CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
Moi aussi j'ai trouvé ça bien dans l'ensemble. Une petite remarque pour les notes répétées de la 1ère partie : à mon avis le caractère un peu statique évoqué par Bigrounours ne vient pas de ces notes elles mêmes mais du coulé si-la placé sur le 3ème temps de la 2ème mesure et des mesures semblables. Le la bémol, 2ème croche du coulé, est trop fort et un peu traînant ce qui attire l'oreille sur la main gauche au moment où elle doit saisir l'enchaînement du do au ré bémol de la main droite. Je pense que si tu joues en laissant s'évanouir ce dernier la bémol, tu auras une meilleure impression.
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
De rien. Merci à toi.André Quesne a écrit :Merci à Chopinounou, bigrounours, jean-séb, Oupsi, BM607, nox pour vos remarques très constructives.
Je ne peux malheureusement pas rentrer dans le détail pour l'instant devant me rendre à une inhumation.
bigrounours, tu peux mettre ton lien en ligne![]()
A+ André
Voici mon lien : http://www.youtube.com/watch?v=ol-cZm90s9Y
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
Tout comme oupsi, , j'ai beaucoup aimé le côté lancinant et dramatique que tu as bien mise en valeur. Les notes répétées m'ont faites penser à quelque chose d'un peu obsessionnel. Vraiment trés beau



- André Quesne
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
Bonjour à tous,
5' 32 (quel écart ?) et Horowitz en 5' 12. Il me semble que cela reste assez subjectif.
Mon oreille peut-être ?...
Merci à toi chopinounou pour ces détails intéressants et constructifs
L'expression doit être selon moi ailleurs que sur les croches répétées.
Merci pour ton lien, je préfère la partie centrale; à certains endroits tu es plus régulier que moi ! Les notes répétées de la première page me semblent trop précipitées à chaque mesures mais globalement, c'est vraiment du bon boulot
Les musicologues ont prêté une grande attention à ces lignes, clefs de la composition des préludes:
"Il y en a un qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l'âme un abattement effroyable. Nous l'avions laissé bien portant ce jour-là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l'inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés de notre voiturin à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l'inquiétude de notre malade. Elle avait été vive, en effet, mais elle s'était comme figée en une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d'un air égaré et d'un ton étrange: "Ah ! je le savais bien, que vous étiez morts !"
"Quand il eut repris ses esprits et qu'il vit l'état où nous étions, il fut malade du spectacle rétrospectif de nos dangers; mais il m'avoua ensuite qu'en nous attendant, il avait vu tout cela dans un rêve, et que, ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s'était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu'il était mort lui-même. Il se voyait, noyé dans un lac; des gouttes pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter le bruit de ces gouttes d'eau qui tombaient en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d'harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l'oreille. Son génie était plein de mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensée musicale et non par une répétition servile de sons extérieurs. Sa composition de ce soir était bien pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s'étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son coeur."
De nombreux commentateurs ont cherché quel pouvait être ce fameux Prélude évoquant l'épouvante de Chopin devant cette scène fantasmagorique. Edouard Ganche, musicologue averti, a cité le sixième en si mineur; Liszt désignait plutôt le huitième en fa dièse mineur, qui traduit l'effroi jusqu'à l'hallucination. Mais il semble que le Prélude en ré bémol majeur (op.28 n°15), surnommé justement "à la goutte d'eau", puisse finalement être retenu. On entend en effet une note qui se répète longuement, avec une obstination régulière et monotone. Certains ont cru y entendre le son d'une goutte de pluie tombant avec lenteur et régularité sur un toit et même, a-t-on dit, sur un crâne...
Au sujet de l'enregistrement, je trouve le son de mon piano après accord et égalisation un peu trop feutré. C'est peut-être une idée vu qu'il était un peu claquant avant le passage de l'accordeur. Merci à toi Jean-Luc pour tes remarques très constructives
Merci également à tous ceux qui m'ont répondu en laissant divers avis
Je ne sais pas trop au sujet du tempo, il n'y a rien d'écrit sur la partition et je viens d'écouter plusieurs interprétations: Rubinstein le joue en 4' 28; Arrau enchopinounou a écrit:
Je pense que ton tempo de cette premiere partie est un chouilla trop rapide, tu devrais le jouer plus lentement, avec un peu plus de pédale...pêut etre aussi un peu plus....un peu plus...arf, un peu plus mystérieux, mais c'est pas vraiment le terme.
5' 32 (quel écart ?) et Horowitz en 5' 12. Il me semble que cela reste assez subjectif.
Cyprien Katsaris le mentionne bien aussi et je suis d'accord avec toi (voir le lien que twane a eu la gentillesse de mettre dans son post). J'ai toujours changé la pédale à cet endroit probablement à tort considérant que les sons se brouillaient un peu. J'ai d'ailleurs aussi remarqué que je change la pédale plus souvent qu'elle est réellement indiquéeAttention, j ai entendu que dans la premiere mesure, tu changes la pédale lorsque tu joues le sib de la main droite...Chopin à bien demandé de garder la pédale durant toute la mesure. En revanche, à la reprise du theme, mesure 76, sous le sib, il n y a pas de réb et fa, là Chopin a spécifié qu il fallait changer la pédale.

