Enregistrement-épopée

[Florestan]

Mais, quand je joue, je n'arrive pas garder le calme du début. Je me laisse trop emporter je pense

Je pense qu'il faut quand même, comme tu le fais, introduire un climat différent entre la première partie, rêveuse, un peu lointaine, qui invite à la recherche de la beauté sonore (et dont, répétons nous, tu donnes une lecture très musicale et pleine de détails inspirés), et la partie centrale, plus discursive et incarnée. Simplement je trouve ton approche trop passionnée (poco agitato en fait), alors qu'une certaine forme d'éloquence simple suffit ici. Evidemment ce n'est que mon avis.
J'aime beaucoup ton Bach, très "pianistique", fluide et soucieux de la beauté du son.
Encore bravo!

[bigrounours]

J'ai enfin pu écouter.

Toujours difficile de critiquer quelqu'un qui est 100 fois meilleurs que sois même

Le Beethoven est plein de fougue, mais c'est vrai que c'est parfois un peu précipité.

Le Bach est à mon humble avis pas loin de la perfection, mais il faudrait que j'écoute d'autres interprétations.

Le prélude n°15 de Chopin, je le connais bien, c'est vraiment du déchiffrage ?! Il est vraiment bien, je vois peut être la 2e partie un peu plus lente, mais à mon avis c'est un choix de ta part.
L'étude de Chopin va trop vite pour que je puisse détecter la moindre faute

Je n'ai pas encore écouté la sonate de Dutilleux, que je vais découvrir par ton enrengistrement.

En tout cas chapeau bas pour avoir enregistré cela d'une traite, surtout quand je vois que moi il faut m'y reprendre 10-20 fois avant de sortir un enregistrement acceptable...

Et en ce qui concerne le piano, je le trouve pas si mal quand même, mais c'est vrai un peu plat (heureusement que tu y mets du tien avec beaucoup de nuance pour essayer de le ravigoter). Ne serait-ce pas l'accord qui est un peu plat ? Je dis ça je n'y connais pas grand chose, mais j'ai déjà entendu quelque part qu'il y avait de bons et de mauvais accord, et qu'un bon accord n'est pas forcément le plus juste scientifiquement parlant. Bon ça m'étonnerait quand même que l'accord y soit pour quelque chose, vu que c'est quand même un piano dans un conservatoire et que le conservatoire ne doit pas prendre des débutants pour accorder leur piano, mais sait-on jamais ? Je laisse les pros (s'il y en a qui passe par là) donner leur avis.

[Krisprolls]

Mais... Ils sont souvent horriblement faux, dans les conservatoires. Utilisés jusqu'à la corde par des frappeurs. Parfois maltraités. Accordés uniquement dans les grandes occasions (avant les concours et exams, avant les concerts, et certes régulièrement dans l'année, mais vues les contraintes...)
Ici, je le trouve passablement faux dans l'aigu et je pense que ça l'empêche de rayonner quand même.
Une bonne partie de ce qu'on pourrait attribuer au jeu de Bergamote est lié à mon avis à des facteurs extérieurs. Son jeu de haut niveau nous fait aspirer à un contexte sonore de haute gamme. Piano réglé au cordeau, prise de son nous plongeant au coeur de l'interprétation, dégageant les micro nuances et les transitoires, dévoilant au delà des structures musicales et des phrasés, l'attention portée au timbre et à la couleur. Ces points sont un peu en retrait, et je persiste : ça n'est pas la faute de la pianiste, mais du contexte sonore, qui est un "entre deux". Du matos de haute qualité visiblement pour la prise de son, mais sans réelle recherche ni signature sonore bien marquée. Un piano entre deux, ni faux ni juste, manquant un peu de couleur.

En lisant parfois des critiques de disques de Diapason ou autres, je suis stupéfait que l'aspect "captation" soit si peu et si mal évoqué, alors qu'il représente l'abord immédiat de la perception qu'on peut avoir d'un disque ou d'un artiste. Et souvent je lis des commentaires pénalisants vis à vis de l'interprétation alors qu'ils devraient être adressés essentiellement metteur en onde ! Oui, une prise de son peut tout faire. Et tout défaire.
Ici, elle n'est ni exécrable ni splendide. Elle est entre deux.

[alex2612]

je trouve le steinway vraiment pas terrible tant au niveau du timbre que des dynamiques . Mais j'ai souvent remarqué cela sur les modeles B .
du coup c'est vrai que le bach est de toutes les pieces ce qui rend le mieux .
du beau piano sans chichi mais expressif avec un belle ligne contrapuntique comme j'aime.
dans beethoven les carrences du piano sont bien présentes(ou la prise de son) mais j'ai bien aimé sa construction et la vision génerale . le tempo me plait bien contrairement a toi . a mon avis , c'est plus une sensation lie a un inconfort durant l'execution. Des petites remarques que je pourrais faire si tu veux sur du détail.
en plus une integrale tonton ludwig peut etre satisfait .
je n'ai pas écouté les chopins mais bravo . Beaucoup de personnalité et bonne maitrise dans la durée.

