Lettre ouverte à votre ancien professeur
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
J'ai retrouvé les citations.
“It’s not the note you play that’s the wrong note – it’s the note you play afterwards that makes it right or wrong.”
—Miles Davis
“There’s no such thing as a wrong note.”
–Art Tatum
“Do not fear mistakes. There are none.“
—Miles Davis
"There are no wrong notes on the piano, just better choices.”
—Thelonious Monk
“There are no wrong notes, only wrong resolutions”
—Bill Evans
Et toi même Christof quelque part tu parlais d'une fausse note qui poyvait finalement devenir la plus belle chose jouer. Je maintiens que tu peux ainsi "convertir" en jazz impro cela mais imossible en classique pour laquelle il faut jouer la partition.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Au risque d'alimenter le débat.... Christof a vraiment raison pour les fausses notes et j'en ai eu encore la preuve en postant l'enregistrement de Schubert<Liszt hier: le jeu en live passait mieux alors qu'il était rempli de fausses notes aussi ...
Je crois que la fausse note en public ne change rien à l'écoute du public pourvu qu'elle soit assumée et surtout qu'on ne s'en excuse pas, même par un geste, et surtout pas par un juron (difficile à éviter parfois il est vrai)... Je dirais que même une fausse note TRES malencontreuse (sur une cadence finale par exemple, qui s'entend vraiment) ne changera rien à la lecture générale que fait le public.
Mais en revanche, oui, on doit jouer la partition, encore que.... cela nous est tous arrivés de nous tromper et de nous rattraper en ... improvisant, non pas au sens créatif du jazz mais pour sauver les meubles, on a tous rejoué ça et là une note loupée, repris un accord avec conviction alors qu"il n'est pas répété, voire rejoué une mesure entière l'air de rien, voire écourté de plusieurs mesures pour retomber sur nos pieds. Bien sur il s'agit de rattrapage mais ce n'est pas si éloigné.
Alors, pourquoi pas aller plus loin (je me fais un peu l'avocat du diable car je tiens au texte....) et s'autoriser une part d'improvisation dans un morceau écrit qui deviendra mi-classique, mi)jazz ? Après tout, nous jouons pour notre plaisir... et savons bien que nous ne cherchons pas à être de références artistiques...
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Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Qu'elle beau parcours. Je suis toujours ému devant les traces que chacun laisse qui font de vous un être complet.Christof a écrit : ↑dim. 22 mai, 2016 18:57 Ce fil est magnifique, quelle merveille idée Lee !
Vos témoignages me touchent comme c'est pas possible, m'incitent aussi à me recueillir sur ma propre histoire. Savoir ce que j'écrirais si j'écrivais sur ce sujet.
Piano-panier, j'imagine que tu connais ce livre "Power Patate" : http://www.florenceservanschreiber.com/ ... er-patate/
C'est drôle parce qu'à l'inverse de vous tous, mes professeurs ont toujours joué devant moi, pour me faire sentir certaines choses. Si je devais écrire, il y en aurait à dire. Impossible de faire court. Tellement de personnes à remercier.
Tout d'abord ce médecin qui a dit à mes parents quand j'étais tout petit : ouh là, là, il a de toutes petites mains... Il faudrait qu'il joue d'un instrument de musique... Alors ce n'a pas été un problème, pas du tout une obligation pour moi. Parce que la première fois que j'ai vu un piano, c'était chez ma grand mère. C'était un vieux vieux piano droit, tout fatigué, cadre en bois, bien faux.. J'avais cinq ans je crois. Je me suis assis là, tant bien que mal, complètement ébahi de voir que lorsqu'on posait ses doigts, cela faisait des sons... J'ai passé là toute l'après-midi, mes doigts contre les vieilles touches d'ivoire, heureux comme un fou. Un crève coeur quand il a fallu partir.
Alors du coup on s'est dit que ce serait bien pour moi le piano... pour mes mains.
Cela a duré pas mal de temps comme ça, le rituel chez ma grand mère, et à chaque fois on ne pouvait plus me décoller du piano. Si bien qu'un jour (je pense que c'était un an plus tard), ma grand mère a laissé le piano venir s'installer chez moi, avec, dans le trousseau, le nom d'une prof à aller voir : Madame Guédamour...
Ma grand-mère, on aurait cru quelqu'un du XIXème siècle. Mais c'était rien à côté de madame Guédamour. SI je devais écrire à cette dernière, je la remercierai tout d'abord d'avoir pu pénétrer chez elle. Parce qu'elle habitait juste à côté de la maison de Georges Méliès (dont mon père m'avait souvent parlé). Dommage cette maison a été détruite depuis. Comment a-t-on pu laisser détruire ce joyau, lieu d'histoire ? Alors voilà, de son jardin, je pouvais entrapercevoir un bout du jardin de ce prestidigitateur des images et cela me faisait rêver.
Je la remercierais aussi de m'avoir fait découvrir qu'il existait des pianos à queue (elle avait un crapaud), et surtout, de m'avoir tapé sur les doigts dès la deuxième leçon (vous savez le truc où l'on vous met une pièce sur le dos de la main, qui ne doit pas tomber... et si elle tombe... malheur à vous.)
Je la remercierais parce que je n'ai plus du tout voulu y retourner... me disant qu'il fallait que je me débrouille tout seul.
Je n'arrêtais pas de jouer.. essayant de retrouver les airs que j'aimais, essayant aussi d'en faire quelque chose. Je la remercierais parce que je sais que c'est cela qui m'a développé l'oreille. Qui m'a donné aussi une espèce d'approche qui faisait que je n'ai jamais eu peur du piano. Un terrain de liberté. J'ai fait ça pendant des années et des années... Sont passés par là les morceaux des Beatles, des Stones, des Moody Blues, Simon and Garfunkel et autres Elton John, CSN&Y dont je relevais les morceaux qui me plaisaient à l'oreille... Vous savez.. Lady Madonna, Martha my dear, For no One, Hey Jude, Let it be... Ruby Tuesday... Night in white satin, Like a bridge troubled water, Sorry seems to be the hardest word, Don't let it bring you down (version du disque After the gold Rush), After the Gold Rush... et peut-être une centaine d'autres... et puis j'adorais écouter Fats Waller... Et tout le ragtime, dont j'ai appris à "faire la pompe".
