Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

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Moderato Cantabile
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Moderato Cantabile »

Grand merci Jean-Luc pour cette liste super détaillée ! ça commence un peu comme une recette de cuisine ("laisser reposer") , j'adore ! Il manque juste quelques rasades de whisky à verser dans le pianiste de temps à autre . :mrgreen:
Tout comme Oupsi j'ai bien l'intention de l'imprimer et de m'en servir .
Je suis contente de voir que j'ai développé dernièrement cette technique de jouer à des tempos variés que tu recommandes .
Pour le reste il y aura beaucoup de choses à expérimenter dont tout le travail sur partition seule dont je ne suis vraiment pas coutumière .

Oupsi : c'est très courageux, voire osé, de se lancer à jouer sans partition devant un public lorsqu'on n'en a pas l'habitude . Et j'imagine le choc qu'a dû être cette mésaventure .... :?
En revanche pour ce qui est du par coeur je m'étonne de voir comme cela commence à venir tout seul ces derniers temps depuis que j'ai commencé à travailler mes morceaux bien plus à fond. Cela me surprend vraiment car je me croyais un cas désespéré , ayant joué pendant des années les mêmes morceaux sans jamais réussir à les mémoriser excepté pour quelques maigres bribes dûes à la mémoire digitale. Mais ce n'est pas demain la veille que je jouerai en public sans partition ! :wink:
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Disons qu'avant, pour moi, le par coeur était cette chose qui se fait toute seule à force de travailler. Et sans doute c'est le mode le plus fragile!
Car ce que dit Jean-Luc et qui rejoint d'autres interventions plus anciennes de plusieurs PMistes sur la mémoire (pas le temps de chercher) c'est qu'il y a un travail spécifique pour que ce par coeur soit "bétonné" (expression moche mais j'imagine qu'il faut à un moment retrousser ses manches et passer par ce travail prosaïque d'ouvrier en construction pour monter ses murs de fondation!)
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Okay
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Okay »

Merci beaucoup Jean-Luc de nous avoir partagé ta méthodologie.
Plusieurs éléments me parlent tout particulièrment :

Jean-Luc a écrit :une fois le morceau déchiffré et appris par coeur, avec les nuances et la pédale, et au tempo, laisser reposer pendant 3 semaines/1 mois sans jamais y penser. Travailler autre chose.
On peut monter du repertoire sans cette phase de décantation, mais pour que ça se fige dans la durée elle est simplement essentielle, il se passe pas mal de choses inconscientes pendant ce moment. En fait, il arrive toujours un moment où cette phase débute, puisqu'on finit bien par mettre le morceau de côté, cependant on perd parfois l'opportunité de le reprendre quelques semaines plus tard, et il repose indéfiniment. C'est l'erreur à ne pas faire, car on rate l'opportunité bénéficier de ce travail passif en attendant beaucoup trop longtemps, il faut attendre ni trop ni trop peu. La durée que tu indiques me semble très bien.

Jean-Luc a écrit :une fois que le morceau est bien revenu dans les doigts, alterner en permanence le travail lent, modéré et au tempo final
C'est peut-être le point le plus important de toute la liste. Tellement de musiciens travaillent en montant graduellement le métronome sans s'aventurer au tempo rapide, ou bien oublient de redescendre une fois qu'ils peuvent aller vite. On a déjà beaucoup parlé des toutes les excellentes raisons d'alterner les vitesses, non seulement jour après jour, mais on sein d'une séance de travail. Eviter de finir en mode lachage ou en mode microscope, mieux vaut terminer tranquillement sur le tempo modéré, comme tu le suggères ici :
Jean-Luc a écrit :terminer la session en jouant moderato et mezzo-forte ou forte pour assurer les articulations, sans pédale.
Jean-Luc a écrit :prendre des repères (en général il faut respecter le phrasé) pour qu'en cas de trous de mémoire, on ne reste pas complètement bloqué
Oui, c'est important de ne jamais concevoir un morceau comme un immense flux continu, même si la musique exprime ce flux du début à la fin. Dans la tête, c'est toujours une structure un poupées russes.