[bach_addict]

comme bigrounours j'ai pas le 1/100e du niveau de Berga mais par contre je vais donner mon avis sans complexe (parceque sinon ça lui sert pas à grand chose d'avoir passé des heures à uploader ses vidéos)
Beethoven : comme Alex j'aime aussi le tempo. Ce sont quand même des "Adieux" dans le 1er mvt, il y a donc une part de désespoir, de refus, de peur de l'absence qui va suivre, bref d'angoisse, qu'il faut essayer de rendre et à ce tempo ça rend bien, je trouve. Tu donnes un caractère "poco agitato" à ce 1er mvt et pour moi, c'est bien ce qu'il faut chercher à traduire. La nostalgie, les soupirs, tout ça, c'est au deuxième mouvement.
Je vous trouve dur avec le piano, si on me le donne, je le prends ! On entend bien le bruit de la mécanique (étouffoirs qui se lèvent...) le micro devait être assez près.
Berga a un jeu toujours très coloré que j'aime beaucoup, alors je n'ai pas beaucoup de critiques. Peut etre au tout début du 1er mvt des attaques un poil trop agressives sur certaines phrases, mais c'est une question de goût (si ça t'intéresse de savoir où Berga j'irai chercher la mesure dans la partition, sinon j'ai la flemme).

Bach: vraiment très bon, je l'avais déjà entendu en "live" par Berga et depuis je l'ai marqué d'un "à jouer" dans la partition de mon CBT. C'est un prélude qui m'avait complètement indifféré dans sa version "Gouldée" mais que j'ai aimé le jour où je l'ai entendu jouer par Berga.
Pour la fugue, on peut suivre les différentes lignes mélodiques très clairement c'est donc du très bon travail. Tout ce que je n'arrive pas à faire, quoi . J'imagine qu'il y a plusieurs manières de phraser le sujet, tu as choisi de jouer avec une force égales les notes répétées, c'est un choix, mais celà alourdit (peut être) un peu le sujet. As tu essayé autrement ? Ceci dit tu gardes ce choix tout au long de la fugue donc c'est cohérent (encore heureux à ton niveau me diras tu mais ... il faut quand meme le faire).

Prelude de Chopin : YES, ça envoie ! tu t'es bien lâchée sur les nuances et ça rend vraiment très bien.


Etude de Chopin : tu la jouerais pas 2x plus vite que la derniere fois chez jean-seb ? ceci dit j'aime bien (note : tu as un commentaire positif de Mr Terrefeu - critique musical - à checker)

Dutilleux : tiens, j'ai l'impression que je fais souvent du Dutilleux sans le savoir. bon, c'est pas mon truc, pas de commentaires.

[Krisprolls]

Je vous trouve dur avec le piano, si on me le donne, je le prends ! On entend bien le bruit de la mécanique (étouffoirs qui se lèvent...) le micro devait être assez près.

Moi aussi, je le prendrais volontiers, à ce prix là !!! Bien accordé, c'est une affaire !!!
La prise de sonici manque un zeste de champs direct pour mon goût. Ca ne joue pas à grand chose... Un zeste... Un poil...
et notez que je fais le malin, mais l'idéal n'est pas de ce monde. Hier, j'étais de service pour une prise de concert live, de fin d'année de conservatoire. Acoustique de jolie chapelle, et superbes piano Yamaha de concert. Malheureusement, je n'ai pas eu la possibilité de place mon couple stéréo à bonne distance (un couple Gefell cardio, en ORTF, couplé à une carte Firefice UFX, 30 m de câbles, le tout balancé dans Reaper. Tout était théoriquement réuni pour une belle prise live, mais la dure réalité est : trop de monde, bancs des spectateurs quasi au bord de l'estrade. Espace exigu au centre devant la scène, occupé par le chef pour certaines pièces. Nombreux changements de plateau. Impossiblité pour moi d'intervenir pour modifier la position du pied au fil du concert. Moralité, j'ai dû prendre plus de recul que souhaité, et pire encore, désaxer le couple à jardin, ce qui n'est pas idéal pour l'image stéréo. Je récupère trop de champs diffus, dans cette très belle acoustique. Ca pourrait être acceptable pour de l'ensemble vocal ou du choeur, mais le piano ou l'orchestre se trouve un peu noyé... Dommage.
Ici, pour revenir à cette pris, lorsque je dis qu'on manque de proximité, ça ne joue pas à grand chose, mais le petit rien qui nous plonge dans le corps du son et nous confère un rôle d'auditeur actif.

Dutilleux : tiens, j'ai l'impression que je fais souvent du Dutilleux sans le savoir.

Tu as une sacrée veine, alors !