C'est une belle fin de phrase pourtant et je ne trouve pas de diminuendo sur ma partition (Urtext Henle)Mesure 19, je ne suis pas d'accord avec ton ralenti ou alors, on doit à peine le sentir, Chopin à indiqué un diminuendo, ce qui est different! Il ne faut surtout pas ralentir.

Merci à toi chopinounou pour ces détails intéressants et constructifs

Je ne suis pas trop de ton avis au sujet du rubato des notes répétées, il me semble au contraire qu'elles doivent être jouées avec le plus de régularité possible.bigrounours a écrit:
Le principal reproche que j'aurai à faire dans la première partie c'est la staticité des notes répétés : d'accord ce sont des croches mais un peu de rubato de temps à autres donnerait du relief. Enfin je ne sais pas si on peut appeler ça du rubato, mais les croches répétés un peu moins métronomiquement apporteraient en expression je trouve.
L'expression doit être selon moi ailleurs que sur les croches répétées.
Merci pour ton lien, je préfère la partie centrale; à certains endroits tu es plus régulier que moi ! Les notes répétées de la première page me semblent trop précipitées à chaque mesures mais globalement, c'est vraiment du bon boulot

Je suis d'accord avec toi jean-séb, c'est justement ce que j'essayais de dire à bigrounours. J'espère que tu vas bien et merci à toi...jean-séb a écrit:
Tiens c'est drôle, pour moi, cette régularité évoque bien les grosses gouttes d'eau qui tombent du toit sans discontinuité et sans varier de rythme.

