J'ai assisté à un concert dans une église, il s'agissait d'un récital Listz par un pianiste ayant travaillé avec Cziffra dont le nom est Herbert Dupleissis.
Trés bon pianiste ayant joué la 2eme rhapsodie hongroise à l'age de 8 ans en concert, c'est maintenant un monsieur d'une cinquantaine d'années siégeant au comité artistique de la fondation Cziffra.
J'en viens à l'essentiel.
Dans ce récital, il joue la 3ème consolation de Listz et surprise, alors que le morceau est en principe terminé, il rajoute plusieurs mesures de son invention.
De même avec la 2ème rhapsodie hongroise, il prend des libertés avec la partition.
Je comprend que l'on puisse s'éloigner de la partition sur le plan de la nuance mais trouvez-vous admissible que l'on puisse en concert rajouter des mesures qui n'existent pas, voire en modifier certaines?
Non respect des partitions
Pour vous faire rire !
Lu sur le Web (http://www.kiwanisclubdefortdefrance.or ... 05_06_nov/) :
Hubert DUPLESSIS :
Né à l’île Maurice , il donne son premier concert sur les plateaux de la TV de cette île à l’âge de 8 ans.
Il étudie la psychologie à Oxford , mais se félicite surtout d’avoir été l’élève de Georges ZCIFFRA, cet immense pianiste. Adepte du répertoire romantique il insiste auprès de son auditoire pour dire combien la musique se doit de transcender les cultures, les nationalités.
« La musique n’est qu’une langue de l’âme , et le piano sert de temps en temps à jouer une œuvre qui en vaut la peine »
STANDING OVATION
Donc : le concert qu'a donné le M. en question était destiné à la télé ... de l'île Maurice. Ensuite : "il insiste auprès de son auditoire", mais comment insiste-t-il donc, le sauriez-vous ? Et l'erreur de frappe ("ZCIFFRA") est authentique (sur la même page on lit aussi CZIFA et BARTOCK, une faute de frappe ne venant jamais seule). Et la citation (« la musique ... vaut la peine») ... est hallucinante, digne d'une ovation débout !
Quelqu'un capable de sortir de telles perles peut aussi bien massacrer des partitions, non ? [peut-être que son âme avait le hoquet...]
Lu sur le Web (http://www.kiwanisclubdefortdefrance.or ... 05_06_nov/) :
Hubert DUPLESSIS :
Né à l’île Maurice , il donne son premier concert sur les plateaux de la TV de cette île à l’âge de 8 ans.
Il étudie la psychologie à Oxford , mais se félicite surtout d’avoir été l’élève de Georges ZCIFFRA, cet immense pianiste. Adepte du répertoire romantique il insiste auprès de son auditoire pour dire combien la musique se doit de transcender les cultures, les nationalités.
« La musique n’est qu’une langue de l’âme , et le piano sert de temps en temps à jouer une œuvre qui en vaut la peine »
STANDING OVATION
Donc : le concert qu'a donné le M. en question était destiné à la télé ... de l'île Maurice. Ensuite : "il insiste auprès de son auditoire", mais comment insiste-t-il donc, le sauriez-vous ? Et l'erreur de frappe ("ZCIFFRA") est authentique (sur la même page on lit aussi CZIFA et BARTOCK, une faute de frappe ne venant jamais seule). Et la citation (« la musique ... vaut la peine») ... est hallucinante, digne d'une ovation débout !
Quelqu'un capable de sortir de telles perles peut aussi bien massacrer des partitions, non ? [peut-être que son âme avait le hoquet...]
J'ai été un peu vache dans mon précédent message, il y a peut-être eu différentes versions du même texte, je pense que Liszt avait l'habitude de modifier sa musique lors des ré-éditions, sans parler de l'Urtext basé sur des manuscrits, sur les copies faites par ses élèves, etc.
Je suppose que la "New Liszt Edition" d'Edition Musica Budapest http://www.emb.hu est la référence aujourd'hui, mais est-ce qu'elle diffère beaucoup des autres Peters, Breitkopf&Härtel, etc.? Franz pourra sans doute nous le dire.
Je suppose que la "New Liszt Edition" d'Edition Musica Budapest http://www.emb.hu est la référence aujourd'hui, mais est-ce qu'elle diffère beaucoup des autres Peters, Breitkopf&Härtel, etc.? Franz pourra sans doute nous le dire.
- egtegt
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Un ami musicien m'a expliqué que Liszt, dans beaucoup de ses oeuvres, avait laissé des mesures vides pour que le pianiste puisse improviser. Aprés tout, Chopin était réputé un grand improvisateur.
Mais apparemment, quand un grand pianiste à réussi une improvisation de grande qualité, les éditeurs ont pris l'habitude de la publier et bien souvent, c'est devenu la seule version jouée.
Je n'ai aucune preuve de ça, juste une personne qui m'en a parlé, je ne sais donc pas si celà correspond à la réalité ot s'il avait mal compris ou même inventé
En tout cas, ça parait plausible.
Dans tous les cas, je ne vois pas pourquoi un pianiste n'aurait pas le droit de modifier une partition pour la jouer comme il l'entend. Par contre, il me semble important qu'il précise ce qu'il fait, ne serait-ce que par respect pour l'auteur.
Mais apparemment, quand un grand pianiste à réussi une improvisation de grande qualité, les éditeurs ont pris l'habitude de la publier et bien souvent, c'est devenu la seule version jouée.
