Interview exclusive vue par les PMistes

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
nox
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par nox »

Le Walker (en deux tomes) il est quand même costaud je trouve...Rien que par la taille.
L'autre est effectivement un roman, et il ne faut évidemment pas tout prendre au pied de la lettre, mais en recoupant avec d'autres ouvrages que j'ai pu lire sur Liszt, il a l'air vraiment bien documenté et assez fidèle.
Gracou
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Gracou »

nox a écrit :Le Walker (en deux tomes) il est quand même costaud je trouve...Rien que par la taille.
Johnny Walker ? :mrgreen: #-o \:D/
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BluePhoenix05
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par BluePhoenix05 »

:-k
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Line-Marie

Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Line-Marie »

j'ai lu de Alain Galliari Franz Liszt ou l'espérance....
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Lee
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Lee »

Comme d'habitude, je découvre l'or dans les mots des PMistes. Merci encore pour toutes vos réponses ! Sauf Bluephoenix. :mrgreen:
Caralire a écrit :En automne ! Les jours qui raccourcissent, les températures plus fraîches, me ramènent à l'intérieur la tête pleine de rouges et jaunes, de feuilles volantes.... La nature suit son rituel dans un tempo qui lui est propre. C'est le moment de placer Chopin sur le pupitre.
Chaque automne ailleurs qu'où j'ai grandi est difficile pour moi, les éclats des rouges et jaunes des érables partout me manquent énormement à ce moment là. Merci, c'est (et ça sera à l'avenir) la meilleur consolation pour moi...
Gracou a écrit :Cela peut sembler paradoxal, mais j'ai déjà ressenti ça à l'écoute de certains grands interprètes (un extrait de Brendel dans un documentaire m'avait particulièrement frappé, je croyais qu'il improvisait, était vraiment surpris de cette aptitude particulièrement maitrisée, jusqu'à ce qu'il soit affiché qu'il s'agissait d'une pièce de Liszt que je ne connaissais pas, c'était sidérant comme cela semblait lui appartenir, la respiration, le phrasé, quelle maitrise!).
J'aime bien cette idée d'impro, merci, parfois on oublie ça. C'était quelle oeuvre qu'il jouait, est-ce que tu te souviens ?
arg a écrit :Cela m'apprend à la fois l'exigence et aussi l'indulgence envers moi-même.
C'est tellement vrai dans la pratique de piano aussi je trouve.
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Gracou
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Gracou »

Lee a écrit : J'aime bien cette idée d'impro, merci, parfois on oublie ça. C'était quelle oeuvre qu'il jouait, est-ce que tu te souviens ?
Ha non, désolé, aucun souvenir du titre. #-o
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Kât
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Kât »

Merci pour les références des livres, ça tombe bien noël approche.... :)
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Lee
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Lee »

Je savais que tu trouverais des amis avec les bonnes idées après avoir raconté ton coup de coeur insolite pour Liszt. :)
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par BluePhoenix05 »

nox a écrit :Je ne réponds pas à une question, je participe à une discussion.
Je suis pas là pour remplir des formulaires et cocher des cases.
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Lee
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Lee »

Sans souci, je voulais juste préciser que le remerciement ne s'appliquait pas à toi. :mrgreen:
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par BluePhoenix05 »

Tant mieux, en Occident on utilise merci partout et pour tout trop souvent.
Il vaut mieux me remercier seulement quand tu es vraiment pleine de sincère reconnaissance et de gratitude, choses qui sont parmi les plus difficiles à exprimer.
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Florestan »

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?

Je dirais comme Arabesque, et on peut élargir à l'ensemble des arts vivants: accepter l'imperfection, et le fait que ça ne sorte pas aussi bien à chaque fois. C'est aussi ce qui donne le prix aux réussites, même modestes.

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?

Pour mon cas personnel, la bonne question serait plutôt "Pourquoi n'avez vous pas commencé le piano?". Il faudrait demander à mes parents, il me semble avoir manifesté pas mal d'intérêt pour les claviers étant petit, mais bon... Autres temps peut-être, et je n'ai jamais été un grand demandeur. Vers mes douze ans on m'a offert...une guitare, qui a pris la poussière pendant des années!
Quand à plus de vingt ans je me suis retrouvé en situation de vraiment découvrir l'instrument (et surtout le répertoire dont je ne connaissais absolument rien, il n'y a aucune culture classique dans ma famille), ce fut un choc considérable et je me suis immergé totalement dedans (pratique instrumentale mais aussi écoutes forcenées et lectures). J'ai vraiment eu l'impression de lever un voile sur quelque chose qui était déjà là plutôt que d'apprendre quoi que ce soit. Je me sentais chez moi.

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?


