Et votre année en piano ?
Re: Et votre année en piano ?
@Kât : je suis d'accord avec ce que tu dis, et je n'imaginais pas un seul instant comparer la poire que j'ai dans mon torchon avec les pommes dans la serviette d'Okay. Ce que je voulais comparer - et qui n'a aucune raison de ne pas pouvoir l'être - c'est uniquement nos capacités de travail respectives, ce qu'on est capable d'abattre en 12 mois. Quantitativement, pas qualitativement. Et cette comparaison m'a foutu un petit coup, c'est vrai, parce que les seules raisons valables que je vois pour expliquer ma faible productivité, c'est soit la paresse, soit une totale désorganisation, soit tout simplement que je suis pas doué du tout et que je m'acharne sur une mission impossible. Donc au fond et quelque-soit l'angle que l'on prend, rien de très positif.
@Pianojar : certes, mais à force d'arriver nulle part, on finit par fatiguer un peu...
@Pianojar : certes, mais à force d'arriver nulle part, on finit par fatiguer un peu...
Re: Et votre année en piano ?
Tiens amusant, je ne connaissais pas cette expression, en plus perso je préfère largement les poires aux pommes.
Plus sérieusement, il ne faut pas oublier que peu importe notre niveau et notre perspective, on peut absolument tous trouver des sources de découragement et de frustration à l'extérieur. J'inclus tout le monde là dedans, du débutant au concertiste. Je suis d'ailleurs convaincu que la satisfaction éprouvée par chacun est très loin d'être corrélée au niveau .
Egalement, il y a un facteur essentiel que tu ne cites pas, et qui est tout simplement le temps disponible. En raisons de circonstances extérieures à la musique, j'en ai eu énormément cette année pour travailler mon piano, certaines semaines j'ai pu bosser une quinzaine d'heures. C'est énorme pour un amateur, si l'on estime que même pour un pro, il n'est pas très utile de bosser plus de 4h/jour et qu'il ne bosse peut-être pas 7 jours sur 7...
Aussi, il ne s'agit pas uniquement de comparer des capacités de travail ou même du talent, mais tenir compte des sacrifices car rien n'est vraiment "gratuit". Je ne rentrerai pas dans les détails en public, mais on se doute bien que la pratique intensive de la musique ne se fait pas sans heurts pour l'entourage, et se fait nécessairement au détriment de nombreuses autres choses qu'on ne prend pas le temps de développer, qui sont parfois très importantes.
Je vais dire une énorme banalité, mais tant pis : ce qui compte est de se rapprocher de ce qui nous fait réellement plaisir.
Pour ce qui a trait à la productivité, elle s'est brutalement accrue pour moi lorsque j'ai vraiment intégré des principes d'intention. C'est ce que les anglophones appellent "deliberate practice". Il y a une tonne de trucs sur le net la dessus, et aussi en lien avec la musique. Pour moi c'est particulièrement récent et pas encore généralisé, je n'en étais d'ailleurs pas vraiment capable plus jeune. Mais si quelque chose fait une énorme différence, c'est avant tout ce point.
Le hic : travailler de cette manière là n'est pas forcément "plaisant", et dans tous les cas ça crame les méninges assez vite. Pour rester cognitivement disponible, ça oblige de fractionner le travail et de choisir les meilleurs moments - on en revient au problème du temps disponible. Mais c'est infiniment plus efficace, sans débat.
On entre donc en contradiction avec mon énorme banalité sur la priorité de se faire plaisir, qui devient du coup moins triviale. Je parlais récemment d'addiction au résultat, et c'est de ça dont il s'agit pour moi : le plaisir du résultat est plus important que le désagrément causé par la violence que je dois délibérément me faire pour l'atteindre. J'imagine que ça fait un peu moins envie dit comme ça...
Bref, je réalise après coup que j'aurais probablement du m'abstenir d'écrire cette "rétrospective", même si j'ai posté les enregistrements tout au long de l'année. Ce serait bien que ce fil retourne à son but initial, à savoir que chacun puisse s'exprimer sur son année en piano.
Plus sérieusement, il ne faut pas oublier que peu importe notre niveau et notre perspective, on peut absolument tous trouver des sources de découragement et de frustration à l'extérieur. J'inclus tout le monde là dedans, du débutant au concertiste. Je suis d'ailleurs convaincu que la satisfaction éprouvée par chacun est très loin d'être corrélée au niveau .
