Rubato a écrit :Avez-vous vu ? Dans Pianiste magazine de ce mois-ci, il y a 3 scènes d'enfants transcrites à 4 mains . J'ai trouvé cela "bizarre" (surtout pour la première que je ne conçois pas du tout ainsi !). En revanche, belle surprise il y a une romance de Clara Schumann jouée par Marie-Josèphe Jude .
Les Scènes d'Enfants à 4 mains C'est nouveau ça...
Tout à l'heure, en voiture, j'étais sur RadioClassique et j'entends une pub pour un disque d'Andreas Staier jouant Schumann .
Franchement, cela ne m' a pas du tout donné envie d'acheter ce CD : la première scène, jouée sur le pianoforte, sans douceur (à mon goût), je n'ai pas aimé du tout...Connaissez-vous ces enregistrements ?
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
La critique du magazine diapason au sujet de ce disque est assez mitigée.
Je lis qu'il a monté son répertoire schumanien sous forme "d'hommage à Bach".
Jamais entendu encore sinon.
Au sujet des scènes d'enfants, j'ai réécouté sur FM l'émission de Philippe Cassard. Pas vraiment exceptionnelle, une heure de survol sans jamais toucher dans le mil'.
Par contre, Rubato, si tu t'interesses toujours à ces pièces, je te conseille de lire : le n°22 de la revue Ostinato Ricore (revue internationale d'études musicales), consacré à Schumann. Un bel article, l'enfant étranger d'Hoffmann, les scènes d'enfants de Schumann : Une "transformation topologique" ?
Kreisheriana, Horrmann : "Lorsque l'étranger (der Fremde) évoquait les pays lointains et inconnus (fernen unbekanten Ländern), les hommes (Menschen) et les bêtes étranges qu'il avait découverts en ses lointains voyages - sa parole (Sprache) alors se perdait en échos merveilleux, capables d'exprimer sans le secours des mots (ohne Worte), les choses les plus mystérieuses"
J'ai retrouvé trace de cet enregistrement ici. et on peut en entendre quelques extraits ici..
La deuxième "écoute" me semble bien meilleure que ce que j'avais entendu en voiture.
J'apprends aussi qu'il ne s'agit pas d'un pianoforte mais ..d'un Erard de 1837 (et ces Scènes sont de 1838-1839).
Tout cela m'intéresse nettement plus !
Bien sûr que Schumann m'intéresse toujours autant, Mylène ! (mais j'ai du mal à trouver l'article et la revue cités)
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
En effet cet enregistrement est assez deroutant!
D'après Staier,il revendique des lectures opposées à la sentimentalité qu'on y met traditionnellement.
Personnellement je trouve interressant cette approche mais pas dans une demarche qui aboutit à l'elaboration d'un disque (et donc d'un produit commercial).
Pour quelqu'un qui n'aurait jamais ecouté les scènes d'enfants ou les scènes de la foret je deconseille trés fortement cet enregistrement.
Problème rythmique,absence d'expressivité.........
Je veux bien que l'on soit toujours à la recherche de la nouveauté mais enregistrer ces morceaux sans sentimentalité ne présente aucun interet musical .
Ecoutons plutot horowitz!!!!!
M aintenant enregistrer sur un Erard de 1837 restauré alors que les pieces ont ete ecrites en 1838 sont du "pinaillage" rubato ( snobisme conformiste? ou reference a ton piano?)
Pianopharm a écrit :
M aintenant enregistrer sur un Erard de 1837 restauré alors que les pieces ont ete ecrites en 1838 sont du "pinaillage" rubato ( snobisme conformiste? ou reference a ton piano?)
Je ne cherchais pas du tout à pinailler. C'est même le contraire, je voulais indiquer que cela me paraissait concevable mais, en revanche, l'expressivité me semble oubliée...
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
Je confirme :aucune expressivité
Le travail de staier est denué de toute reflexion sur cette oeuvre;du coup tout est denaturé et aucune emotion ne submerge l auditeur.
la musique ne consiste pas a taper sur les bonnes touches.
l interprete se doit de transmettre l oeuvre et ce quel que soit son niveau
ce travail serait à la limite acceptable de la part d un amateur (quoique!!!) mais certainement pas de la part d un professionnel.
Enregistrement a fuire de toute urgence ou a offrir à sa belle mere
Serieusement je trouve inoui que sous des pretextes totalement mercantiles de tel enregistrement puisse voir le jour.
Si vous faites ecouter cette interpretation à un novice qui ne les a jamais entendu je vous garantis un degout à vie de schumann
J'adore les 13 Scènes d'enfants, celles que Schumann a écrites pour Clara bien sûr... Les transcriptions à quoi bon Les Scènes de la forêt sont magnifiques aussi.
rubato a écrit:
(Du coup, je me suis remis aux Scènes d'Enfant)
Tu as bien raison rubato, elles sont exquises ces Scènes d'enfants; il me faudra les retravailler quand la série noire que je traverse sera terminée.
Il n' y a pas de correspondance -à mon humble avis- entre une sentimentalité (dans le meilleur sens du terme) et l' univers de Schumann ou en tout cas dans les Scènes d' enfants.
La première (ou la dernière) des scènes, par exemple, est souvent jouée de façon très expressive et très sentimentale. Très bien, cela reste de toute façon très beau.
Mais si l' on reste dans l' idée du titre de cette première pièce, cela donne une tout autre interprétation ô combien plus intéressante.
