J'ai assisté hier à la demi-finale du Concours, où un jury de 8 membres, présidé par Christian Ivaldi, a eu la rude tâche de choisir quatre candidats parmi les huit qui se présentaient. Je trouve que le programme choisi par les candidats (c'est un programme libre) était absolument passionnant de bout en bout. Le voici :

Quelle cruauté de devoir ne pas retenir quatre candidats.
La candidate chilienne a probablement été éliminée parce que son choix de programme ne répondait pas assez à ce qu'on attend d'un concours de virtuosité. Mais je lui aurais volontiers donné le prix de l'originalité, avec notamment ces cinq très jolies pièces du compositeur chilien post-romantique
Alfonso Leng Haygus. Seule l'exécution de l’œuvre très spectaculaire (beaucoup de clusters joués avec les coudes à plat sur le clavier) de Frédéric Rzewski rentrait peut-être dans le cadre.
La candidate coréenne était touchante. Habillée comme une écolière sage de manga japonaise, elle a donné une lecture peut-être un scolaire de Beethoven et Schumann.
Le candidat taïwanais qui suivait m'a beaucoup plu. Plus âgé que les autres candidats, déjà bardé de diplômes, il a donné une interprétation très personnelle et sensible de Bach que j'ai beaucoup aimée, mais qui apparemment n'a pas été goûtée de tous. La Doumka de TchaiKowski était bien jouée, mais finalement un peu ennuyeuse.
Quel contraste avec la candidate japonaise qui suivait, une sorte de double de Yuda Wang dont elle a dû piquer la garde-robe. Robe longue dénudée dans le dos, gaze et paillettes ; elle faisait jouer ses longs cheveux et ne manquait pas de pousser des soupirs au plus fort de l'inspiration. Franchement, son Liszt et son Debussy étaient magnifiques, mais je me demande si son côté un peu trop avenant n'a pas finalement joué en sa défaveur auprès du jury.
Bref, la finale verra cet après-midi concourir :
Loann Fourmental
Elian Ramamonjisoa
Théodore Lambert
Nour Ayadi
Ce sera je pense d'un niveau incroyable. J'attire notamment l'attention sur la seule jeune femme encore en lice, Nour Ayadi. Quel plaisir de voir une jeune Marocaine, qui a fait toutes ses études à Casablanca avant d'intégrer le CNSMD de Paris et en parallèle l'École Normale, avoir cette compréhension et cette approche de la musique. Son Debussy était magnifique mais son Petrouchka était absolument phénoménal. Un nom probablement à retenir.
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https://www.plurielle.ma/people/intervi ... no-videos/
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Je crois qu'il y a encore plein de places disponibles dans le bel auditorium du Conservatoire de Clichy, cet après-midi à 14h30, métro Mairie de Clichy, dont la sortie est juste à l'entrée du conservatoire.