Tout ce que je peux dire c'est que j'ai l'impression que j'étais plus confiant "à mes débuts" et qu'il m'est de plus en plus difficile d'être à l'aise en public, mais les occasions sont trop rares pour que je puisse vraiment m'étendre sur le sujet. Ce qui est sûr c'est qu'avec un auditoire la nécessité de "communiquer" fait que la façon dont je m'écoute est totalement différente, et du coup je ne sais pas vraiment si je joue mieux ou pas (à part évidemment les risques d'erreurs et de blancs accrus).

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?

Jouer du piano est certainement ce qui me révèle le plus fidèlement mon véritable état de forme. Je peux donner le change (y compris à moi même!) dans la plupart des autres activités mais si je m'assois au piano je sais en quelque secondes si je suis à côté de la plaque ou pas, si je suis centré ou nerveux. Il y a des jours où je me sens totalement vide de toute musique et en général j'arrête immédiatement.
Sinon j'ai ressenti en jouant des immersions intenses, qui font que j'ai l'impression de me réveiller quand ça finit. Mais qui sait, peut-être que j'ai vraiment dormi!

Comment Chopin doit-il être joué ?

Il y a plusieurs veines dans Chopin, certaines conviennent mieux que d'autres suivant la personnalité des pianistes, et il y a quantité de façons valides de l'interpréter.
Mais ceux qui y brillent vraiment à mon goût ont toujours des dispositions naturelles pour le cantabile, un sens aigu de l'équilibre sonore (rien que la façon de poser les basses dans Chopin...), une narration jamais dépourvue de tension mais avec une certaine droiture dans l'émotion (il ne faut pas confondre les choses complexes et les choses tordues!).
pianojar
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par pianojar »

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Pragmatiquement de ne pas pouvoir emmener son instrument avec soi
Savoir restreindre son répertoire (il y a beaucoup trop d'oeuvres magnifiques)

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Sans grand intérêt (j'étais le cadet donc c'est moi qu'on a mis devant l'instrument)
En fait le vrai début a été 5 ou 6 ans plus tard avec 3 oeuvres qui m'ont marqué et qui m'ont donné envie de travailler (enfin) 2ème nocturne et 1ère ballade de Chopin et Mephisto-valse de Liszt

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
J'ai bien peur que cela soit tout le contraire mais je n'ai quasi aucune expérience dans ce domaine

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
Cela peut aller de la déception de ne pas réussir à exprimer ce que l'on ressent justement et quelquefois de la joie ou de l'émotion lorsqu'une petite étincelle jaillit...

Comment Chopin doit-il être joué ?
En effleurant les touches, en faisant chanter le piano (ce que je n'arrive pas à faire)
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Lee
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Lee »

BM607 a écrit :C'est quand le tirage au sort pour déterminer le gagnant ?
Comme on ne pouvait pas acheter un piano qui conviendrait à tout le monde...on a décidé ne pas faire le tirage au sort pour gagner un piano à queue dans une grande maison sans murs mitoyens. :^o
Florestan a écrit :Sinon j'ai ressenti en jouant des immersions intenses, qui font que j'ai l'impression de me réveiller quand ça finit. Mais qui sait, peut-être que j'ai vraiment dormi!
C'est très très difficile de rendre une étude de Chopin et beau et sensible et comme un rêve, tu l'as fait.
pianojar a écrit :Comment Chopin doit-il être joué ?
En effleurant les touches, en faisant chanter le piano (ce que je n'arrive pas à faire)
C'est peut-être ton intention, mais je trouve ces deux caractéristiques contradictoires, je trouve pour faire chanter, il faut bien rentrer complètement dans les touches.
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pianojar
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par pianojar »

[quote="Lee
pianojar a écrit :Comment Chopin doit-il être joué ?
En effleurant les touches, en faisant chanter le piano (ce que je n'arrive pas à faire)
C'est peut-être ton intention, mais je trouve ces deux caractéristiques contradictoires, je trouve pour faire chanter, il faut bien rentrer complètement dans les touches.[/quote]

Cà doit être pour cete raison alors.... que je n'y arrive pas :cry:

EDIT : Le passage sur Sartre
http://www.medecine-des-arts.com/Le-tou ... ucher.html

EDIT 2
Je viens d'écouter cette émission
http://www.francemusique.fr/emission/le ... 2015-07-12
Ecouter "le son de Chopin" :D
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Doubidoudom
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Doubidoudom »

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Le piano ! Pour jouer plusieurs autres instruments il lui manque cette proximité physique qu'on retrouve avec une contrebasse (cette vibration grave quand on joue, cette stabilité que la ctb donne aux autres musiciens et à la musique d'ensemble). Il manque l'objet qu'on serre dans ses bras ou dans lequel on souffle (tuba, saxo), ou tout simplement cette vibration intérieure et ce bonheur de produire soi-même un son quand on chante. Non là on a un clavier mathématique devant lequel on est assis, une énorme boîte derrière laquelle on peut se cacher et il faut faire vibrer tout ça, communier avec lui, le prendre à bras le corps et se plonger dans sa sonorité, qui en plus est différente d'un piano à l'autre puisqu'on ne joue pas toujours sur le même instrument. Galère…

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Commencé parce que mes parents m'y ont mis, continué d'abord parce que j'y passais du bon temps. C'était un jeu facile et agréable. Continué plus tard parce que quand je ne joue pas je deviens plus triste, moins dynamique. Ça remplace les tablettes de chocolats (non c'est pas vrai j'en mange en plus du piano).

