Une Sonate de Scarlatti ... oui mais laquelle ?

[Endymion]

Ce sont souvent les mêmes qui reviennent sur youtube, et je suis tombé sous le charme de la K141 par Argerich et j'ai apprécié la K113 aussi. En fait je suis tombé sous le charme de l'exécution scarlattinienne avec les doigts qui grattent, qui lèchent, qui bondissent ... qui disparaissent même et les subtiles pédales qui sont là pas pour être enfoncée pesamment sur une mesure ...

Le hic c'est que niveau partition sur le net, je n'ai pas trouvé de version doigtée, d'aucune sonate. J'en ai une dans un reccueil mais elle fait un peu trop "chasse" à mon goût.

[Rachma]

Moi j'ai la solution: tu fais comme un grand et tu mets toi même les doigtés!

[Endymion]

si tu parles pour la 141 où on a la chance de voir les doigts de Martha ben c'est pas gagné d'y voir son doigté. Et pour le tout seul comme un grand c'est loin d'être évident vu la proximité des doigts possibilités très variées de doigté

Je ne te remercie pas sachant que tu as sans AUCUN doute joué une sonate de Scarlatti

"Quand il n'y a plus de solution, reste la vengeance."

[Rachma]

Non mais sérieusement, oui il y a des possibilités de doigtés très nombreuses...mais c'est justement à toi de trouver le bon, celui qui te convient, et qui peut être ne conviendrait à personne d'autre. As tu déjà lu le texte de Debussy dans la préface de ses préludes où il explique justement pourquoi lui ne met strictement aucun doigté , volontairement, dans ses éditions? Je sais pas si je peux te trouver ce texte sur internet, mais sinon tu peux toujours aller le voir dans une boutique de partoches.


AH ben si, mais c'est pour les études, mais c'est le même texte:

"Quelques mots...

Intentionnellement, les présentes Études ne contiennent aucun doigté, en voici brièvement la raison :

Imposer un doigté ne peut logiquement s'adapter aux différentes conformations de la main. La pianistique moderne a cru résoudre cette question en en superposant plusieurs ; ce n'est qu'un embarras... La musique y prend l'aspect d'une étrange opération, où par un phénomène inexplicable, les doigts se devraient multiplier...

Le cas de Mozart, claveciniste précoce, lequel ne pouvant assembler les notes d'un accord, imagina d'en faire une avec le bout de son nez, ne résoud pas la question, et n'est peut-être dû qu'à l'imagination d'un compilateur trop zélé ?

Nos vieux Maîtres, — je veux nommer "nos" admirables clavecinistes — n'indiquèrent jamais de doigtés, se confiant, sans doute, à l'ingéniosité de leurs contemporains. Douter de celle des virtuoses modernes serait malséant.

Pour conclure : l'absence de doigté est un excellent exercice, supprime l'esprit de contradiction qui nous pousse à préférer ne pas mettre le doigté de l'auteur, et vérifie ces paroles éternelles : « On n'est jamais mieux servi que par soi-même ».

Cherchons nos doigtés !

C.D."

Voilou

[Endymion]

excellent lol

Je m'en remets donc à ma condition humaine ... le choix des doigtés

(ceci-dit, combien de fois ne suis-je pas tombé de ma chaise quand qqn d'averti me faisait part d'un doigté auquel je n'avais pas pensé et qui semblait d'une évidence ! je ne dois pas être trop doué )

Liberté !

Bon travail à toi Rachma

[Anand]

Choisir ses doigtés, bizarrement, ça s'apprend. Au début, il m'arrivait de choisir des doigtés qui me semblaient le plus correspondre au trait en question, lorsque tout à coup, je me rendais compte au bout de je ne sais combien de jeux de ce même trait qu'il existait un doigté qui convenait inifniment mieux !

Aujourd'hui, les doigtés que je choisis sont toujours les meilleurs, c'est-à-dire que je n'en change plus, et je sais que je ne peux pas en trouver de mieux, pour ma main. Ce qui au début n'était pas le cas. J'ai "appris" la logique d'une main toujours dans une position confortable.

