être parents d'élèves musiciens

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Krisprolls
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être parents d'élèves musiciens

Message par Krisprolls »

En marge du sujet pathétique "Boureau d'enfant", j'ai rédigé ce petit commentaire :
(...) je trouve la position des parents musiciens très compliquée lorsque leurs enfants font de la musique. On sait qu'il faut les suivre, les épauler, les soutenir, car la musique n'infuse jamais (ou rarement) par l'opération du saint esprit.

Vous me direz : s'il suit des cours, laisse faire le prof.
(...) Parfois, il faut mettre la main à la pâte.
Même si, musicien soi-même, on ne souhaite pas forcément pousser l'enfant vers ce type de carrière. La musique est alors une corde à l'arc, une discipline supplémentaire proposée à l'enfant.
Les différents retours d'expérience seraient bienvenus : l'attitude à adopter pour accompagner son enfant dans sa progression musicale. Etes-vous pour le "laisser-faire", ou plutôt interventionnistes. Autoritaires ou laxistes (ou toute autre gradation intermédiaire) ? Les commentaires des parents qui sont dans ma position, musiciens pros ou non, et plus encore les réactions des profs institutionnels qui pourraient se sentir blessés par mon entrée en matière !
Merci pour vos commentaires.
Modifié en dernier par Krisprolls le mar. 05 mars, 2013 23:55, modifié 3 fois.
Gracou
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Gracou »

En tant que prof, il m'arrive d'avoir des élèves (souvent des enfants d'instit ou de profs, d'ailleurs) dont les parents vont en effet donner des consignes différentes à la maison ou rectifier le tir, croyant bien faire. En général, ce n'est pas si approprié que ça car eux n'étaient pas là en cours, ne savent pas forcément pourquoi j'ai imposé telle ou telle chose, etc.
C'est assez fatiguant de perdre une semaine à détricoter certaines choses comme ça parce que certains pensent faire les oeufs mieux que les poules (au-delà du fait, en plus, que pour le coup je me retrouve probablement contredit régulièrement et qu'aux yeux de l'élève, bah c'est pas forcément top...).

Je ne dis pas que c'est ton cas, hein, mais de l'autre côté de la barrière, ça peut être vraiment pénible et même finalement contreproductif.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Krisprolls
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Krisprolls »

Absolument d'accord avec toi.
J'essaye de ne pas trop détricoter.
En ce sens, le choix du prof est capital. On sera moins enclin à retricoter si le patron est bon et le gabarit bien fait. Par contre, si le tricot ressemble à une serpillère...

En tout cas, le mode de fonctionnement du système conservatoire m'a toujours un peu laissé perplexe, du temps où j'étais élève, prof de solfège, puis parent d'élève.
Le fameux tricotage ne se fait pas une fois la semaine, lors d'un cours magistral fumeux, mais au jour le jour, pas à pas, petit à petit, en tenant compte d'une foule d'éléments extérieurs, psychologiques et environnementaux.

(Sujet sensible, car je n'avais qu'une envie, dans mes jeunes années : naturaliser la tête de ma vieille bique de prof dans un bocal).

EDIT... En relisant mes bafouilles, je me perçois grognon. Pardon. Ca peut offenser. Je sais bien que rien n'est tout noir ni tout blanc. J'ai gardé d'excellents souvenirs de certains profs fantastiques. Mais je trouve que les jeunes années d'un apprenti musicien sont bien difficiles.
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Moderato Cantabile
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Moderato Cantabile »

Sitôt dit , sitôt fait ! :D
En te lisant sur l'autre fil j'avais envie de commenter ceci :
"je culpabilise en faisant répéter mon fils, lorsque je l'engueule.."
ainsi :
"et tu fais bien ! " :twisted:
Culpabiliser c'est te remettre en question et éviter de franchir certaines limites .
Saine réaction donc . :D

Pour ma part, mère de 3 enfants, je les ai tous mis à la musique sans aucun résultat.
Initiation musicale ludique en petits groupes vers 4/5ans , cours particuliers avec profs sélectionnés (piano pour la fille , batterie pour les garçons) , changement d'instruments (guitare, piano ) : le tout en vain : la motivation n'y était pas !
Le forcing et les engueulades n'étant pas trop mon truc , je les ai accompagnés de mon mieux puis ai accepté leur choix qui fut d'abandonner.

Constat d'échec donc , assez difficile à accepter pour une maman musicienne, mais en même temps respect de leur personnalité, de leurs goûts et choix d'une harmonie familiale sans les bagarres incessantes que j'ai pu voir dans d'autres foyers.

Je considère que j'ai semé des graines et que cela n'est jamais vain.

