yaum a écrit :Toujours la même question: on a droit qu'à une seule tête et il faut la choisir parmis des milliers d'autres. Alors pourquoi l'artiste? Oui, mais pourquoi pas? Sa vie en soi ne vaut ni plus ni moins que celle d'un autre; mais combien de bouchers/charcutiers talentueux pour un pianiste talentueux? (ndlr: je n'ai rien contre les bouchers/charcutiers, au contraire).
Justement je ne suis pas d'accord. C'est une forme de marchandage avec une abomination qu'ont été ces crimes. Entrer dans la logique de l'utilité, des classifications entre être humains me semble participer d'une forme de logique identique à celle des nazis.
yaum a écrit :
Puis la comparaison Brasillach/Spilzman me gène, l'un est coupable, l'autre non. (pour info, Claudel était dans les signataires de la demande de grâce de Brasillach, et pas réputé pour être de gauche, ainsi que Daniel-Rops d'ailleurs)
voilà voilà
Il y avait aussi Jean Anouilh,Camus et Jean Paulhan...de toute façon je ne crois pas qu'il faille polariser ainsi les choses.
Personnellement, collaborateurs ou juifs, ce sont des crimes politiques.. (bien sûr je ne réduis pas le génocide de milliers d'individus à la condamnation à mort d'une personne qui propageait les idées qui ont conduit justement à ces drames.). Il faut croire que je suis irréductiblement contre la peine de mort.
egtegt a écrit :Même les pires individus peuvent également être touchés par la beauté et tomber amoureux ou être malheureux. Pour ne pas me faire à nouveau accuser de dérapage, je précise que je ne cherche en rien à excuser le nazisme, et encore moins à faire du révisionnisme, juste à rappeler que les nazis étaient, malheureusement, des hommes comme vous et moi.
D'accord.
Je crois que c'est assez naturel de vouloir se protéger en pensant que les crimes sont commis par des personnes ayant perdu le statut d'être humain, avec qui on ne partage rien.
Le plus difficile est d'accepter que ce sont de bon pères de famille qui avait l'impression de faire leur devoir d'une part (si vous ne connaissez pas je vous conseille le manga "l'histoire des trois Adolfs de Ozamu Tezuka", pour changer de "la mort est mon métier"), et plus fort encore qu'il existe en nous quelque chose d'eux (cf expérience de Milgram).
Pour se changer un peu de ce sujet grave, une petite citation de Woody Allen :
"Quand j'entends du Wagner j'ai envie d'envahir la Pologne"