Si je peux rajouter mon grain de sel...
D'abord, cette ballade est l'un des morceaux (à mon sens) les plus romantiques de l'oeuvre de Chopin.
Pour les besoins du (très beau) film de Polanski, il a été nécessaire de couper en effet, mais c'était surtout pour montrer un état d'esprit, une émotion du moment comme suspendue. Mais nullement pour montrer l'oeuvre de Chopin...
En fait, cette ballade est écrite de manière assez simple je dirais : des moments calmes et plutôt apaisés, entrecoupés de passages plus tourmentés; mais ce qui est intéressant dans cette ballade, c'est qu'il y a une progression dramatique parallèle des deux, dont le point d'orgue sont ces fameux sextolets avant les deux gammes de la fin. C'est, hormis tout l'aspect technique que cela demande, le gros challenge de ce morceau.
Comment faire cette progression, quel sens lui donner?
Malheureusement, si on coupe comme dans le film, le morceau est complètement déstructuré, il n'y a plus de sens. je trouve vraiment dommage de travailler seulement "la version du film" car musicalement, c'est fichu. On ne peut rien dire, sauf : ah bin oui, il a une super technique... Et puis après? La technique n'est qu'un moyen et non une fin pour entrer dans les gros clichés...
Sinon, personnellement, ce n'est pas la partie "Presto con fuoco" qui m'a donné le plus de mal. Techniquement parlant, c'est tout le milieu. Et si je dois vraiment décrire ce que je ressens quand je joue cette ballade, c'est le tout premier passage 'agitato' avec lequel je ne suis jamais très à l'aise (mais ça c'est perso).
Rubato a bien raison!
Par contre ce qui est difficile, c'est d'ammener ce "presto con fuoco" après avoir joué le reste du morceau, et sur le plan de l'endurance (je n'aime pas ce mot), et sur le plan musical.
Enfin, c'est mon point de vue.
Et puis au fait :
****BONNE ANNEE 2009 A TOUS****