Dans le lot, il faut aussi remercier ma grand mère, parce que le piano, il ne tenait pas l'accord (les chevilles qui flottaient un peu trop dans le bois). J'ai acheté une clé pour accorder et j'y passais des heures... Il restait un peu juste un quart d'heure et puis tout était à refaire : cela m'a donné le goût de l'effort.
J'ai quand même refait un petit passage avec une autre prof, mais qui ne m'a pas donné le goût. Mais bon, j'ai pu travailler du Czerny, Hanon, des sonatines... Mais là aussi j'ai très vite quitté...
Et alors est arrivé ce disque : le Köln concert de Keith Jarrett. Je suis tombé fou de la quatrième face : Memories of tomorrow J'ai mis plus de 6 mois à le relever (faisant jouer surtout ma mémoire et des signes cabalistiques de mon cru) ... Sauf que j'étais bien avancé, parce que si j'avais une bonne oreille, j'avais une technique bac - 12, et c'était impossible pour moi de jouer ses phrases rapides... Et ce morceau, je voulais tellement le jouer. Je n'avais jamais entendu quelque chose de tel auparavant.
Alors là, j'ai pris les grands moyens et me suis inscrit au conservatoire national de région de Montreuil. J'avais 18 ans.
On y prenait les adultes, mais il fallait faire un an de solfège avant de pouvoir entrer en classe de piano. Et c'est là que je veux remercier ma prof de solfège... Il faut imaginer la scène... A l'époque il n'y avait pas de classe "adulte" proprement dite. Alors au solfège, j'ai démarré à zéro.. J'étais avec des tous petits... mais bon, au bout d'à peine une semaine, comme j'avais bon, j'ai sauté une classe. Et là, j'y suis resté 1 mois, et puis j'ai encore sauté une classe... et je suis arrivé dans la classe de madame ... (je ne me souviens plus de son nom, hélas). Et elle n'a pas voulu se plier à la règle qu'il fallait attendre encore avant que je puisse commencer à jouer du piano... Je me rappellerais toujours de son geste, me prenant après un cours par la main, me disant "viens, on va tenter un truc"... Alors on est monté au quatrième étage, dans la classe de Monsieur RIchard. Elle a plaidé ma cause, d'une façon incroyable. Alors monsieur RIchard m'a fait assoir devant le piano, me demandant de lui jouer quelque chose. C'était un beau Steinway quart de queue. Je crois que j'ai joué un truc d'Elton John. Pendant cela, il n'arrêtait pas de donner des petits coups sur mes coudes...
Il a accepté de me prendre tout de suite dans sa classe à une seule condition : que j'accepte de reprendre avec lui tout à zéro. Parce ce que rien n'y était : pas de poids de bras, aucune "technique"... Si je pouvais lui écrire maintenant, je le remercierais de nouveau pour tous les moments merveilleux que j'ai passés avec lui, de m'avoir permis aussi d'assister après mon cours, à celui qu'il donnait à son élève la plus avancée (avec son accord), qui préparait le conservatoire de Paris. Une vraie merveille les discussions qu'ils avaient à propos des oeuvres. Une merveille aussi quand il se mettait au piano, juste pour montrer une petit chose. Le son qu'il avait !!! Et moi, j'étais comme une éponge.
Je le remercierais de cette phrase qu'il a eue alors que j'avais passé l'examen de fin d'année (au conservatoire on était obligé) et que je me suis étalé pendant le deuxième morceau (la quatrième invention de Bach). Au début cela avait bien commencé, puis au moment de jouer la quatrième invention s'est passé pour moi quelque chose de déstabilisant. J'étais là, et je regardais jouer mes doigts, qui jouaient tout seul. Le fait d'y attacher de l'importance, de me dire que ce n'était pas normal, a fait que cela a commencé à partir en quenouille. Puis grand blanc... alors j'ai improvisé pendant au moins quatre mesures un truc, un peu dans le style, pour essayer de rattraper le fil en route, de me raccrocher à une branche. J'ai mis cela sur le compte du trac.
Le retrouvant plus tard, après être sorti de la scène, il m'a dit : "tu sais, il n'y a que les musiciens sans talent qui n'ont jamais le trac. Ce que tu as joué était superbe".
Je le remercierais aussi, de sa réaction, le jour où je lui ai amené une partition des suites canadiennes d'Oscar Peterson, en lui disant que j'aimerais la jouer (j'étais un peu dans mes petits souliers... d'oser lui apporter quelque chose qui n'était pas du "classique"). Il s'est installé, à commencé à déchiffrer à vue, jouant cela merveilleusement me disant : "mais qu'est ce que c'est bien écrit !!!), comme une merveilleuse découverte pour lui. "Je l'emporte avec moi, comme ça, je vais t'écrire tous les doigtés.. Et si tu veux, viens me voir tel jour au conservatoire de Bobigny (il en était le directeur, outre être prof aussi dans le conservatoire de Montreuil), on regardera cela ensemble". C'était un énorme privilège de venir chez-lui. Il habitait tout l'étage en haut du conservatoire. C'était immense. Il avait plusieurs piano à queue, des pianos qu'on lui avait offerts... Avant d'être prof, il avait été un grand concertiste, avait dû arrêter après avoir eu un accident de voiture qui lui avait emporté le bas de la jambe gauche, remplacé par une prothèse. Il avait travaillé tout le recueil des suites. M'en a joué une en me montrant le plaisir qu'il avait à le faire, swinguant comme un malade... Comme pour me dire : j'ai bien compris ce que tu aimais par dessus-tout, et c'est une merveilleuse musique, aussi valable que n'importe quel auteur classique.
Je le remercierais aussi, de m'avoir dit, après deux ans de ses cours : "Christophe, il faut que tu te sauves d'ici. Ton truc c'est le jazz. Trouve-toi un bon professeur. Je suis heureux, je t'ai remis sur de bons rails. Et puis, rien ne t'empêche de revenir au classique plus tard." "Surtout, ne perds pas de temps".
La suite une autre fois...
Christof
Et on s'y retrouve tous au niveau du souvenir on a tous été marqué par quelqu'un. En esperant que ce soit toujours dans le bon sens du thermes.