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
Ah oui. Même si je reviens de loin. Les concerts au piano classique sont pour moi très différents de tous les autres que je peux faire ou avoir fait. Sans doute parce qu'on se retrouve tout seul avec son instrument et qu'il faut du coup partir très loin pour faire de la musique (dans le sens oublier la technique et les petites boules noires et blanches). Je réapprends à jouer du piano en public mais c'est long: parce que ma prof m'a débouché les oreilles, que je suis plus rigoureux donc je me lâche moins, parce que je ne maîtrise pas assez le clavier et que les sons que j'entends me déplaisent souvent, parce que je ne travaille pas assez (pas assez bien aussi, là-dessus aussi j'ai fait beaucoup de progrès et j'en ai encore à faire: la qualité du travail est plus importante que le temps de travail), parce que j'ai beaucoup d'ambition et que ça nuit pour l'instant au plaisir immédiat; mais les rencontres PM m'ont fait faire de gros progrès et je suis content du chemin parcouru.

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
Chez moi que du bonheur, l'impression d'être dans un monde où je suis bien et où j'aime vivre. En concert, dans les bons moments, une communion avec l'univers et le public. Le sentiment d'être une partie de cet ensemble qui va de l'amibe à la galaxie, qui vit depuis des milliards d'années et que je partage à l'instant présent avec ceux qui sont autour de moi. Ce sentiment du temps qui passe, des cinq sens en éveil qui font dire: Ah que c'est bon de vivre!

Comment Chopin doit-il être joué ?
Comme une improvisation chantante, qui change selon l'humeur du jour, le piano qu'on a sous les doigts, les gens qui nous écoutent…
Modifié en dernier par Doubidoudom le dim. 25 oct., 2015 12:11, modifié 1 fois.
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
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Kât
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Kât »

Merci pour cette belle réponse, Doubidoudom!! :D
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worov
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par worov »

Bonjour à tous.

Je me prête au jeu


Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?


Chaque pianiste donnera une réponse différente à cette question (comme toutes les questions du questionnaire). Certains mentionnent le manque de temps, d'autres le fait qu'il n'arrivent pas à jouer les tierces, d'autres qu'ils n'arrivent pas à coordonner leur emploi du temps avec celui de leur voisin qui se plaint du "bruit".

Pour moi, le plus difficile est de jouer un morceau que je n'ai jamais entendu. Je possède des recueils de partitions et parfois des partitions individuelles dont je n'ai pas réussi à trouver d’enregistrement. Donc, je n'ai pas d'idée à quoi peut ressembler le morceau : le seul moyen est de déchiffrer et vu que je suis très mauvais déchiffreur, ça rend très mal. Et ça me donne pas beaucoup envie continuer.

Je peux déchiffrer une pièce que j'ai déjà entendue. Je connais l'air, la mélodie, je sais où je vais. Mais dans un morceau que je n'ai jamais entendue, je suis totalement perdu.


Pourquoi avez-vous commencé le piano ?


Pourquoi pas ?

Ce sont mes parents qui m'ont mis à la musique quand j'étais enfant. Et à l'époque, ça m'a pas intéressé plus que ça. C'est curieux, parce que j'aimais bien la musique classique, notamment certains opéras de Mozart. Mais, je sais plus pourquoi, ça m'a ennuyé. Peut-être la professeur s'y prenait mal, ou peut-être que j'étais mauvais élève, peut-être un peu des deux. Quoi qu'il en soit, j'ai abandonné au bout de cinq ans de cours.

Je m'y suis remis tardivement à l'âge adulte. Entre temps, j'ai découvert d'autres choses en musique classique, notamment Beethoven. Adolescent, j'adorais ses quatuors à cordes et ses sonates pour piano. Je m'étais mis en tête, jeune fou que j'étais, d'apprendre à jouer ces sonates. Je ne me rendais pas compte à quel point elles étaient difficiles. Le piano était toujours à la maison (mes frères et sœurs en jouaient encore). Donc, je suis allé acheter les partitions de Beethoven et je me suis assis au piano et ai commencé à travailler quotidiennement certaines de ces sonates. Je me suis rapidement aperçu que c’était plus difficile que ce je croyais, mais ça ne m'a pas découragé. Je prenais du plaisir à recréer moi même cette musique que j'avais entendue en disques. Après plusieurs mois de travail, j'ai réussi à mettre sur pied un mouvement de sonate (opus 49 no 2, premier mouvement), ce que je considérai comme un exploit. Ça m'a encouragé à continuer.