Actuellement ma fille de 24 ans me dit qu'elle a très envie de se remettre à la guitare , grâce , eh oui ! à certains tutos trouvés sur Internet qui lui paraissent beaucoup plus évidents que ce qu'on lui enseignait à 13 ans !! :mrgreen:
Et mon plus jeune fils qui avait un vrai don mais un poil dans la main de la taille d'un baobab :roll: , fait de la musique avec des amis , compose et se cherche à son rythme ...

Que sera , sera ! :

http://www.youtube.com/watch?v=xZbKHDPPrrc

:mrgreen:
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
Piano83
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Piano83 »

Je m'incruste dans le sujet pour y apporter un peu de mon expérience personnelle mais cette fois ci du point de vue de l'enfant/élève.
Mon père joue depuis qu'il est petit (Conservatoire Classique fin de cycle 2 puis Jazz) et j'ai toujours entendu du piano à la maison. Il était donc normal que je demande moi aussi à jouer du piano vers 7 ans (Cours Particuliers et ensuite Conservatoire)
Durant toute mon enfance, (je devais faire 30 minutes par jour), mes parents me rappelaient de travailler mon piano. J'avoue que en rentrant d'une journée d'école chargée + devoirs + autres activités, travailler mon piano ne me venait pas naturellement... :roll: Il m'arrivait de râler un petit peu mais je continuais à en jouer volontiers.
Mais c'est vrai que les périodes où malgré leurs remarques, je ne travaillais pas (la flemme de déchiffrer correctement un nouveau morceau par exemple !), ils me menaçaient de me faire arrêter (c'est arrivé 2 fois). Du coup, je me remettais à travailler car j'aime le piano au final et je ne voulais pas avoir à le regretter plus tard.
Par la suite, j'ai du passer à 1h/jour, j'ai mis un peu de temps à m'adapter (finalement j'en faisait plus pour me rattraper le weekend), et là mes parents surveillaient bien que je joue assez longtemps !
Mais depuis 2 ans, cela me vient naturellement de me mettre au piano (heureusement d'ailleurs !), je ne compte plus le temps que j'y passe :D

En ce qui concerne la manière dont je jouais, mon père ne regardais pas en détail ce que je faisais, il écoutais mes morceaux une fois finis mais n'a jamais voulu trop regarder la partition, surveiller mes devoirs en technique/gamme... car il disait que c'est pas lui le prof !
Mais aujourd'hui il m'arrive de lui demander ce qu'il pense, au niveau de l'interprétation de certains passages pour avoir plusieurs avis et voir si il perçoit bien ce que j'essaie de faire (ou pas du tout !) C'est très enrichissant !

Je remercie donc mes parents pour l'attention qu'ils ont apporté à mon piano, car je pense que sans eux, je n'aurai pas travaillé suffisamment et aurai finit par arrêter. :roll:
bigrounours
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par bigrounours »

Et on pourrait aussi faire un thème "être enfant de parents non musiciens" :mrgreen:
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Moderato Cantabile
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Moderato Cantabile »

Ah oui , Bigrounours , en voilà une bonne idée !! :D
Pourquoi ? les tiens menacent de tout casser quand tu fais plus d'une heure de piano ? te reprochent de ne pas passer assez de temps à l'ordi ? au bistro ? à la messe ? :mrgreen:
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par bigrounours »

Moderato Cantabile a écrit :Ah oui , Bigrounours , en voilà une bonne idée !! :D
Pourquoi ? les tiens menacent de tout casser quand tu fais plus d'une heure de piano ? te reprochent de ne pas passer assez de temps à l'ordi ? au bistro ? à la messe ? :mrgreen:
Haha.

Non je pensais à des thèmes un peu plus :
- des parents non musiciens ne pourront pas donner de conseils à l'enfant. Avantages ? Inconvénients ?
- des parents non musiciens ne comprennent pas, ou ne savent pas l'importance d'avoir un instrument de telle ou telle qualité.
- des parents non musiciens attendent peut être trop, ou pas assez de leur enfant
- des parents non musiciens ne peuvent pas savoir à quoi s'attendre sur les progrès de leur enfant en musique
- etc...

C'est ce qui me vient en premier à l'esprit, partant de mon expérience personnelle.
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Oupsi
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Oupsi »

C'était mon cas (enfant de parents non musiciens).
D'abord très soutenue (pendant un ou deux ans). Puis, plus du tout! Et j'ai dû arrêter le piano (alors que j'aurais bien aimé continuer). Jamais compris pourquoi. J'aurais dû faire une grève de la faim ou un truc comme ça, je regrette vraiment de ne pas avoir défendu plus que ça mon piano, à l'époque. Lâcheté, inconscience, bref, c'est comme ça.

J'ai donc repris à l'âge adulte.

