Presto a écrit :Je ne sais pas combien de temps tu as passé sur ce piano mais on t'en pose des questions
Il y en a encore une qui me taraude, c'est celle des tempi, t'es-tu supris à jouer plus vite sur le Pleyel et donc (je pense aux Etudes) à être plus proche des tempi écrits soit par opportunité technique, soit pour une question d'ajustement à la sonorité ?
J'y ai passé moins de cinq minutes... mais il est sûr que la légèreté donne envie aux doigts de courir, et ils le font plus naturellement que sur un piano moderne. Sur les vitesses des Études, tout laisse à croire qu'elles sont dans l'ensemble plus lentes que le métronome de Chopin. Je renvoie aux analyses de J.P. Marty et d'Ekier. Ce dernier est un peu plus nuancé et plus approfondi, mais allant dans la même direction assez globalement.
Oupsi a écrit :Merci Okay. Donc on peut imaginer que cette polonaise, dans l'idée de Chopin, commence "le plus bas possible" dans l'absolu?
Est-ce si fréquent ?
Oui on peut même plus que l'imaginer à mon avis, et c'est rethoriquement très intéressant quand on songe au caractère quasiment d'ode funèbre de cette œuvre.
Ravel me semble adopter le même geste dans l'incipit de la Valse (œuvre où 14-18 résonne énormément) ainsi que celui du concerto pour la main gauche (œuvre encore plus morbide). Chez Chopin et pour de toutes autres raisons, le début de la Barcarolle est aussi tout en bas (il s'agit à mon avis d'une grosse cloche ; le do# semble adopter ce leitmotiv tout du long). Je réfléchis à peine à tout ca, mais ces débuts dans les tréfonds de la sonorité mériteraient un joli fil à part
