En général il n’est plus temps de changer les choses à ce stade, mais vu ta réactivité et tes capacités de travail/concentration, je pense que si ! Ca va progresser jusqu’à la fin. Garde cette dynamique et continue de travailler pour ne rien regretter, car cette dernière ligne droite est une fusée, ça peut faire la différence pour de bon. Je trouve ta progression assez fulgurante... tu le veux donc ne lâche rien.
Scarlatti va dans la bonne direction, c’est beaucoup mieux. Tu as gagné en présence. A la fois les doigts et le rythme. Tu as capté. Il faut que tu continues de travailler comme ça, quelques notes ne sont pas encore assez attaquées, mais c’est ça, continue de traquer les notes isolées où les doigts ramollissent et ce sera bien plus sécurisé. En particulier dans les passages en doubles croches déliées à l’issue des passages en notes répétées. Tu sais très bien le faire, alors continue de bosser et de rentrer cette sensation dans tes doigts jusqu’à la dernière minute. Ca te donnera plus confiance que n’importe quoi d’autre : savoir que tu sais le faire et en posséder la sensation dans les doigts.
Pour les mordants c’est en train de se régler (j’insiste car c’est le défaut qui s’entend le plus), c’est disons à moitié réglé. Je n’avais pas compris que tu voulais commencer à triller sur la note supérieure, tu peux tout à fait. Il manque encore un élément à ce que tu fais, qui devrait régler le problème une fois pour toutes si tu l’ajoutes à tout ce que tu fais déjà : le 2e accent dans la mesure. Il est important que tu penses DEUX accents par mesure : la première note de la mesure, et la première note du trille. Donc la première mesure, do# accentué (celui là tu le fais plus ou moins) et surtout attaque moi vraiment ce mi qui débute le trille. C’est celui là qui manque et déséquilibre tout. Dans la deuxième mesure, le 2e accent se situe sur le la.
Chopin ne m’inquiète pas du tout, c’est bien joué et senti. Ca ira très bien. N’essaie pas de « surjouer », ça ne doit pas devenir une caricature romantique. Le do que je mentionnais sur lequel il faut faire un gros accent est par exemple celui à 0’05 et à 0’18, à 1’12. On a besoin de cet accent…
Attention aux petits maniérismes à la fin du développement à 1’05.
A 1’27 tu peux repartir plus doux, ça doit être le début d’une menace… qui se précise et ne s’exécute que dans le cri strident à 1’39 (tu fais ça très bien, ces octaves doivent hurler ainsi).
Joue vraiment moins fort les 5 sols avec le même doigt… ce n’est que le reflet des octaves juste avant.
La toute fin est mieux, pour la sécuriser, pense en plus à faire tinter ton 5e en début de chaque mesure (le si b et le sol), ainsi que la note main gauche en même temps.
Debussy a vraiment bien progressé aussi, l’impression d’ensemble est beaucoup plus sure et tu as réglé beaucoup choses, bravo !
Pour le début, tu n’as pas trop compris ce que j’essayais de te dire, ou je l’ai mal exprimé… je ne t’ai pas dit qu’il fallait jouer « carré » comme ça ! en effet, il n’y a aucun plaisir à y prendre, et ça sonne plus artificiel. Ton rubato était correctement placé, mais excessif… il ne s’agit pas de le supprimer, mais d’en faire moins. Ca doit être rythmiquement souple, mais pas rythmiquement disloqué. C’est une question de curseur. Cette version « carrée » est passée à l’autre extrême. Tu peux trouver quelque chose entre les deux, en restant toi-même.
Essaie de tenir un rien de plus les accords dans la descente à 0’52.
Dans les 4 accords à 1’47, de mémoire c’est un crescendo avec un accent sur le dernier (celui avec un do en haut), en tout cas il faut davantage assumer le dernier. Il sont bien mieux joués individuellement, mais il faut aller au bout.
Le passage à 2’00 est beaucoup mieux structuré avec les basses à leur place dans le temps, tu à même gagné en précision et diction dans les triples (tu vois, avec les doigts actifs, ça brille plus !). En revanche, on a un peu perdu les 3 noires la b fa mi b qu’il faut très clairement timbrer à chaque fois.
Attention à la polyphonie à 3’28, le fa# est une désinence qui doit être beaucoup moins forte que le sol#, puis ensuite le do# est une autre voix qui émerge. Les accords ensuite sont beaucoup mieux.
Reprend la partition pour le motif solo à 4’26, tu ne peux pas l’enchainer ainsi…coupe le legato sur le ré b, et réattaque le fa avec un autre élan (un mini accent après avoir très légèrement piqué le ré b). Je sais, c’est difficile car ce ré b est une note brève, mais ton interprétation modifie le motif.
Je ne connais pas le niveau des autres, ni de ce concours, mais j'ai envie d'y croire