Egalement, il y a un facteur essentiel que tu ne cites pas, et qui est tout simplement le temps disponible. En raisons de circonstances extérieures à la musique, j'en ai eu énormément cette année pour travailler mon piano, certaines semaines j'ai pu bosser une quinzaine d'heures. C'est énorme pour un amateur, si l'on estime que même pour un pro, il n'est pas très utile de bosser plus de 4h/jour et qu'il ne bosse peut-être pas 7 jours sur 7...
Aussi, il ne s'agit pas uniquement de comparer des capacités de travail ou même du talent, mais tenir compte des sacrifices car rien n'est vraiment "gratuit". Je ne rentrerai pas dans les détails en public, mais on se doute bien que la pratique intensive de la musique ne se fait pas sans heurts pour l'entourage, et se fait nécessairement au détriment de nombreuses autres choses qu'on ne prend pas le temps de développer, qui sont parfois très importantes.
Je vais dire une énorme banalité, mais tant pis : ce qui compte est de se rapprocher de ce qui nous fait réellement plaisir.
Pour ce qui a trait à la productivité, elle s'est brutalement accrue pour moi lorsque j'ai vraiment intégré des principes d'intention. C'est ce que les anglophones appellent "deliberate practice". Il y a une tonne de trucs sur le net la dessus, et aussi en lien avec la musique. Pour moi c'est particulièrement récent et pas encore généralisé, je n'en étais d'ailleurs pas vraiment capable plus jeune. Mais si quelque chose fait une énorme différence, c'est avant tout ce point.
Le hic : travailler de cette manière là n'est pas forcément "plaisant", et dans tous les cas ça crame les méninges assez vite. Pour rester cognitivement disponible, ça oblige de fractionner le travail et de choisir les meilleurs moments - on en revient au problème du temps disponible. Mais c'est infiniment plus efficace, sans débat.
On entre donc en contradiction avec mon énorme banalité sur la priorité de se faire plaisir, qui devient du coup moins triviale. Je parlais récemment d'addiction au résultat, et c'est de ça dont il s'agit pour moi : le plaisir du résultat est plus important que le désagrément causé par la violence que je dois délibérément me faire pour l'atteindre. J'imagine que ça fait un peu moins envie dit comme ça...
Bref, je réalise après coup que j'aurais probablement du m'abstenir d'écrire cette "rétrospective", même si j'ai posté les enregistrements tout au long de l'année. Ce serait bien que ce fil retourne à son but initial, à savoir que chacun puisse s'exprimer sur son année en piano.
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Re: Et votre année en piano ?
Moi aussi...Mais ne mélangeons pas mes "heures-serviettes" avec les "heures-torchons" d' Okay, nous n'avons pas la même productivité.certaines semaines j'ai pu bosser une quinzaine d'heures. C'est énorme pour un amateur
Mais pour ceci:
Je fonctionne comme ça moi aussi. Si je n'avais vraiment aucune satisfaction en matière de résultat, il est probable que je passerais à autre choseJe parlais récemment d'addiction au résultat, et c'est de ça dont il s'agit pour moi

Re: Et votre année en piano ?
@Okay et Mieuvotar
Oui bien sûr moi aussi je suis très impressionnée par l'énorme travail Okay a accompli cette année: je ne peux parler que de la quantité mais je ne doute pas de la qualité !
Je suis très intéressée par la notion d'intention qui rejoint pour partie des questions professionnelles (que je ne peux pas détailler ici) et une absolue nécessité pour moi d'être (mot très laid mais tant pis) rentable dans mon travail pianistique. Rentable par nécessité de résultats pour me sentir bien (savoir que j'avance, que je progresse, pouvoir jouer avec une date publique...), et surtout par manque de temps pour jouer ou plutôt, présence de temps inégalement réparti sur la semaine, dont la répartition change chaque semaine, et temps qui est libre à des moments où je suis physiquement fatiguée.
Je vais me pencher davantage sur la question en piano car il me semble que je commence à la comprendre mais d'une façon intuitive et non raisonnée, insuffisante encore.
Et en profiter pour faire les liens avec "l'intention" comme je la perçois par ailleurs dans l'autre domaine.
A creuser donc.
Désolée car je suis aussi sortie du fil initial, mais n'ose pas en lancer un autre sur l'intention car pour l'instant j'ai besoin de préciser mes idées avant de pouvoir discuter...
Oui bien sûr moi aussi je suis très impressionnée par l'énorme travail Okay a accompli cette année: je ne peux parler que de la quantité mais je ne doute pas de la qualité !
