Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

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Moderato Cantabile
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Moderato Cantabile »

Encore quelques petites choses à rajouter :
- les différents types de public sont à prendre en compte car ils n'auront pas le même impact :
tu l'as déjà dit : tu es plus à l'aise pour jouer devant ta famille ou tes amis .
Pourquoi ? parce que tu les sais déjà gagnés à ta cause : ils t'aiment, donc ils seront très probablement bienveillants en t'écoutant. Et parfois même ils ne connaissent pas grand chose à la musique classique donc ils ne seront pas à même de te juger et toi tu auras le plaisir de leur faire découvrir quelque chose ! Quand on est un pianiste peu aguerri , c'est évidemment le public idéal ! Tu as des chances de te faire presque autant plaisir que quand tu es toute seule , voire plus ! :D

Evidemment toi comme moi , simples pianistes amateurs de niveau modeste (enfin je parle pour moi ! ) avons peu de chances de nous retrouver à jouer devant un auditoire vraiment nombreux (100 personnes ou plus) et totalement inconnu . Et je crois que c'est une bonne chose ! :mrgreen:

En revanche il me semble que le public qui t"inquiète est celui composé de musiciens voire uniquement de pianistes comme cela peut être le cas lors de rencontres de Pmistes comme Beuvray. Bien sûr là les choses se compliquent un peu par rapport à l'auditoire familial ... Les gens qui vont t'écouter connaissent bien la musique , ils ont souvent un niveau supérieur au tien (au mien surtout !!), tu sais que leur oreille affutée repèrera la plus minime erreur et cela met d'entrée une sacrée pression !
Mais en général ces gens-là ne sont pas là pour te juger. Ils viennent en tout premier lieu pour partager la musique , le plaisir de la musique ; s'ils jouent à leur tour ils auront probablement le trac et leur écoute de ta prestation sera bienveillante . Il convient donc de ne pas les ressentir comme des juges mais bien comme des amis .

- car oui , c'est toujours un plaisir de partager la musique ! Que ce soit en la jouant ensemble (à 4 mains, en musique de chambre , en accompagnant un chanteur, etc ... ) ou à tour de rôle (rencontre de pianistes) , même si le moment où tu joues , toi , n'est pas celui qui te donne le plus de plaisir, le reste sera source d'enrichissement et de bonheur ! Une autre forme de plaisir dans la musique qui en vaut la peine ! :D

- enfin puisque tu demandais comment cela se passait pour nous : moi aussi il m'arrive de jouer en me figurant qu'un auditoire m'écoute et je te rassure : le plaisir n'est clairement pas au rendez-vous !! :( Actuellement mon petit jeu est d'imaginer cet auditoire autour de moi , de commencer à jouer et de voir combien de temps je tiens avant que les fausses notes ne commencent à pleuvoir ! :cry:
J'en parlais avec ma partenaire de 4 mains qui a un très bon niveau et elle me disait que du temps où elle étudiait à l'Institut Chopin et où elle avait régulièrement des auditions , son professeur lui avait dit que pour bien jouer en public il fallait connaitre son morceau non pas à 100 % , non pas à 150 % mais à 200 % !! Je te laisse le soin d'imaginer ce que cela signifie vraiment ... Il est clair qu'avec un morceau su aussi parfaitement et complétement on doit pouvoir réussir à tenir le trac en respect et retrouver un vrai plaisir de jouer lorsque les chances de se tromper sont égales à 0 .
Savoir un morceau à 200% n'est peut-être pas à la portée de tout le monde (comment disait ce cher vieux Bach , déjà ? "toute personne qui travaillera autant que moi ........ " ) mais ça donne quand même une bonne ligne de conduite , non ? :wink:
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
sylvie piano
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par sylvie piano »

-je ne savoure plus la musique de même façon, des fois ça devient presque seulement des gestes répétés parce qu'il faut le faire. J'imagine que c'est très nocif pour mon jeu. Et ça me fait poser des questions sur jouer pour des autres, si je suis une des personnes qui ne sont pas "faits" pour cela...

J'étais curieuse si (et comment) vous sentez une différence. Pour vous, serait-il comme moi ou le contraire ou autre chose complètement ? Est-ce qu'en anticipant une occasion de jouer pour les autres, vous éclatez en préparant, en jouant et en anticipant l’événement, est-ce que ça donne un sens dans le travail et le jeu ? Ou est-ce que la musique reste toujours la belle musique pour toi ? Ou autre ?

