Les bizarreries du piano
- Wladyslaw
- Messages : 4244
- Enregistré le : lun. 26 juin, 2006 13:37
- Mon piano : Schimmel 132 KONZERT Twin Tone
- Localisation : Saint Cloud
Les bizarreries du piano
Bonjour,
Il y a des choses que vous trouvez bizarre dans le piano ou dans son apprentissage ?
Est-ce que votre prof vous demande parfois des choses bizarres ? Des exercice s étonnants sans intérêt apparent immédiat par exemple ?
Est-ce qu'il y a des choses qui vous paraissent étonnantes sur certaines oeuvres ? Des anomalies d'écritures ou de conception ?....
Wlad.
Il y a des choses que vous trouvez bizarre dans le piano ou dans son apprentissage ?
Est-ce que votre prof vous demande parfois des choses bizarres ? Des exercice s étonnants sans intérêt apparent immédiat par exemple ?
Est-ce qu'il y a des choses qui vous paraissent étonnantes sur certaines oeuvres ? Des anomalies d'écritures ou de conception ?....
Wlad.
Le boeuf est lent mais la terre est patiente ... (Proverbe Chinois)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
Re: Les bizarreries du piano
Ce qui m'a toujours étonné, c'est l'emploi du double dièse/double bémol. Pourquoi ne pas simplement mettre la note au dessus ?!
J'ai après compris qu'il s'agissait de respecter les tonalités.
J'ai après compris qu'il s'agissait de respecter les tonalités.
- Arabesque44
- Messages : 3927
- Enregistré le : lun. 07 oct., 2013 18:11
- Mon piano : Bechstein 175 Yamaha 155P
- Localisation : Nantes
Re: Les bizarreries du piano
Schumann a souvent une écriture très particulière, notamment dans la façon dont il répartit les voix entre les deux mains.
C'est assez frappant dans la plupart des Scènes d'enfants, et j'avais eu la même impression avec l'Arabesque op 18.
Parfois on a envie de faire plus "logiquement" ( histoire par exemple d'éviter une 10ième un peu limite au début de la "Rêverie"
) mais en y regardant bien, il y a toujours une justification pour respecter l'écriture du compositeur (respect strict de la polyphonie grâce à la durée exacte des notes, et puis ce balancement gracieux entre les deux mains...une fois qu'on a pigé c'est un vrai bonheur à jouer
)
Bref, une bizarrerie qui n'en est pas une... au contraire la preuve de l'immense talent de Schumann. Qui n'en était pas à une originalité près, n'hésitant pas à ajouter une 3eme portée - à ne pas jouer je crois- sur laquelle figure la "voix intérieure" (innere Stimme) dans la Grande Humoresque.
,
C'est assez frappant dans la plupart des Scènes d'enfants, et j'avais eu la même impression avec l'Arabesque op 18.
Parfois on a envie de faire plus "logiquement" ( histoire par exemple d'éviter une 10ième un peu limite au début de la "Rêverie"


Bref, une bizarrerie qui n'en est pas une... au contraire la preuve de l'immense talent de Schumann. Qui n'en était pas à une originalité près, n'hésitant pas à ajouter une 3eme portée - à ne pas jouer je crois- sur laquelle figure la "voix intérieure" (innere Stimme) dans la Grande Humoresque.
,
Re: Les bizarreries du piano
Quelques mesures ultra modernes dont j'espère un jour percer le secret, juste avant la modulation en fa majeur dans le 2ème impromptu de Chopin. Quelle transition étrange, extrêmement dissonante mais en même temps très souple.
-
- Messages : 66
- Enregistré le : jeu. 30 mai, 2013 1:12
- Mon piano : SPF (Sans Piano Fixe)
Re: Les bizarreries du piano
Je viens d'écouter les mesures de l'impromptu effectivement c'est très déroutant
Pour l'avant-dernière mesure avant le passage en fa, je l'entends comme une 7ème dim si-ré-fa-sol# avec la basse qui se fait attendre. Pour la mesure suivante ça se complique mais je tente quand même : je dirais que c'est une sixte allemande inversée ( si-réb-fa-lab au lieu de réb-fa-lab-si ) . Ca expliquerait peut-être l'enharmonie sol#-lab et ce sol bécarre à la MD qui frotte tant...