Le goût de la musique. Le gôut de vivre et s'épanouir. Peu importe l'instrument tant qu'il y a ce petit quelque chose qui fait que l'on desire profondement en jouer, on arrive bien souvent a son but mais par des chemins emprunter qui ne sont pas d'une évidence née. Et j'admire beaucoup l'honneur que vous placer en vos instructeurs. Peut on parler de maitres de leur art? Quoi qu'il en soit ils contribue en la creation de beau musicien qu'il soit bon pedaguogue ou pietre. On en retire toujours un avantage. Pour ma part ce sont de parfait inconnu que m'ai venu mon engouement pour la musique. J espère un jour pouvoir les compter en connaissance, LE REVE ULTIME. Rencontrer les artistes qui m'ont donner cet envie.
Quand j'étais plus jeune je faisait les braderies pour me procurer des CD tel que BIZET, JOHANNE STRAUSS ou encore cet boîte a musique qui m'a toujours intrigué. Que j'ai finis par démonter par curiosité.. La mélodie n'est pas a mon sens connu elle est unique, j'ai beau la fredonner personne n'est capable de m'en donner le noms du compositeur. ( au agueris je serai bien heureuse de le savoir ) Je chanter bethoveen en remplacent les sons par POME POME POME. J'ai pleurer a mon premier concert, il s agissait d'un trompétiste mais d'emotion. Je n'avais jamais rien entendu de tel cet raisonnance, ce raclement sourd. Lors d'un concert donné par de grand musicien en sortie scolaire je ne tennai pas en place j'avais ce besoin de bouger en rythme. C'étais très fort je m'en souviens. Il y eu d'autre experience on m'a inscrite a la danse du coup. Petit faux pas qui c'est avéré fabuleux me montrant le sens du rythme je passer mon temps a composer entre deux cours des bribes de melodie que je faisai écouter au copine.
Et lorsque le pianiste CHRISTOPHE vennai c'étais pour moi un moment de pure régale. Et surtout un honneur immense de l'avoir a notre cours.
On me faisait danser sur du bach. Qu'elle grande école. Puis il y a quelques années mon grand père a revendu le piano familiale ce fut pour moi un déchirement. J'ai donc decider de poursuivre par tous les moyens. Et maintenant me voila a partager ma passion avec ma grand mère qui accepte d'hébergé la " bête " de piano chez elle.
A la naissance de mon fils j'ai donner la plus grande performance de ma vie non pas a l accouchement mais pour lui inventer toujours plus de comptine de mélodie. Je n'ai pas de parcours musicale a proprement dit. Mais c'est vicerale.
Je suis allez voir HANS ZIMMER en concert et j'ai fini le concert a vomir tant ce que je ressentai été puissant.
Transmettre de la tristesse de la joie.
J'ai fait mes armes sur un bontempi et je ne le renierai pas.
Il n'y a pas de sot musicien.
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Merci à vous Christof et Astrid d’avoir relaté vos expériences, on ressent beaucoup d’émotions dans vos paroles et l’amour de la musique bien présent.
J’ai vécu aussi des choses extraordinaires, un jour je prendrais le temps de vous conter quelques bribes de mon parcours….
J’ai vécu aussi des choses extraordinaires, un jour je prendrais le temps de vous conter quelques bribes de mon parcours….
- Christof
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Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Merci Astrid pour votre réaction et message si parlant de votre amour de la musique, de cette puissance et force de vie, de création qu'elle suscite en vous.astrid.denhaene a écrit : ↑sam. 30 sept., 2023 8:28
Qu'elle beau parcours. Je suis toujours ému devant les traces que chacun laisse qui font de vous un être complet.
Et on s'y retrouve tous au niveau du souvenir on a tous été marqué par quelqu'un. En esperant que ce soit toujours dans le bon sens du thermes.
Le goût de la musique. Le gôut de vivre et s'épanouir. Peu importe l'instrument tant qu'il y a ce petit quelque chose qui fait que l'on desire profondement en jouer, on arrive bien souvent a son but mais par des chemins emprunter qui ne sont pas d'une évidence née. Et j'admire beaucoup l'honneur que vous placer en vos instructeurs. Peut on parler de maitres de leur art? Quoi qu'il en soit ils contribue en la creation de beau musicien qu'il soit bon pedaguogue ou pietre. On en retire toujours un avantage. Pour ma part ce sont de parfait inconnu que m'ai venu mon engouement pour la musique. J espère un jour pouvoir les compter en connaissance, LE REVE ULTIME. Rencontrer les artistes qui m'ont donner cet envie.
Quand j'étais plus jeune je faisait les braderies pour me procurer des CD tel que BIZET, JOHANNE STRAUSS ou encore cet boîte a musique qui m'a toujours intrigué. Que j'ai finis par démonter par curiosité.. La mélodie n'est pas a mon sens connu elle est unique, j'ai beau la fredonner personne n'est capable de m'en donner le noms du compositeur. ( au agueris je serai bien heureuse de le savoir ) Je chanter bethoveen en remplacent les sons par POME POME POME. J'ai pleurer a mon premier concert, il s agissait d'un trompétiste mais d'emotion. Je n'avais jamais rien entendu de tel cet raisonnance, ce raclement sourd. Lors d'un concert donné par de grand musicien en sortie scolaire je ne tennai pas en place j'avais ce besoin de bouger en rythme. C'étais très fort je m'en souviens. Il y eu d'autre experience on m'a inscrite a la danse du coup. Petit faux pas qui c'est avéré fabuleux me montrant le sens du rythme je passer mon temps a composer entre deux cours des bribes de melodie que je faisai écouter au copine.
Et lorsque le pianiste CHRISTOPHE vennai c'étais pour moi un moment de pure régale. Et surtout un honneur immense de l'avoir a notre cours.
On me faisait danser sur du bach. Qu'elle grande école. Puis il y a quelques années mon grand père a revendu le piano familiale ce fut pour moi un déchirement. J'ai donc decider de poursuivre par tous les moyens. Et maintenant me voila a partager ma passion avec ma grand mère qui accepte d'hébergé la " bête " de piano chez elle.
A la naissance de mon fils j'ai donner la plus grande performance de ma vie non pas a l accouchement mais pour lui inventer toujours plus de comptine de mélodie. Je n'ai pas de parcours musicale a proprement dit. Mais c'est vicerale.