Merci
Je veux répondre à cette question qui n'est finalement pas de savoir si oui ou non il est profitable de jouer en public, et qui va au delà de l'idée de trac.
La question posée est celle du dédoublement en situation publique. Un sujet très cher à okay qui a analysé le phénomène, vécu, travaillé et retravaillé.
Est-il possible d'atteindre le " lâcher-prise " en public ? Sans aucun doute pour certains, mais ils sont rares.
Dans l'absolu, certaines personnalités se révèlent en public, mais pas toujours dans la facilité. Regardez Martha, sublimée par l'adrénaline du concert mais pétrifiée avant d'entrer. Combien de concertistes ont eu, et ont toujours recours à des soutiens artificiels pour finir par ne plus jouer, Samson François, Christian Feras....plus prés de nous Angelish avait cessé le par coeur pendant un temps , Alexandre Tharaud dissocie l'une de ses mains du reste de son corps...
On voit bien qu'il est très difficile d'affronter le" regard auditif" du public.

Ce que tu ressens Lee est parfaitement analysé, ce dédoublement, les doigts qui jouent, la déception de ne pas ressentir la musique, voire de ne pas la reconnaître.
La prise de betablocants décuple cette sensation. C'est extrêmement déstabilisant.
Évidemment plus le texte est prêt, plus on répète les situations, plus on est à l'aise. Mais ce n'est pas toujours suffisant.

Si je partage totalement l'avis deNox, et d'autres intervenants sur le bénéfice indéniable du jeu en public, je maintiens que cet exercice n'est pas sans danger pour certains. Là où je m'oppose absolument totalement c'est de pouvoir imaginer qu'un moyen si il est extrêmement bénéfique pour l'un le sera pour l'autre. Il peut se faire que oui, mais il peut s'avérer réellement très dangereux pour le développement de l'individu.
Arg, vous parlez d'" effort ", admettez que pour certains il peut être insurmontable.
J'ai plusieurs fois rencontré des pianistes totalement traumatisés par une audition ratée. Même 40 ans plus tard, les larmes sont au bord des cils. Les mains tremblent. Choc traumatique.

Finalement Lee, que puis-je vous conseiller à vous.
Tout d'abord, avez-vous vraiment envie de réussir à jouer en public ? Vous seriez tout aussi respectable de ne pas en avoir envie. Et la question serait réglée. Certains font ce choix.
Vous avez envie, n'est-ce pas ?!!
Déjà, vous pouvez essayer de comprendre l'enjeu que vous inscrivez en arrière de cette prestation.Il est possible que vous y projetiez bien autre chose. ( envie de faire plaisir à quelqu'un, attachement familial, rêve d'enfant.... Que sais-je...)
Jouez-vous par coeur ? La situation a-t-elle été suffisamment préparée, répétée ? Etes-vous prête à 300 %?
Tout se prépare ! Je vais en faire sourire certains qui n'en ont peut-être pas besoin. C'est tant mieux pour eux. Mais pour Lee, pour d'autres il est primordial d'avoir tout répété, avec la même tenue, les mêmes chaussures, s'habituer à jouer à cette heure précise les jours précédents. Il faut répéter absolument tout, l'entrée, le réglage du tabouret, savoir sur quelle image mentale s'appuyer pour que la musique parle tout de suite...
Respirer, chanter sa musique intérieure....
Vous pouvez petit à petit trouver une distance entre vous et vous, et si vous ne retrouvez pas exactement la même sensation que celle éprouvée en solitaire, vous en découvrirez une nouvelle que vous pourrez vous approprier petit à petit.
En quatre mains, par petits groupes, autour d'un stage spécifique ! :wink:
Vous gagnerez en confiance petit à petit. Il faut être patiente ! Le choix du texte est également déterminant. Outre sa connaissance approfondie, il faut qu'il vous corresponde parfaitement !
Quant à la joie de préparer, c'est beaucoup au professeur de la stimuler. C'est comme préparer Noël !

Enfin une petite remarque sur le jazz, nous ne sommes pas tous attirés par les mêmes musiques. Ce n'est pas uniquement la pratique du jazz qui incite à se sentir libre, c'est aussi et surtout PARCE-QUE on a cette part de liberté et de facilité qu'on se tourne vers cette musique.
Val
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Val »

À propos du texte, je pense qu'il y a une distinction entre connaître et son texte et le savoir. On connaît son texte quand on peut le jouer par cœur sans erreur ; on sait son texte quand on n'y pense plus, que l'objectif des doigts d'appuyer sur le bonnes touches au bon moment à disparu, quand il ne reste que l'esprit, qui lui seul est réellement capable d'écouter, et même mieux, d'innover. Et, quand on sait son texte, on le joue bien en toute circonstance. Il peut y avoir de l'excellent comme du bien, mais jamais de médiocre, ou en deçà. Je m'en suis rendu compte moi-même : savoir un morceau prend du temps, il faut complètement s'en imprégner. Si, lors d'une représentation, la performance est mauvaise, ce n'est pas (que) le trac, c'est juste qu'on ne sait pas assez son morceau. Il faut le laisser reposer, puis le reprendre. Au bout d'un moment, le morceau est su, et bien joué, tout le temps.