Jean-Luc a écrit :travailler autrement la mémoire en n'étant pas au piano, mais en visualisant mentalement le jeu sur le clavier (c'est très difficile) : penser à chaque note de chaque main, penser aux phrases, penser aux doigtés. Il faut que le morceau se déroule dans la tête exactement comme si on jouait réellement. Je le fais dans le métro ou dans la rue.
C'est le test ultime d'un morceau vraiment su dans les moindres détails. Parfois dans l'élan, beaucoup de choses passent au clavier alors qu'elles ne le "devraient pas", car elles passent grace à des automatismes qu'on n'a jamais proprement démontés. De manière très utile, lors de ce travail mental, de tels passages ne passent jamais et accrochent. On se heurte à un blocage mental, voire un mini-trou de mémoire, le cerveau n'a pas la totalité de l'instruction suivante à disposition. La il faut s'arrêter, rembobiner et trouver en soi la solution pour "constuire" la transition où ça a bloqué. Recommencer autant de fois que nécessaires, et ne prendre la partition qu'en dernier recours si après une dizaine de tentatives (plus lent, plus vite, mains séparées, juste les notes, rappeler la kinesthésie seule, partir de plus loin, etc) ça ne passe toujours pas. Si on se sort d'un tel blocage (ça demande un effort mental important, ne pas s'y tromper), le passage est alors gravé encore plus solidement qu'en l'ayant travaillé au piano.

Jean-Luc a écrit :au piano, commencer la session de travail comme si on était en situation : s'asseoir, se concentrer, faire le vide sans sa tête et penser aux premières mesures. S'imaginer vraiment en situation de "concert". Surtout ne pas s'interrompre ni se reposer si on a plusieurs morceaux prévus
- refaire le programme 3 ou 4 fois de suite, toujours sans se lever du piano et toujours au tempo, comme si on n'avait pas fini le programme
Oui, mais ne pas travailer comme ça à toutes les sessions de travail. Ce type de session là est à privilégier lorsque la date d'un passage en public approche. Lorsqu'on est plus en amont, certaines sessions sont surtout dédiées à ne rien laisser passer et s'arrêter au moindre problème. Attention néanmoins avec ce travail fin, il faut toujours relier avec ce qui vient avant et après le problème, sinon le travail ne fait que stigmatiser la zone de fragilité.

Jean-Luc a écrit :travailler de même sur un autre piano que le sien, le plus souvent possible.
Dans l'idéal et dans la mesure du possible, c'est très important. A celà je rajoute même qu'il vaut mieux être conscient de la spécificité de chaque piano : lourd, leger, eclatant, pateux, son prêt/à faire, coloré/mat, équilibre des registres, pédale précise ou non, dynamique du rebond dans le jeu staccato, enfoncement bien/mal réglé, etc. En gros ça permet de savoir quels risques on peut se permettre ou s'il faut vraiment faire gaffe (néccessité de jouer de très près, d'aller bien chercher le fond de la touche).
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Moderato Cantabile
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Moderato Cantabile »

