Ca se discute, c'est surtout vrai pour le classique, toutes les autres musiques sont bien moins sclérosées en général.louna a écrit :je pense que peut-être oui, nous sacralisons trop les compositeurs, mais celà fait partie de la pratique musicale non ? N'est-on pas obligé de respecter, voire "sacraliser" pour pouvoir jouer ?
Après, bien sûr, même les siècles passés, les interprètes jouaient des petits bouts d'oeuvres, mais la question est la même hier qu'aujourd'hui, que signifie un bout d'oeuvre seul ?
Et je pense que c'est sans intérêt, à mon avis, le compositeur apporte juste un élément du résultat final, c'est l'interpréte qui en fin de compte, apporte la dernière pierre à l'édifice. Un bout d'oeuvre isolé signifie ce que tu veux bien lui faire dire. Si ce bout d'oeuvre ne te parle pas, alors ne le joue pas.
Sinon, on pourrait pousser le raisonnement jusqu'à l'absurde : il y a une cohérence dans l'oeuvre de Beethoven, a-t-on le droit de jouer la première sonate sans jouer les 31 suivantes ? A-t-on le droit de jouer ces sonates sans jouer les symphonies ? A-t-on le droit de chanter juste une chanson d'un Album ?
En ce qui me concerne, la réponse est assez pragmatique : si ça te plait et si ça plait au public, où est le problème ?
Je me souviens avoir entendu une interview d'un membre d'un grand quatuor (je ne me souviens plus le nom) qui avait travaillé une oeuvre de Ravel et l'avait répétée devant Ravel lui même. Le commentaire de Ravel avait été grosso modo : ça ne correspond pas du tout à ce que je voulais quand je l'ai écrit mais ne changez rien.
Personnellement, ça me paraît encore plus prétentieux de vouloir respecter la volonté d'un compositeur dont on connait à peine la vie que d'adapter ce qu'il à écrit pour en faire quelque chose qui nous corresponde à nous et qui plaise au public. Qui peut dire ce que Bach aurait fait avec un piano moderne et une pédale Forte ?