou homme d’affaire, tout le monde rêve de Paris.
À ma descente du train, je suis allé directement dans un grand magasin où j’ai retrouvé bon nombre de mes congénères mais aucun de ma famille. Il y avait des allemands, certes, mais aussi des autrichiens, des tchèques, des japonais et même des chinois. J’y suis resté trois ans ; puis un jour, je suis parti. On m’a mis, bien couvert, dans un camion et j’ai quitté l’orphelinat.
Ma nouvelle famille était bruyante, avec d’affreux gamins qui courraient partout en hurlant. L’un d’eux s’est occupé de moi ; mal. J’ai pris des coups, j’avais tantôt chaud… tantôt froid. Ça n’a pas duré. J’ai fait en sorte qu’on me laissât tranquille par des plaisanteries douteuses, un manque de constance et une totale inaptitude à la vie familiale de cette maison. Je suis retourné à l’orphelinat. Six mois plus tard, je repartais pour une jolie petite maison en banlieue appartenant à une personne seule… avec un chat. Ouf ! Là, j’ai senti que je serais bien. Le maître des lieux, pianiste de renom, passait peu de temps à la maison et, si j’étais très bien traité, je m’ennuyais terriblement la plupart du temps. Les autres moments étaient agréables. Entre deux tournées ou deux concerts, on passait de longues heures ensemble ; je découvris ainsi la belle et grande musique et des noms qui font rêver : Beethoven, Chopin, Mozart, Schumann… Je ne puis tous les citer. Là, je me donnai à fond pour être à la hauteur. Certains me donnaient du mal comme Alkan et ses redoutables difficultés ; pire encore, Bério – je devrais dire 6 encores – avec des rythmes étranges et des silences qui n’en finissent pas.
C’est ainsi que j’ai vécu une vingtaine d’années, avec de jolies parenthèses dans un calendrier trop plein pour le maître des lieux et trop vide pour moi. Les concerts se firent plus rares avec l’âge. Puis cessèrent. Mon pianiste allait enfin pouvoir s’occuper de moi plus souvent. Tous les jours même ! Un bonheur que je me suis efforcé de lui rendre le mieux possible.
Tout allait bien, enfin ! Nous coulions des jours heureux.
Puis un jour, on n’a pas ouvert les volets et on a caché les miroirs. Mon ami venait de partir pour sa dernière demeure.
On me pria de quitter la maison qui fut vendue. C’est alors que je me retrouvai par hasard (mais le hasard existe-t-il vraiment ?) à la campagne dans une grande maison où des gens charmants m’ont installé dans un joli salon de musique tout à mon honneur et où je travaille toute la journée. Une idée du bonheur. Un bonheur partagé. Mon pianiste m’aime bien je le sens. Il me bichonne, prend un soin extrême de mon bien être. Et moi, j’essaye de répondre au mieux en lui offrant de beaux sons sous ses doigts. Je connais ses intentions aussi, bien souvent, je le devance ; il m’arrive de savoir à l’avance ce qu’il veut. Alors il m’est facile de m’exécuter. Une vraie vie de couple ; on se connaît, on se comprend… On s’aime. Et pas d’infidélité entre nous ! Si quelqu’un vient toucher mon clavier, je boude. Je sors de vilains sons. Je fais grincer la pédale ou vibrer une note de façon très désagréable… Non mais ! Et puis, je suis si bien dans ce petit salon !... À vivre notre histoire. Une vraie histoire d’Amour…
C’est de là, de ce petit salon, que je vous écris avant que mon nouvel ami ne vienne faire ses gammes pour la deuxième fois de la journée.. Je l’attends, on est tellement bien tous les deux… Mais chut ! je l’entends, il arrive. Je vous laisse ; je vais lui faire chanter son Mozart comme jamais. Promis !

L’auteur de ce texte est un Feurich 190 de 1982, avec l’aimable autorisation de son actuel propriétaire, Jypé

[Mylène]

Jype, je me souviens avoir entendu cette histoire un jour, dès les premières lignes, j'ai reconnu son pianiste.
Moi, je regrette d'avoir abandonné mon premier piano. Un vieil anglais charmant (sans baïonnettes). Je ne sais ce qu' il est devenu. Puis à 18ans j'ai fait beaucoup de lits pour m' offrir son remplaçant, un japonais nommé kawai. (n' imaginez pas n' importe quoi, je faisais juste le ménage dans un hôtel, les deux premiers salaires de ma vie y passèrent. Puis j'ai abandonné kawai chez mes parents pour faire de la place à ibach, qui est un peu envahissant. Ce n' est pas le cliché de l' allemand parfait, il est assez caractériel, mais on se supporte mutuellement. Et il plait aussi beaucoup à louna, ma panthère noire, qui aime jouer dans son ventre (je ne devrais pas!) et qui reste couchée à ses pieds lorsque je joue, quelque fois que je le brutaliserais!

[Jypé]

Oui Mylène, c'est un texte (ici un peu remanié) que j'ai écrit pour France Musique et diffusé à l'antenne en novembre 2010. Je trouve amusant de faire parler l'instrument ; s'il est vrai que piano/pianiste forment un couple, pourquoi ne pas donner la parole aux deux ?

[george]

Salut Jypé
Je trouve très touchant la lettre de ton piano .(une petite larme au passage...)
Je suis très contente de te relire ,ça fait du bien au moral!

[Jypé]

Merci !