Quand ça va mal au piano (blocage, stagnation....) j'ai toujours le petit soupçon horrible "si ça se trouve mon père avait raison il vaut mieux que j'arrête c'est trop moche ce que je fais", irruption de l'irrationnel. Très très désagréable.

Et je suis incapable de jouer correctement quand ma mère m'écoute (pourtant nous avons toutes les deux des cheveux blancs....!)

Pour moi, la musique, c'est vraiment en dehors de la famille; c'est l'air que je respire, l'avenir des possibles, modestes mais miens.
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Moderato Cantabile
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Moderato Cantabile »

Bigrounours : d'où je déduis que tes parents n'étaient pas en mesure de t'aider lorsque tu avais un doute et qu'ils n'ont pas vu l'intérêt de t'acheter un instrument de meilleure qualité . :wink:
Mais ensuite je ne sais pas s'ils attendaient trop ou pas assez de toi et comment tout ça s'est terminé ... :roll:
Bref , ce serait bien que tu nous la racontes un peu plus en détail , ton expérience perso ... :D


Pffff , Oupsi , elle est drôlement triste ton histoire ...... :(
Bien sûr que non , ton père n'avait pas raison de te dénigrer ! :evil:
Et quel dommage que ça te poursuive encore aujourd'hui ....
Tout comme il est affreusement injuste d'accuser l'enfant que tu as été de lâcheté ! Tu étais une enfant et tu obéissais à des parents visiblement autoritaires . Point !
Je suis vraiment triste de savoir que tu es mal à l'aise lorsque tu joues en présence de ta mère . :cry:

Ma maman a toujours été ma plus fidèle supportrice : j'aimais beaucoup jouer pour elle et elle aimait m'écouter. :D
Et un ou deux ans avant sa mort , alors que je vivais à plus de 10000 kms d'elle , j'ai même enregistré un CD exprès pour elle et le lui ai envoyé après qu'elle m'ait dit combien m'entendre jouer du piano lui manquait ....
Elle n'a jamais eu les cheveux blancs ...
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bigrounours
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par bigrounours »

Intéressant ça Oupsi. Dommage effectivement que tu n'ais pas fait une grêve de la faim. Pourquoi tes parents ne t'ont pas fait laisser continuer le piano ? C'est vraiment uniquement parce que tu les "dérangeais" ?

Pour moi c'est tout l'inverse : ma mère et ma grande soeur ont commencé le piano, j'ai naturellement emboité le pas 2 ans après. Du fait que ma mère s'était mis au piano 2 ans avant moi, au tout début de mon apprentissage elle pouvait m'aider (disons les 2-3 premières années, j'avais donc 5-8 ans).
Puis quelques années plus tard ma soeur a arrêté, puis ma mère. Je me suis retrouvé seul "joueur de musique" de la famille. (je n'aime pas le terme musicien, ça fait beaucoup trop pro).

Le gros avantage de cette situation : on est tout seul, personne ne peut critiquer notre travail.
Le gros inconvénient de cette situation : on est tout seul, personne ne peut critiquer notre travail.

C'est un avantage car on n'a pas de leçons à recevoir. On apprends donc beaucoup par soi-même. On tatonne. Mais les tatonnements sont très formateurs, on retient très bien ce que l'on a découvert par soi-même, beaucoup plus que ce l'on nous dit.

En revanche, gros inconvénients : on n'a aucune espèce d'idée des progrès que l'on fait, et surtout aucun conseil lors de notre séance quotidienne de travail. Je me dis parfois que si j'avais eu quelques coups de pouces mon apprentissage aurait été beaucoup plus rapide : des petits conseils comme "travaille ce passage comme-ci, comme-là", ou encore "Regarde , il y a 3 bémols, mais les 'si' sont pratiquement tous bécarre, on doit être en do mineur". etc... Des petites choses comme ça, des petits conseils qui n'ont pas les valeurs d'enseignement d'un prof, mais qui font avancer les choses. Parfois je croise des connaissances qui jouent eux aussi du piano. S'ils ont un niveau moindre que le mien, je donne des conseils, tout en prenant des pincette en disant "attention je ne suis pas prof, je ne veux rien t'imposer, mais tu devrais travailler ça comme ci ou comme ça". Je suis persuadé que l'échange entre personnes qui se connaissent fait vraiment avancer les choses. Si j'avais un gosse, je pense que je ferai de même : un petit conseil par ci par là, jamais intrusif (j'ai horreur de ça).

Bien sur, tout cela, normalement, c'est d'abord le travail du prof. Mais les 45 min de cours tous les 15 jours, avec 2 instruments (Guitare / Piano) que je faisais à l'époque étaient insuffisants. Là aussi si mes parents avaient été musiciens ils auraient su que c'était insuffisant pour pouvoir approfondir les choses, mieux valait faire un seul instrument (la guitare, mon 2e instrument, était peut être plus une envie d'enfant qu'un véritable amour pour cet instrument).