Je suis très intéressée par la notion d'intention qui rejoint pour partie des questions professionnelles (que je ne peux pas détailler ici) et une absolue nécessité pour moi d'être (mot très laid mais tant pis) rentable dans mon travail pianistique. Rentable par nécessité de résultats pour me sentir bien (savoir que j'avance, que je progresse, pouvoir jouer avec une date publique...), et surtout par manque de temps pour jouer ou plutôt, présence de temps inégalement réparti sur la semaine, dont la répartition change chaque semaine, et temps qui est libre à des moments où je suis physiquement fatiguée.
Je vais me pencher davantage sur la question en piano car il me semble que je commence à la comprendre mais d'une façon intuitive et non raisonnée, insuffisante encore.
Et en profiter pour faire les liens avec "l'intention" comme je la perçois par ailleurs dans l'autre domaine.
A creuser donc.
Désolée car je suis aussi sortie du fil initial, mais n'ose pas en lancer un autre sur l'intention car pour l'instant j'ai besoin de préciser mes idées avant de pouvoir discuter...
Re: Et votre année en piano ?
Peut etre que c'est simplement ton rythme, non ? Il faut essayer de se faire confiance je crois, et s'efforcer de decrire les problemes d'apprentissage de facon technique sans jugement. Par exemple, personne n'est paresseux je crois. C'est juste que parfois on ne trouve plus de sens ou plus d'interet a ce qu'on fait. Ceux qui se forcent a travailler alors que le corps et l'esprit rechignent devant une tache qui perd son sens ont sans doute autant de problemes. Idem pour la desorganisation, ca a aussi des avantages, car ca permet de laisser sur le cote' ce qui n'est pas important quand on est en retard. Les personnes hyperorganisees sont rarement tres productives, elles passent une partie plus importante de leur temps a ranger et faire des taches un peu steriles.mieuvotar a écrit : les seules raisons valables que je vois pour expliquer ma faible productivité, c'est soit la paresse, soit une totale désorganisation, soit tout simplement que je suis pas doué du tout et que je m'acharne sur une mission impossible. Donc au fond et quelque-soit l'angle que l'on prend, rien de très positif.
Re: Et votre année en piano ?
Ah non je ne suis pas d'accord: c'est exactement l'inverse: l'organisation permet de garder l'important au premier plan et de laisser le reste de côté si besoin... c'est la désorganisation qui fait qu'on s'attache à des tâches pas utiles;leLama a écrit :Idem pour la desorganisation, ca a aussi des avantages, car ca permet de laisser sur le cote' ce qui n'est pas important quand on est en retard. Les personnes hyperorganisees sont rarement tres productives, elles passent une partie plus importante de leur temps a ranger et faire des taches un peu steriles.
Ou alors c'ets un problème de mots.
ceci dit j'adhére à l'idée de décrire les problèmes d'apprentissage sans jugement de manière la plus factuelle possible
Re: Et votre année en piano ?
J'allais le dire...arg a écrit :Ah non je ne suis pas d'accord: c'est exactement l'inverse: l'organisation permet de garder l'important au premier plan et de laisser le reste de côté si besoin... c'est la désorganisation qui fait qu'on s'attache à des tâches pas utiles;leLama a écrit :Idem pour la desorganisation, ca a aussi des avantages, car ca permet de laisser sur le cote' ce qui n'est pas important quand on est en retard. Les personnes hyperorganisees sont rarement tres productives, elles passent une partie plus importante de leur temps a ranger et faire des taches un peu steriles.
Ou alors c'ets un problème de mots.
ceci dit j’adhère à l'idée de décrire les problèmes d'apprentissage sans jugement de manière la plus factuelle possible
Mais je ne développe pas ici car je crois que je n'arriverais pas à faire moins qu'un pavé.
Du coup, je resserve ce pavé au fil "adulte apprentissage", celui sur les "débutants" adultes (mais dont je pense qu'il a aussi intéressé les moins débutants, voire les confirmés...).
Plusieurs interventions d'Okay récemment, dans le présent fil aussi, et relayées par d'autres bien sur, m'ont fortement interpellé, et même impressionné.
Essayons de garder ce fil pour des synthèses de notre année de piano, 2015 pour le moment (et 2016 l'année prochaine!).

Modifié en dernier par Wandarnok le ven. 08 janv., 2016 18:29, modifié 1 fois.
Re: Et votre année en piano ?
Oh, tu sais, j'ai crée ce fil pour vous lire, tant mieux s'il peut servir à discuter un sujet plus concret abordé dans la discussion, à moins que vous voulez créer un autre fil sur les particularités (et les difficultés) d'apprentissage étant adulte amateur.