Je suis allez voir HANS ZIMMER en concert et j'ai fini le concert a vomir tant ce que je ressentai été puissant.
Transmettre de la tristesse de la joie.
J'ai fait mes armes sur un bontempi et je ne le renierai pas.
Il n'y a pas de sot musicien.
Vous m'avez écrit : " Et j'admire beaucoup l'honneur que vous placer en vos instructeurs. Peut on parler de maitres de leur art?"
Oui, pour ce qui est mon cas, on peut vraiment parler de maîtres dans leur art.
Je voudrais en profiter ici pour rendre de nouveau hommage à Denis Badault, un de mes profs que j'ai pu côtoyer pendant une année lorsque j'ai fait des études au CIM (j'en avais déjà parlé plus haut dans ce fil). Denis a été très important dans ma vie et j'ai appris récemment avec beaucoup de peine son décès en juillet dernier.
J'avais déjà raconté ma rencontre avec lui, plus haut dans ce fil et je voudrais de nouveau la publier ici :
Pour le prof de piano, Alain m'a écouté jouer puis m'a conseillé de rencontrer Denis Badault. Rendez-vous a été pris avec lui pour le lendemain à 18 heures...
J'y ai pensé toute la soirée à ce rendez-vous, dans le métro, chez-moi, et puis toute la journée qui a suivi. Un horizon, un mystère, une image. Se laisser porter sans connaître finalement le point vers lequel on se dirige. La flamme de la vie qui pétille. Nuit un peu d'insomnie, de feu de braises comme porte ouverte sur un autre monde, qui nous simplifie. Le silence et l'heure qui recueille, se sentir en vie : la nuit, tout se revêt du reflet de grandeur. Cette odeur de l'air doux, dans cette nuit de septembre. Et puis finalement j'ai bien dormi.
Lendemain, 18 heures : je rencontre Denis. Je ne sais pas trop pourquoi, je n'en mène pas large.
Il me met tout de suite à l'aise avec un grand sourire : "Joue-moi quelque chose"
Alors je m'assieds devant le Pleyel, je prends une grande respiration, et je joue... un standard. Quelques minutes plus tard, il s'assied à côté de moi sur la banquette, et commence à jouer les walking bass à la main gauche et puis des accords main droite, et moi j'improvise sur ces motifs. Moment de bonheur... Et tout en continuant à jouer, il me dit "on change"... Alors on fait une espèce de danse tout en continuant à jouer, et je me retrouve à gauche et lui à droite, moi à jouer les basses et les accords, et lui à faire des chorus...
Ensuite, il me sort la partition d'un thème et me demande de lire à vue (ce qui n'est pas trop mon fort...).
Deux minutes après : "Je sais dans quelle petite formation tu vas jouer... Il y a déjà : guitare électrique, basse, batterie, sax, vibraphone... ça va être super".
Dans la grande salle du CIM - Au premier plan : Denis Badault
derrière, de gauche à droite : Kahlil Chahine, Ivan Jullien, Alain Guerrini
Si j'avais des choses maintenant à dire à Denis - mais je lui ai déjà dites, et redites il y a quelques années (la dernière fois c'était vendredi 2 septembre 2016 dernier lors du Concert pour le 30e anniversaire d'existence de l'Orchestre national de jazz - Denis a été pendant trois ans l'un des chefs d'orchestre de l'ONJ) -, c'est avant tout ceci : cette propension qu'il a d'insuffler la décontraction dans la rigueur, une joie énorme de vivre, de vivre la musique. L'étude du jazz, bien sûr, c'est sérieux, mais il faut savoir rire, lâcher prise, rigoler, rigoler, rigoler. Pleins de trucs, on s'en fout... On joue pas sa vie. Mais on aime, on est heureux.
Un autre secret qu'il m'a transmis : toujours chiader le début et la fin d'un morceau. Chiader le début, c'est composer une introduction au morceau. On ne rentre pas là-dedans en faisant : 1, 2, 3,4 et on y va. Non, on y a pensé, on a cherché, on a essayé avant de synthétiser tout ce qu'on est dans cette introduction. On a donné une vision, une ambiance au morceau.
Il y aurait tellement de choses à lui dire. Ce qui m'a le plus estomaqué, c'étaient les jours où il y avait le cours en petite formation (vous savez avec guitare, piano, vibraphone, basse, sax, batterie). Le cours commençait à 14h. Le matin, j'avais le cours d'"ear training"... Le midi, j'allais manger en face au café/restaurant, chez Jeannot. Alors je voyais Denis arriver vers 13h00, commander le plat du jour et sortir une feuille de score. Il devait alors se dire "tiens, qu'est-ce qu'on va leur faire jouer aujourd'hui". Et là, en moins de deux, tout en mangeant, il composait un truc, l'arrangeait pour la formation, l'écrivait... et puis nous écrivait chaque partoch pour l'instrument. A moins 5, il me disait : "bon, ben faudrait y'aller".
Arrivés dans la salle, il distribuait les partoches...
"Basse, batterie, jouez moi les 8 premières mesures pour voir... "
"Maintenant, vibraphone et piano en plus"
"Guitare"
"Le sax, tu ne rentres qu'à partir de la mesure 5... "
Et mon dieu, cela sonnait merveilleusement. Tout ça me semblait assez incroyable... Comment avait-il sorti tout cela si rapidement de sa tête... Et c'était à peu près la même chose chaque semaine...
Merci encore Denis pour tout ce que tu m'as apporté !
Ci-dessous, deux vidéos qui le présentent un peu...
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Encore une belle rencontre qui a permis d’enrichir ton cursus.
L’on fait souvent de belles rencontres, et l’on apprécie la générosité de ces personnes voulant transmettre au mieux leur savoir et de sonder avec justesse les élèves se présentant à eux .
Merci Christof
L’on fait souvent de belles rencontres, et l’on apprécie la générosité de ces personnes voulant transmettre au mieux leur savoir et de sonder avec justesse les élèves se présentant à eux .
Merci Christof
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Bon Dimanche à tous,
J’ai pris le temps de lire tous les posts, c’est vraiment très émouvant.
Certaines histoires comme celles de Moderato, JeanSeb, Okay, et surtout Christof m’ont touché..
Aussi je vais vous conter ma première expérience que je trouve en fin de compte là plus belle.
