J'ai cherché encore, en m'y prenant autrement. Toujours via la base Naxos en ligne (de ma biblio), où on trouve entre autres l'intégrale de la musique pour piano enregistrée par le spécialiste Pietro Spada, j'ai regardé tous les mouvements possibles à la recherche d'un
Andante sostenuto. Il y en a quelques-uns mais pas tant que ça, tous écoutés. Il y a aussi plusieurs WoO mais pas tous, curieusement (c'est une intégrale, oui ou non ?). Tous écoutés aussi.
Aucun succès, rien qui ressemble à cette Aria, même de loin.
Par contre, en écoutant la version de Strumpf (très jolie

), j'ai soudain entendu Clementi ! Enfin, je veux dire que je reconnais une harmonie familière. Très spécifiquement, dans les mesures 3 et 4, la phrase de 4 notes sol-fa#-sol-ré (en incluant la m.g., c'est très important) me rappelle très nettement des harmoniques de ses sonates tardives. Ceci dit, rien d'étonnant à ce qu'on reconnaisse Clementi dans ses transcriptions, même si l'air n'est pas de lui - ce dont je reste persuadée.
Il est difficile pour moi d'expliquer pourquoi je pense que ce n'est pas un air original de Clementi. Je ne connais pas assez la musique pour avoir les mots, mais c'est une question de où sont le début et la fin des phrases, une question de rythme du phrasé, si ça veut dire quelque chose. Prenons la première ligne, mesures 1-6: nous avons l'air au complet. Le premier groupe, une sorte d'exposition, compte 9 temps (de sol à sol, m.d.). Suit un groupe de 4 notes sol-fa#-sol-ré, qui compte 6 temps, avec un arrêt marqué de 3 temps sur V (ré) qui nous laisse en attente d'une suite - et cette suite, qui est la série d'accords descendants se terminant sur une blanche pointée (la fondamentale), compte, elle, 8 temps. Vous pouvez choisir de l'analyser autrement mais il faut le chanter, cet air, et respirer. Même si on choisit de ne compter que deux groupes, séparés par une respiration marquée après le ré de la mesure 4, on a deux groupes complètement inégaux. C'est une structure que j'ai déjà rencontrée dans des chants traditionnels (toujours trouvés difficiles à chanter), mais jamais à ma souvenance chez Clementi, ni ailleurs dans la musique de la période classique il me semble.
Sauf à retrouver cette partition dans un recueil qui cite ses sources, je ne vois plus très bien comment on pourrait en identifier le numéro d'opus. Désolée Nicoled.