Pour l'avant-dernière mesure avant le passage en fa, je l'entends comme une 7ème dim si-ré-fa-sol# avec la basse qui se fait attendre. Pour la mesure suivante ça se complique mais je tente quand même : je dirais que c'est une sixte allemande inversée ( si-réb-fa-lab au lieu de réb-fa-lab-si ) . Ca expliquerait peut-être l'enharmonie sol#-lab et ce sol bécarre à la MD qui frotte tant...
-
- Messages : 2148
- Enregistré le : sam. 10 août, 2013 11:32
- Mon piano : The piano chooses the pianist!
- Contact :
Re: Les bizarreries du piano
Je pense avoir rencontré parfois des silences avant le début ou après la fin d'un morceau qui m'ont paru tout à fait incongrus.Wladyslaw a écrit :Est-ce qu'il y a des choses qui vous paraissent étonnantes sur certaines oeuvres ? Des anomalies d'écritures ou de conception ?....
Il y en a au début et à la fin de Funérailles de Liszt, mais dans cette oeuvre, on ne tarde pas à leur attribuer très vite un sens de recueillement, et ça invite à "rentrer" dans le morceau avant même la première note.
Intrigué, je suis allé regarder de plus près la partition, je me risque à proposer aussi une analyse...Okay a écrit :Quelques mesures ultra modernes dont j'espère un jour percer le secret, juste avant la modulation en fa majeur dans le 2ème impromptu de Chopin. Quelle transition étrange, extrêmement dissonante mais en même temps très souple.
Il s'agit donc de deux (ou un) accords de transition dans les 2 mesures qui précèdent le passage en fa M.
Je considère le sol de la mélodie comme une note de passage entre fa et la (dans fa - sol - fasol - la), je ne l'inclus donc pas dans les notes réelles des accords. Dans ces 2 mesures, le sol est donc en quelque sorte "happé"/piégé, il n'arrive pas à atteindre le la, ce qui créé une dissonance supplémentaire.
- première mesure : renversement d'un accord de neuvième mineure [mi-sol#-si-ré-fa]
Cet accord [sol#-si-ré-mi-fa] va se résoudre sur [do-fa-la] (c'est-à-dire que sol# monte vers la et si vers do), accords de 6te et 4te appogiature d'un accord de dominante V9 [do-mi-sol-sib-ré].
- entre-temps, dans la 2e mesure, cet accord [sol#-si-ré-mi-fa] est altéré et devient [[sol#-si-réb-mib-fa] (accord avec notes de passage)
Donc pour faire bien entendre tout ça (on atteint là une des limites du piano pour moi qui est cette capacité d'écoute que je n'ai pas...), je ferais ressortir les altérations mélodiques : [mi-ré] devient [mib-réb] puis enfin [ré-do] (dans l'accord V9).
C'est une proposition, évidemment plusieurs analyses peuvent être possibles.
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les bizarreries du piano
Et que penser de cette œuvre écrite bien avant John Cage ?
-
- Messages : 64
- Enregistré le : dim. 09 févr., 2014 9:31
- Mon piano : Rameau/Yamaha (cela dépend)
Re: Les bizarreries du piano
Drôle à lire.
- Wladyslaw
- Messages : 4244
- Enregistré le : lun. 26 juin, 2006 13:37
- Mon piano : Schimmel 132 KONZERT Twin Tone
- Localisation : Saint Cloud
Re: Les bizarreries du piano
J'aime bien les points d'exclamation !
Le boeuf est lent mais la terre est patiente ... (Proverbe Chinois)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les bizarreries du piano
C'est la 3ème pièce d'une suite de 5 morceaux. Faut-il rester assis devant le piano sans rien faire ou bien faire courir silencieusement les doigts sur les touches en croisant les mains (clés inversées) et en respectant les valeurs notées ?
- Wladyslaw
- Messages : 4244
- Enregistré le : lun. 26 juin, 2006 13:37
- Mon piano : Schimmel 132 KONZERT Twin Tone
- Localisation : Saint Cloud
Re: Les bizarreries du piano
a mon avis, il faut faire semblant d'être dedans .... avec des mimiques faciales et tout.
Le boeuf est lent mais la terre est patiente ... (Proverbe Chinois)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
"On obtient plus de chose en étant poli et armé qu'en étant juste poli" (Al Capone)
- jean-séb
- Messages : 11300
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Les bizarreries du piano
Superbe, je ne connaissais pas et ça démine un peu le caractère révolutionnaire de John Cage !JPS1827 a écrit :Et que penser de cette œuvre écrite bien avant John Cage ?
Je découvre qu'il s'agit d'une "oeuvre" d'Erwin Schulhoff dont on a parlé récemment sur un autre fil.
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/61/06 ... uniste.pdf
- JPS1827
- Messages : 3426
- Enregistré le : lun. 25 avr., 2011 11:27
- Mon piano : Steinway A, Seiler 122
- Localisation : Bourg la Reine
Re: Les bizarreries du piano
Bravo jean-séb !!!!
Effectivement c'est le n°3 (In futurum) des 5 Pittoresken (j'ai acheté les 2 disques de Caroline Weichert dont avait parlé Lee), une suite très intéressante par ailleurs (dans le domaine du jazz "écrit")
et le texte que tu donnes en lien ne manque pas d'intérêt, je viens d'y lire la dernière définition du formalisme…
Effectivement c'est le n°3 (In futurum) des 5 Pittoresken (j'ai acheté les 2 disques de Caroline Weichert dont avait parlé Lee), une suite très intéressante par ailleurs (dans le domaine du jazz "écrit")
et le texte que tu donnes en lien ne manque pas d'intérêt, je viens d'y lire la dernière définition du formalisme…
Re: Les bizarreries du piano
Et drôle de délire!Ragnarock a écrit :Drôle à lire.