A ce sujet j'ai trouvé ceci dans la Chartreuse de Valldemosa de Bernadette Chovelon et Christian Abbadie:Bien des surnoms ont été donnés tardivement et sans raison valable autre qu'un sens commercial de l'accroche, surtout auprès du public de jeunes filles de bonne famille qui constituait, au XIXe siècle, le gros de la troupe des pianistes amateurs.
Néanmoins pour la goutte d'eau, il y a plus de vraisemblance, non pas que Chopin aurait aimé ce surnom, mais au moins que le surnom avait été discuté avec George Sand lors de leur séjour à Majorque. En revanche, on ne sait pas avec certitude à quel prélude le surnom s'appliquait, et ce n'est que par vraisemblance qu'on l'attache généralement à l'opus 28, numéro 15.
Les musicologues ont prêté une grande attention à ces lignes, clefs de la composition des préludes:
"Il y en a un qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l'âme un abattement effroyable. Nous l'avions laissé bien portant ce jour-là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l'inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés de notre voiturin à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l'inquiétude de notre malade. Elle avait été vive, en effet, mais elle s'était comme figée en une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d'un air égaré et d'un ton étrange: "Ah ! je le savais bien, que vous étiez morts !"
"Quand il eut repris ses esprits et qu'il vit l'état où nous étions, il fut malade du spectacle rétrospectif de nos dangers; mais il m'avoua ensuite qu'en nous attendant, il avait vu tout cela dans un rêve, et que, ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s'était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu'il était mort lui-même. Il se voyait, noyé dans un lac; des gouttes pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter le bruit de ces gouttes d'eau qui tombaient en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d'harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l'oreille. Son génie était plein de mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensée musicale et non par une répétition servile de sons extérieurs. Sa composition de ce soir était bien pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s'étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son coeur."
De nombreux commentateurs ont cherché quel pouvait être ce fameux Prélude évoquant l'épouvante de Chopin devant cette scène fantasmagorique. Edouard Ganche, musicologue averti, a cité le sixième en si mineur; Liszt désignait plutôt le huitième en fa dièse mineur, qui traduit l'effroi jusqu'à l'hallucination. Mais il semble que le Prélude en ré bémol majeur (op.28 n°15), surnommé justement "à la goutte d'eau", puisse finalement être retenu. On entend en effet une note qui se répète longuement, avec une obstination régulière et monotone. Certains ont cru y entendre le son d'une goutte de pluie tombant avec lenteur et régularité sur un toit et même, a-t-on dit, sur un crâne...
C'est juste ! J'aurais peut-être dû essayer dans la limite de mes moyens, mais pas facile avec ces gouttes d'eau si toutefois il s'agit bien d'elles...BM607 a écrit:
juste je trouve qu'il pourrait y avoir un peu plus de sentiment, mais juste un chouia pour ne pas tomber dans le "mièvre".

Merci pour ton report d'écoute, je suis assez chiant avec le son et suis jamais satisfait. Le plafond où se trouve le piano est assez bas: 2,50m et la pièce fait 9m X 5m (un peu moins large où se trouve le piano). J'essaierai de mettre les micros à 1,50m du piano; à 1m, les basses dans les fortissimos sont mal définies même si je ne suis pas à saturation.Sinon la prise de son est pas mal (les murs de la pièce sont un peu trop réfléchissants mais ça va elle a l'air relativement grande, et la distance au piano semble correcte, quoique tu pourrais essayer de rapprocher un peu pour voir) mais il y a de la distorsion, tu n'as pas transformé en mp3 à la truelle ? Le piano est un peu rond à mon goût également, mais c'est peut-être la même cause.
Je pense comprendre ce que tu veux dire. Il faudrait plus de progression dans le crescendo de façon qu'il y ait moins d'effet de surprise dans le ff.Jean-Luc a écrit:
Il y a juste une petite chose que tu pourrais peut-être améliorer, c'est le crescendo jusqu'au FF : juste après l'appogiature à la MG (sol-sol+ré), les octaves à la MD ne sont pas assez sonores, du coup sur le FF de la mesure d'après ca claque un peu trop brutalement. Il faudrait plutôt amener ce FF (par un crescendo constant de la mesure 35 jusqu'à la mesure 40) pour qu'il n'y ait pas de rupture au profit d'une belle progression, ce qui amène aussi encore plus de tension. Je ne sais pas si je suis très clair...
Au sujet de l'enregistrement, je trouve le son de mon piano après accord et égalisation un peu trop feutré. C'est peut-être une idée vu qu'il était un peu claquant avant le passage de l'accordeur. Merci à toi Jean-Luc pour tes remarques très constructives