Je suis né dans une famille ou ma mère et ma grand mère (maternelle) avaient été pianiste amateurs, et une arrière grand mère harpiste professionnelle expatriée aux USA.
Dans mon enfance je n’ai jamais entendu joué ma mère ou ma grand-mère, accaparées par de multiples tâches sans doute..
Cependant siégeait dans le salon de ma grand mère un piano Gaveau impressionnant mais jamais accordé..!!
Mon frère et moi avons bien essayé d’en extirper des sons mais ce n’était pas agréable et donc nous nous en sommes éloignés.
Toute ma famille était très mélomane et plus que régulièrement nous assistions à toute sorte de concert, et ce bain musical servait d’apprentissage presque automatique.
De mon côté j’aimais beaucoup les concerts de musique religieuse à la cathédrale.
Il y avait un chœur d’une centaine de personnes dirigé majestueusement par l’Abbé Lazare ( un Karajan en plus véhément), par moment je voyais en lui un diable, un comble dans une église…!!!
Donc toutes les années un festival de musiques sacrées qui durait plusieurs mois avec un concert chaque semaine.
Mon amour de la musique commençait à naître à ce moment, je pourrais dire que je me souviens encore de l’émotion ressenti par instant..
aussi bercé par les ballets et opéras que ma mère adoraient car elle avait une très belle voix et avait fait parti des chœur de la trevoix à la cathédrale de Troyes.
J’ai été séduit par les opéras italiens et également ceux de Mozart.
Jusqu’à 10/11ans ma culture musicale fut réduite à cette écoute de concerts presque toujours magnifiques.
Puis vint un jour ou mon père acheta un piano électrique et il fut bon ton de donner des cours aux enfants et tout d’abord à l’aîné en l’occurrence mon frère.
Bouffé par la jalousie et l’envie, je restai debout à côté du piano lorsque le professeur donnait son cours. Puis au bout de 6 mois, mon frère ne montrant aucune disposition pour l’instrument et ma mère se montrant dure en son encontre, il cessa et je pris la suite, enfin assis sur le tabouret .
Mon professeur avait comme prénom Cesar, et cela m’impressionnait…
C’était un homme petit, organiste de son état dans une petite église vivant seul, d’une grande gentillesse et d’une patience infinie…
Fin du premier épisode.
Bonne lecture
J’ai pris le temps de lire tous les posts, c’est vraiment très émouvant.
Certaines histoires comme celles de Moderato, JeanSeb, Okay, et surtout Christof m’ont touché..
Aussi je vais vous conter ma première expérience que je trouve en fin de compte là plus belle.
Je suis né dans une famille ou ma mère et ma grand mère (maternelle) avaient été pianiste amateurs, et une arrière grand mère harpiste professionnelle expatriée aux USA.
Dans mon enfance je n’ai jamais entendu joué ma mère ou ma grand-mère, accaparées par de multiples tâches sans doute..
Cependant siégeait dans le salon de ma grand mère un piano Gaveau impressionnant mais jamais accordé..!!
Mon frère et moi avons bien essayé d’en extirper des sons mais ce n’était pas agréable et donc nous nous en sommes éloignés.
Toute ma famille était très mélomane et plus que régulièrement nous assistions à toute sorte de concert, et ce bain musical servait d’apprentissage presque automatique.
De mon côté j’aimais beaucoup les concerts de musique religieuse à la cathédrale.
Il y avait un chœur d’une centaine de personnes dirigé majestueusement par l’Abbé Lazare ( un Karajan en plus véhément), par moment je voyais en lui un diable, un comble dans une église…!!!
Donc toutes les années un festival de musiques sacrées qui durait plusieurs mois avec un concert chaque semaine.
Mon amour de la musique commençait à naître à ce moment, je pourrais dire que je me souviens encore de l’émotion ressenti par instant..
aussi bercé par les ballets et opéras que ma mère adoraient car elle avait une très belle voix et avait fait parti des chœur de la trevoix à la cathédrale de Troyes.
J’ai été séduit par les opéras italiens et également ceux de Mozart.
Jusqu’à 10/11ans ma culture musicale fut réduite à cette écoute de concerts presque toujours magnifiques.
Puis vint un jour ou mon père acheta un piano électrique et il fut bon ton de donner des cours aux enfants et tout d’abord à l’aîné en l’occurrence mon frère.
Bouffé par la jalousie et l’envie, je restai debout à côté du piano lorsque le professeur donnait son cours. Puis au bout de 6 mois, mon frère ne montrant aucune disposition pour l’instrument et ma mère se montrant dure en son encontre, il cessa et je pris la suite, enfin assis sur le tabouret .
Mon professeur avait comme prénom Cesar, et cela m’impressionnait…
C’était un homme petit, organiste de son état dans une petite église vivant seul, d’une grande gentillesse et d’une patience infinie…
Fin du premier épisode.
Bonne lecture
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Merci pour ces témoignages ! Il est beau ce fil !
C’est intéressant aussi de lire la diversité des parcours qui nous amènent à nous retrouver ici autour d’une passion commune.
C’est intéressant aussi de lire la diversité des parcours qui nous amènent à nous retrouver ici autour d’une passion commune.
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
2e épisode, lettre à mon premier professeur de piano.
Ce qui est plus conforme à ce sujet.
J’ai passé 8 années à ses côtés, 1 année et demie seul avec lui, ensuite je suis rentré au conservatoire mais mes parents lui ont demandé de continuer à me suivre, ce que je trouvais légitime.
Il est décédé depuis plus de 20 ans maintenant.
Dès le départ il s’est attelé à la tâche de m’apprendre à lire correctement la musique, étant organiste Bach fut rapidement ma musique de chevet, notamment les inventions.
Et également l’art de délier les doigts de Czerny( je me rappelle encore quelques exercices par coeur sur les 50 proposés..
Sa méthode d’apprentissage s’appuyait sur une lecture impeccable des partitions dès le départ, ce que l’on appelle la lecture à vue..
Cesar me donnait mon cour le Mercredi après-midi et demandait à ma mère de me laisser dans ses mains 3h.
Ainsi il me faisait parcourir des dizaines de partitions..
Étant devenu proche de mes parents, ceux-ci l’invitait régulièrement le Dimanche midi, et je passais tout l’après-midi avec lui sur le piano.