Je pense qu'on ne fait bien souvent qu'un travail partiel, les trois-quarts, disons, le dernier quart restant réservé à ceux qui prennent leur temps.
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Je ne vois pas les choses comme Sylvie.

On a beaucoup parlé du trac ici, dont je souffre beaucoup comme pratiquement tout le monde. A un moment j'ai compris que le trac n'est pas quelque chose d'intéressant. C'est une barrière, un obstacle, mais en soi ça n'a aucun intérêt. C'est un rideau, un voile opaque. Je voudrais arriver à le rendre le plus insignifiant possible. Je ne peux pas l'éliminer, mais je ne veux plus accorder au trac la moindre pensée, et je ne veux pas que ma préparation ait partie liée avec lui ou soit indissociable de l'appréhension que j'ai de lui.

Je me prépare à la musique. Aux gens qui seront là. Je me mets aussi en disponibilité pour écouter les autres. Je suis curieuse d'eux et de leur musique. Je me prépare en essayant d'être en bonne forme, dormir, me promener, ne pas m'épuiser au travail.

Je ne pense pas qu'il faille entrer dans une préparation rituelle comme tu le décris. Je ne ris pas du tout de ce que tu écris, Sylvie, c'est juste que ça me fait un peu peur. Ça enferme le pianiste dans l'idée qu'il y a quelque chose d'un peu maladif ou spécial dans son état. Alors que je crois que nous gagnerions beaucoup à nous sentir plus "communs", dans le sens de membres d'une communauté, humaine, musicale; soutenus par les autres, partageant le même but, sans jugement, juste pour vivre quelque chose ensemble.
Les longues années de formation et le travail si solitaire exacerbent je le crains chez le pianiste cette tendance à l'unicité. Personnellement, je ne la trouve pas juste ni féconde, et en plus je trouve qu'elle nous prive de naturel dans notre relation à la musique. C'est difficile d'être naturel, alors si en plus mentalement on rajoute de l'artifice en se complaisant un peu dans des idées très centrées sur notre petite personne, ou qui transforment le simple fait de jouer de la musique en quelque chose de complètement inouï...

Je sais bien que c'est difficile le piano. Mais les morceaux demandent à être joués, pour ainsi dire. Ils ont besoin de nous, nous qui jouons et nous qui écoutons.
Line-Marie

Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Line-Marie »

:D chère Sylvie, je suis en phase avec ce que tu écris. Je prépare mes élèves à leur examen écrit et oral de maths de cette façon. Ils comprennent vite que si les cours sont parfaitement sus, et compris, l'esprit est disponible pour le raisonnement, la réflexion. Même si nous pianistes, nous savons très bien qu'un examen écrit est quand même bien éloigné du trac qu'on peut ressentir en jouant en public, j'ai des élèves qui ont quand même très très peur de ce moment. J'ai constaté que ce n'est pas en l'ignorant que je les aide ,mais bien lorsque j'en parle et en expliquant comment reprendre confiance en soi , comment trouver des repères autour de soi pour se rassurer. ... je provoque des situations identiques à l'examen pour que tout ce qui est matériel devienne naturel et que l'esprit puisse se concentrer sur l’essentiel.
pour ma part, à force de jouer en public, j'ai fini par surmonter ma peur de jouer devant autrui. ...mais je travaille énormément.... j'essaie aussi de jouer devant plusieurs personnes différentes avant une prestation en public, et je choisis les personnes .
Val écrit On connaît son texte quand on peut le jouer par cœur sans erreur ; on sait son texte quand on n'y pense plus, que l'objectif des doigts d'appuyer sur le bonnes touches au bon moment à disparu, quand il ne reste que l'esprit, qui lui seul est réellement capable d'écouter, et même mieux, d'innover. Et, quand on sait son texte, on le joue bien en toute circonstance. Il peut y avoir de l'excellent comme du bien, mais jamais de médiocre, ou en deçà.
Oui Oui, je suis tellement d'accord avec çà....
J'ai compris il y a trois ans l'avantage d'apprendre par cœur et ainsi de posséder en soi l’œuvre étudiée, la digérer , la faire sienne.....cela m'a beaucoup aidé. J'ai fini par trouver une confiance en moi et un plaisir à jouer en public mais ce n'est jamais gagné.....
Au stage de piano que j'ai fait cet été , le jour où j'ai joué pour la première fois devant ce prof que je ne connaissais pas , j'ai eu bien du mal: d'une part parce que la personne devant qui je jouais était parfaitement inconnue de moi et d'autre part parce que je voulais travailler les Variations Sérieuses de Mendelssohn et qu'évidement je ne maitrisais rien du tout. Trois jour plus tard , je lui ai joué une étude de Debussy que j'avais jouée plusieurs fois en public et il a ri à la fin de son écoute et m'a complimentée et dit que je jouais très bien.... nous avons travaillé ce morceau puis nous sommes reparti dans Mendelssohn mais notre rapport a changer. J'ai su que j'étais reconnue de lui et lui a vu que j'étais capable de mener quelque chose à bien. Au concert final, j'ai joué cette étude de Debussy sans problème car je sentais sur moi le regard bienveillant de mon prof de stage et aussi la gentillesse des autres élèves de ce prof.... le piano de concert était vraiment sublime et çà aide énormément aussi !
Malheureusement je ne pense pas qu'il ait de recette miracle. Nous sommes tous unique et différents, chacun de nous devra trouver le chemin qui lui permet de jouer en public en y prenant du plaisir. Mais il y a des règles qui valent pour tous quelque soit le domaine.... au piano: l’œuvre doit être parfaitement maitrisée, apprise à la perfection.... cela demande un travail considérable et sans ce travail , on reste fragile.
et puis une petite vidéo de la prof de BAch Addict , Elena GANTCHIKOVA sur le trac
http://youtu.be/LHXTiXmJJ5s
arg

Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par arg »

Je parlais du jeu à partager en public, pour le public, avec le public.... et pas du trac que j'éprouve comme tout le monde (et même à un degré franchement gênant.... et visible de l'extérieur ....). Et le mot effort n'était pas réducteur à "il suffit de ..."
Oui Sylvie l'effort est parfois très difficile à surmonter et oui encore certains (moi M'dame ! j'ai fait cette expérience !) ont gardé un souvenir traumatisant d'une audition difficile. Encore faut-il se demander pourquoi et surtout qu'est-ce qui n'a pas été fait après pour réparer (j'entends par là: soutien, recadrage de la réalité du "ratage", de l'enjeu, aide par le prof, les auditeurs, comment s'y préparer autrement pour la fois suivante, entourage etc....). Sylvie tu parles de traumatisme et tu as raison, eh bien un traumatisme on peut (et on doit....) travailler avec après. C'est là que se joue la suite et c'est là-dessus que beaucoup n'ont pas eu l'aide suffisante pour apprendre positivement de leur supposé (ou réel) échec.
Pour reprendre la notion d'une recette anti trac qui ne peut pas être la même pour tous, je suis comme oupsi, le rituel ne m'aiderait pas du tout, au contraire c'est plutôt chez moi de savoir faire face à l'imprévu.... mais pas en contrôlant le mieux possible l'environnement, la tenue, le par coeur (qui peut aider, attention je ne dénigre pas ça !), au contraire en intégrant le mieux possible des changements et justement en ayant une souplesse de jeu, de tenue, etc....
sylvie piano
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par sylvie piano »

Je ne vois pas les choses comme Sylvie.
Mais si ! C'est juste que nous ne sommes pas du même côté de la barrière.
chère Sylvie, je suis en phase avec ce que tu écris.
Strumf et moi sommes enseignantes, et d'expérience, et travaillant à un certain niveau de difficultés ( qui justifie notre recherche pédagogique)
La proposition que j'ai faite à Lee n'est pas exhaustive.
Le mieux est évidemment que chacun trouve par lui-même ce qui lui convient.
Et, vraiment toutes les interventions des uns et des autres éclairent certaines zones d'ombre. Je me demandais si chacun mesurait à quel point en parlant de lui en situation publique, combien il livrait de son " moi" profond...... ???
Mais là où l'intervention de Val est judicieuse ( comme toujours !) c'est que en effet il y a savoir et connaître. ( sans pinailler), disons qu'il y a des étapes. Là encore, attention, ce n'est pas pareil pour tous ! Certains individus proches du génie d'ailleurs ( et oui...), possède de telles capacités mnesiques qu'elles " l' encombrent "...Trop vite appris, trop vite su, comment nourrir le temps passé avec l'oeuvre ? Comment parfaire les détails ? Ceux-là sont rares quoique... J'en connais.
D'autres personnes qui peuvent d'ailleurs être également très brillantes (!), éprouvent une espèce de blocage total face au parcoeur, et là où Oupsi vous allez parler en fonction de vous, ce qui est légitime, je vais parler en fonction de mon expérience auprès de dizaines de jeunes et d'adultes de tous genres.
Il faut aussi aussi considérer quel type de jeu public :en concert ?en audition ?ou en concours, (et quel concours?,).... Mais ça, c'est une autre histoire ! Ma journée de pianiste prend du retard ! Mon Schimmel geint doucement.... Je veux lui éviter le manque !
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par sylvie piano »