Tiens, il y a quelques fils dans lesquels le sujet est abordé, mais pas un dédié aux particularités et les difficultés des adultes débutants, à moins que j'ai fait une mauvaise recherche.
search.php?keywords=adult*+d%C3%A9butan ... Rechercher
Tiens, il y a quelques fils dans lesquels le sujet est abordé, mais pas un dédié aux particularités et les difficultés des adultes débutants, à moins que j'ai fait une mauvaise recherche.
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“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Et votre année en piano ?
Je vais essayer de dire les choses autrement. J'ai essaye' au boulot de m'organiser bien, de jolies petites listes de ce que j'avais a faire. Mais la liste des choses a faire est loooonnnnn... gue ,et quand on a tout fait, on n'a plus d'energie ou de temps pour les choses importantes.arg a écrit : Ah non je ne suis pas d'accord: c'est exactement l'inverse: l'organisation permet de garder l'important au premier plan et de laisser le reste de côté si besoin... c'est la désorganisation qui fait qu'on s'attache à des tâches pas utiles;
Ou alors c'ets un problème de mots.
J'entends ce que tu dis sur le fait de laisser les choses de cote', mais pour moi, c'est tres difficile de faire une barriere claire entre ce qu'il y a a faire ou ne pas faire. Par exemple, il y a des textes a corriger, mais bon, s'ils ne le sont pas, le texte est comprehensible quand meme, c'est pas la fin du monde. Il y a des reunions facultatives. Il y a des mels auxquels je peux repondre ou laisser filer. Ca me prendrait un temps trop long de decider rationnellement ce que je fais ou pas. Alors, je fais d'abord les choses qui me semblent importantes ( qui sont rarement urgentes ) puis je fais le reste, souvent un peu dans l'urgence. C'est le temps qui arbitre plutot que moi entre ce qui est fait ou pas dans les taches secondaires. C'est donc un peu bordelique, un peu dans l'urgence, mais c'est beaucoup plus productif que quand je fais tout bien, corriger tous les textes, repondre a tous les mels... ou que quand je me surorganise pour choisir ce que je fais ou pas.
Apres a chacun de trouver son equilibre, mais toujours davantage d'organisation ne me semble pas toujours benefique.
Re: Et votre année en piano ?
Lelama, je ne pense pas que tes exemples s'appliquent au piano, je crois que c'est autre chose complètement. Je suis quelqu'un désorganisée par nature. Mais je peux m'appliquer contre ma nature surtout quand il faut. Jusqu'à maintenant je m'y mets plus facilement pour les rencontres PM que la pratique de piano, mais j'espère que ça va venir.
Je crois perdre beaucoup de temps en jouant sans but et sans organisation, c'est la paresse qui me dessert à travailler beaucoup plus, mais seulement à un moment plus tard. Par exemple, je viens de me rendre que la petite oeuvre que je dois jouer pour notre rencontre en 8 jours n'a pas des doigtés fixes, un gros tabou en piano, je paie cher en me rendant compte que maintenant, ça fait la déstabilisation, l'hésitation, les erreurs. En fait j'ai l'impression que la désorganisation généralement en piano crée des erreurs difficiles et chronophages à éliminer. Tu parlais des erreurs de texte, en piano qu'est-ce que j'en ai bavé l'année dernière avec ça, j'étais obligée de les désapprendre ! Donc temps perdu en apprenant ET temps perdu en désapprenant / réapprenant. En gros, facilement le double de temps pris pour la même chose.
Je crois perdre beaucoup de temps en jouant sans but et sans organisation, c'est la paresse qui me dessert à travailler beaucoup plus, mais seulement à un moment plus tard. Par exemple, je viens de me rendre que la petite oeuvre que je dois jouer pour notre rencontre en 8 jours n'a pas des doigtés fixes, un gros tabou en piano, je paie cher en me rendant compte que maintenant, ça fait la déstabilisation, l'hésitation, les erreurs. En fait j'ai l'impression que la désorganisation généralement en piano crée des erreurs difficiles et chronophages à éliminer. Tu parlais des erreurs de texte, en piano qu'est-ce que j'en ai bavé l'année dernière avec ça, j'étais obligée de les désapprendre ! Donc temps perdu en apprenant ET temps perdu en désapprenant / réapprenant. En gros, facilement le double de temps pris pour la même chose.
Modifié en dernier par Lee le ven. 08 janv., 2016 18:35, modifié 1 fois.
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Re: Et votre année en piano ?