Aux alentours des 14h, il piquait du nez et je jouais ce que je voulais pendant 30mn , cette séance durait jusqu’à 18h !!
Pour les cours il me recevait chez lui, un petit 2 pièces où siégeaient 2 pianos, un excellent piano droit Sauter et un Steinway B211 de 1920.
Pendant ces 2 premières années de cours, j’eus 2 fois le droit de jouer sur le Steinway, un instrument exceptionnel..!!
Au bout de 2 mois de piano, il me fit jouer dans sa petite chapelle un morceau de Bach, je crois un menuet, je ne sais plus bien, sans me prévenir au préalable…
J’étais stressé car l’église était comble mais j’avais bien aimé..
Ce qui fut extraordinaire avec Cesar était sa propension à toujours être positif, et exprimant sans cesse des louanges sur mon travail, stimulant ainsi la confiance en moi et une envie de lui faire plaisir.
Certes sa pédagogie s’arrêtait à une bonne lecture et au respect du rythme, il s’attachait un peu à l’interprétation mais pas assez en observant cela maintenant..
On ne terminait jamais vraiment une œuvre..,
Ma grand-mère était consciente de cela et conseilla que je postule au conservatoire pour parfaire mon enseignement musical, ce qui fut fait.
Au départ il fut un peu contrarié mais il fut d’accord de continuer à me suivre autant qu’il fallait.
C’est ainsi que toutes les semaines je suivais ses cours et dans cette configuration il me faisait répéter les œuvres du conservatoire sans oublier de continuer à me faire déchiffrer nombre de partitions de son choix.
Je pense que j’étais devenu un peu comme son fils spirituel, ne regardant jamais l’heure, et puis me laissant jouer la plupart du temps sur son Steinway.
Il venait régulièrement me voir passer les examens du conservatoire et je sentais chez lui une grande fierté..
Je vous remercie Cesar d’avoir su révéler une grande confiance en moi et développer les bases du piano toujours dans un esprit de joie et ludique.
J’ai développé certaines qualités par la suite grâce à cet apprentissage.
Par la suite j’ai eu un grand nombre de professeurs au conservatoire, nombre d’artistes et concertistes mais aucun n’a égalé ce petit bonhomme qui m’a aimé avec beaucoup de bienveillance
Ce qui est plus conforme à ce sujet.
J’ai passé 8 années à ses côtés, 1 année et demie seul avec lui, ensuite je suis rentré au conservatoire mais mes parents lui ont demandé de continuer à me suivre, ce que je trouvais légitime.
Il est décédé depuis plus de 20 ans maintenant.
Dès le départ il s’est attelé à la tâche de m’apprendre à lire correctement la musique, étant organiste Bach fut rapidement ma musique de chevet, notamment les inventions.
Et également l’art de délier les doigts de Czerny( je me rappelle encore quelques exercices par coeur sur les 50 proposés..
Sa méthode d’apprentissage s’appuyait sur une lecture impeccable des partitions dès le départ, ce que l’on appelle la lecture à vue..
Cesar me donnait mon cour le Mercredi après-midi et demandait à ma mère de me laisser dans ses mains 3h.
Ainsi il me faisait parcourir des dizaines de partitions..
Étant devenu proche de mes parents, ceux-ci l’invitait régulièrement le Dimanche midi, et je passais tout l’après-midi avec lui sur le piano.
Aux alentours des 14h, il piquait du nez et je jouais ce que je voulais pendant 30mn , cette séance durait jusqu’à 18h !!
Pour les cours il me recevait chez lui, un petit 2 pièces où siégeaient 2 pianos, un excellent piano droit Sauter et un Steinway B211 de 1920.
Pendant ces 2 premières années de cours, j’eus 2 fois le droit de jouer sur le Steinway, un instrument exceptionnel..!!
Au bout de 2 mois de piano, il me fit jouer dans sa petite chapelle un morceau de Bach, je crois un menuet, je ne sais plus bien, sans me prévenir au préalable…
J’étais stressé car l’église était comble mais j’avais bien aimé..
Ce qui fut extraordinaire avec Cesar était sa propension à toujours être positif, et exprimant sans cesse des louanges sur mon travail, stimulant ainsi la confiance en moi et une envie de lui faire plaisir.
Certes sa pédagogie s’arrêtait à une bonne lecture et au respect du rythme, il s’attachait un peu à l’interprétation mais pas assez en observant cela maintenant..
On ne terminait jamais vraiment une œuvre..,
Ma grand-mère était consciente de cela et conseilla que je postule au conservatoire pour parfaire mon enseignement musical, ce qui fut fait.
Au départ il fut un peu contrarié mais il fut d’accord de continuer à me suivre autant qu’il fallait.
C’est ainsi que toutes les semaines je suivais ses cours et dans cette configuration il me faisait répéter les œuvres du conservatoire sans oublier de continuer à me faire déchiffrer nombre de partitions de son choix.
Je pense que j’étais devenu un peu comme son fils spirituel, ne regardant jamais l’heure, et puis me laissant jouer la plupart du temps sur son Steinway.
Il venait régulièrement me voir passer les examens du conservatoire et je sentais chez lui une grande fierté..
Je vous remercie Cesar d’avoir su révéler une grande confiance en moi et développer les bases du piano toujours dans un esprit de joie et ludique.
J’ai développé certaines qualités par la suite grâce à cet apprentissage.
Par la suite j’ai eu un grand nombre de professeurs au conservatoire, nombre d’artistes et concertistes mais aucun n’a égalé ce petit bonhomme qui m’a aimé avec beaucoup de bienveillance
- BM607
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Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Très belle histoire @Ninoff. Très émouvante.
Pas sûr qu'on trouve encore beaucoup de "personnages" comme lui de nos jours.
BM
Pas sûr qu'on trouve encore beaucoup de "personnages" comme lui de nos jours.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Ils sont très touchants vos témoignages Christof, Ninoff !
Et on voit combien vous avez investi dans le piano grâce à tel ou tel professeur qui sert de guide et de soutien.
Et on voit combien vous avez investi dans le piano grâce à tel ou tel professeur qui sert de guide et de soutien.