Bref, quoi qu'il en soit, on peut toujours refaire le monde avec des "si, si , si", mais la chose la plus importante que je retiens, c'est que mes parents non musiciens m'ont permis d'apprendre un instrument, ils m'ont payé des cours, et je leur en suis très reconnaissant pour cela. C'est un cadeau pour la vie.

Encore aujourd'hui je leur montre ce que je fais et je pense qu'ils sont assez fiers. Même s'il y a encore beaucoup de choses, en tant que non musiciens, qu'ils ne comprennent pas.

Ex concret et actuel : je refuse de jouer sur le vieux piano numérique de la famille, dont les touches ne fonctionnent plus et qui fait un son vraiment horrible (je précise que le piano numérique en question a 25 ans). Mes parents me trouvent "élitistes" alors que pas du tout. Ce piano j'ai appris dessus et je lui en suis reconnaissant, mais aujourd'hui il a 25 ans et il ne fonctionne plus. Point. Mais eux ne comprennent pas que ce piano ne fonctionne plus car "mais si regarde il fait encore du bruit quand on appuie sur les touches". Ma mère voudrait que je joue devant mes neveux et nièces "pour leur donner envie", mais je pense qu'on ne peut pas donner envie d'apprendre la musique à un gamin sur un piano de cet accabit, c'est illusoire et contreproductif. Bref, discussion de sourds, même si avec certaines comparaisons qui leur parle on arrive à leur expliquer. Ex dans ce cas concret : est ce que tu apprendrais à un gamin l'amour de la lecture en lui faisant lire "Voici" ? ou un livre bourré de fautes d'orthographes ? Et bien c'est pareil pour le piano : si on veut apprendre le piano, si on veut écouter quelqu'un jouer du piano, il faut un piano qui fonctionne bien (et je ne parle pas d'un piano acoustique, juste d'un piano dont les touches fonctionnent ^^).

Voilà, dsl pour la tartine. Je ne sais pas si ça intéressera quelq'un. Peut être que quelq'un se reconnaitra sur certains points.
ça peut peut être donner des idées à certains parents non musiciens (mais qu'est ce qu'ils ficheraient sur pianomajeur ? :mrgreen: )
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Moderato Cantabile
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Moderato Cantabile »

" Je ne sais pas si ça intéressera quelq'un. "
eh ben merci pour moi !!! :evil: c'est moi qui te l'ai demandé , eh banane !! :lol:
(tu excuseras ma familiarité : le privilège de l'âge !! :wink: )

Elle est super intéressante ton histoire ! tu racontes très bien et c'est vraiment drôle !
Surtout l'épisode de Voici pour prendre goût à la lecture !!! :mrgreen:

Et puis ça:
"je leur suis très reconnaissant pour cela. C'est un cadeau pour la vie."
c'est le genre de phrase que tous les parents aimeraient entendre : ça fait au chaud au coeur !
Merci du partage. :D
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
bigrounours
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par bigrounours »

Moderato Cantabile a écrit :" Je ne sais pas si ça intéressera quelq'un. "
eh ben merci pour moi !!! :evil: c'est moi qui te l'ai demandé , eh banane !! :lol:
(tu excuseras ma familiarité : le privilège de l'âge !! :wink: )
Haha. Je t'excuse. En fait j'ai commencé à écrire le post avant que tu n'ai posté ta demande. les grands esprits se rencontrent :wink:
Moderato Cantabile a écrit :Elle est super intéressante ton histoire ! tu racontes très bien et c'est vraiment drôle !
Surtout l'épisode de Voici pour prendre goût à la lecture !!! :mrgreen:
Merci, il y en aura au moins un qui aura aimé ^^
Non mais "Voici"pour la lecture, je n'en démords pas, c'est un très bon exemple !
Moderato Cantabile a écrit : Et puis ça:
"je leur suis très reconnaissant pour cela. C'est un cadeau pour la vie."
c'est le genre de phrase que tous les parents aimeraient entendre : ça fait au chaud au coeur !
Merci du partage. :D
Et oui, et cette phrase c'est la stricte vérité. Le piano a toujours été là dans ma vie, plus ou moins en dilettante ou en autodidacte, mais encore aujourd'hui je ne me vois pas sans piano dans ma vie quotidienne, c'est impensable. Tout ceci je le dois à mes parents, qui, bien que non musiciens, ont fait la démarche de m'inscrire aux cours de musique.
Modifié en dernier par bigrounours le mer. 06 mars, 2013 18:31, modifié 1 fois.
Krisprolls
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Krisprolls »

Merci pour vos commentaires.