Je lis à l'instant l'intervention de Arg. Oui, je sais pour le choc traumatique... Travailler thérapie comme l'hypnose E. Mais tout le monde ne l'accepte pas. En tant que prof, je me sens une énorme responsabilité et je veille à ce que le traumatisme n'arrive pas.....
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Lee
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

dilettante a écrit :Plutôt que le surf, je penche pour la natation : savoir se jeter à l'eau.
Merci Dilettante pour ton vécu et bravo.
Oupsi a écrit :Mais ce n'est pas du tout une recette. C'est juste comme ça que je procède en ce moment.
Mais cette pas-une-recette de laisser mijoter les délices est un très bon procédé et m’apparaît bien...mais mon plat n'était pas préparé... #-o
Moderato Cantabile a écrit :Evidemment toi comme moi , simples pianistes amateurs de niveau modeste (enfin je parle pour moi ! )
Tu parles bien pour moi en tout, merci Moderato. :)
sylvie piano a écrit :J'ai plusieurs fois rencontré des pianistes totalement traumatisés
Merci Sylvie d'avoir scrupuleusement répondu à ma question. Je ne suis pas vraiment traumatisée (à part un concert de la musique de chambre où j'ai perdu ma place dans la partition et je n'ai pas le retrouver).
sylvie piano a écrit :La prise de betablocants décuple cette sensation. C'est extrêmement déstabilisant.
C'est un choix très personnel, mais je n'irai pas là, je me drogue suffisamment avec des chopines. :mrgreen: Mais j'utilise les homéopathies qui ne sont pas très efficaces, pour ce que ça donne.
nox a écrit :pour ne plus considérer le jeu en public comme une épreuve, mais comme une étape.
C'est notamment avec tes conseils que je joue en public autant que je peux (quand même pas souvent) en pensant que ça démystifierait l'expérience, même dans les circonstances abominables - à St Lazare il y avait un clochard qui ronflait au pied du piano et les touches qui ne fonctionnaient pas, ça me soignait de St Lazare. Même si je l'exprime rarement, j'apprécie toujours ta candeur et tes messages...enfin, la grande partie du temps. :wink:
arg a écrit :Pour reprendre la notion d'une recette anti trac qui ne peut pas être la même pour tous, je suis comme oupsi, le rituel ne m'aiderait pas du tout, au contraire c'est plutôt chez moi de savoir faire face à l'imprévu.... mais pas en contrôlant le mieux possible l'environnement, la tenue, le par coeur (qui peut aider, attention je ne dénigre pas ça !), au contraire en intégrant le mieux possible des changements et justement en ayant une souplesse de jeu, de tenue, etc....
Tes pensées sont intéressantes, Arg, ça me fait penser de "surfer" comme dans le fil d'Okay.
sylvie piano a écrit :Vous avez envie, n'est-ce pas ?!!
Comme Oupsi a dit au début, je me pose toujours des questions "qui suis-je, pourquoi" etc. Avec des PMistes bienveillants, je me lançais bien plus tôt que j'ai imaginé, mais avec les circonstances de la vie, trop tôt que la préparation à 300% dont plusieurs entre vous préconisez. Donc j'ai une excuse, une notes signé des docteurs Sylvie, Val et MC (peut-être d'autres), qui me témoigne pas encore prête ! :mrgreen:
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Jypé
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Jypé »

Voila un sujet d’importance ! Et qui concerne sans doute tout le monde. Je dois dire en premier lieu que je suis entièrement de l’avis de Sylvie quant à la préparation (qui n’a rien à voir avec un rituel !) Je vous renvoie d’ailleurs au livre de Marguerite Long : « Le Piano » où, dans sa préface, elle cite une pianiste et sa façon de se préparer… tenus, salut… allant même jusqu’à matérialiser les auditeurs par autant de coussins sur les sièges…
Ridicule ? Certainement pas ! Le problème c’est qu’on est confronté à trop de différences entre nos répétitions en privé, en solitaire, et la représentation à quelque niveau que ce soit, en commençant par « entre amis ». Afin d’aider à combattre le stress, le trac… il vaut mieux essayer de gommer un maximum de différences. Alors, plutôt que de parler de rituel, pensons surtout contexte. Tous les éléments participent du contexte. Certains sont facilement reproductibles par avance. Le piano, le lieu, la tenue (sans oublier les chaussures), la durée des pièces, l’ordre, etc. Ridicule ? Certainement pas. Un exemple. Hier encore je tentais la sonate K 27 de Scarlatti… Une chemise un peu trop près du corps… et… la main gauche croisant la main droite pour aller chercher un La aigu… de tomber sur un Sol !
Si l’on parvient à s’entraîner en se rapprochant au maximum du contexte dans lequel se déroulera la prestation, nous limiterons les chances de surprises et, du coup, les chances de plantage. Il y aura bien assez à faire avec la gestion du trac à cause du public ! Et s’il ne reste que ça, nous aurons fait un grand pas en avant.
Bien évidement, c’est juste un avis personnel.
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par nox »