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Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Eh bien mon histoire avec le piano a commencé alors que mon père restaurait , avec une équipe de tailleurs de pierre et sculpteurs une des églises normandes détruites par les bombardements pendant la 2 è guerre mondiale , donc dans les années 60 , il restait encore beaucoup à faire , et un soir en rentrant à la maison il nous raconta avoir entendu un organiste travailler pendant que lui oeuvrait dans l'église avec l'équipe des Monuments historiques , il en est revenu enchanté et nous proposa , à ma soeur et à moi , de commencer à prendre des cours de piano , et ainsi j'ai rencontré ma première professeur(e) qui m'a marquée à vie ! Elle élevait seule ses 5 enfants , en assurant les cours de musique dans un collège privé et en donnant une quantité importante de cours privés , ( tout en cultivant son potager le soir à la lumière de ses phares de voiture !! ) , bref, une énergie incroyable et une vitalité contagieuse . Tout a été très vite , elle m'a non seulement enseigné le piano , mais aussi rallongé le cours en me faisant faire de la dictée musicale à 1 et 2 voix , dictées d'accords , plus chant , déchiffrage apprentissage rythmique et cours complet de théorie .
Lorsque mon père est tombé gravement malade, 3 ans après le démarrage de cet apprentissage , ma mère pensait que je devrai renoncer aux cours de piano par manque de moyens financiers, et là cette femme a immédiatement proposé de continuer sans percevoir de rémunération , et comble de générosité , quelque temps après, le vieil Erard de mes débuts donnant des signes de faiblesse signifiant que des frais importants seraient à prévoir, m'a tout simplement offert un piano !! Bref, c'est difficile à croire mais j'ai eu cette " fée" à mes débuts sur ce chemin musical et je lui voue toujours un amour inconditionnel et une admiration sans bornes ....
Lorsque mon père est tombé gravement malade, 3 ans après le démarrage de cet apprentissage , ma mère pensait que je devrai renoncer aux cours de piano par manque de moyens financiers, et là cette femme a immédiatement proposé de continuer sans percevoir de rémunération , et comble de générosité , quelque temps après, le vieil Erard de mes débuts donnant des signes de faiblesse signifiant que des frais importants seraient à prévoir, m'a tout simplement offert un piano !! Bref, c'est difficile à croire mais j'ai eu cette " fée" à mes débuts sur ce chemin musical et je lui voue toujours un amour inconditionnel et une admiration sans bornes ....
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Je ne me souviens plus pourquoi j'ai commencé le piano. Il n'y avait pas de musicien dans la famille. Est ce moi qui ait demandé? Est ce que ce sont mes parents qui m'ont incitées?
En tout cas, à l'âge de 8 ans me voila démarrant mes cours de piano au conservatoire de Saint Germain en Laye. Ma professeur était immense, je crois qu'elle me faisait un peu peur.
Elle était très exigeante et j'ai progressé très vite. Je revois sa facilité, ses mains immenses virevoltant sur le piano.
Je me souviens de la salle d'examen, cette salle où il y avait le piano à queue et où on n'avait jamais le droit de rentrer, avec l'odeur du parquet et le grincement de ce dernier dès qu'on rentrait dans la pièce. Ma professeur m'encourageait mais quel stress ses examens de fin d'année où on jouait son passage dans le niveau supérieur.
Je dois dire que comme apprentissage du stress, il n'y a pas mieux, je n'ai jamais stressé pour tous les examens/concours que j'ai passés par la suite lors de ma scolarité.
Mais à 16 ans, j'ai malheureusement choisi d'arrêter lé piano. Tous mes copains/copines sortaient, allaient s'amuser et moi je devais travailler mon piano 1 heure tous les soirs, assister aux cours de solfège, etc...
Comme je le regrette, même et si j'ai repris des années après, je n'ai jamais récupéré le niveau que j'avais..
Et c'est bien des années plus tard que je compris que ma professeur était une femme extraordinaire et la chance que j'avais eue de pouvoir la apprendre à ses cotés. C'était Micheline Ostermeyer, double championne olympique de poids et de disque aux JO de Londres.
Je compris mieux pour quoi elle était aussi exigeante avec ses élèves. Elle avait eu toute sa vie la même exigence avec elle même pour arriver à ce niveau pianistique et sportif
En tout cas, à l'âge de 8 ans me voila démarrant mes cours de piano au conservatoire de Saint Germain en Laye. Ma professeur était immense, je crois qu'elle me faisait un peu peur.
Elle était très exigeante et j'ai progressé très vite. Je revois sa facilité, ses mains immenses virevoltant sur le piano.
Je me souviens de la salle d'examen, cette salle où il y avait le piano à queue et où on n'avait jamais le droit de rentrer, avec l'odeur du parquet et le grincement de ce dernier dès qu'on rentrait dans la pièce. Ma professeur m'encourageait mais quel stress ses examens de fin d'année où on jouait son passage dans le niveau supérieur.
Je dois dire que comme apprentissage du stress, il n'y a pas mieux, je n'ai jamais stressé pour tous les examens/concours que j'ai passés par la suite lors de ma scolarité.
Mais à 16 ans, j'ai malheureusement choisi d'arrêter lé piano. Tous mes copains/copines sortaient, allaient s'amuser et moi je devais travailler mon piano 1 heure tous les soirs, assister aux cours de solfège, etc...
Comme je le regrette, même et si j'ai repris des années après, je n'ai jamais récupéré le niveau que j'avais..
Et c'est bien des années plus tard que je compris que ma professeur était une femme extraordinaire et la chance que j'avais eue de pouvoir la apprendre à ses cotés. C'était Micheline Ostermeyer, double championne olympique de poids et de disque aux JO de Londres.
Je compris mieux pour quoi elle était aussi exigeante avec ses élèves. Elle avait eu toute sa vie la même exigence avec elle même pour arriver à ce niveau pianistique et sportif
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Merci Pos, MH et BM607 de vos retours et d’avoir pris le temps de lire
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Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Ma première expérience avec le piano a été avec ma grand-mère. Prof de musique, elle a un crapaud gaveau. Vers l'âge de six ans, je demande à ce qu'elle m'apprenne le piano. Première leçon : jouer des dizaines de fois avec le pouce la même note... Autant dire que je n'ai pas fini la première leçon...