Allez, (pour creuser un peu des questions qui fâchent) :
y a t-il ici des parents qui ne sont pas vraiment en phase avec la façon de faire des profs de leurs enfants ?
Quelle attitude adopter ?
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Oupsi
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Oupsi »

Tu as raison Bigrounours, sur les avantages et les inconvénients dans ce cas de figure, et je vois que tu es lucide sur ce qui t'a été donné et aussi sur ce qui a pu manquer par moments (mais heureusement, on peut le trouver ailleurs!).

Je pense que la difficulté, quand on est seul à faire de la musique dans une famille, c'est de savoir un peu ce qu'on fait. Savoir qu'on entre dans un apprentissage lent et long. Savoir que c'est un langage complexe, savoir qu'il y a des choses qui tiennent à la sensibilité et d'autres au travail et à la patience, etc. Des parents non musiciens n'ont pas idée de tout cela, et l'enfant bien sûr encore moins. On dit à l'enfant: "travaille", mais on ne dit pas ce que c'est que travailler au piano. Je me rappelle parfaitement que je ne travaillais pas beaucoup, c'est sûr; mais quand je travaillais, j'avais vraiment un plaisir immense à le faire. C'était même la seule activité pour laquelle c'était le cas, et ça j'en suis sûre. La seule où le temps passé à faire quelque chose avait du sens. Mais ça restait complètement intuitif, ça n'a jamais été verbalisé, c'est resté comme un truc secret dont je n'ai compris le sens véritable que quelques décennies plus tard.

Ce que je veux dire, c'est que travailler au piano ne ressemble à aucun autre "travail". Ce n'est pas comme faire des exercices de maths, ni aucun autre travail scolaire. Je l'ai vaguement ressenti, mais je n'ai pas su comment défendre ce goût que j'avais pour ce "travail" qui ne ressemblait à aucun autre, et dont je n'avais pas les clés. J'ai pu défendre, quelques années plus tard, ma vocation littéraire parce que j'avais des super notes au lycée (sans fournir le moindre travail, d'ailleurs, mais ça les parents ne le savaient pas), mais concernant le piano, et là je parle d'un âge plus jeune, 7-10 ans, je n'étais ni particulièrement douée ni particulièrement assidue, j'étais juste attirée par ce qui se passait là, j'étais attirée sans savoir ce qui m'attendait. Je n'ai fait que 3 ans de piano, avec des interruptions parce qu'on déménageait tout le temps, bref c'était un peu compliqué.

Voilà, mes parents n'étaient pas si autoritaires que ça, il y a juste eu mésentente, absence de rencontre sur cette question du piano, et moi je n'ai pas eu le courage de me battre pour le piano, parce que j'avais peut-être un peu peur de ce "travail" qui m'attendait, de cet inconnu dont personne ne me parlait, qui était à la fois si attirant et si difficile à cerner, et du coup je n'ai pas tout de suite compris que l'arrêt du piano me priverait de quelque chose d'important.

Après j'ai voulu recommencer plusieurs fois, seule, avec des mésaventures de voisins etc., j'ai déjà raconté cela.
Maintenant tout va bien, je suis heureuse avec ce qui se passe au piano pour moi, et je ne me pose plus (trop) de questions.

EDIT : j'ajoute qu'une des explications de cette mésentente tient à une particularité de notre famille, d'être très déracinée. Quand on change de prof de piano tous les ans, quand on change de pays et de langue assez souvent, il n'y a pas le temps ni la continuité pour qu'un dialogue s'installe, entre les parents et le prof de piano par exemple. Quand on est tout le temps "en partance", il manque la stabilité pour être sensible à ce temps long de la musique. Après coup je me dis que j'aurais pu choisir le violon, instrument nomade par excellence. En tout cas, ce qui m'a manqué a aussi manqué à mes parents, d'une certaine manière, c'est pour ça que je ne leur en veux pas. Eux aussi ont manqué et manquent encore de "confiance en eux".
(pardon pour la tartine!)
Praeludium
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Praeludium »

Avis d'étudiant qui donne quelques cours : le GROS problème, et je le crois vraiment, c'est que les élèves n'écoutent pas de musique classique (ou même autre chose que "les vrais tubes de merde pour les grosses radio à la con"). Quand j'y pense, l'envie de jouer tel genre puis tel autre genre de musique ne m'est venu que parce que j'en ai écouté !
Lorsque j'ai commencé la guitare j'ai gâché les premiers mois à faire comme la plupart des élèves entre 5 et 18 ans font : je travaillais très vaguement, un peu en catastrophe avant le cours, je ne savais pas trop vers quoi j'allais, etc. je ne progressais pas ou très peu. Tout a vraiment démarré quand j'ai commencé à écouter ce genre de chose.
Bref, un élève qui n'écoute pas ne musique fait, est, 99% du temps, cet élève déprimant qui donne l'impression, dès qu'il arrive dans la salle, qu'il est là et que ça ne le dérange pas (trop), mais que ça fait 4 jours que son instrument n'a pas été joué...