Donc, pourquoi le piano ? Je pense que la réponse est : à cause de Beethoven.



Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?


Je ne fais pas de concours. Je joue rarement en public, car je perds facilement mes moyens (c'est encore pire si je suis enregistré : c'est la raison pour laquelle je ne m'enregistre quasiment jamais). Je sais bien que je suis pas le seul dans cette situation. Beaucoup de musiciens en souffrent et parfois des musiciens professionnels (Horowitz en est un exemple).

Donc, je joue principalement (je devrais peut-être dire quasiment) pour moi. Parfois pour des amis ou de la famille. Je ne pense pas que le fait de jouer en public améliore mes performances. Ceci dit, c'est sans doute différent pour d'autres.

Ceci dit, ça ne m'empêche pas de jouer pour une femme dans le but de la séduire. L'éventuelle récompense en vaut la peine.


Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?


Ça dépend du morceau. Certains morceaux apportent la paix dans mon esprit. Exemple : n'importe quel pièce de J.S. Bach (le prélude de BWV 853 est un bon exemple). D'autre pièce m'apportent la joie. Exemple : la sonate K.405 de Scarlatti. Certains me révoltent : plusieurs pièces de Beethoven. D'autres me rendent triste (certains pièces de Schumann) ou mélancolique (des romances sans paroles de Mendelssohn). Certaines pièces me rendent amoureux (Debussy, mais j'ai jamais réussi à le jouer correctement).

Après, bien sûr, pendant que je joue en public, j'ai aussi des pensées du genre : "Cette montée-là, elle est vachement dure, j'espère que je vais pas me louper".


Comment Chopin doit être joué ?


On oublie souvent que certaines personnes ne jouent pas Chopin.
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Lee
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Lee »

Merci pour ces réponses. :)

Déchiffrer est une compétence et un plaisir à apprendre, ça vaut vraiment la peine de te pousser en ce regard, surtout que tu aimes découvrir la musique et il y a tellement de petits morceaux sympas sans enregistrement. Je ne suis pas douée à déchiffrer, j'aurais probablement jamais fait si ma prof ne m'avait pas forcé pendant un an. Maintenant même avec mon niveau modeste de déchiffrage, c'est un plaisir de découvrir un morceau comme ça, je veux m'y remettre avec le recueil russe que je viens d'acheter, qui finalement est probablement trop dur pour mon fils, mais moi je n'ai pas d'excuse.

On n'oublie pas que certains ne jouent pas certains compositeurs (enfin, je ne connais pas un pianiste qui a réussi à échapper Bach), mais la question venait du concours Chopin...
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Jean-Luc
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Re: Interview exclusive vue par les PMistes

Message par Jean-Luc »

Je me lance... :)

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Pour un pianiste je ne sais pas. Pour moi, c'est de tenir sur la longueur dans le travail. Travailler une pièce difficile comporte toujours des phases de grand découragement, il faut apprendre à se faire confiance. Et apprendre à être très patient aussi.
C'est une remise en question permanente qui pour moi, reste le plus difficile à gérer.

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Parce qu'un jour, j'ai vu à la télé un petit garçon qui dans mon souvenir jouait très bien. Je devais avoir son âge, j'ai dit à mes parents que je voulais faire la même chose. A la rentrée suivante, ma mère m'a inscrit dans un cours de piano, et le Noël juste après, j'ai eu comme cadeau un électrophone, un disque (les 3 sonates -8,14 et 23- de Beethoven par Wilhelm Backhaus, et la vie de Beethoven du Petit Ménestrel... 8) )


Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouer mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
Indéniablement. Cela m'oblige à pousser mes possibilités à l'extrême. Je ne me sens jamais totalement prêt, j'ai toujours l'impression qu'il reste tant de choses à travailler encore, alors que l'échéance est imminente.
C'est aussi une autre manière de travailler pour tenter de vaincre le trac, de verrouiller le maximum d'incertitudes, souvent inconscientes d'ailleurs : mémoire, doigtés, choix d'une interprétation. Ce n'est pas rare que j'envisage plusieurs façons de faire sonner une phrase en fonction de la sonorité que j'entends le jour J.

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
Chez moi quand je suis seul, du plaisir la plupart du temps (quand je ne suis pas découragé bien sûr, cf. plus haut!) De l'émotion à me faire dresser les poils quasiment jamais.
En public, cela dépend de mon état. Parfois cela peut être vraiment jouissif, d'autres fois un calvaire. C'est rarement neutre en tous cas.

Comment Chopin doit être joué ?
Le plus simplement du monde.

Thanks Miss Lee... :wink:
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