Je suis exactement comme toi. Chez des amis, dans une gare, dans un couloir (!), dans la rue... A chaque fois que je vois un piano, c'est un appel irésistible ! j'essaye, je touche, j'écoute, je joue ce que j'ai dans les doigts ... C'est devenu un réflex pavlovien !_Julien_ a écrit :[quote="Marie-france"
Je dévie un petit peu de mon sujet initial, mais c'est probablement lié: j'ai toujours une folle envie quasi irrésistible de jouer un piano en quelque endroit qu'il soit. Je dois lui ouvrir le bec, lui regarder les dents, et tant pis pour les caries, il faut que je l'écoute, que je le fasse chanter... Et vous, résistez-vous?
Euh, je résiste tout de même dans les salles de concert... les pianos sont en trop bon état
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Ah ben tout pareil !! J'en oublie toute règle de savoir vivre, si j'arrive chez quelqu'un et que je vois un piano, je me jette dessus ! Et je saoule le propriétaire pendant 1 heure ... "Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ??". Je veux tout savoir de son histoire et de sa rencontre avec le piano ! Et quand je passe dans la rue et que je vois un piano dans un salon, je colle mon nez à la fenêtre en m'écriant : "oh un piano !". Les seules autres circonstances où je me conduits d'une façon aussi grossière, c'est quand je suis dans une soirée-buffet avec des petits fours partout... je me jette sur les victuailles et je ne décolle plus de la table jusqu'à ce que je sois écoeurée (ce qui prend un certain temps...) !
Pour revenir à la question initiale, le piano est pour moi une réelle rencontre, j'y trouve quelque chose d'essentiel et de viscéral. Se conjoignent dans cette pratique 1000 choses de registres différents mais qui toutes me ravissent : la fascination pour l'instrument lui-même, la beauté de son meuble, sa puissance, la complexité et la précision de sa mécanique ; le bonheur de parvenir peu à peu à déchiffrer tous ces petits signes abstraits inscrits sur une partition, auxquels on ne comprenait rien quelques années auparavant (ça c'est quand on a débuté adulte); le sentiment jubilatoire de "pétrissage" du clavier, un peu comme celui qu'on ressent avec l'argile ; le plaisir auditif bien sûr, arriver à jouer une pièce qu'on a 1000 fois entendue et qui nous a enchantée, et qui enfin prend vie sous nos propres doigts ; mais aussi la perception du son lui même, pour lui même, indépendamment de la mélodie, la dimension vibratoire, presque charnelle du son...; la sensation de pouvoir non pas seulement répéter un son entendu, mais le créer, le modeler à l'infini.... ; et, de façon encore fugace, mais néanmoins présente de temps à autre, l'impression de faire enfin de la musique, d'être dedans, toute entière, psychiquement et physiquement...