En bref, je ne suis pas sûr qu'il faille absolument des parents musiciens pour bien apprendre, et encore moins qu'il faille un coach (j'ai de plus en plus tendance à marquer sur un carnet des "devoirs" pour les élèves... perso je n'en ai jamais eu besoin mais bon). Par contre, une vie musicale en dehors de la pratique de l'instrument, c'est AMHA absolument nécessaire et ça passe beaucoup, beaucoup, par l'écoute. Et peut être même plus encore par une vie culturelle riche et variée....



En tant que musicien qui est dans une famille (au sens large, avec oncles, tantes, cousins, etc.) absolument pas musicienne, ni artiste en fait, le plus gros problème est l'isolement musical/culturel pendant les vacances (en même temps je n'ai qu'à avoir une vie sociale) et le manque d'émulation. Je pense que c'est préférable d'avoir des parents musiciens même si du coup ils ne peuvent pas s'empêcher d'être exigeants et un peu dur (les premières années en tout cas). Il n'y a pas de remord à avoir à "forcer" un peu des enfants à la discipline et à leur apprendre à travailler... perso j'ai toujours pu m'en tirer sans faire grand chose à l'école et rétrospectivement j'aurais préféré avoir une éducation très ferme vis à vis du travail et de l'apprentissage en général (entre 3 et 11 ans...), y compris pour des "activités extra-scolaires".

En fait, le seul risque à être un peu rigoureux, à condition que l'on évite les extrêmes (maltraitance, parents tyranniques, etc.), c'est ce fameux "on m'a dégoûté de la musique ", non ?
Ce "on m'a dégoûté de la musique" m'évoque deux choses : il y a beaucoup d'enfants trop gâtés :mrgreen: et peut être qu'on ne s'y prend pas assez tôt ?
Est-ce que tous ces problèmes de faire aimer la musique, de faire travailler ses enfants, se posent si la musique (les arts/les sciences/les langues/la curiosité intellectuelle/etc.) a toujours fait partie du mode de vie de l'enfant ?
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katy
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par katy »

J'aime bien ce que raconte souvent Anne Queffélec au sujet de ses enfants : elle les a obligés, par un contrat écrit, à étudier le piano jusqu'à 14 ans (je crois). Deux garçons. Aucun d'eux ne montrait d'intérêt. Mais un des 2 a fini par s'y mettre sérieusement et il est rentré au CNSM. Et il est devenu pianiste alors que plus jeune il préfèrait le tennis !
Line-Marie

Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Line-Marie »

