nox a écrit : .........................
De mon côté, mon programme de travail quotidien est le suivant :
9 études de Cramer (si j'ai le temps 2 versions : tempo normal et tempo tres lent en staccato du doigt, poignets immobiles)
J'intercale quelques préludes et fugues du CBT de Bach ad libitum au milieu de ces études
3 ou 4 études parmi les études op10 n1,2,4,9,12 et op 25 n1,5,6,8,11 de Chopin
Ensuite je m'attaque à mes pièces (3 ou 4 en général), travail libre en général (si on peut parler de travail, je me contente de jouer en reprenant les passages qui posent problème lentement avec quelques exercices éventuellement).
Nox, tu es professionnel ? Ce volume de travail quotidien, il prend au moins 7 à 8 heures ? Non ? Si on veut s'y tenir, cela me parait énorme comme études et CBT ! En plus 3 à 4 pièces en apprentissage ! C'est pas 7-8 heures mais 12-14 heures !
Je n'arrive pas à un tel rendement, loin de là !
Savoir travailler, c'est un long apprentissage. Repérer ce qu'il faut apprendre, ça prend déjà du temps. Schématiquement, 2 aspects.
1)
Les connaissances musicales : je veux dire par là l'éducation de l'oreille, la connaissance des tonalités, la mise en place de l'imagerie musicale. Tout ce que le "solfège" bien compris peut apporter. Je veux dire, mettre en place une bonne représentation mentale des échelles chromatiques, Majeures et mineures dans un premier temps. Les autres échelles seront alors simples à intégrer. Pour ça, travailler ses gammes bien sûr, mais plus pour l'oreille que pour "l'échauffement musculaire". Repérer le paysage musical, mettre des mots (la théorie, tons et demi-tons) sur sa propre observation, chanter sans faille en se repérant dans ce paysage. Travailler la reconnaissance d'oreille d'airs connus, et leur transposition. Ceci pour l'oreille mélodique. Il faudra alors également travailler l'oreille harmonique. En plus, il faudra travailler le sens rythmique. Qui devra être associé au geste.
Comme à répondu JS Bach, un jour, "La musique, c'est facile ! Il suffit de faire la bonne note au bon moment".
2)
La prise de conscience de ses possibilités de mouvement. Et là, c'est tout un programme. Apprendre à se connaître, à repérer ses tensions musculaires, à commander le relâchement, à trouver les "bonnes ficelles" qui actionnent les bons muscles... comprendre qu'il suffit d'abaisser la touche, (je rappelle la bonne, au bon moment), tout ça peut aussi se faire en dehors du clavier, mais aussi en s'observant jouer, en découpant le processus au maximum, pour détecter quoi faire.
Et pour concilier ces 2 aspects, trouver la bonne synchronisation entre la pensée de la note et la commande du geste pour la jouer.
Alors, une méthode de travail, il y en a autant que de travailleur, et encore aussi autant que de jour de travail. C'est bien là toute la question. S'il y avait une recette, cela se saurait ! À chacun d'apprendre à s'observer dans la réalisation de ce qu'il veut faire. Quoique, les profs ayant de mieux en mieux compris, et ne gavant plus les élèves d'exercices vite fastidieux s'ils ne sont pas compris dans leur objectif, les résultats sont palpables. De plus en plus de très bons pianistes.
En fait, tout n'avance que par prises de conscience successives, que ce soit sur une gamme, sur un Hanon, sur une étude ou sur un morceau, ou encore sur une impro, pas de programme meilleur qu'un autre pour faire ce genre de prise de conscience. Mais alors, se souvenir de ce que l'on a trouvé, et le développer, jusqu'au prochain déclic...