picolo a écrit :je donne ma version sur le sujet ...!!!
l harmonisation est un véritable art...!! fort méconnu mais oh combien utile à tous les pianistes ....
Un harmonisateur est un artiste... car capable de peser le timbre de chaque têtes de marteaux i l equilibre les forces graves, mediums, aigues tout doit etre coherant....
Alors on fait comment ?....en taillant la forme des tetes... en piquant avec des aiguilles les differentes parties du marteau...
Pourquoi comment ??...une tete de marteau est un arc de laine tendu sur une ame en bois ..avec les aiguilles on casse des fibres de laine pour repartir les masses en avant en arriere de celui ci ....
Voici presenté à ma maniere l harmonisation mais ils y a beaucoup d autres opérations de preparation à l harmonisation.... J e passe le temoin à "440" ,"PBT", "Cledac" ,"Olek "etc etc..à vous ...
@+
Hello Picolo,
C'est assez long si il faut décrire ce a quoi se rapporte l'harmonisation, ou l'intonation.
Je dirais il y a plusieurs types :
L'intonation , ou l'harmonisation sur marteaux neufs, qui détermine la sonorité plus ou moins définitive du jeu de têtes.
Cette première intonation , faite a l'usine ou lors de la restauration, est l'adaptation du jeu de marteaux aux possibilités de l'instrument, notamment au niveau de la table.
Au préalable le piano doit être bien réglé, les marteaux bien alignés sur les cordes , les cordes nivelée (par massage a l'aide d'un crochet a cordes) et la portée des marteaux assez bien ajustée corde a corde pour éviter des impuretés du son liées a ces problèmes.
Les marteaux sont aussi poncés légèrement a la frappe avant ce travail , afin qu'ils aient une surface plane , les têtes neuves ont une frappe un peu incurvée due a la découpe (du saucissonnage ) du jeu de marteaux.
Une première intonation (ou pré intonation) est faite par piquage des marteaux avec un outil appelé piquoir, ou parfois défonçoir quand il s'agit de ce travail préliminaire ou les aiguilles sont plus grosses et un peu plus longues.
A l'aide de ces 3 ou 2 aiguilles, chaque marteau est travaillé pour développer sa dynamique , permettre son rebond sur les cordes (un marteau non piqué n'aura pas de dynamique, le son restera fermé a tous les niveaux) .
Lors de la première intonation on ne tient pas compte de la brillance ni de l'attaque, seulement de la puissance et de la longueur du son. On crée une zone de suspension dans le marteau. On peut aussi devoir renforcer le volume sonore par piquage ou en ponçant plus le marteau.
Les marteaux n'étant pas exempts de défauts, ils peuvent avoir des zone plus ou moins denses, + ou - élastiques, il y a plusieurs qualités de feutres, les fabriquants de marteaux ont énormément évolué au cours des 10dernières années, ainsi que les fabriquants de feutres pour les marteaux, avec un retour des têtes pas trop dures, des pressages sèchés un peu moins rapidement et surtout l'emploi d etempératures plus basses (les marteaux dans les années 70 étaient passés au"micro ondes " pour accélérer le séchage des colles employées, ceci figeait la fibre et l'abimait, beaucoup de ces têtes ont la matière qui se délite par la suite, car les petites écailles qui tiennent le feutre cohérent étaient abîmées par ces procédés.
Les feutres des marteaux Japonais sont (étaient) systématiquement blanchis au peroxyde, procédé détruisant aussi la lanoline (certains fabriquants de feutre rajoutent de la lanoline après le foulage pour compenser la trop grande perte due a l'emploi d'acide sulfurique et de chaleur lors du foulage)
Nous avons vus l'apparition de feutres "a l'ancienne a partir des années 91, avec la reprise de production de l 'usine Wurzen
, fournisseur historique de toutes les grandes marques, et qui était en Allemagne de l'Este, puis plus récemment a la suite d'une étude poussée sur les qualités anciennes de feutre, la mise en production - chez un fabriquant français équipé de machines anciennes le permettant - d'un feutre typiquement a l'ancienne ressemblant point pour point a celui que l'on trouve sur des pianos des années 30, avec de nombreuses couches de fibre apparentes, peu de chaleur employée, une grande douceur de fibre) Ce dernier feutre fait l'unanimité sur les grandes marques qui l'ont testé , le son est très large et chaud, un peu trop doux peut être, mais excellent pour les réparations déja.
