Petite histoire avec mon ami violoniste disparu maintenant depuis quelques années.
Nous avons joué des sonates diverses comme la 5ème de Beethoven "le printemps", la dixième pas très facile d'ailleurs, la sonate de Franck, le premier mouvement, le reste étant plus difficile... Pour ce compositeur les écarts sont énormes au piano (il devait avoir de très grandes mains ce bonhomme...) et avec mes petites menottes pas très grandes je ne pouvais faire autrement que d'arpéger comme le font certainement bon nombre de pianistes qui ne sont pas avantagés par la nature... Nous avons joué aussi d'autres compositeurs en passant bien sûr par Mozart qu'il ne faut pas oublier...

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C'était toujours mon ami qui choisissait les morceaux, il en connaissait pas mal, avait fait partie d'un orchestre amateur pendant de nombreuses décennies. Donc il me fallait apprendre les oeuvres qu'il m'imposait... Je devais m'accrocher pour le suivre...
Et puis un jour j'ai pensé que je pouvais choisir à mon tour... J'avais proposé les danses populaires roumaines de Bartok que j'avais déjà travaillées auparavant. Il ne déchiffrait pas trop mal mais il avait des problèmes avec le rythme. Il n'a malheureusement pas souhaité continuer à les travailler. Pas juste ça !
En musique de chambre, je pense qu'il est avantageux de commencer à égalité. C'est déprimant de constater que l'un soit plus avancé que l'autre ce qui se traduit souvent par un ralentissement de l'oeuvre (l'un souhaitant avancer plus que l'autre). Comme il a été dit ci-dessus, le violoniste n'a qu'une ligne à lire mais il a des difficultés que le pianiste ne soupçonne pas toujours...
Au sujet de "l'accompagnement" hors de la musique de chambre, il y a des gens doués pour cela. Le "rattrapage" éventuel n'est pas un problème pour eux. Ils ne sont pas contraints de respecter le texte à la lettre mais c'est un savoir faire souvent hors de portée des pianistes classiques qui ont pour habitude de respecter seulement ce qui est écrit