Je n'ai donc appris le piano qu'à l'âge de 15 ans avec une prof en école de musique. Tout s'est bien passé. Puis après 4 ans je suis parti en Allemagne pour les études, et j'ai pris des cours à l'école de musique locale où ça s'est mal passé avec ma nouvelle prof. Je m'étais préparé pour le premier cours en travaillant à fond le prélude et fugue de Bach que j'avais dans les doigts, j'avais pris le vocabulaire allemand lié au contrepoint. Mais lors du premier cours, la prof ne m'a même pas demandé de jouer ce que je savais. Elle m''a mis devant un morceau enfantin, et m'a demandé de le déchiffrer avec elle. Puis à la fin du cours, elle a voulu que j'achète un recueil de morceaux pour... débutants. J'ai réussi à la convaincre que cela ne me correspondait pas, elle m'a fait acheter un recueil un peu plus avancé, mais tout de même pour première et deuxième année de piano. Avec certains morceaux totalement inintéressant (je me rappelle en particulier d'un rondo de Pleyel musicalement vide). Et pour couronner le tout, le piano droit de l'école était vraiment mauvais.
Parfois, en sortant de l'école, je voyais dans un autre bâtiment la directrice, également prof de piano, donner ses cours sur un beau piano droit, et ça me faisait très envie. Mais manquant de courage, je n'ai pas osé changer de prof (il y avait une période d'essai). J'ai donc fini l'année avec la prof. Puis j'ai arrêté l'année suivante, et j'ai pris quelques cours particuliers avec mon ancienne prof lorsque je rentrais en France.
Je n'ai plus pris de cours depuis maintenant 6-7 ans et je suis actuellement en recherche d'un prof.
Je n'ai donc appris le piano qu'à l'âge de 15 ans avec une prof en école de musique. Tout s'est bien passé. Puis après 4 ans je suis parti en Allemagne pour les études, et j'ai pris des cours à l'école de musique locale où ça s'est mal passé avec ma nouvelle prof. Je m'étais préparé pour le premier cours en travaillant à fond le prélude et fugue de Bach que j'avais dans les doigts, j'avais pris le vocabulaire allemand lié au contrepoint. Mais lors du premier cours, la prof ne m'a même pas demandé de jouer ce que je savais. Elle m''a mis devant un morceau enfantin, et m'a demandé de le déchiffrer avec elle. Puis à la fin du cours, elle a voulu que j'achète un recueil de morceaux pour... débutants. J'ai réussi à la convaincre que cela ne me correspondait pas, elle m'a fait acheter un recueil un peu plus avancé, mais tout de même pour première et deuxième année de piano. Avec certains morceaux totalement inintéressant (je me rappelle en particulier d'un rondo de Pleyel musicalement vide). Et pour couronner le tout, le piano droit de l'école était vraiment mauvais.
Parfois, en sortant de l'école, je voyais dans un autre bâtiment la directrice, également prof de piano, donner ses cours sur un beau piano droit, et ça me faisait très envie. Mais manquant de courage, je n'ai pas osé changer de prof (il y avait une période d'essai). J'ai donc fini l'année avec la prof. Puis j'ai arrêté l'année suivante, et j'ai pris quelques cours particuliers avec mon ancienne prof lorsque je rentrais en France.
Je n'ai plus pris de cours depuis maintenant 6-7 ans et je suis actuellement en recherche d'un prof.
- Christof
- Messages : 7573
- Enregistré le : lun. 18 avr., 2016 17:08
- Mon piano : Yamaha G3
- Localisation : Paris 75020
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Merci à vous tous Ninoff , pianoforte, Sissou et Beehmal pour ces touchants témoignages. Ils font revivre un instant des moments si importants.
PS : J'espère Beehmal que tu vas vite trouver le nouveau professeur tant attendu. Une nouvelle belle aventure qui va commencer.
PS : J'espère Beehmal que tu vas vite trouver le nouveau professeur tant attendu. Une nouvelle belle aventure qui va commencer.
Modifié en dernier par Christof le mar. 03 oct., 2023 13:42, modifié 1 fois.
- VIX
- Messages : 673
- Enregistré le : lun. 04 févr., 2008 21:33
- Mon piano : schimmel 122se.C.Bechstein208
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
A Sissou,incroyable d'avoir eu M.Ostermeyer comme prof! Double championne olympique et excellente prof de piano! Il y a vraiment des gens extraordinaires ! !
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Oui, c'est sur que j'ai eu de la chance d'avoir Micheline Ostermeyer comme professeur de piano. C'est une rencontre qui marque.
Mais je n'ai pas rigolé tous les jours!
La barre était haute, elle était très exigeante. D'ailleurs plusieurs de ses élèves sont devenus pianistes professionnels
Mais je n'ai pas rigolé tous les jours!
La barre était haute, elle était très exigeante. D'ailleurs plusieurs de ses élèves sont devenus pianistes professionnels
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
merci pour tout vos témoignages !
j'aurai aimé avoir cette chance de commencer le piano enfant!
j'aurai aimé avoir cette chance de commencer le piano enfant!
tout mon apprentissage :https://www.youtube.com/channel/UCGYAyp ... subscriber
- Carla Rocío
- Messages : 2540
- Enregistré le : ven. 25 déc., 2020 9:07
- Mon piano : Hoffmann P188
Re: Lettre ouverte à votre ancien professeur
Ça fait chaud au cœur toute cette reconnaissance.
Mon premier professeur de Musique à été… ma maman. Pas du tout musicienne.
Toute petite on écoutait ensemble les 4 saisons de Vivaldi et elle interprétait chaque nuance, chaque toucher et rythme, chaque émotion, à la lumière du mouvement de l’énergie de vie qui se manifeste différemment à chaque saisons. Grâce à elle j’ai compris le sens profond de la musique en tant que grâce et langage divin.
Et ceci aucun professeur ne me l’ a enseigné par la suite.
Mon premier professeur de Musique à été… ma maman. Pas du tout musicienne.
Toute petite on écoutait ensemble les 4 saisons de Vivaldi et elle interprétait chaque nuance, chaque toucher et rythme, chaque émotion, à la lumière du mouvement de l’énergie de vie qui se manifeste différemment à chaque saisons. Grâce à elle j’ai compris le sens profond de la musique en tant que grâce et langage divin.
Et ceci aucun professeur ne me l’ a enseigné par la suite.