Pour choisir un bon doigté, il faut que la main, lorsque le trait est christallisé, soit dans une position confortable. Et le danger en choisissant ses doigtés, c'est d'en choisir en prenant en compte nos faiblesses actuelles : par exemple mettre un quatrième au lieu d'un cinquième, parce que le quatrième est plus "fort" aujourd'hui, et on a l'impression que ça va mieux, malgré la torsion de notre main... On oublie que dans quelques mois, le cinquième ira très bien à cet endroit. Et choisir directement le cinquième peut le rendre plus fort plus rapidement, même si la pièce sera moins vite maîtrisée.

[dominique]

une nouveauté pour les sonates de Scarlatti : http://www.abeillemusique.com/produit.php?cle=28630

[Endymion]

Bon, je me suis un peu penché sur le K141 mais j'avoue mon inculture complète au niveau de la notation du clavecin. Je me doute que les notes en forme de losange sont jouées sur un des claviers du clavecin ... Mais, si on joue cette sonate au piano, bien qu'au départ ça pourrait correspondre, il serait un peu simple de penser que la notation losangée corresponde à la main gauche ... non ? vous me suivez ? parce que quand j'arrive à la 4eme ligne, je veux bien croiser les mains mais il y a quand même des limites

Autre question: les 3 dernieres mesures de la premiere page y a un probleme quand je compte mes temps, l'avant dernière à une double en plus ... est ce à dire que le mordant ne correspond pas à 3 petites notes mais à un genre de trille court ?

Je suis étonné aussi de ne jamais trouver d'appog(g)iatures (?) sur la partition ... enfin les, j'en ai 176. Pourtant, il ya des petites dissonances qui pourraient mieux passer si certaines notes étaient appogiées (hum)

Bref, je reste assez perplexe face à la partition

Si qqn à un coeur GROS comme ça, merci de me dire quoi

[Jean-Luc]

Pas facile cette sonate...

Personnellement, je ne me poserais pas tant de questions, et je ne tiendrais pas compte des différences notes rondes/losanges. J'adopterais le principe suivant : toutes les notes avec la queue en bas = MG, la queue en haut = MD.
A un moment, il faudra croiser les mains à la 4ème mesure de la 3ème page : il faudrait que la MG joue do-ré-mi, puis les octaves en bas et ainsi de suite. Mais il y a une difficulté supplémentaire à la 12ème mesure de la 4ème page : je ferais l'octave mi-mi à la MG seule pour que la MD ait le temps d'attraper le mi d'en haut, et à la MG je mettrai un 2 sur le mi qui tombe avec le mi MD (hum, si c'est pas clair tu me dis).
Il y aurait aussi la possibilité de faire l'octave mi-mi avec la MD seule sur le 2ème temps de cette mesure, mais cela risque de donner un jeu inégal dans le son.

Quant aux mordants en bas de la 1ère page, il faut les jouer comme des mordants suivis des deux doubles. Compte tenu de la vitesse, tu n'auras pas le temps de faire un trille.
Dans l'enregistrement que j'ai, il le joue à un temps, pas à trois temps, c'est dire si c'est rapide.

Sinon, il existe l'édition Musica Budapest comprend toutes les sonates en plusieurs volumes, et elles ont des indications de doigtés. Oui, je sais, c'est pas gratuit! Mais malheureusement, je n'ai pas le volume avec la 141, sinon je te l'aurais scannée.

[dominique]

Si cette partition peut t'aider... avec grand coeur !

[Endymion]

Merci Jean-Luc. Oui, c'est vrai qu'elle est archi difficile mais je la retiens car elle m'a vraiment séduit cette Martha ... euh sonate

J'ai bien compris ton conseil mais je rectifie c'est la troisieme page avec l'octave MI MI pas la 4eme . J'aurais fait comme tu dis, MG mi-mi mi²

J'ai imprimé également la K1 et la K113 et aussi la K24 (pas facile du tout non plus). J'ai envie d'un ptit peu (peu lol) de vitesse.

Je pensais être d'humeur baroque ... "memento mori" mais voilà que je lis qu'il est plutôt roccoco

Déterminément déterminé, je me lancerai dans ce Scarlatti

[Endymion]

Si cette partition peut t'aider... avec grand coeur !

............ Je t'aime !