Vu que les clés de sol et fa sont inversées, c'est un morceau pour se croiser les bras non?
-
- Messages : 399
- Enregistré le : mar. 27 août, 2013 20:37
- Mon piano : c bechstein 118 classic
- Localisation : 34 lunel
Re: Les bizarreries du piano
c'est un superbe morceau que j'ai mis quelque temps à jouer,le plus dur est de trouver la subtilité pour faire ressortir les nuances .
sinon comme disait Guitry, après Mozart,le silence est encore du Mozart.
cela dit c'est vraiment très drôle.
sinon comme disait Guitry, après Mozart,le silence est encore du Mozart.
cela dit c'est vraiment très drôle.
Re: Les bizarreries du piano
Je suis toujours dubitatif face à des subtilités d'écriture mélangeant des indications de phrasé genre staccato avec des liaisons, le tout noyé dans de la pédale... 

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
-
- Messages : 2148
- Enregistré le : sam. 10 août, 2013 11:32
- Mon piano : The piano chooses the pianist!
- Contact :
Re: Les bizarreries du piano
Désolé, ça me turlupinaitOkay a écrit :Quelques mesures ultra modernes dont j'espère un jour percer le secret, juste avant la modulation en fa majeur dans le 2ème impromptu de Chopin. Quelle transition étrange, extrêmement dissonante mais en même temps très souple.





La 2e mesure emprunte la sonorité d'un accord consonant de 11e naturelle renversé (accord de 11e augmentée) : [Réb-fa-lab-dob(si)-mib-sol], qui préfigure Debussy et Bartok (!) (lesquels ne ressentiront plus le besoin de "préparer" l'accord).
Si on souscrit à cette vision, cela amène à bien faire sonner la triade [réb-fa-lab] et chercher à intégrer le sol dans l'accord (c-à-d le faire "fondre" dedans, et ne pas le faire dissonner !).
De plus, aucun scrupule à fondre toute la mesure dans la même pédale !
Le si (dob) à la basse ne doit pas trop appuyé en tant qu'harmonique assez lointaine dans la résonance de réb.
Si on trouve cette interprétation trop hardie voire anachronique, on peut se contenter d'une sonorité de 9e naturelle [Réb-fa-lab-dob(si)-mib] (renversée) à laquelle est ajouté un sol note étrangère légèrement dissonante.
En tout cas ça explique l'écriture lab (au lieu de sol#). Le si reste un si (au lieu d'un dob) en tant qu'appogiature du do qui vient.
Désolé pour cet "eurêka" intempestif, je suis encore abassourdi par le génie de Chopin...



Pour en revenir au sujet principal du fil...
Au début de l'apprentissage de la pédale, je me demandais pouquoi on en mettait alors qu'il y avait des noires ou des croches écrites. Si le compositeur voulait vraiment que ces notes tiennent, il aurait écrit des blanches ou des rondes, non ?!Wladyslaw a écrit :Est-ce qu'il y a des choses qui vous paraissent étonnantes sur certaines oeuvres ? Des anomalies d'écritures ou de conception ?....

Je ne comprenais pas non plus pourquoi, en ré mineur par exemple, on ne mettait pas un do# à la clé en plus du sib.

Mais ça, c'est avant


Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
Re: Les bizarreries du piano
De quel impromptu parles-tu ? Le 3ème et dernier a été écrit en 1842 à ma connaissance. Il y en a un autre ?
Sinon dans le mouvement lent du 1er concerto, juste avant la dernière exposition et les descentes chromatiques du piano, il y a aussi un passage qu'on pourrait qualifier d'extra-terrestre...
Sinon dans le mouvement lent du 1er concerto, juste avant la dernière exposition et les descentes chromatiques du piano, il y a aussi un passage qu'on pourrait qualifier d'extra-terrestre...
Re: Les bizarreries du piano
Plus je veux faire chanter les notes longues, plus je trouve que le piano en soi est bizarre, un instrument de percussion et à cordes.
Vous allez probablement rigoler, mais depuis quelques temps, et pas longtemps après ma reprise de piano, des fois mes doigts bougent sur les clés sur les notes longues, comme si je veux que la note chante plus fort et que c'est possible de le faire vibrer comme un violon ou violoncelle. Mais une fois qu'il est joué, ce n'est plus possible, quelque part il est mort. Je n'ai jamais joué un autre instrument, donc je pense que j'ai un souci quelque part...
Vous allez probablement rigoler, mais depuis quelques temps, et pas longtemps après ma reprise de piano, des fois mes doigts bougent sur les clés sur les notes longues, comme si je veux que la note chante plus fort et que c'est possible de le faire vibrer comme un violon ou violoncelle. Mais une fois qu'il est joué, ce n'est plus possible, quelque part il est mort. Je n'ai jamais joué un autre instrument, donc je pense que j'ai un souci quelque part...

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Les bizarreries du piano
Il s'agit du 2e impromptu en fa# majeur (opus 36), composé en 1839.nox a écrit :De quel impromptu parles-tu ? Le 3ème et dernier a été écrit en 1842 à ma connaissance. Il y en a un autre ?