Lee a écrit :
nox a écrit :Je pense réellement que la peur du jeu en public peut correspondre à une peur de se confronter à ses propres défauts, qui peuvent émerger lors d'une prestation publique alors qu'ils sont invisibles quand on joue pour soi.
Je ne pense pas. J'aime me confronter à mes défauts, c'est le seul moyen de progresser. C'est tout simplement la peur de complètement planter et le trac parce que d'autres écoutent.
Eh bien justement, pour moi jouer en public c'est se confronter à ses défauts, et je pense qu'il peut aussi être salutaire de l'envisager sous cet angle.
Je prends l'exemple du "par cœur" (je précise que je n'ai pas encore lu le reste de la discussion, et c'est peut être abordé plus tard ; si je redonde, toutes mes confuses !) : tu as appris ton morceau par coeur, et tu le joues chez toi sans la partition. Est-ce que tu peux en déduire que tu le sais par coeur ? Non, si à la moindre situation de stress tu perds le fil c'est que tu ne connais pas le morceau par coeur. C'est qu'il y a des moment qui ne passent que "en pilote automatique" si je puis dire, et que tu n'as pas la maîtrise.
Et justement le fait de jouer en public va te montrer "voilà, ici dans ce passage, tu ne sais pas vraiment ce que tu joues".

Un autre exemple : quand on joue des trémolos ou des trilles, on a tendance à "forcer" la vibration. Ca passe bien à la maison, quand on est décontracté, sur son piano qu'on connait bien etc...si on ne joue jamais en public, pas de raison de remettre ça en question, on peut continuer à faire comme ça. Mais si on joue en public, on se rend bien compte que ça ne passe pas comme ça, et qu'il faut penser ça autrement. Ce n'est pas grand chose à changer, juste une sensation à modifier, un geste à surveiller. Mais on n'y pense que quand on est confronté à une prestation publique.

Je ne dis pas que quand on sait parfaitement son morceau, on a 0 risques de se planter évidemment.
Tout le monde sait lire, mais ça n'est pas pour ça que tout le monde est capable de parfaitement lire un texte en public.

Mais jouer en public permet de pousser l'exigence plus loin, et surtout de la déplacer. On se rend compte qu'une fausse note, ce n'est pas important. On a une nouvelle approche. Ca empêche de se focaliser sur des détails, et de donner une nouvelle dimension à ce qu'on joue.

Et quand on arrive à surmonter son trac et à révéler quelque chose aux auditeurs, on le sent, il y a une espèce de communion, et c'est quand même assez magique.
Croyez-moi, ça vaut le coup de s'accrocher.

Je redonne mes 3 conseils clés (à mon avis) pour ceux qui veulent vaincre leur trac :
1/ présenter en public des choses faciles
2/ jouer plusieurs fois les mêmes pièces, à des occasions différentes (pour un premier essai d'une pièce en public, le mieux ce sont les occasions un peu informelles, même jouer sur un piano "publique" peut suffire)
3/ ne surtout pas jouer une pièce tout juste apprise
Modifié en dernier par nox le mar. 16 sept., 2014 10:10, modifié 2 fois.
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Je précise un peu les choses: je n'essaye pas d'ignorer le trac, j'essaye juste de ne pas centrer ma préparation sur le trac.
Le trac je ne peux que l'accepter. Je vais jouer devant des gens, dès les premières mesures mes mains se mettent à trembler: que faire d'autre que sourire intérieurement et accepter ces mains qui tremblent, et jouer quand même de tout mon coeur? C'est comme prendre note de ce qui se passe, mais ne pas laisser cela envahir complètement le jeu, ne pas perdre le contact avec la musique.