Je pensais aussi à ce fil, déjà bien fourni:Lee a écrit :Oh, tu sais, j'ai crée ce fil pour vous lire, tant mieux s'il peut servir à discuter un sujet plus concret abordé dans la discussion, à moins que vous voulez créer un autre fil sur les particularités (et les difficultés) d'apprentissage étant adulte amateur.
Tiens, il y a quelques fils dans lesquels le sujet est abordé, mais pas un dédié aux particularités et les difficultés des adultes débutants, à moins que j'ai fait une mauvaise recherche.
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Re: Et votre année en piano ?
Lee, je n'ai pas dit non plus qu'on devait etre desorganise'Lee a écrit :Lelama, je ne pense pas que tes exemples s'appliquent au piano, je crois que c'est autre chose complètement. [...] Tu parlais des erreurs de texte, en piano qu'est-ce que j'en ai bavé l'année dernière avec ça, j'étais obligée de les désapprendre ! Donc temps perdu en apprenant ET temps perdu en désapprenant / réapprenant. En gros, facilement le double de temps pris pour la même chose.

- Kât
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Re: Et votre année en piano ?
Tu es trop dur avec toi même Mieuvotar! Si en faisant le bilan de cette année tu constates que ta "productivité" (je n'aime pas du tout ce mot, mais soit, employons le) ne te satisfait pas et en est au point où tu as l'impression de n'avoir rien fait/n'arriver nulle part, alors il faut plutôt prendre le taureau par les cornes et te dire: "bon ok, où, quand, comment puis je dégager du temps pour travailler??"mieuvotar a écrit :Ce que je voulais comparer - et qui n'a aucune raison de ne pas pouvoir l'être - c'est uniquement nos capacités de travail respectives, ce qu'on est capable d'abattre en 12 mois. Quantitativement, pas qualitativement. Et cette comparaison m'a foutu un petit coup, c'est vrai, parce que les seules raisons valables que je vois pour expliquer ma faible productivité, c'est soit la paresse, soit une totale désorganisation, soit tout simplement que je suis pas doué du tout et que je m'acharne sur une mission impossible. Donc au fond et quelque-soit l'angle que l'on prend, rien de très positif.
Je ne sais pas ce que tu fais comme métier, tu disais je crois que tu étais souvent en déplacement, et c'est évident que dans ces conditions c'est très difficile de se dégager du temps de travail régulier, et il faut d'autant plus optimiser le temps restant.
Quand j'ai commencé le piano alors que j'avais déjà les deux autres instruments à travailler, j'ai fait le ménage du temps "vide" dans mon emploi du temps pour réussir à lui trouver une place (ce temps "vide" étant pour beaucoup constitué de tant de glandage sur le net...-bon j'ai aussi rogné sur mon temps de sommeil - à voir si c'est du temps "vide" ou pas...

Je pense que l'organisation du temps est au contraire quelque chose de capital et à prévoir en avance si on veut avoir le temps de travailler son instrument. Pour ma part je planifie sur une semaine à l'avance, comme ça une fois que l'ordre est réglé, il suffit de suivre ce qu'on a prévu, en espérant qu'il n'y ait pas d'imprévu, justement!!
Concernant le sujet de la qualité et de la quantité, je crois que tout le monde sera d’accord avec le fait qu'il vaut mieux faire peu d’œuvres mais les faire vraiment bien, que d'en faire plein en n'allant au fond de rien...Évidemment, si on a le temps d'en faire beaucoup, c'est super, mais si on ne peut monter que 3 ou 4 pièces dans l'année mais en arrivant vraiment à ce qu'on a envie d'en faire, en ayant conscientisé chaque intention musicale qu'on veut y mettre, je trouve que c'est beaucoup plus satisfaisant. Quand on a pas assez de temps pour l’instrument, il vaut mieux viser modeste et aboutir quelque chose qui nous fasse passer un cap, il sera toujours temps de viser plus grand après...
D'une manière générale et comme Okay le soulignait, travailler son/ses instruments tous les jours en ayant un boulot à temps plein, des temps de transport, éventuellement une famille


Re: Et votre année en piano ?
Merci Kât... Je me reconnais assez bien dans ce que tu dis sur la gestion du temps. Dans le "temps de glande" sur internet en particulier (quid de PM d'ailleurs
?). Ce que je trouve parfois difficile aussi, c'est que quand j'ai du temps, je n'ai pas toujours l'envie, et vice-versa. N'y es-tu pas confrontée dans ta planification à l'avance de ton temps au clavier ?

