Hildegarde a écrit :- pour l'accompagnement : si tu fais toujours les mêmes accords sur le même rythme au fur et à mesure que le thème reprend, c'est terriblement ennuyeux, tu fais toujours la même chose ????
Justement non. Tout le jeu consiste à produire un accompagnement varié tout en faisant entendre la grille. C'est vrai sur le thème, et encore plus sur les chorus (improvisation mélodique). Même un jazzeux qui joue le même standard deux fois le joue rarement deux fois pareil.
Il n'y a aucune indication de rythme sur les grilles d'accords, et ça n'est pas pour rien. C'est laissé à la totale appréciation de l'inteprète, souvent du groupe entier en fait.
Hildegarde a écrit :- si tu restes sur la grille, tu restes toujours dans la même tonalité, il n'y a jamais de modulation ????
Si la grille est dans une seule tonalité, il n'y aura effectivement pas de modulation. En général la grille en elle-même est suffisamment interessante pour qu'on ne s'ennuie pas. Et si on s'ennuie, il existe mille façon de corser le jeu. Beaucoup utilisent des accords de substitution, ou vont aller jouer dans les gammes voisines de la tonalité.
Souvent la grille comporte plusieurs tonalité (un exemple extrême étant Giant Steps de John Coltrane, nommé ainsi en raison des écarts entre les tonalités qui le compose, une vraie torture...

). Par exemple en AABA, le B sera dans une autre tonalité, c'est courant.
Le premier exercice du jazzman est en général le blues. Qui est une forme d'un ennui mortel, en elle-même : 3 accords, une tonalité, 12 mesures qui se répètent à l'infinie, avec des changements devenus insupportable à force d'être prévisibles. Mais tout le jeu consiste justement à aller au-delà et à faire de la musique intéressante avec cette base. Il est courant que les jazzeux tordent cette grille en la truffant de progressions harmoniques en tout genre, pour finir avec peut-être 20 accords sur 12 mesures...
Et puis après, rien n'empêche un groupe de se mettre d'accord pour moduler à tel endroit, jouer tel motif écrit à tel autre, etc... C'est la vie des standards de jazz, chacun en fait ce qu'il veut, alors qu'à la base le matériel réellement écrit est très faible.