Jean Luc avait écrit très justement dans un autre fil sur le trac qu'il pensait beaucoup au contexte quand il se prépare: il pense aux gens, au lieu, il essaye de visualiser les choses. On choisit une tenue et s'habille d'une certaine manière, en effet, je crois que c'est surtout une politesse à l'égard de ceux qui sont là, c'est prendre acte de leur présence. Je ne suis pas chez moi en tenue d'intérieur, c'est la moindre des choses. C'est comme ouvrir une porte en soi: il va y avoir des gens, je les visualise, je me mets un peu en situation d'échange. Ce qui me fait peur dans les termes que tu utilises, Sylvie (danger, traumatisme, etc.) c'est que cela centre d'emblée l'échange dans ce qu'il peut avoir de négatif, alors qu'en fait, on ne sait pas. Pour moi, se préparer, c'est accepter de ne pas savoir. L'autre chose, c'est qu'aussitôt tu qualifies, il y a des pianistes proches du génie, d'autres brillants, etc., bref c'est comme inviter le pianiste à se mettre en position d'être jugé, qualifié, bref toujours ce jury intérieur inconscient qui pour ce qui me concerne est le pire ennemi.

edit je vois que nox a posté entretemps.
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Okay
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Okay »

La question des rituels est intéressante. J'y ai pas mal réfléchi aussi, car je me suis aperçu que j'avais tendance à y recourir depuis assez longtemps. Par exemple, ça a pu chez moi prendre la forme de trucs comme une chemise fétiche pour jouer en public, ou plus tôt, passer des oraux (ado, j'avais la chemise bleue des oraux et la chemise grise des concours de piano). Ces rituels peuvent aider à installer un cadre familier et rassurant, et font quasiment penser à de la superstition. Mais ce sont avant tout des ancrages, c'est à dire des interrupteurs émotionnels qui lorsqu'ils sont activés sont associés et déclenchent un certain état mental. Je ne suis pas contre en soi, et même carrément pour sous certaines conditions. Il faut penser à un aspect pragmatique : leur reproductibilité. Comment gérer la chemise si on passe deux oraux (ou auditions ou tours à un concours, etc) deux jours de suite, ou si une énorme tache d'huile ou que sais-je nous force à la dernière minute à porter autre chose ? Pensons aussi au changement de cadre imprévu (salle, piano ...) et à toutes ces choses imprévisibles qui fragilisent le rituel, et en font un outil à double tranchant. Bref, les ancrages ça peut être très puissant, et on peut donc vite en devenir dépendant, qu'on les construise volontairement ou qu'un certaine répétition de circonstances les installe à notre insu. Donc il faut trouver quelque chose qui soit toujours accessible sur commande, sinon ça peut se retourner contre nous assez brutalement.
C'est pour ça que pour jouer en public, je me suis tourné vers un ancrage 100% mental, qui est par définition toujours là et ne peut faire défaut (il y a d'autres trucs comme se toucher le poignet, ou marcher d'une certaine manière, qui sont toujours disponibles et peuvent renforcer l'ensemble). Il s'agit simplement d'activer, de stimuler avec toute la conscience, l'émotion de la musique que je vais jouer, de m'y immerger le plus profondément possible, de l'habiter tellement pleinement que parfois sur le moment je parviens à ne plus m'habiter moi-même. La conséquence émotionnelle est une certaine dissolution de l'égo : je suis au début bourré de trac, puis plus distant, puis tout petit, minuscule, et à puis je n'existe plus devant la beauté de cette musique qui finit par occuper l'espace mental précedemment dévolu à mon anxiété de jouer.
Se dissocier de l'émotion négative est d'après moi une bonne solution seulement si c'est pour s'associer au contenu musical qu'on souhaite faire vivre. Sinon on tombe dans l'enfer du jeu automatique et subi.
sylvie piano a écrit :Oui, je sais pour le choc traumatique... Travailler thérapie comme l'hypnose E. Mais tout le monde ne l'accepte pas.
Connaissant de très près le sujet pour diverses raisons, la personne qui souhaite réellement travailler sur elle arrive généralement à des résultats avec ce type d'outils. S'il s'agit d'un vrai choc traumatique, il y a aussi l'EMDR qui réalise des miracles (ça peut être couplé), on arrive même à soigner des vétérans de guerre avec ça.
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Oupsi
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Oupsi »

Je suis d'accord avec Nox.
Il ressort de ce qu'il écrit que le jeu en public est un peu une aventure, une expérimentation, une recherche, une autre dimension, potentiellement une joie. C'est "magique". Alléluia!

C'est bien cela, qui donne tout son sens au travail, non?
Gracou
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Gracou »

Je voudrais citer deux petites expériences qui m'ont aidé à mieux gérer le trac, au cas où cela pourrait en faire de même pour certains.