- Kât
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Re: Et votre année en piano ?
Si bien sûr, quoique la jonglerie entre les trois instruments me permet de ne pas tellement avoir de lassitude ou de moment où je n'ai pas envie. Pour le piano, cela ne m'est encore jamais arrivé de m'asseoir devant en me disant "diantre, j'ai pas envie!!" Pour la contrebasse si par contre, et après réflexion, j'ai constaté que cela était en partie dû à une pièce à travailler qui ne me plaisait pas et aussi à une impatience inappropriée face au temps nécessaire pour parvenir à un résultat. Exemple: j'ai commence à apprendre à vibrer cet automne, aujourd'hui cela ne ressemble toujours pas à ce que je veux, mais il est évident qu'un beau vibrato ne s'acquiert pas en 4 mois!!! Donc j'essaie de "calmer ma joie"
et de me remémorer de là d'où je suis partie tout en continuant à fournir ce travail de fourmi très ingrat (y a rien de plus ingrat à travailler que le vibrato!!) car j'ai en ligne de mire le bonheur intense que j'aurai quand je serai parvenue au résultat que je souhaite! Qu'importe si il faut marcher sur des épines pour y arriver
Un puissant ressort contre le découragement et le "j'ai pas envie" est pour moi l'enseignement: je vois mes profs une fois par semaine, quand on a une échéance, impossible de ne pas travailler, et aussi, mes profs savent me remotiver/m'encourager quand j'ai un coup de mou ou l'impression de ne pas avancer, en fait, sans enseignement pour ma part je n'irai tout simplement nulle part. En cela nous sommes tous différents, mais avoir un prof fourni un "courage" supplémentaire, et quelqu'un sur qui s'appuyer quand la chemin de l'apprentissage est par trop ardu.
Un des ennemis principaux des musiciens amateurs avec des emplois du temps de dingue reste à mon avis (enfin pour moi en tout cas) la fatigue physique, c'est à dire que je me suis déjà retrouvée devant le piano avec vraiment les yeux qui se ferment d'épuisement...dans ces cas là, si il ne reste plus de ressources dans lesquelles puiser, il n'y a plus rien d'autre à faire que dormir!
Mais pour parler franchement, les fois où je me suis retrouvée cet automne devant ma basse avec un vague sentiment de "j'ai pas envie", je ne l'écoute pas et je joue quand même, parce que je sais que le dit sentiment ne durera pas et que je trouverai quand même du plaisir à jouer au final. En revanche j'essaie dans ces cas là de me réserver quelque pièces que j'aime vraiment, même (et surtout) des plus faciles juste pour faire de la musique, pour écouter le son, pour retrouver les sensations initiales qui,m'ont conduites à aimer cet instrument. Après, le "j'ai pas envie" n'arrive pas souvent et ça ne dure jamais de toute façon. Mon problème est bien davantage celui de l'épuisement physique.


Un puissant ressort contre le découragement et le "j'ai pas envie" est pour moi l'enseignement: je vois mes profs une fois par semaine, quand on a une échéance, impossible de ne pas travailler, et aussi, mes profs savent me remotiver/m'encourager quand j'ai un coup de mou ou l'impression de ne pas avancer, en fait, sans enseignement pour ma part je n'irai tout simplement nulle part. En cela nous sommes tous différents, mais avoir un prof fourni un "courage" supplémentaire, et quelqu'un sur qui s'appuyer quand la chemin de l'apprentissage est par trop ardu.
Un des ennemis principaux des musiciens amateurs avec des emplois du temps de dingue reste à mon avis (enfin pour moi en tout cas) la fatigue physique, c'est à dire que je me suis déjà retrouvée devant le piano avec vraiment les yeux qui se ferment d'épuisement...dans ces cas là, si il ne reste plus de ressources dans lesquelles puiser, il n'y a plus rien d'autre à faire que dormir!
Mais pour parler franchement, les fois où je me suis retrouvée cet automne devant ma basse avec un vague sentiment de "j'ai pas envie", je ne l'écoute pas et je joue quand même, parce que je sais que le dit sentiment ne durera pas et que je trouverai quand même du plaisir à jouer au final. En revanche j'essaie dans ces cas là de me réserver quelque pièces que j'aime vraiment, même (et surtout) des plus faciles juste pour faire de la musique, pour écouter le son, pour retrouver les sensations initiales qui,m'ont conduites à aimer cet instrument. Après, le "j'ai pas envie" n'arrive pas souvent et ça ne dure jamais de toute façon. Mon problème est bien davantage celui de l'épuisement physique.
