J'arrive un peu aprés la bataille mais je vais abonder dans le sens de dirlopiano (désolé Jean-Luc
)
J'ai un petit exemple assez frappant.
Il y a quelques années, je faisais de la formation en CAO (Conception Assistée par Ordinateur pour les ignares
) Et il est clair qu'en règle générale, les jeunes s'y mettaient facilement, contrairement aux vieux (c'est amusant d'ailleurs, et pas innocent : dans cette phrase, "jeune" est normal, "vieux" sera considéré par beaucoup comme péjoratif).
Mais j'ai eu affaire une fois à un élève qui m'a beaucoup fait réfléchir sur ce point : il avait une cinquantaine d'années et quand on a commencé par la partie en 3 dimensions, il était complètement perdu. A un point où il me donnait l'impression d'être complètement nul et de n'avoir aucune vision tridimensionnelle... Et deux choses se sont passées :
- Un jour où j'étais dans son entreprise, il m'a montré une perspective d'une boite de vitesses de voiture, réalisée par lui à la main et j'ai réalisé que clairement, mon impression qu'il n'avait aucune vision tridimensionnelle était complètement fausse.
- Nous avons commencé la partie en 2 dimensions, plus familière pour lui, et tout d'un coup, non seulement il a parfaitement compris cette partie, mais il à également très rapidement fini par comprendre la partie en 3 dimensions, au point qu'il est devenu un des utilisateurs les plus performants de notre logiciel.
Si je raconte ça, c'est pour démontrer deux choses :
- Premièrement, dans un domaine informatique et technique très complexe, un vieux peut être capable de performances supérieures à celles des jeunes en partant du même point.
- Deuxièmement, les blocages psychologiques du type "je suis trop vieux/bête/feignant" (rayez les mentions inutiles) sont souvent prépondérants par rapport à la capacité d'apprentissage.
Par contre, un élément non négligeable est que si je décidais de devenir concertiste maintenant, à 41 ans, il faudrait que je commence par passer 10 ou 15 ans à travailler une dizaine d'heures par jour. Premièrement ça m'amménerait à 55 ans, ce qui est un peu vieux pour commencer une carrière, ensuite, je ne sais pas comment je ferais pour vivre pendant ces 10 ou 15 ans, mes enfants n'apprécieraient peut-être pas de me voir enfermé pendant 10 heures sans être avec eux, et si au bout de 4 ou 5 ans, je me rendais compte que je me suis trompé de chemin, je serais dans une situation impossible à vivre.
Bref, peut-être que je n'ai plus les capacités physiques ou intellectuelles pour devenir concertiste, mais en tout cas, ça n'est pas et de loin le principal frein à ma capacité à le faire.
Sans compter qu'on n'est pas motivé de la même façon à 15 ans et à 40 ans. Ma vie n'est pas finie, loin de là, mais je ne suis plus en train de me construire une situation sociale, contrairement à ce que je faisais à 20 ans.
Car même si mes capacités d'apprentissage sont moindre, mon expérience compense largement. Là où quelqu'un de plus jeune absorbera (peut-être) plus facilement que moi sans se poser de questions, je compenserai en utilisant des analogies puisées dans mon expérience.
Pour répondre à Jean-Luc sur ce point : Mon cerveau a peut-être la capacité de créer moins de connexions, mais j'en ai moins besoin car beaucoup sont déjà présentes