merci d'avoir crée ce topic très intéressant....
Je suis musicienne, mère de 4 enfants et prof de maths..... je trouve parfois difficile de concilier les 3 mais beaucoup plus souvent mes 3 rôles sont complémentaires et s'enrichissent les uns les autres.
Tous mes enfants ont suivi un cursus musical quasiment jusqu'à leur Bac. J'ai été beaucoup plus sévère sur leur apprentissage musical que sur l'apprentissage scolaire car en France, il me semble que l'enseignement de la musique théorique et instrumentale reste plus "élitiste" que l'enseignement scolaire et donc il m'était beaucoup plus facile de faire comprendre à mes enfants l'utilité et la nécessité d'un travail conséquent et régulier au conservatoire de musique plutôt qu'au collège ou lycée.
Une fois cela acquis , j'ai pu constaté qu'ils arrivaient sans peine à mettre en parallèle leur travail musical avec leur travail scolaire, et donc chacun d'entre eux a su fournir le travail supplémentaire nécessaire parfois au lycée par exemple, pour arriver à un résultat qui le satisfasse.
Quand je dis avoir été beaucoup plus sévère cela veut dire qu'il n'était pas question pour eux d'abandonner la musique par exemple et ils devaient travailler tous les jours leur instrument et faire les travaux demandés en solfège. Par contre chacun d'entre eux a choisi l'instrument qu'il voulait jouer. Et je les ai souvent accompagné au piano.
Nous avons toujours emmené nos enfants à toutes sortes de concerts, par goût. Et nous écoutons beaucoup de musique de toutes sortes à la maison .
Notre fille ainée ,qui a fait du violoncelle pendant plus de 10 ans jusqu'en 3ème cycle, et également violoncelliste dans l'Orchestre symphonique de notre bassin , a abandonné complètement son instrument l'année de ses 18 ans et n'a jamais repris depuis(elle va avoir 29 ans). AU début elle nous a souvent dis qu'elle aurait préféré jouer du piano, mais qu'apparemment je ne voulais pas (ce qui est fort possible, mais je ne m'en rappelle pas...)et puis quand j'ai repris la pratique intensive du piano, quand elle a vu le travail que je devais fournir pour obtenir un résultat pas toujours probant, elle m'a dit que finalement elle était très contente de ne pas avoir étudier cet instrument car elle n'aurait pas eu envie de travailler autant.Ceci dit c'est une fille très mélomane, qui écoute de la musique classique , de la variété et qui est toujours partante pour aller à l'Opéra.
Notre 2ème fille, ne savait pas vers quel instrument se diriger, et elle a fini par choisir le piano. Elle avait des problème d'indépendance des mains, et au début son professeur voulait qu'elle change d'instrument. Mais elle avait plaisir à jouer du piano et elle ne visait pas la perfection et moi non plus pour elle. Donc elle a continué avec ce prof pendant 2 ans puis il est parti en retraite (ouf !) et un jeune prof est arrivé, WILHEM LATCHOUMIA, plein d'énergie, passionnant. Il a crée un atelier où il expliquait à ses élèves , tous assidus, les rouages de la musique contemporaine. Ce furent des années passionnantes pour elle... mais elle ne travaillait pas du tout son instrument et après discussion avec elle, elle a abandonné le piano à 15 ans et s'est consacré à sa passion pour le cheval (nos finances de l'époque ne nous permettaient pas de lui proposer de faire les 2).Elle est jeune prof des Ecoles maintenant et elle met un point d'honneur à enseigner la Musique à ses petits élèves. Ils chantent avec beaucoup de plaisir avec elle. Et , en vacances actuellement chez nous, elle leur prépare une séquence sur l'Opéra.....
Notre unique garçon a démarré la trompette à 6 ans et il est entré à l'Harmonie à 8 ans. Il a été en adoration de son prof de trompette jusqu'à ses 18 ans. Pour ma part je n'aimais pas ce prof, prétentieux, toujours affublé de jolies filles, peu pédagogue.... mais mon fils l'adorait! et je n'ai jamais rien fait pour le dissuader de l'adorer !
Actuellement étudiant , il joue peu de sa trompette, mais il n'a pas abandonné pour autant et il souhaiterait faire partie d'une harmonie.... Son instrument est dans sa chambre d'étudiant et il m'a dit que quand il est très énervé, il souffle dans son biniou !
Enfin notre petite dernière, qui vient d'avoir 13 ans , qui chante depuis ses 1 ans tous ce que ces grands frères et sœurs jouaient à la maison, cette petite file bercée par toutes sortes de musique, est elle même une bonne musicienne. Elle joue du violoncelle et du piano et fait partie d'un orchestre à cordes. Elle est la seule maintenant à vivre avec nous, les grands s'étant envolés depuis longtemps. Nous faisons presque tous les jours de la musique ensemble , elle et moi: je l'accompagne au violoncelle ou nous faisons des 4 mains. Je suis souvent obligée de lui dire de jouer du piano ou du violoncelle, sinon elle reste le nez plongé dans un bouquin.
elle est passionnée par l'opéra: le Barbier de Séville que nous avons en DVD et que nous avons été écouté à l'Opéra Garnier il y a 2 ans mais aussi King Arthur de Purcell ou La grande Duchesse de Offenbach. Et elle adore Beethoven et notamment la sonate La Tempête
Actuellement ,nous sommes abonnés à un bouquet de chaînes musicales (idéales pour corriger mes copies) et vu la pauvreté de la programmation des chaînes de télévisions françaises, le peu de télé que nous regardons toutes les deux, c'est à 90% de la musique.
Modifié en dernier par Line-Marie le jeu. 07 mars, 2013 9:09, modifié 1 fois.
Krisprolls
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Krisprolls »

Beaucoup de témoignages intéressants.
Ce sujet a aussi finalement le mérite de montrer la place que peut occuper la musique dans l'intimité des familles. Repoussoir, passion commune, pratique simple et naturelle, ou sacerdoce austère !

Pour parler un peu de ce qui se passe chez les Krisprolls :
Nous sommes un couple de chanteurs lyriques ayant suivi une formation tout ce qu'il y a de plus classique (elle, violon piano et chant, moi piano, basson, puis chant, et quelques autres disciplines théoriques de musicographe (hihi)). Nous avons deux enfants, le grand a 13 ans, la petite 11. Elle fait de la harpe et lui du piano.
La musique est le cinquième membre de la famille, on s'en doute.