Oupsi : oui , tu as raison , peut-être que la mémoire du "à force de travailler" est fragile mais c'est pour moi déjà un gros progrès car je croyais qu'on pouvait mémoriser "à force de jouer(=répéter)" ce qui clairement pour moi ne marchait pas du tout !
Effectivement la mémorisation qui commence à se mettre en place chez moi vient de ma façon plus consciencieuse , approfondie de travailler . Elle m'étonne et me réjouit , ce qui m'incite tout naturellement à essayer de la consolider (zut ! pour une fois que je vois un progrès , je vais pas le laisser filer comme ça ! :) )
Mais le travail que j'effectue autour de cette mémorisation spontanée me parait léger et facile , alors que quand j'essayais de mémoriser à partir de rien c'était une montagne impossible à gravir .
Dans le fil sur la mémoire dont tu parles je me souviens que Strumpf avait dit qu'elle s'était mise à mémoriser d'un seul coup et cela m'avait paru extraordinaire et mystérieux ...
Elle disait aussi qu'elle ne pouvait pas vraiment l'expliquer (en dehors de beaucoup de travail) et que c'était propre à chacun . Je commence tout juste à entrevoir de quoi tu parlais , Strumpf ! :wink:
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Moderato Cantabile a écrit : Dans le fil sur la mémoire dont tu parles je me souviens que Strumpf avait dit qu'elle s'était mise à mémoriser d'un seul coup et cela m'avait paru extraordinaire et mystérieux ...
Elle disait aussi qu'elle ne pouvait pas vraiment l'expliquer (en dehors de beaucoup de travail) et que c'était propre à chacun . Je commence tout juste à entrevoir de quoi tu parlais , Strumpf ! :wink:
Oui, ça m'avait frappée aussi.
Sans pouvoir me l'expliquer plus que ça, j'ai pensé que c'est parce qu'elle est mathématicienne.
Je veux dire par là, une personne habituée à manier l'abstraction, à l'aise avec ça. J'imagine que ça se travaille comme le reste, mais apprendre à apprendre, dans ces domaines, quand il s'agit de ces facultés là, je n'ai jamais su comment faire! Ça rejoint peut-être ce que disait Sylvie sur les formes d'intelligence de ceux qui sont capables de mémoriser des heures de musique.

Mais peut-être que cela n'a rien à voir, peut-être que c'est comme une forme d'éveil, comme ce dont témoignent les sages orientaux: ça tombe d'un seul coup, alors qu'on tournicote autour d'un problème insoluble, hop, l'éveil se produit, et le morceau est mémorisé, parce qu'il n'y a plus de temps ni de moi, seul le présent qui contient tout!
Allez savoir!
Line-Marie

Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Line-Marie »

:D 8) chères Modérato et Ouspi, je vous avais écris une longue réponse et tout à coup l'ordi bug !!!!!!!!!!!!!!!!!!NONNNNNNNNNNNNNN!
donc oui Modérato j'ai appris tout à coup par coeur sans méthode, juste avec courage et détermination.... enfin pas de méthode de pianiste aguerrie , je suis une petite pianiste amateur hein et malheureusement sans grande méthode de travail. Alors je prends les méthodes de travail que j'utilise en tant que prof de maths et là encore c'est pas orthodoxe... aucun de mes collègues ne travaille comme moi.
Bref, toute méthode est bonne si vous arrivez à vos fins ! c'est tout !
j'aime tout ce que dis Jean-Luc, mais comme je n'ai pas sa rigueur, je ne l'applique pas entièrement. Mais lire la partition le soir avant de me coucher oui ! Dans la voiture , parce que les voyages en auto me barbent , oui ! En vacances sans piano , oui ! :D
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Lee
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Je suis contente que les perles n'étaient pas foulés à pied mais récuperer soigneusement pour se porter à coté quelques coeurs. :)

Même si j'étais motivée de suivre scrupuleusement la liste, sincèrement je crois finir par me délaisser l'oeuvre complètement. Si j'ai bien compris, cette procédure méthodique malheureusement n'est pas une garantie pour ne pas se planter ou avoir une trou de mémoire.

Par contre la procédure de pouvoir jouer dans la tête est une faculté que j'espère un jour pouvoir faire, Okay l'a déjà évoqué et :idea: j'ai réalisé qu'il y avait toute un autre monde intérieur que j'aimerais découvrir.