La première, c'est le jour où j'ai pris conscience, lors d'une discussion avec un autre musicien, que j'imaginais tout comme lui inconsciemment et systématiquement une personne toxique dans le public, quelqu'un ayant une oreille très aiguisée, mélomane averti ou pire, musicien aguerri, très attentif, à l'affût de la moindre approximation. Quelque part, je pensais à cette personne imaginaire, ce juge tapi dans l'ombre, dès la préparation du concert, pendant le concert et même après. Vous le connaissez aussi, cet affreux Jojo ? :mrgreen: #-o

Et bien en fait le grand secret, c'est que cette personne, quoi que je puisse jouer, aussi bien que je puisse faire, est un vieux grincheux qui a tout vu et tout connu et ne sera jamais content. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut aussi accepter que malgré tout le mal qu'on se donne, nous ne trouverons pas grâce auprès de certains spectateurs, et il en va d'ailleurs de même aux concerts de grands musiciens. Certains en ressortent en faisant la fine bouche, genre "j'ai connu mieux", "c'était mieux avant", etc. La manière dont va être perçu ce que nous avons joué ne dépend pas que de la qualité de la prestation, mais aussi de la bonne disposition d'esprit des spectateurs.

Dès lors, la chose est simple : on ne joue pas pour satisfaire ce vieux gribou en particulier. On essaie de partager la musique que l'on aime avec ceux que cela pourra toucher (et il y en aura forcément), et tant pis pour les grincheux qui n'ont soit pas conscience de la difficulté que cela représente, soit, ce qui est pire, en ont conscience mais ne peuvent pas faire preuve d'empathie avec celui qui s'échine à se démener sur scène.

La deuxième chose, c'est que j'ai découvert un "rôle" dans lequel je suis à l'aise avant un concert (ou une audition) : je rassure les autres. Par nature, je donne l'impression d'être un peu lent, détendu, zen, de ne jamais m'en faire, ce qui fait que même en étant ultra flippé, tendu et la tête en ébullition, je donne l'impression que la pression glisse sur moi. Et bien en fait j'ai creusé ce sillon : j'essaie de faire en sorte de détendre les autres, les rassurant, plaisantant un peu, et ce faisant, au lieu d'être centré sur mon trac, j'y pense beaucoup moins, occupé que je suis à essayer de partager un peu de "positif".

On l'a déjà dit, mais je pense aussi que ce qui peut aider, c'est éventuellement d'arrêter pendant une période de jouer seul en public. Opter pour le 4 mains ou la musique de chambre (ou en groupe, selon les styles) aide énormément, un peu comme si on divisait le trac, ou plutôt comme si on mutualisait les forces pour y faire face. :wink:
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Gracou
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Gracou »

nox a écrit :Je redonne mes 3 conseils clés (à mon avis) pour ceux qui veulent vaincre leur trac :
1/ présenter en public des choses faciles
2/ jouer plusieurs fois les mêmes pièces, à des occasions différentes (pour un premier essai d'une pièce en public, le mieux ce sont les occasions un peu informelles, même jouer sur un piano "public" peut suffire)
3/ ne surtout pas jouer une pièce tout juste apprise
D'accord avec ça. Le fait de jouer quelque chose qui soit pile de son niveau pianistique sous-entend qu'on est à la limite et donc que la moindre perturbation viendra semer la pagaille, ce qui ne manquera quasiment jamais d'arriver, parce qu'entre le trac, le public qui tousse (n'est-ce pas Jarrett :evil: ), le piano différent du nôtre, l'éclairage, etc, les peaux de banane potentielles ne manquent pas. #-o
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
nox
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par nox »

Gracou a écrit : On l'a déjà dit, mais je pense aussi que ce qui peut aider, c'est éventuellement d'arrêter pendant une période de jouer seul en public. Opter pour le 4 mains ou la musique de chambre (ou en groupe, selon les styles) aide énormément, un peu comme si on divisait le trac, ou plutôt comme si on mutualisait les forces pour y faire face. :wink:
Tout à fait ! Et surtout, quand on est plusieurs, on retrouve vraiment la notion de "jeu". On "joue" en public, ça prend tout son sens :)
nox
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par nox »

Non, attendez là, quelque chose déconne :
Lee a écrit :Même si je l'exprime rarement, j'apprécie toujours ta candeur et tes messages...enfin, la grande partie du temps. :wink:
Gracou a écrit : D'accord avec ça
Dans la même discussion, j'ai Gracou d'accord avec moi et Lee qui me fait un compliment.
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Lee
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par Lee »

:lol:

Plus sérieusement, Nox, tu as jamais bien expliqué avant pourquoi tu es contre connaître le clavier sans regarder. Depuis la semaine dernière j'essaie un peu ici et là (les yeux fermés) pendant que je joue le morceau par coeur et il me semble que ça aiderait énormément pour maîtriser le jeu si je pouvais le faire...
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nox
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Re: Quand on joue pour soi, quand on joue pour autrui...

Message par nox »

Ah, on change de sujet alors ? Moi je veux bien...
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