Quel est l'effet produit par un piano acoustique, si on prend en compte les infimes imperfections d'accords, sur les harmoniques ?
La « sympathie » entre les notes est-elle enrichie ou non ?
Vous voyez le sens de ma question : ne sont-ce pas les infimes imperfections d'accord, de résonance, qui donnent un effet plus naturel et finalement plus riche ?
La donnée d'imperfection peut-être prise en compte scientifiquement dans la richesse d'un son ou d'un multi-son ?
Les numériques haut de gamme peuvent être réglés note par note, il y a une raison à mon avis.
Piano numérique d'appronfondissement
- Jacques Béziat
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Re: Piano numérique d'appronfondissement
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Re: Piano numérique d'appronfondissement
Une approche naïve consiste à considérer qu'avec une touche qui sollicite 3 cordes accordées différemment, tu as 3 fois plus d'harmoniques qu'avec une seule corde. A l'oreille, les harmoniques proches ne font qu'une, mais sur la durée, les phénomènes de battement font que le son peut évoluer. En pratique, les 3 cordes sont reliées à un point proche (chevalet), elles ne vont donc pas vibrer indépendamment (sauf si désaccord important évidemment). L'article https://www.speech.kth.se/music/5_lectu ... tuned.html évoque la question : "For this case, there are no beats unless the "mistuning" is more than about 0.3 Hz; more correctly, for smaller "mistunings" there is just a single "beat null," followed by a beatless aftersound whose level depends on the "mistuning.", donc pas de battement. Chaque corde devrait forcer les voisines à vibrer à une fréquence moyenne. Mais je ne sais pas si c'est applicable à tous les modes toutefois !
Comme je l'ai dit "je suppose que l'attaque est suffisamment riche en harmoniques pour solliciter indirectement toutes les cordes reste à savoir dans quelle mesure" (simple supposition, à confirmer). C'est manifestement de nature à enrichir le son. Cette richesse peut difficilement passer dans un échantillon "bouclé" que l'on trouvera dans beaucoup de pianos numériques (si tu boucles 2ms d'échantillon, tu ne peux avoir que des harmoniques multiples de 500Hz, c'est mathématique). En revanche pour un piano virtuel échantillonné (qualité standard), on a généralement des échantillons pris de l'attaque à l'extinction, et peuvent intégrer toutes les harmoniques imaginables. Avec la pédale forte enfoncée avant les notes, la situation est simple : on sélectionne l'échantillon enregistré pédale forte, et on devrait avoir un bon résultat à la qualité de la prise de son et de la restitution près évidemment. (C'est ce que font les pianos virtuels EWQL). Dans le cas des pianos virtuels Ivory, il est plutôt question de traitement de signal. (C'est probablement ce que font les pianos numériques aussi) Tous les logiciels ne fonctionnent pas pareil. L'approche d'EWQL semble naturelle, mais comment gérer la transition si l'on maintient une touche pédale enfoncé, et que peu après on relâche la pédale ? Ce n'est pas aussi simple.
Dans les autres cas (résonance sympathique au sein d'un accord, et peut-être la pédale forte appliquée après l'accord), c'est plus compliqué. Certains logiciels font de la synthèse (mais sur peu d'harmoniques : typiquement les octaves/quintes/quartes et leur empilement). Je ne connais que Pianoteq qui va au delà (on entend la résonance des tierces par exemples). Toutefois, dans ces deux cas, l'attaque passée, on ne devrait avoir que les harmoniques entretenues par les cordes, la combinatoire est plus simple. (Une harmonique à 440Hz ne va entraîner que des modes à 440 Hz chez les autres cordes).
Pour l'imperfection, il faudrait la caractériser : s'il s'agit par exemple de la table d'harmonie qui a une impédance très variable selon la fréquence, cela est de nature à modifier le timbre de la note (facile à capter dans un échantillon), changer la décroissance relative des différentes harmoniques (plus difficile avec des échantillons bouclés où tout décroit pareil).
Pour le réglage de chaque note, je suis perplexe : si c'est bien réglé en usine avec des ingénieurs qui y prennent le temps, pourquoi le faire soit même ? Pour corriger ce qui pourrait être mal fait en amont ? Adapter à son goût (mais s'amuser à régler individuellement 88 notes de façon cohérente peut poser des difficultés) ? Résoudre un problème de résonance dans un local donné ? (pertinence à confirmer). Avec Bechstein Digital Grand qui permet ce type de réglage, je ne m'y suis pas aventuré. (Si je veux adapter à mon goût, je privilégierais un réglage global ou le choix de présélections usine).
