Travailler l'endurance

[anuradha]

Au secours !
Je suis sincèrement horrifié quand je lis ce genre de phrase : "j’ai ressenti de vives douleurs mais ça valait le coup."
Non, ça ne vaut jamais le coup de ressentir de vives douleurs.

Oui le Christ a déjà souffert pour nous, c' est suffisant. Mais quand même si mon espoir de jouer la musique que j' aime est plus important que la douleur que je peux ressentir alors ça peut effectivement valoir le coup.

La chair est flasque, elle aime le cocooning et les nids douillets , un peu de tension ne peut pas lui faire de mal même si à chaque jour suffit sa peine.

Agir c' est une direction à sens unique. Méditer c' est peser le pour et le contre.

Travailler du Hanon afin de travailler l'endurance musculaire?

Ne pas se punir les doigts et la cervelle.

[zarathoustra]

Je crois effectivement que c'est la plus grande erreur. Ca ne sert à rien de répéter 1000 fois si on ne sait pas ce qu'on cherche. L'endurance c'est precisement supporter sans peine de jouer longtemps. Il faut donc savoir maitriser son propre corps. C'est la recherche de l'aisance dont on parle, l'effort minimum.
Forcer, se crisper, ca veut dire pour 100% du temps qu'on fait fausse route car tous les gestes pianistiques sont ce qui a de plus naturel.

[CoMunDo]

Je ne suis pas sur de tout cela.... Cela risque de lancer un nouveau débat mais cela peut être intéressant.
Je pense que la technique pianistique s'acquiert en renforçant la force de ses doigts. Je pense que lorsqu'on répète une gamme ou un morceau, on entraine son cerveau à placer ses doigts au bon endroit bien sur mais on muscle également indirectement ses doigts. Cela nous permet progressivement de gagner en agilité et en décontraction car nos muscles étant plus fort, il est alors bien plus facile d'exécuter un trait sans se fatiguer. Je parle des muscles des avant bras, ceux qui actionnent les doigts. C'est un peu comme en musculation, lorsqu'on travaille un muscle, on a de vives courbatures le lendemain, on le laisse se reposer quelques jours, il se reconstruit et devient plus puissant. Lorsque j'ai ressenti des douleurs dans la main, j'ai arrêté quelques jours et lorsque je m'y suis remis, ça allait mieux, j'arrivais à mieux jouer ce fameux arpège de façon bien plus fluide et distincte. Bien sur il ne faut pas aller jusqu'à la tendinite mais s'arrêter lorsque la douleur musculaire survient me semble un choix judicieux: on stoppe quelques jours et on revient plus costaud . Evidemment, il faut aussi essayer d'être le plus détendu et souple possible mais cela n'est pas possible selon moi sans un minimum de force dans les doigts. D'ailleurs quand j'étais au conservatoire, ma prof me conseillait de muscler mes doigts en utilisant un musclet de main. Peut être suis je sur une mauvaise piste mais cela pourrait être intéressant d'avoir l'avis de professeurs de piano!

[egtegt]

Tu peux en tout cas avoir l'avis de quelqu'un qui fréquente les salles de sport parfois

Ce que tu viens d'écrire est un non-sens : se muscler pour moins se fatiguer. Les gens qui font de la musculation ne gagnent pas une once d'endurance, ils gagnent de la force et du volume musculaire, c'est tout. Ca leur permet de soulever des masses plus importantes mais très peu d'augmenter leur capacité à soulever de nombreuses fois une masse moindre.

Ceux qui veulent gagner en endurance travaillent sur la durée avec un effort physique faible. Et ils travaillent également la décontraction pour dépenser moins d'énergie.

Mais l'énergie consommée par le piano est relativement négligeable, à peine plus que le fait de rester assis donc ça n'est pas dans cette direction qu'il faut chercher.

Essaye de tapoter en toute décontraction la table, même en tapant fort, tu pourras le faire pendant des heures sans problème. C'est uniquement la contraction qui t'empêchera de le faire.

[MC3]

Tu peux en tout cas avoir l'avis de quelqu'un qui fréquente les salles de sport parfois

Ce que tu viens d'écrire est un non-sens : se muscler pour moins se fatiguer. Les gens qui font de la musculation ne gagnent pas une once d'endurance, ils gagnent de la force et du volume musculaire, c'est tout. Ca leur permet de soulever des masses plus importantes mais très peu d'augmenter leur capacité à soulever de nombreuses fois une masse moindre.

Ceux qui veulent gagner en endurance travaillent sur la durée avec un effort physique faible. Et ils travaillent également la décontraction pour dépenser moins d'énergie.

Mais l'énergie consommée par le piano est relativement négligeable, à peine plus que le fait de rester assis donc ça n'est pas dans cette direction qu'il faut chercher.

Essaye de tapoter en toute décontraction la table, même en tapant fort, tu pourras le faire pendant des heures sans problème. C'est uniquement la contraction qui t'empêchera de le faire.

Excellente analogie au sport !

Le piano...l'art de la détente ? Je le pense, surtout qu'après il y a la beauté du son, sa rondeur, enfin ça dépend du répertoire bien sûr.

[Jean-Luc]

Bonjour CoMunDo,

Je ne suis pas prof, mais bon, je te donne quand même mon avis.
Je pense sincèrement que tu n'es pas sur la bonne voie dans ton dernier message qui dit en résumé : "plus les muscles sont forts, plus l'agilité et la décontraction seront...". Non, non, non !!!
Il y a puet-être une chose que tu confonds, c'est la souplesse (ou la décontraction) et l'inertie du bras et donc des doigts. Quand le bras est souple et détendu, ca ne veut pas dire qu'il est inerte ou mou, bien au contraire.
Il faut prendre conscience des muscles qui te sont utiles pour une phrase, et juste ceux-là. C'est toute la difficulté du piano d'ailleurs!

On t'a pris l'exemple du sport qui est un bon exemple.
Je t'en donne un autre, et tu vas tout de suite comprendre de quoi je parle : regarde les chats, surtout quand ils chassent.
Leur corps entier est très souple, très agile, les mouvements sont précis, ciblés et rapides. Pour autant, ils ne sont pas si musclés!
Souplesse, agilité, précision, rapidité... toutes les qualités qu'on demande aux pianistes!

En résumé, c'est plutôt une qualité musculaire qu'il faut développer, plutôt qu'une quantité de muscle.