Alors simple pianiste amateur ou wannabe que je suis, avec aucune intention de faire un concours ou concert public, mais juste avec une envie de partager la musique avec les autres, je reviens à mes pensées au début, que je joue pour mon plaisir, et c'est important de garder ce plaisir.
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nox
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par nox »

Pour ton plaisir ? Mais tu parles bien de partage :
Lee a écrit :juste avec une envie de partager la musique avec les autres.
Du coup de quoi s'agit-il ?
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Je ne sais plus qui a dit : jouer en public "comme si on était seul", jouer seul "comme s'il y avait un public".
Une sorte de pli quantique!
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

La question initiale de Lee était: comment ne pas perdre le plaisir de jouer quand on se prépare à jouer pendant une réunion de musique; le stress et le caractère un peu contraint de la préparation lui donnait l'impression de perdre le plaisir de jouer, comme si tout devenait mécanique. (si j'ai bien compris)

C'est sûr que la liste de Jean-Luc a l'air aride comme une discipline monastique; mais, en fonction du caractère, on peut y trouver du plaisir; disons, il n'y a pas que le plaisir du mouvement musical, il y a aussi le plaisir de la transformation, de l'approfondissement, le plaisir de la méthode, bref.. si on fait quelque chose avec coeur, on y trouve forcément du plaisir.
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Lee
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Oui, Oupsi m'a compris. Garder le plaisir de jouer quand je joue pour autrui sans devenir un moine...
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Jean-Luc
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Jean-Luc »

Cette méthode proche d'une recette de cuisine ou de bachottage fonctionne si on arrive à rester concentré pendant tout le travail.
Par ailleurs, comme l'a justement souligné Okay, une partie de cette méthode ne s'applique que lorsqu'on s'approche d'une prestation publique.
Etant donné qu'on est tous amateurs ici, il est impensable de travailler ainsi tout le temps.
D'ailleurs, ne vous y trompez pas : même quand je dois jouer en public, je n'ai pas toujours le temps, l'énergie ou l'envie de travailler de la sorte.

Lee, il faut garder du plaisir en jouant c'est évident. Mais comme toute chose qui doit être bien faite, il n'y a rien sans travail un peu conséquent. Puisqu'on parle de partage dans ce fil, mon plaisir est de partager le mieux possible les morceaux que je joue. C'est comme quand on prépare un cours, ou toute autre chose qui se partage, il faut avoir des méthodes pédagogiques, un discours clair, précis et concis... Ca ne s'improvise pas non plus.

Enfin, je ne suis pas un moine... :mrgreen: Ma prof a initié toute une partie du travail que j'ai expliqué, et j'ai développé des choses supplémentaires au cours des années qui sont directement liées à mes propres faiblesses, mes propres lacunes.
C'est bien d'essayer cette méthode à la lettre, mais peut-être qu'elle ne portera pas les fruits escomptés. Il faut essayer de trouver SA méthode, même s'il y a beaucoup de choses qui sont communes à beaucoup d'entre nous.
Trouver sa propre méthode est une exploration passionnante qui dépasse largement le cadre musical et pianistique. C'est une recherche sur soi-même.
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par BluePhoenix05 »

Oupsi a écrit :C'est sûr que la liste de Jean-Luc a l'air aride comme une discipline monastique
Oui, répéter 50 fois une mesures à problèmes, jouer à vitesse lente/modérée/rapide, rejouer entièrement 2 fois de suite, etc. peut paraître rébarbatif, mais seulement vu de l'extérieur, car intérieurement, ça bouillonne, l'esprit est en pleine effervescence, pendant tout le processus !
Il ne s'agit pas d'appliquer tout ça de manière mécanique en attendant que le temps passe, et espérant qu'une fois tout bien exécuté, hop c'est magique le résultat est là #-o .

C'est comme entrer dans un temple avec plein de colonnes et de magnifiques bas-reliefs, les admirer, lever les yeux au ciel, admirer la hauteur sous-plafond, admirer le sol, s'approcher des murs, et faire glisser les doigts dans les moindres creux et recoins, admirer le grain de la pierre, la taille, les hiéroglyphes, apprécier le contact minéral qui a traversé les millénaires... (on dirait la description d'un fantasme :mrgreen: ). Etre comme un touriste ouvrant grand les yeux (ou plutôt les oreilles) et s'extasier de tout, renouveler son regard/écoute, pendant qu'on travaille lentement/vite/mezzoforte/sans pédale/etc.
Un observateur extérieur trouvera ça ("toucher les pierres") ridicule et sans intérêt.