Je n'ai aucune preuve de ça, juste une personne qui m'en a parlé, je ne sais donc pas si celà correspond à la réalité ot s'il avait mal compris ou même inventé

En tout cas, ça parait plausible.
Dans tous les cas, je ne vois pas pourquoi un pianiste n'aurait pas le droit de modifier une partition pour la jouer comme il l'entend. Par contre, il me semble important qu'il précise ce qu'il fait, ne serait-ce que par respect pour l'auteur.
- Franz Liszt
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ça se fait assez fréquement, j'ai entendu un enregistrement de la 2ème Rhapsodie par Barto et il fait aussi ses petites impros...J'ai même entendu Brendel agrémenter des trilles par quelques traits de gammes dans le concerto de Mozart que je travaille...
Totalement fan de la 2ème Ballade de Chopin...
- dominique
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je pense que des oeuvres comme les rhapsodies sont très libres, et je ne trouve pas du tout choquant que l'interprète laisse libre cours à son improvisation. Par contre, cela me génerais dans des oeuvres très "écrites", structurées à la mesure près comme du Ravel, ou pour y revenir, les sonates de Beethoven ou tout est écrit, au silence près.
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Je crois qu'il faut bien faire attention et différencier les choses...
La tradition de l'improvisation en concert, telle qu'elle se pratique toujours, et notamment dans les concertos, prend place dans l'exécution de ce qui s'appelle une cadence. Et il est vrai que certaines cadences sont passées à la postérité et sont éditées avec la partition originales. Mais tout bon interprète qui ne chercherait pas à rendre forcément hommage à l'auteur de cette cadence se doit d'improviser sa propre cadence.
L'ornementation, chez Mozart comme chez n'importe quel musicien d'ailleurs, n'est jamais clairement écrite, car elle se réfère à des habitudes du moment : chacun connait la discussion sur "à partir de quelle date de composition d'une oeuvre doit-on démarrer un trille par la note principale plutôt que par la note supérieure ?" Le traité de C.P.E. Bach, "L'art véritable du jeu de clavier" ne donne pas de règles définitives sur les partitions de son époque, mais rassemble une série de recommendations qui peuvent bien évidemment conduire tel ou tel interprète à traiter un ornement dans une partition donnée d'une manière très différente d'un autre interprète.
Et tous les deux détiennent la même vérité, au fond !
L'arrangement d'oeuvre a également toujours été réalisé, soit pour des questions techniques, (niveau des instrumentistes,ou nombre réduit de musiciens), soit à titre de curiosité musicologique.
Le très grand Rudolf Barchaï n'hésitait pas, par exemple, à "compléter" et terminer ainsi le canon inachevé dans l'Art de la Fugue lorsqu'il donnait cette oeuvre en concert, et je l'affirme d'autant plus volontiers que je l'ai entendu moi-même.
Et puis que dire aussi des "re-créations" réalisées par exemple par Phil Glass autour du Songe d'une nuit d'été, où il remplace la marche nuptiale par un mouvement entièrement de sa plume.
On peut aussi parler de Luciano Berio et de son "Rendering", qui en quelque sorte termine le travail commencé par Schubert pour sa 10ème symphonie. Là, ce n'est plus de la spéculation musicologique, mais un travail similaire aux reprises architecturales de Viollet-Le-Duc.
Dans tous les cas, seule comptera l'honneteté du musicien, et elle seule doit être prise en compte !
La tradition de l'improvisation en concert, telle qu'elle se pratique toujours, et notamment dans les concertos, prend place dans l'exécution de ce qui s'appelle une cadence. Et il est vrai que certaines cadences sont passées à la postérité et sont éditées avec la partition originales. Mais tout bon interprète qui ne chercherait pas à rendre forcément hommage à l'auteur de cette cadence se doit d'improviser sa propre cadence.
L'ornementation, chez Mozart comme chez n'importe quel musicien d'ailleurs, n'est jamais clairement écrite, car elle se réfère à des habitudes du moment : chacun connait la discussion sur "à partir de quelle date de composition d'une oeuvre doit-on démarrer un trille par la note principale plutôt que par la note supérieure ?" Le traité de C.P.E. Bach, "L'art véritable du jeu de clavier" ne donne pas de règles définitives sur les partitions de son époque, mais rassemble une série de recommendations qui peuvent bien évidemment conduire tel ou tel interprète à traiter un ornement dans une partition donnée d'une manière très différente d'un autre interprète.
Et tous les deux détiennent la même vérité, au fond !
L'arrangement d'oeuvre a également toujours été réalisé, soit pour des questions techniques, (niveau des instrumentistes,ou nombre réduit de musiciens), soit à titre de curiosité musicologique.
Le très grand Rudolf Barchaï n'hésitait pas, par exemple, à "compléter" et terminer ainsi le canon inachevé dans l'Art de la Fugue lorsqu'il donnait cette oeuvre en concert, et je l'affirme d'autant plus volontiers que je l'ai entendu moi-même.
Et puis que dire aussi des "re-créations" réalisées par exemple par Phil Glass autour du Songe d'une nuit d'été, où il remplace la marche nuptiale par un mouvement entièrement de sa plume.
On peut aussi parler de Luciano Berio et de son "Rendering", qui en quelque sorte termine le travail commencé par Schubert pour sa 10ème symphonie. Là, ce n'est plus de la spéculation musicologique, mais un travail similaire aux reprises architecturales de Viollet-Le-Duc.
Dans tous les cas, seule comptera l'honneteté du musicien, et elle seule doit être prise en compte !
"La musique est entre les notes"
A.C. DEBUSSY
A.C. DEBUSSY