D' ailleurs l' univers des enfants n' est pas un modéle de sentimentalité -encore que cela se discute- mais cela va bien au délà vers les mondes de l' imaginaire, de l' onirisme et du fabuleux.
Je recommande A. Cortot et non pas Horowitz (bien qu'il demeure mon pianiste préféré) dans les scènes d' enfant. Il les jouent de façon un peu trop précieuse avec cette idée de l' adulte qui parle du monde de l' enfance comme un paradis perdu idéalisé.
Cortot ne les interprète pas comme cela.
Je recommande A. Cortot et non pas Horowitz (bien qu'il demeure mon pianiste préféré) dans les scènes d' enfant. Il les jouent de façon un peu trop précieuse avec cette idée de l' adulte qui parle du monde de l' enfance comme un paradis perdu idéalisé.
Cortot ne les interprète pas comme cela.
Oui bien sûr mais chaque pianiste interprète ces Scènes d'enfants différemment et c'est tant mieux, c'est ce qui les différencie.
Selon moi, l'écriture de Schumann est si particulière qu'elle permet à chaque pianiste une interprétation différente. C'est ce qui fait tout le charme de ces petites pièces en fonction de l'état d'âme du moment et peut-être aussi de certains souvenirs d'enfance.
Dans ces Scènes d'enfants, je ressens aussi comme un paradis perdu que je ne retrouverai jamais...
Je ne cherchais pas à exclure ni à hiérarchiser une interprétation par rapport à une autre. Ceci dit, il y a suffisament de livres écrits sur la musique de Schumann pour ne pas en être trop à côté.
Il y a quand même une scène dans le receuil qui peut être joué avec sentiment.
Je maintiens,question de gout,l interpretation D horowitz !
Quand je l'entend j imagine toujours un adulte qui regarde des enfants en train de jouer et qui en regardant ce spectacle entre en resonance avec sa propre enfance(peut etre idealisée:l adulte n'est plus l enfant qu il etait ,le temps a fait son oeuvre et le pardis de l enfance et de l innoncence ont disparu)
Alors on peut changer de mot et ne pas parler de sentimentalisme si cela gene mais de nostalgie (regret du temps passé et de ne plus retrouver ce que l on a connu mais joie de l avoir vecu ).
En cela je critique l enregistrement de STAIER qui à l'ecoute ne transmet pas tout cela.
Tempo trop rapide (indications metronomiques defectueuses ,celles là meme que clara schumann denonçait comme defectueuses! elle devait un petit peu connaitre l oeuvre et le compositeur,???)
Musique simple techniquement mais tellement belle
Il y a quand même une scène dans le receuil qui peut être joué avec sentiment.
Je pense que tu fais allusion à la voix du poète ou à la rêverie mais selon moi il y en a beaucoup plus que l'on peut jouer avec sentiment. Je pense à la 1ère: des pays lointains, à la 4ème: supplication enfantine, à la 7ème: rêverie, à la 8ème: au coin de l'âtre, à la 10ème: un peu trop sérieux, à la 12ème: l'enfant va s'endormir et bien sûr à la 13ème, la petite dernière: la voix du poète que je trouve sublime.
Cela n'engage que moi bien sûr mais comment jouer ces petites pièces sans un minimum de sentimentalité
Elles ont forcément été composées pour ça...
Selon moi sentimentalité et nostalgie sont indissociables dans ces pièces.
Modifié en dernier par André Quesne le sam. 06 déc., 2008 13:56, modifié 1 fois.
+1, j'ai horreur de ces interprétations, et je trouve que jouer sur un Erard rincé vieux de presque 2 siècles n'y apporte rien.
J'ai l'impression en ce moment qu'on oublie qu'un piano n'est pas un violon et qu'il ne se bonifie pas avec le temps. Qu'on reconstruise un piano neuf identique à ceux de l'époque, ça m'intéresserait, mais jouer sur des pianos mal accordés (car inaccordables), sonnant comme des casseroles à cause de leur âge, j'ai vraiment du mal.
Quand à l'interprétation quasi métronomique, pourquoi ne pas éditer un disque de la partition jouée en midi sur un bon logiciel ?
Je suis un peu dur mais je maintiens, je n'accroche vraiment pas à la démarche qui me semble très artificielle, juste de l'affectation pour se démarquer des autre. C'est sûr que ça n'est pas évident d'innover avec une pièce jouée par tous les plus grands ... mais alors pourquoi ne pas jouer autre chose ?
Concernant le piano de STAIER il s'agit d 'un piano ERARD entierement restauré (donc un meuble d'epoque avec plus rien d'origine: une coquille vide) ce n'est ni plus ni moins qu'un argument marketing (commerce quand tu nous tient! ) à moins que ce ne soit pour faire plaisir a rubato
Pianopharm a écrit :Concernant le piano de STAIER il s'agit d 'un piano ERARD entierement restauré (donc un meuble d'epoque avec plus rien d'origine: une coquille vide) ce n'est ni plus ni moins qu'un argument marketing (commerce quand tu nous tient! ) à moins que ce ne soit pour faire plaisir a rubato
D'aprés le son, il y a plus que le meuble. Restauré ne veut pas dire remplacer toutes les pièces. En tout cas, tu ne peux pas dire que c'est un argument marketing le son n'a strictement rien à voir avec celui d'un piano moderne ... c'est bien ce qui me gène d'ailleurs