C'est très intense et on ne s'ennuie pas, loin de là.
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par sylvie piano »

Très belle image, ce temple....
Le temps s'arrête, dans ces moments de recherche.
Oh ! Combien je partage cet amour de la pierre et des volumes, et des volutes. Combien j'aime aussi habiter chaque espace, mettre en lumière une nouvelle zone d'ombre dissimulée jusque là et que je découvre par la magie répétitive.

Non, on ne s'ennuie pas, on jubile !!!
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Jean-Luc a écrit :Enfin, je ne suis pas un moine...
Non, tu es plutôt un Saint Esprit de la Musique, cher Jean-Luc. :D
Jean-Luc a écrit :Il faut essayer de trouver SA méthode, même s'il y a beaucoup de choses qui sont communes à beaucoup d'entre nous.
Trouver sa propre méthode est une exploration passionnante qui dépasse largement le cadre musical et pianistique. C'est une recherche sur soi-même.
8) Qu'est-ce que ces mots me vont bien, Jean-Luc. Merci beaucoup. =D>
BluePhoenix05 a écrit :C'est comme entrer dans un temple avec plein de colonnes et de magnifiques bas-reliefs, les admirer, lever les yeux au ciel, admirer la hauteur sous-plafond, admirer le sol, s'approcher des murs, et faire glisser les doigts dans les moindres creux et recoins, admirer le grain de la pierre, la taille, les hiéroglyphes, apprécier le contact minéral qui a traversé les millénaires... (on dirait la description d'un fantasme ).
Je suis d'accord que c'est un très belle image, mais c'est compliqué - tu décris comment j'admire l'intérieur et l'extérieur de mon piano presque tous les jours, et en réfléchissant très honnêtement, le clavier est probablement le moins ensorcelant de son tout ! Tu pourrais travailler diligemment au bureau avec une personne que tu considères la plus belle du monde, Blue ? :wink:
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Au lieu de créer un nouveau fil, je remonte ce fil suite à une question qui m'est venu après une audition, ma prof m'a dit que je ne jouais pas assez fort pour qu'on entend au fond de la salle :

Jouez-vous différemment quand vous jouez pour un public ? Par exemple, jouez-vous plus fort ou d'une façon pour envoyer le son plus que quand chez vous? Et faîtes-vous cette différence chez vous pour préparer pour le jour J, ou ajustez-vous votre jeu seulement le jour même ou quelques jours avant ? En gros, comment faîtes-vous et comment préparez-vous pour accommoder la différence s'il y en a?
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Okay
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Okay »

Je pense qu'il faut faire attention à surtout ne faire aucune différence. J'ai réalisé ça il n'y a vraiment pas très longtemps... clairement j'avais une tendance à jouer/travailler un peu plus superficiel et "salon" chez moi, ce qui dans tout autre contexte ne fait qu'engendrer une situation de fragilité.
C'est important d'avoir le plus de présence sonore possible, et à cette fin d'apprendre à projeter le son dans les différentes dynamiques du PP au FF, et ce autant dans le jeu digital (attaques rapides, avec une attention particulières à prolonger les notes longues) que dans le jeu avec le bras (où la main doit vraiment tomber avec son propre poids et celui du bras, de très près du clavier afin de préserver voire gagner en sécurité).
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Lee
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Je ne sais vraiment pas faire et projeter ppp...
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Okay
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Okay »

Il faut jouer de la pointe du doigt, en imaginant qu'on commande des petits marteaux qui vont faire tinter les cordes, sans chercher à lier les notes physiquement, mais en les faisant scintiller chacune. Aller chercher un rapide impact de la corde (vite au fond de la touche), mais sans force. C'est intéressant de s’entraîner sur une table en bois et d’écouter le son du bois... il faut clairement entendre l'impact du doigt sur la surface, sans que le bruit soit sourd, mais bien net et sec... sans pour autant être spécialement fort.
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

Merci Okay, beaucoup de pistes à explorer...
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