Les œuvres classiques sexy...

[Lee]

Tant qu'on a un fil commencé pour violence, pourquoi pas le sexe ? Réhabilitons la réputation de la musique classique, trouvons les pièces sexy !

Bien sûr il y a les arias de Carmen, et Prélude à l'Après-Midi d'un faune, les deux qui jouent sur les échelles chromatiques.

Qu'en pensez-vous ?

[BluePhoenix05]

"La chevelure", dans les chansons de Bilitis, de Debussy - l'accompagnement du piano en syncopes est très... suggestif.
Et puis il y a aussi le grand moment de "frustration" après le "climax" (toujours très particuliers chez Debussy, à contrepied des climax forte/passionnés "usuels").

J'ai aussi lu que Greg Anderson considère Ondine de Ravel comme une pièce pleine de sous-entendus .

Quels charmeurs, ces Français !

[jean-séb]

Dans l'opéra, il y a souvent des airs pour le moins sensuels.
Je trouve Mon cœur s'ouvre à ta voix, dans Samson et Dalila, extraordinairement sensuel, surtout à partir de Réponds à ma tendresse.
http://www.youtube.com/watch?v=X79OkSayPSw
http://www.youtube.com/watch?v=KPET4RAe6yQ
Une prouesse pour Saint-Saëns qu'on a souvent accusé de froideur (à tort à mon avis).

[Lee]

Merci, et oui, cet hiver est long et désespéramment privé de soleil...

[Ragnarock]

La belle Hélène d'Offenbach (lors d'un petit solo de hautbois avec intervention des flûtes).

[André Quesne]

Le Prélude VIII de Debussy: la fille aux cheveux de lin. Une oeuvre pleine de caresses !

[Jean-Luc]

Dans l'opéra, il y a souvent des airs pour le moins sensuels.
Je trouve Mon cœur s'ouvre à ta voix, dans Samson et Dalila, extraordinairement sensuel, surtout à partir de Réponds à ma tendresse.

J'ai accompagné cet air plusieurs fois, et il y a une phrase qui m'a toujours fait sourire !
"La flèche est moins rapide à porter le trépas
Que ne l'est ton amante à voler dans tes bras!"

Sinon, dans l'opéra plutôt romantique, il y a en effet beaucoup de sensualité (la liste est longue!). Même dans certains airs de Mozart, il y a quelque malice parfois.
Quant aux chansons avec carrément des sous-entendus (sans qu'aucun "mot" ne soit prononcé), il y en a plein dans le répertoire de l'opérette française des années 20-30.

Mais dans la musique pure (= sans paroles), la sensualité devient très subjective. Je trouve les Gnossiennes de Satie très sensuelles par exemple.

[Moderato Cantabile]

Voilà un sujet amusant , Lee !! Tu as bien raison cet hiver diluvien est désespérant : heureusement qu'on a la musique pour se changer les idées !

Jean-Séb : cela fait un bout de temps que je n'avais plus écouté "Mon coeur s'ouvre à ta voix" et je l'adore ! merci de m'y faire penser : c'est une pure merveille !

Jean-Luc : et on ne se moque pas des paroles ! datées , certes , mais délicieuses quand même, non mais !!

Bon , et le Boléro de Ravel alors ? ne répond-il pas à tes critères , Lee ?

[Yapluka]

... Je trouve les Gnossiennes de Satie très sensuelles par exemple.

Je me suis déjà fait cette réflexion , en écoutant cette version chantée de la n°1 ...

[Lee]

Bon , et le Boléro de Ravel alors ? ne répond-il pas à tes critères , Lee ?

J'avais effectivement pensé à Boléro mais il est trop joué et trop répétitif...vous avez une expression pour "variety is the spice of life" ?

[Okay]

J'ai récemment lu une analyse sur certains aspects de la 4ème sonate de Scriabine (un de mes chevaux de bataille actuels et une œuvre que j'adore) qui m'a effaré au départ, mais je pense qu'il y a beaucoup de vrai dedans :
http://www.bpmonline.org.uk/bpm7/smith.html
On imagine la frénésie du compositeur, qui a composé cette œuvre en 2 jours et 2 nuits, et qui marque la naissance de son 2ème style. D'ailleurs, dans sa musique on trouve souvent des indications en français comme "avec une douce volupté", "extatique", sans parler de son Poème de l'Extase pour orchestre, qui partage l'esthétique des 4ème et 5eme sonates.

