LVB - Sonate op27 n°2 ("clair de lune") - Question de pédale

[Koll]

T'es pas seule, on est là

[Oupsi]

C'est sûr, j'ai bien senti des présences pendant que je reprenais à zéro mon travail sur la pédale!
De toute manière, chaque jour je découvre et redécouvre des sensations avec la pédale, c'est dingue.
Ça c'est parce que jusqu'à il n'y a pas très longtemps, j'ai joué du Bach, du Bach et encore du Bach et sans pédale! Et pour les autres morceaux (Mozart, Debussy, Beethoven), je suivais les instructions de mon adorable prof, mais sans toujours comprendre ni ressentir de l'intérieur (surtout avec le clavier Roland... évidemment depuis deux ans et demi, j'ai un merveilleux piano ça change tout). C'est avec ce premier mouvement de sonate clair de lune que j'ai commencé pour la première fois à me triturer le crâne sur cette question, et maintenant bien sûr avec Chopin. (et avec les forumistes)

[Pr.Bifidus]

Moi aussi, c'est avec ce morceau que j'ai découvert les subtilités de la pédale.
Et la gestion des voix...
C'est aussi la première fois que j'ai une vision personnelle d'un morceau (i.e. indépendante de celle de ma prof) que je m'efforce de retranscrire en jouant.

Bref, une pièce très formatrice pour moi. Je mesure les progrès accomplis depuis 3 semaines dans la technique et, surtout, l'interprétation !
(ben oui, 3 semaines pour 20 mesures... et ce n'est pas encore au point en ce qui concerne l'interprétation... )

Hier soir, nous avons beaucoup travaillé sur la pédale. J'ai montré mes différents essais à ma prof, et ce qui me gênait dans le rendu.
Nous (enfin, surtout elle) avons fini par comprendre où ça pêchait : relevé de pédale un petit peu trop tôt (manque de legato, du coup) et un peu trop "à fond".
En déclenchant plus tard, et en ne relevant la pédale qu'à moitié, le rendu est beaucoup plus agréable. Plus profond, plus legato, sans trous.

Je pense que je tiens le bon bout.
Mais il va falloir recommencer tout le travail depuis le début pour que ça soit fluide, car il faut que je me débarrasse de mes habitudes actuelles. Et ce n'est pas si évident.

[Bonusmalus]

Ca ne peut pas faire de mal de travailler le legato sans la pédale avant de la mettre. Mais c'est surtout l'étagement des 3 plans qui crée la musique.

[Pr.Bifidus]

Ca ne peut pas faire de mal de travailler le legato sans la pédale avant de la mettre. Mais c'est surtout l'étagement des 3 plans qui crée la musique.

J'arrive assez bien à faire le légato MD sans la pédale (sur cette pièce en tous cas). Et si tu parles de la MG, ben, heu... c'est vrai que je ne sais pas faire du legato sans la pédale sur des successions d'octaves

Plaisanterie mise à part, l'étagement des plans est effectivement capital sur ce morceau. Mais, pour moi, le legato aussi, car il lui donne la "couleur" que j'aime.
Je suis nettement plus touché par l'interprétation de Kempff que par celle de Gould, par exemple (pour prendre 2 exemples parfaitement aboutis, chacun dans son genre) :
http://www.youtube.com/watch?v=WD6pGV69fJI&feature=fvw (Glenn Gould)
http://www.youtube.com/watch?v=O6txOvK-mAk (Wilhelm Kempff)

[Bonusmalus]

J'aime beaucoup Kempff. Mais Gould, pas trop. Comme bien souvent avec lui, cette option surarticulée, quoique techniquement non criticable, sert davantage l'interprète que le compositeur, à mon goût.

[Presto]

Je signale ces vidéos qui sont consacrées à l'analyse de la sonate, ce que dit M Fabre est toujours clair et très instructif :
et les suivantes et d'autres à venir