Jean-Luc a écrit :
Néanmoins, les instruments ont quand même changé, et je crois que jamais je n'utiliserai la pédale dans Mozart comme je l'utilise dans Chopin (...).
Cette remarque est à mon gout le seul argument pertinent qui va à l'encontre de la pédale dans la musique classique viennoise. En effet les deux instruments sont différents , l'un est puissant, l'autre est doux, l'un peut tenir les sons très longtemps, l'autre pas tellement... Donc effectivement on imagine bien qu'il ne s'agit pas de mettre des pédales à la mesure, ou longues, lorsque l'on est sur piano moderne. Le discours serait complètement gâché, on ne comprendrait plus le sens de la musique et tout cela deviendrait un brouhaha insupportable.
Cela dit il y aussi une marge entre cet excès de pédale et jouer Mozart de manière sèche, sans résonance. Il n'est évidement pas possible de mettre les pédales de manière identique à celle du pianoforte qui a une sonorité beaucoup plus transparente. Il faut s'adapter au contexte "piano moderne". Moi j'aime beaucoup la pédale, c'est vrai. Je trouve que le son vibre mieux et qu'il est plus beau avec pédale. Ainsi je n'hésite pas à en mettre sur une note tenue par exemple. Je trouve aussi que la pédale permet de renforcer l'idée de "tutti" d'orchestre dans des passages plus massifs et plus sonores. Chez Mozart, tout comme chez Bach, la pédale peut avoir une fonction rythmique aussi, elle peut structurer certain passages (par exemple avec une courte pédale sur le premier temps)... etc... voila en vrac les idées qui me viennent tout de suite, mais je suis sur qu'on peut trouver d'autres exemples.
En tous les cas, c'est une question de dosage finalement. Pour moi, dire "il ne faut pas de pédale" revient exactement au même que de mettre trop de pédale. Les deux solutions ne peuvent pas être cautionnées. Pourquoi ne pas utiliser les outils qui sont à notre disposition pour servir la Musique?