Merci également à tous ceux qui m'ont répondu en laissant divers avis

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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
André Quesne a écrit : Les musicologues ont prêté une grande attention à ces lignes, clefs de la composition des préludes:
"Il y en a un qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l'âme un abattement effroyable. Nous l'avions laissé bien portant ce jour-là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l'inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés de notre voiturin à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l'inquiétude de notre malade. Elle avait été vive, en effet, mais elle s'était comme figée en une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d'un air égaré et d'un ton étrange: "Ah ! je le savais bien, que vous étiez morts !"
"Quand il eut repris ses esprits et qu'il vit l'état où nous étions, il fut malade du spectacle rétrospectif de nos dangers; mais il m'avoua ensuite qu'en nous attendant, il avait vu tout cela dans un rêve, et que, ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s'était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu'il était mort lui-même. Il se voyait, noyé dans un lac; des gouttes pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter le bruit de ces gouttes d'eau qui tombaient en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d'harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l'oreille. Son génie était plein de mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensée musicale et non par une répétition servile de sons extérieurs. Sa composition de ce soir était bien pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s'étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son coeur."
Si je remets la main sur le bouquin de Boucourechliev consacré à Chopin, je vérifierai, mais il me semble qu'il dément cette anecdote en termes assez explicites (quelque chose comme "c'est parfaitement kitsch, et plus que discutable historiquement").
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
Merci.André Quesne a écrit :Je ne suis pas trop de ton avis au sujet du rubato des notes répétées, il me semble au contraire qu'elles doivent être jouées avec le plus de régularité possible.
L'expression doit être selon moi ailleurs que sur les croches répétées.
Merci pour ton lien, je préfère la partie centrale; à certains endroits tu es plus régulier que moi ! Les notes répétées de la première page me semblent trop précipitées à chaque mesures mais globalement, c'est vraiment du bon boulot
Sinon pour la régularité des notes répétés c'est mon prof qui m'a montré, donc lui aussi serait plutôt partisan d'un espèce de rubato, d'ailleurs bizarrement je trouve que cela correspond bien à des gouttes qui tombent, car dans mon esprits les gouttes ne tombent jamais vraiment régulièrement. Ceci dit c'est vrai que les miennes sont un poil précipités.
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- André Quesne
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Re: CHOPIN: Prélude op.28 N°15 "la goutte d'eau"
Les avis peuvent diverger selon les auteurs. Le bouquin sur lequel j'ai pris les informations a été acheté à la bibliothèque dans l'enceinte de la propriété de George Sand à Nohant.nox a écrit:
Si je remets la main sur le bouquin de Boucourechliev consacré à Chopin, je vérifierai, mais il me semble qu'il dément cette anecdote en termes assez explicites (quelque chose comme "c'est parfaitement kitsch, et plus que discutable historiquement").
Toutefois, concernant les préludes en général, voilà un autre fragment pris sur un autre ouvrage. Celui-là pourrait peut-être mieux te convenir:
L'imagination romanesque s'est enfiévrée autour du feuilleton de Majorque, il faut résolument solder ces gloses: "Attente fiévreuse de l'aimée", "Désir de jeune fille", "Elle m'a dit je t'aime"... "Du sang, de la volupté, de la mort", etc. Outre que la plupart des Préludes étaient au moins esquissés avant le séjour à la Chartreuse de Valldemosa, chercher ici la goutte d'eau ou des fantômes, revient à prendre ces Préludes à rebours, à interdire à Chopin de s'évader de la problématique des émotions pour gagner l'autre rive au-delà des écueils. C'est ignorer surtout semble-t-il, leur sens profond: quel pourrait-il être sinon un effort de conscience oecuménique chez l'artiste ?...
Arrau met plus de rubato par rapport à la plupart des autres artistes. Je trouve son interprétation très valable mais différente.bigrounours a écrit:
Sinon pour la régularité des notes répétés c'est mon prof qui m'a montré, donc lui aussi serait plutôt partisan d'un espèce de rubato, d'ailleurs bizarrement je trouve que cela correspond bien à des gouttes qui tombent, car dans mon esprits les gouttes ne tombent jamais vraiment régulièrement. Ceci dit c'est vrai que les miennes sont un poil précipités
Quant à ma vision personnelle des gouttes de pluie, j'entends plutôt un égouttement venant du toit, d'où cette régularité des croches...
Et puis dès la fin de la quatre-vingtième mesure, à partir du si b f à la main droite, c'est l'éclaircie, on dirait que le soleil revient.
Il s'agit bien sûr d'une vision personnelle, cette oeuvre est probablement perçue différemment.
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