En général, cette cohabitation musicale se passe très bien, même si l'état d'esprit de l'âge collège est très normatif : "quoi, t'es musiciens classique, t'es un nul, t'écoute pas les tubes à la mode"... Vous voyez le genre. Il faut une certaine indépendance d'esprit finalement à des enfants ados et préados pou assumer d'être issus d'une famille si "marginale". D'autant que malheureusement, l'image de la musique (en particulier classique) ne sort pas grandie des cours dispensés au collège. Du coup, cette branche perd toute consistance, toute légitimité et ne ressemble au mieux qu'à une récréation ludique, au pire à un énorme bordel et dans tout les cas à une perte de temps. (je ne parle que de ce qui se passe au collège de mes enfants. Loin de moi l'idée de dénigrer la place des profs de musique dans l'éducation nationale. Je crois qu'ils font ce qu'ils peuvent avec les missions stupides qu'on leur confie).

Donc, pour faire de la musique sérieusement, il faut bien trouver un cadre sérieux. Un conservatoire s'impose naturellement. Et dans un conservatoire, tout repose sur la compétence d'un unique professeur. Cela peut être merveilleux, correctement passable ou parfois malheureusement lamentable. Dans tout les cas, je crois qu'il est difficile à un enfant de saisir clairement les degrés de progression, les étapes d'apprentissage, et la charge de travail à effectuer lorsqu'il est seul devant son instrument.

C'est là que le rôle des parents devient épineux :
Une structure telle qu'un conservatoire attend de ces enfants un certain rendement. Un retour sur investissement, des bons positionnements aux exams et concours, un certain "rayonnement" (CRR, c'est pas innocent comme acronyme). Mais dans le même temps, au quotidien, on sait tous que les enfants ont d'autres urgences que de rester une heure ou plus, après 8 h de présence au collège, des devoirs, devant leur instrument. Donc, si nous, parents, restons passifs, il y a fort à parier que l'instrument sera laissé pour compte et la stagnation se fera vite sentir.

Les profs qui ont des élèves qui marchent peuvent tout de même remercier les parents impliqués.
La dose d'implication peut même devenir problématique : l'adaptation des doigtés à des petites mains (entre 7 et 10 ans)... Plus tard, certaines recherches pour trouver un sens musical, en écoutant des disques... Oh, les exemples sont innombrables.

Ce que je veux dire, c'est qu'un répétiteur, si humble soit-il se trouve confronté à des choix qui débordent de son simple rôle de répétiteur. Au quotidien, les aspects digitaux, techniques, et les décisions stylistiques (et donc les choix d'interprétation suivant l'esthétique du répertoire) s'interpénètrent.
L'orgueil, dans ce cas, n'est pas de la partie. Il ne s'agit simplement que de prendre des décisions fermes à l'approches d'échéances de plus en plus exigeantes car le répertoire devient difficile. Tout l'art est soit d'avoir un dialogue très ouvert avec le prof, en toute transparence (nous avons fait ceci, écouté cela, pris telle décision), ou plus difficile de laisser croire que l'idée musicale s'est imposée naturellement, alors qu'elle est le fruit d'un âpre travail.

Voilà pourquoi je parlais de la place complexe de parents musiciens.

NB.
J'arrive heureusement à laisser plus de marge de manoeuvre à mon fiston devant son piano. J'essaye de ne donner mon avis que lorsqu'il est en demande. En amont, je me contente à présent (plutôt que de m'arracher les cheveux) de lui montrer comment assembler les pièces du mécano. Comment répéter telle structure, puis je le laisse faire.
Je ne supporte pas qu'on brûle les étapes en cours : qu'on demande à l'élève de foncer alors qu'il en est encore à boulonner les notes, qu'on le fasse jouer systématiquement vite et fort. Je me souviens d'une remarque de mon petit gars, sortant de son cours, alors qu'il commençait à bien jouer une petite sonate à un tempo raisonnable : "papa, c'est comme si madame Xxxx m'avait fait courir sur le sol d'une maison pas finie. J'ai tout cassé"...
Hélas. Et moi, je ne rêve que d'une chose : avoir une totale confiance, laisser faire, ne pas intervenir, et être juste étonné des progrès sans m'impliquer !
Modifié en dernier par Krisprolls le jeu. 07 mars, 2013 9:24, modifié 1 fois.
Gracou
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Re: être parents d'élèves musiciens

Message par Gracou »

katy a écrit :J'aime bien ce que raconte souvent Anne Queffélec au sujet de ses enfants : elle les a obligés, par un contrat écrit, à étudier le piano jusqu'à 14 ans
:shock: Moi ça me fait limite peur comme idée. #-o
Mais bon, il faut bien qu'on ait des trucs à raconter à l'âge adulte à notre psy... :mrgreen:
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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