Pour moi, il est est le compositeur ayant le mieux réussi à capturer une certaine sensualité, parfois complètement effrénée. Son traitement très libre du rythme (encore plus libre qu'on se le figure quand on écoute les rolls) et le "son Scriabine" complètement planant n'y sont pas pour rien.

[Lee]

Merci beaucoup !
J'avoue avoir déjà regardé sur le Net. J'ai trouvé ça :
http://www.limelightmagazine.com.au/Art ... qus_thread
Le dernier doit être assez bizarre...pas tentant...

[worov]

Couperin : Les barricades mystérieuses (qui désignent en réalité les sous-vêtements féminins) :
http://www.youtube.com/watch?v=uZWf9neUf1I

[jean-séb]

vous avez une expression pour "variety is the spice of life" ?

Plusieurs !
http://forum.wordreference.com/showthre ... 7&langid=6

[Okay]

Si on a le droit de sortir du piano (ce que le titre du fil suggère), et puisque je citais Scriabine, c'est dur de ne pas plutôt commencer par citer Wagner, dont le second Scriabine est directement issu.

Il y a beaucoup d'exemples chez Wagner, où la musique parvient à être parfois descriptive avec une sacré perspicacité. Dans Tristan, il y a cette sensualité dans de nombreux motifs. Mais l'évocation la plus forte est peut-être atteinte dans l'un des leitmotivs du Ring, qui est assez obsédant à la fin du 1er acte de la Walkyrie, lorsque Siegmung et Sieglinde vont céder à leur passion (qu'on oublierait presque être consanguine pour le coup).
Autant l'harmonie, la texture orchestrale, que cette structure descendante du motif, suggèrent l'abandon et la passion amoureuse avec une force évocatrive assez incroyable "pour de la musique", si j'ose dire.

[Lee]

Merci Worov, mais bizarrement je ne trouve pas les sous-vêtements sexy.

Jean-Séb, ces expressions ne valent pas "variety is the spice of life" mais là je me rends compte que les débats forums traductions peuvent être aussi forts que nous !

Okay, je pense ne pas avoir trouvé la partie en question...s'il faut écouter tout un Wagner pour une partie sexy, j'aurais du mal...

Pour ma part, j'ai joué de Rachma le prélude en Do diese mineur, c'est absolument orgasmique a jouer je trouve. Et cest teeeeeeellement beau!

Je permets d'ajouter une citation de Larmi sur son fil de "violence". Et j'avoue que Rachmaninoff sonne très passionné et très masculin à mes oreilles...et donc très sexy...

[Okay]

Okay, je pense ne pas avoir trouvé la partie en question...s'il faut écouter tout un Wagner pour une partie sexy, j'aurais du mal...

Tu peux déjà écouter le Poème de l'Extase de Scriabine, ça doit durer 15-20 minutes. Ce n'est pas le même type d'évocation, Scriabine est clairement plus descriptif, mais cette musique n'aurait pas existé sans Wagner.

Pour le motif de Wagner, pour moi, c'est une métaphore parfaite qui décrit l'emergence du sentiment amoureux. C'est un motif qui dure 10 ou 20 secondes, mais comme souvent, est répété un très grand nombre de fois. Je pense que si tu te cales 40 minutes après le début de la Walkyrie (ça doit être la 3e scène du 1er acte, qui doit durer environ une heure), tu ne peux pas le rater.
Et puis, la Walkyrie (et le reste du Ring), il faut la voir au moins une fois dans sa vie, c'est quand même assez extraordinaire. Tu peux voir ça acte par acte (heure par heure), un peu comme une série, si j'ose faire une telle comparaison. La Walkyrie est sûrement son opéra le plus accessible et le plus spéctaculaire, avec le plus de thèmes mémorables. Je finis la parenthèse en conseillant pour la découverte la version Lhevinne mise en scène Otto Schenk, avec une distribution de rêve et qui a essayé de respecter au maximum les indications scèniques du compositeur (pas de punks, ou de mini-jupes, mais les décors et costumes mythologiques).

Sinon quand j'y aurai accès, j'essaierai de trouver une vidéo youtube qui se cale dessus.

[Armag]

Je trouve les Jardins sous la pluie assez orgasmiques.

http://www.youtube.com/watch?v=v7YNi3Rcj64

[nox]

Je trouve les Jardins sous la pluie assez orgasmiques.

Alors là, tout fétichisme mis à part, je veux bien une explication

[Lee]

Merci beaucoup, Armag, tu m'apportes un secours d'un autre fil qui me deprime un peu.

Euh, nox, pour moi c'est évident... surtout les notes qui répètent et qui montent et montent.