Re: Et votre année en piano ?
j'ai ce problème aussi. J'essaye de réserver un peu de mon temps avant la fatigue pour le piano (ce qui veut dire que je laisse un peu de mon travail professionnel pour la tranche nocturne où je suis fatiguée... mais parfois ce n'est pas possible. Si je suis sur une traduction difficile je ne peux raisonnablement pas me mettre en pilotage automatique pour traduire...).
Avant, je me résignais et laissais un peu de temps "fatigue = pilotage automatique" pour le piano mais j'ai compris que ça ne sert strictement à rien à part me démoraliser.
Si je ne suis pas en manque chronique de sommeil, j'arrive à me convaincre qu'un effort concentré repose de l'autre, c'est à dire que la concentration au piano me repose de la concentration de la traduction et réciproquement. C'est vrai jusqu'à un certain point, et la question du sommeil est alors pour moi vraiment cruciale, c'est la condition pour cette sorte de souplesse.
Des petits trucs pour gagner du temps: j'ai presque banni le téléphone de ma vie, souvent je laisse la personne me laisser un message et je réponds par mail en deux secondes. Je n'ai pas de smartphone car je vois tout mon entourage perdre énormément de temps avec ces merveilles de technologie. Je m'autocensure sur internet (moins de temps sur mes sites préférés... ça fait un peu mal, mais ça fait quand même gagner du temps). (je lis toujours autant PM mais j'écris moins, il faut dire que ce serait souvent radoter, car ce que j'ai à dire sur le piano est quand même limité
). Et effectivement des petits sacrifices, il faut le dire, je sors moins, etc. Je fais un peu attention néanmoins au semblant de misanthropie qui guette, ce n'est quand même pas la faute des gens s'ils ne font pas de la musique! mais j'avoue qu'il y a plein de conversations qui m'ennuient prodigieusement, mais ça ne me fait pas plaisir de le constater et je crains un peu de redevenir hautaine et archisolitaire comme je l'étais à l'adolescence!
Avant, je me résignais et laissais un peu de temps "fatigue = pilotage automatique" pour le piano mais j'ai compris que ça ne sert strictement à rien à part me démoraliser.
Si je ne suis pas en manque chronique de sommeil, j'arrive à me convaincre qu'un effort concentré repose de l'autre, c'est à dire que la concentration au piano me repose de la concentration de la traduction et réciproquement. C'est vrai jusqu'à un certain point, et la question du sommeil est alors pour moi vraiment cruciale, c'est la condition pour cette sorte de souplesse.
Des petits trucs pour gagner du temps: j'ai presque banni le téléphone de ma vie, souvent je laisse la personne me laisser un message et je réponds par mail en deux secondes. Je n'ai pas de smartphone car je vois tout mon entourage perdre énormément de temps avec ces merveilles de technologie. Je m'autocensure sur internet (moins de temps sur mes sites préférés... ça fait un peu mal, mais ça fait quand même gagner du temps). (je lis toujours autant PM mais j'écris moins, il faut dire que ce serait souvent radoter, car ce que j'ai à dire sur le piano est quand même limité

Re: Et votre année en piano ?
Gagner du temps, ou alors le répartir autrement. Pour moi deux écueils principaux: la fatigue physique et la gestion de l'entourage pourtant très tolérant. Et le télescopage des deux: après avoir travaillé de nuit par exemple, la maison est calme la journée et j'ai du temps.. mais pas toujours le moyen physique de l'utiliser. Et la forme revient en fin d'après-midi quand tout le monde rentre.
Mes stratégies sont le fractionnement du temps (deux ou trois demi-heures séparées, ça passe plus vite pour les autres), la préparation à jouer (si je rentre en fin de journée vraiment fatiguée, alors j'anticipe dans la voiture que je vais travailler le piano en arrivant, je me place dans l'idée de jouer: en rentrant c'est beaucoup plus facile de s'y mettre car la projection toute simple dans l'activité prépare l'esprit et le corps, le canapé viendra plus tard ! ), le fractionnement des oeuvres (si je travaille sur deux mesures ou une page, c'est déjà bien, et tant pis si pas le temps de faire davantage), et enfin le plaisir: je choisis, dans ce que je dois faire, ce qui me convient à ce moment précis. Et je trouve toujours.
Mais rassurez-vous cette stratégie a quand même des limites qui sont parfois dépassées !
