piano et personnalités obsessionnelles ?

[mieuvotar]

La vache !!!!

Huit jours d'absence sur le forum, et je me retrouve avec 10 pages d'une conversation certes ardue mais ô combien passionnante ! Du coup, ça m'a pris près de 2 heures pour tout lire (et réfléchir à ce que je lisais, hein, n'allez pas croire que j'ai la lecture lente....). Quelques considérations (en vrac et sans grande valeur ajoutée) que m'a inspiré cette lecture :

- je reste quand même sacrément bluffé par la qualité des interventions, la profondeur des réflexions, l'immensité de la culture, l'acuité intellectuelle et l'éclectisme des intérêts des participants de ce forum. Au point que je me demande ce que j'y fais...

- Je ne ferai pas le test de Wlavadinounetinounet... Non que je n'y crois pas (plutôt le contraire) mais j'en ai fait tellement dans ma carrière que je sais ce à quoi ça va aboutir. Mon problème avec ces tests, c'est qu'ils révèlent toujours chez moi la tension entre ce que je suis et ce que je voudrais être (y compris déjà au moment des questions...), et ce n'est pas quelque-chose à laquelle j'aime être exposé.

- Je suis très envieux de la fluidité avec laquelle beaucoup d'entre vous semblent organiser leur temps pour réussir à 1) contribuer avec tant de profondeur aux fils de cette nature - mais il y en plein d'autres comparables, 2) lire tant de thèses, traités, bouquins, sites internet techniques, philosophiques, psychologiques, scientifiques... 3) vivre vos vies de famille et professionnelles 4) travailler votre piano et apprendre de nouvelles pièces à un rythme qui me laisse pantois, et j'en passe... J'ai de mon côté l'impression permanente de passer à côté de tout ce que je souhaiterais lire/vivre/faire/jouer/explorer/comprendre/voir/entendre/...

-C'est marrant, mais après avoir lu ce fil, j'ai eu - vraiment - une envie irrépressible de me mettre au piano et de ressasser cette fugue de Bach sur laquelle je m'échine depuis plusieurs mois.

- Je me demande dans quelle mesure mon (notre ?) addiction à ce fil n'a pas quelque-chose d'obsessionnel...

Et conclusion à tout ça : ne jamais, jamais, laisser le forum de côté plus de 24 heures. La punition est très sévère sinon !

[leLama]

Beaucoup de choses interessantes dans ce fil. Merci a vous tous.

Sur les raisons qui nous poussent a nous passionner dans quelque chose, deux reponses de matheux:

- Grothendieck dit qu'on commence par plaisir pur. Puis qon est pris dans la competition vis a vis des autres, coince' dans un envrionnement social qu'on legiteme par une autojustification absurde . Un lien ici: https://www.youtube.com/watch?v=ZW9JpZXwGXc

- Frenkel dit que la raison initiale est un manque d'amour. Ce manque nous amene a avoir peur de regarder en nous, et a voir le monde sous l'angle de la rationalite', meme quand ce point de vue est inapproprie'. On cherche a construire et expliquer plutot qu'a nous lier aux autres. Mais il dit que paradoxalement cette peur peut nous amener a faire de tres belles choses. Pour l'ecouter c'est ici: https://www.youtube.com/watch?v=t_iE04ggR9w

- Une autre reponse est darwinienne. La societe' survit grace a un equilibre entre des gens plus sociaux, capables de maintenire l'unite' du groupe, et des gens plus obsessifs et solitaires, qui sont davantage capable d'apporter une construction nouvelle dont le groupe a besoin.

[leLama]

La conclusion de ces temoignages, c'est peut etre que l'obsession est "positive" si elle ne nous met pas en competition avec les autres, si on l'utilise pour partager, et si on trouve un equilibre interieur meilleur. Le bon dosage pour travailler sans trop s'isoler est sans doute tres personnel.

[huizinga]

C'est intéressant, ce que tu dis. En effet, je me pose la question parfois si finalement, dans notre "addiction" au piano, il n'y a pas toujours la figure de l'autre quelque part entre soi et l'instrument. Ce dernier deviendrait-il alors un moyen de requalifier son image en la re-"narcissisant" à partir de la musique qu'on crée? Et de tenter d'atteindre une sorte de moi idéalisé. D'où la "compétition" peut-être inconsciente avec les autres, d'où nos "addictions"... Ou alors l'instrument représenterait-il un substitut idéalisé à la figure de l'autre, dans une sorte d'amour qui ne serait supposé produire que plaisir et beauté, c'est-à-dire un amour irréel et sublimé, donc "supérieur" à toute forme d'amour réel?

[Lee]

Autant que je ne me reconnais pas dans la majorité de ce fil, ton dernier hypothèse Huizinga sur l'amour mais il faut l'instrument parfait pour soi...Peut-être pourquoi quelques déjà obsédés préfèrent garder leurs numériques ?

[huizinga]

Autant que je ne me reconnais pas dans la majorité de ce fil, ton dernier hypothèse Huizinga sur l'amour mais il faut l'instrument parfait pour soi...Peut-être pourquoi quelques déjà obsédés préfèrent garder leurs numériques ?

C'est vrai que nous extrapolons sans doute un peu trop. Il y a sans doute autant de rapports à l'instrument et d'addictions que de pianistes... Ne rendons pas tout suspect!

[Lee]

Bah, je suis maintenant suspect pour tout, je dois m'habituer ou partir.

[Lee]

Nous sommes quand même en majorité obsessionnels concernant la grammaire, l'orthographe, la ponctuation...n'est-ce pas ??

[Wladyslaw]

... Wlavadinounetinounet...

Hmmm ... 20 lettres, je crois que tu bats tous les records de déformation de mon pseudo.
Même Jean-Luc et Juanito réunis ne t'arrivent pas à la cheville. Bravo !!