Comme je l'ai dit "je suppose que l'attaque est suffisamment riche en harmoniques pour solliciter indirectement toutes les cordes reste à savoir dans quelle mesure" (simple supposition, à confirmer). C'est manifestement de nature à enrichir le son. Cette richesse peut difficilement passer dans un échantillon "bouclé" que l'on trouvera dans beaucoup de pianos numériques (si tu boucles 2ms d'échantillon, tu ne peux avoir que des harmoniques multiples de 500Hz, c'est mathématique). En revanche pour un piano virtuel échantillonné (qualité standard), on a généralement des échantillons pris de l'attaque à l'extinction, et peuvent intégrer toutes les harmoniques imaginables. Avec la pédale forte enfoncée avant les notes, la situation est simple : on sélectionne l'échantillon enregistré pédale forte, et on devrait avoir un bon résultat à la qualité de la prise de son et de la restitution près évidemment. (C'est ce que font les pianos virtuels EWQL). Dans le cas des pianos virtuels Ivory, il est plutôt question de traitement de signal. (C'est probablement ce que font les pianos numériques aussi) Tous les logiciels ne fonctionnent pas pareil. L'approche d'EWQL semble naturelle, mais comment gérer la transition si l'on maintient une touche pédale enfoncé, et que peu après on relâche la pédale ? Ce n'est pas aussi simple.
Dans les autres cas (résonance sympathique au sein d'un accord, et peut-être la pédale forte appliquée après l'accord), c'est plus compliqué. Certains logiciels font de la synthèse (mais sur peu d'harmoniques : typiquement les octaves/quintes/quartes et leur empilement). Je ne connais que Pianoteq qui va au delà (on entend la résonance des tierces par exemples). Toutefois, dans ces deux cas, l'attaque passée, on ne devrait avoir que les harmoniques entretenues par les cordes, la combinatoire est plus simple. (Une harmonique à 440Hz ne va entraîner que des modes à 440 Hz chez les autres cordes).
Pour l'imperfection, il faudrait la caractériser : s'il s'agit par exemple de la table d'harmonie qui a une impédance très variable selon la fréquence, cela est de nature à modifier le timbre de la note (facile à capter dans un échantillon), changer la décroissance relative des différentes harmoniques (plus difficile avec des échantillons bouclés où tout décroit pareil).
Pour le réglage de chaque note, je suis perplexe : si c'est bien réglé en usine avec des ingénieurs qui y prennent le temps, pourquoi le faire soit même ? Pour corriger ce qui pourrait être mal fait en amont ? Adapter à son goût (mais s'amuser à régler individuellement 88 notes de façon cohérente peut poser des difficultés) ? Résoudre un problème de résonance dans un local donné ? (pertinence à confirmer). Avec Bechstein Digital Grand qui permet ce type de réglage, je ne m'y suis pas aventuré. (Si je veux adapter à mon goût, je privilégierais un réglage global ou le choix de présélections usine).
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Re: Piano numérique d'appronfondissement
OK, merci pour cette réponse riche en infos, fort intéressante ! 

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Re: Piano numérique d'appronfondissement
Puisque tu t'intéresses à la richesse du son pédale forte employée, il peut être intéressant de regarder des démonstrations de la pédale harmonique qui sur certains pianos fonctionne comme la pédale forte (toutes les cordes sont libérées et vibrent par sympathie), mais avec une exception sur les notes qui ont provoqué le son. D'une certaine manière cela isole les résonances sympathiques.
https://m.youtube.com/watch?ebc=ANyPxKp ... ontinue=52
Par comparaison, une gamme sur Pianoteq qui a aussi une pédale harmonique :
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/harmonic.mp3
Ou avec Ivory (pédale harmonique émulée avec la pédale sosteneto... on entends la plupart des touches au début) - c'est tout de même moins réussi (mais ce type de résonance a été développé pour gérer quelques notes au sein d'un accord... là, c'est un peu perverti).
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/harmonic_ivory.mp3
https://m.youtube.com/watch?ebc=ANyPxKp ... ontinue=52
Par comparaison, une gamme sur Pianoteq qui a aussi une pédale harmonique :
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/harmonic.mp3
Ou avec Ivory (pédale harmonique émulée avec la pédale sosteneto... on entends la plupart des touches au début) - c'est tout de même moins réussi (mais ce type de résonance a été développé pour gérer quelques notes au sein d'un accord... là, c'est un peu perverti).
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/harmonic_ivory.mp3
Modifié en dernier par floyer le dim. 26 mars, 2017 23:19, modifié 1 fois.
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Re: Piano numérique d'appronfondissement
Je ne sais pas s'il s'agit d'un problème de spatialisation. On a déjà une certaine spatialisation avec la restitution stéréo... Mais certains pianos numériques vont au delà de la stéréo.Jacques Béziat a écrit :Rien qu'en faisant les 4 premières notes du Clair de Lune de Dubussy, la spatialisation du son est magnifique, pourtant je n'ai qu'un droit de moyenne gamme, avec un numérique c'est plat.
Enfin, c'est un jugement personnel, et il faudrait que je puisse tester sur un numérique haut de gamme.
Effectivement, je viens d'essayer mon piano numérique (Yamaha CLP150 de 2002... autant dire obsolète), cela sonne plat :
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/deb_ ... CLP150.mp3
Toujours en stéréo (donc comparable en matière de spatialisation), VSL Vienna Imperial (que je soupçonne de fonctionner comme EWQL), c'est autre chose :
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/deb_ ... e_lune.mp3