Mes stratégies sont le fractionnement du temps (deux ou trois demi-heures séparées, ça passe plus vite pour les autres), la préparation à jouer (si je rentre en fin de journée vraiment fatiguée, alors j'anticipe dans la voiture que je vais travailler le piano en arrivant, je me place dans l'idée de jouer: en rentrant c'est beaucoup plus facile de s'y mettre car la projection toute simple dans l'activité prépare l'esprit et le corps, le canapé viendra plus tard ! ), le fractionnement des oeuvres (si je travaille sur deux mesures ou une page, c'est déjà bien, et tant pis si pas le temps de faire davantage), et enfin le plaisir: je choisis, dans ce que je dois faire, ce qui me convient à ce moment précis. Et je trouve toujours.
Mais rassurez-vous cette stratégie a quand même des limites qui sont parfois dépassées !
- Kât
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Re: Et votre année en piano ?
Merci pour le partage de vos expériences Arg et Oupsi!
Fractionner et se préparer mentalement au travail à effectuer est une très bonne idée, je l'applique aussi quand je n'ai pas assez de temps!
Oupsi, pareil pour le téléphone et pour le net, et idem, je sors beaucoup moins qu'avant.
Les conversations ennuyeuses, pendant lesquelles tout en hochant la tête en mode "poisson mort" face à son interlocuteur on se dit qu'on pourrait être chez soi à bosser ses morceaux, haha c'est du vécu, je connais aussi!!
d'ailleurs ça me le fait au boulot aussi
Bon Mieuvotar, t'es armé pour affronter 2016 avec tout ça!!!
Fractionner et se préparer mentalement au travail à effectuer est une très bonne idée, je l'applique aussi quand je n'ai pas assez de temps!
Oupsi, pareil pour le téléphone et pour le net, et idem, je sors beaucoup moins qu'avant.
Les conversations ennuyeuses, pendant lesquelles tout en hochant la tête en mode "poisson mort" face à son interlocuteur on se dit qu'on pourrait être chez soi à bosser ses morceaux, haha c'est du vécu, je connais aussi!!


Bon Mieuvotar, t'es armé pour affronter 2016 avec tout ça!!!

Re: Et votre année en piano ?
C'est ça qui ne me plait pas chez toiOkay a écrit :.
Le degré d'approfondissement le plus important, sur les choses générales, a été le renforcement du principe d'intention.




Comme exemple d'intentions musicales suivies à la loupe, en recherchant des arrangements pour une Pmiste plutôt bien prise dans sa barque (que je n'ai pas trouvés) je suis tombé sur ça de Pressler, rien que pour la Symphonie de la 2e partita :



Et encore, je crois qu'il n'a pas millimétré ses appréciations ...

"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Et votre année en piano ?
En fait cette réflexion était beaucoup plus terre a terre. J'ai réalisé a quel point il y avait un manque d'intention dans ce que je faisais en général et j'essaie de combler ça.Presto a écrit :C'est ça qui ne me plait pas chez toiOkay a écrit :.
Le degré d'approfondissement le plus important, sur les choses générales, a été le renforcement du principe d'intention., comme s'il n'y avait aucune distance entre l'intention et ton jeu
Je prends conscience que le problème de fond, ce n'est pas vraiment le gap entre ce qu'on désire et ce qu'on obtient. Mais entre ce qu'on désire et ce qu'on pourrait et devrait désirer. Car lorsqu'on n'obtient pas ce qu'on veut, bien souvent, on n'a pas mis en place les intentions nécessaires pour l'obtenir. Parfois en termes de résultats, mais souvent en termes de moyens convoqués. Et je ne me rendais pas compte de la quantité de choses qu'il faut vouloir faire pour jouer du piano. Plus j'avance, plus je comprends que les problèmes se réduisent la plupart du temps a un manque d'intentions ou des intentions inappropriées.
Travailler, c'est finalement devenu de la prise de décision et de la construction d'habitudes pour les appliquer. Quand ça ne marche pas, il s'agit de trouver de meilleures décisions, ou bien de décomposer le problème en sous-problèmes. Mais c'est toujours la même chose, ce principe d'intention est au coeur du tout : décider quoi faire, tenter de s'y tenir, s'y habituer.
Du coup lorsque je n'y arrive pas ça devient bien plus limpide : "normal, si j'avais voulu faire ceci, de cette manière la, et m'y étais habitué, j'aurais réussi".
Conclusion : soit je n'ai pas voulu faire la bonne chose, soit je n'ai pas décidé du bon moyen, soit je n'ai pas assez bossé pour ancrer ces deux choix, soit une combinaison de ces trois éléments.