egtegt a écrit :
Mon accordeur à travaillé pour Fazioli au Canada aux débuts de la marque, et il me racontait comment Fazioli avait réussi à se faire une réputation au début : il a vendu son piano légèrement plus cher que Steinway. Il m'a dit que ça se passait toujours presque de la même façon :
- Le concertiste arrivait, voyait un piano d'une marque inconnue, Italienne en plus

et faisait la gueule,
- Il s'installait et commençait à jouer et en général déclarait assez dédaigneusement quelque chose comme : "C'est pas si mauvais que ça, ça coûte combien ?"
- L'accordeur annonçait le prix, plus cher qu'un Steinway D donc, et le concertiste commençait à regarder le piano avec respect.
Le piano aurait coûté la moitié d'un Steinway, il aurait été catalogué immédiatement dans la catégorie "piano correct, bon rapport qualité/prix"
Comme quoi, il faut toujours de méfier de l'ordre établi. Il est rarement établi pour rien, mais pas toujours pour les bonnes raisons

Bcp de pianistes sont, comme beaucoup d'amateurs de vin, des "buveurs d'étiquette." Ils n'y connaissent souvent pas grand chose et prennent souvent en compte plus des éléments de jugement fantasmés (le prestige véhiculé d'une marque, d'un logo ou d'un lieu, le prix scandaleusement cher d'un D ou d'un FAZIOLI est aussi infiniment plus respectable

) du moins subjectifs (l'opinion d'un prescripteur, le témoignage de quelqu'un qui a dit que c'était super, le nombre d'étoiles sur un forum) plutôt que de se faire leur propre opinion.
Et les magazines spécialisés avec leur banc d'essai bidon n'arrangent rien car la plupart de leurs tests ne sont jamais fait en aveugle, aucun protocole, aucune mesure sérieuse, juste des avis construits sur des "copié-collés" de dossiers de presse fournis par le fabriquant. A l'arrivée, que valent les médailles et autres distinctions attribuées à telle marque à part convaincre le gogo que "vas y, c'est le meilleur, achète ça" ?
Dommage d'ailleurs de ne pas bénéficier d'informations plus objectives de la part de la presse spécialisée. Ils sont bcp plus pro chez AUTO plus
Il faut longuement discuter avec les techniciens et les fabricants sur les foires, dans les échoppes ou sur la scène avant le concert pour enfin espérer recouper toutes leurs infos et commencer à y voir plus clair.
J'ai un collègue et ami concertiste qui m'avait confié un jour que le directeur d'un festival lui avait demandé sur quel piano il voulait jouer:
"- Yamaha ? Steinway ? Kawai ? dites moi celui que vous aimeriez, nous le trouverons !
- Le meilleur !" qu'il a répondu
Quand je lis qu'il faut envoyer au diable les Bosendorfer trop vieux au son pâteux (moi qui ai toujours entendu des Bosen au son cristallin et pur sans excès d'inharmonicité

), que les Fazioli sont super sauf lorsqu'il ne sont pas entretenus et que Le CFIIIS
bien préparé est une merveille, que les Bluthner trop vieux, bof mais faut voir les modèles récents.... je comprends que:
1. PierreArnaud préfère les pianos bien préparés
2. PierreArnaud préfère les pianos récents
3. PierreArnaud a du plus souvent joué sur Yam et Steinway durant ses années d'étude car c'est ce qu'on trouve le plus dans les Conservatoires et les Ecoles de Musique en France.
Je pense qu'effectivement que, comme PierreArnaud, il vaut mieux avoir un bel instrument récent bien préparé et si possible, en avoir un qui se rapproche le plus de ceux sur lesquels on a appris le piano