Revenons a l'intonation :
Après ce premier travail les têtes se sont déformé (elles ont grossi) et elles doivent être ovalisées par ponçage avec de l'abrasif gros. Ce travail leur donne leur forme 'définitive' plus ou moins pointue selon le type de tête et de piano.
dans l'idéal le feutre est laissé a reposer, le piano est joué - par des automates dans les usines, par des pianistes si possible comme chez Bechstein pour certains pianos en tout cas, ou les étudiants sont conviés a venir travailler sur les pianos en cours d'harmonisation.
On reprend alors les aiguilles et on gère alors la brillance, le timbre et l'attaque, c'est a dire qu'on détend les zones dures dans les épaules du marteau.
Un dernier ponçage fin, la correction encore une fois des défauts de portée des têtes puis Les marteaux sont passés rapidement avec un fer chaud pour les rendre bien propres et lisses
On égalise alors les marteaux au niveau de la pédale una corda, on vérifie bien précisément le dégagement d'une corde (différentes approches selon les marques) avec la pédale, et on vérifie l'égalité du son pédale engagée, en piquant a ce moment en face des zones frappées lors de l'emploi de la pédale, zones qui doivent être entre les marque normales. Cette intonation, souvent négligée , est un plaisir pour les pianistes qui ont alors une palette de sonorités plus vaste.
Après quelque temps de jeu il faut procéder aune reprise d'intonation, surtout si le premier travail a été mené rapidement, mais aussi parce que en jouant certaines parties vont plus se durcir que d'autres.
Typiquement ce serait un travail a effectuer au bout de 6 mois a un an de jeu, lorsque le timbre s'est bien développé , l'attaque est devenue plus riche et plus précise.
On peut alors dans le même temps reprendre les réglages et l'intonation.
Par la suite, +- a chaque accord on peut piquer un peu les marteaux, ceci s'appelle égalisation.
SI le timbre devient trop brillant et irrégulier, c'est ce travail que l'on appelle harmonistaion, mais en principe on ne reprend pas l'intonation de base, sauf si les marteaux n'ont pas étét assez travaillés au départ, ou si ils se sont trop durcis en profondeur.
A ma connaissance les réclamations de pianistes quand au son de leur piano recouvrent a 90 % un problème de réglage défait, en particulier de portée du clavier (et donc de la mécanique) sur son support.
Un petit adoucissement du son, une remise en forme des marteaux par ponçage sont bien sur nécessaire de temps a autres (un marteau a la frappe trop empruntée pert de sa dynamique car les couches inférieures du marteau ne sont plus assez sollicitées lors de l'impact , le marteau s'écrase sur les cordes, la remise en forme nettoie le timbre et restitue la dynamique)
SEULS DES MARTEAUX PAS TROP EMPRUNTES PEUVENT ETRE EFFICACEMENT REMIS EN FORME. Devoir retirer trop d efeutre va alléger énormément le marteau, le timbre devient alors clair et peu consistant.
Il est de coutume, de parles de marteaux ponçés 3 a 4 fois avant leur remplacement, si il sagit de petits ponçages je suis d'accord, mais une vraie remise en forme peut seulement être réalisée une fois a mon sens.
Après c'est de la bidouille et le résultat est moyen, entre autres la partie tendue du marteau est a l'extérieur, en retirant des couches on arrive sur une zone de feutre sans tension. Tant qu'on arrive a redonner un peu de tenue a cette partie, en "remontant du feutre" depuis les parties basses du marteau, on arrive a réveiller la longueur sonore, mais quand ces ressources sont épuisées (le marteau a pris la forme d'une poire inversée) on n'aura jamais la dynamique complète normale, ou l'intonation devient irrègulière avec le temps (notes sifflantes, son trop clair).
Il vaut mieux alors remplacer les têtes (se remplacent a partir de 8 ans sur les pianos de concert), un travail spécialisé, pas si difficile mais demandant de la pratique et une certaine compréhension des tenants et aboutissants (hauteur des têtes par rapport a la hauteur de l'axe et celle des cordes, angle d'ouverture, surcentrage, forme des queues par rapport au type d'attrapes, et surtout poids des têtes et forme par rapport a une mécanique donnée).
Sur certains pianos anciens il n'y a pas de têtes neuves acceptables disponible, (surtout pour des questions de poids et de forme très effilée dans l'aigu) une solution est de demander le regarnissage en feutre (divers fournisseurs) des marteaux. Ce procédé peut donner de bons résultats, mais la base des marteaux n'est jamais très compacte, donc les ressources pour l'harmonisation sont plus limitées qu'avec des têtes neuves, faites a la presse hydrolique et comportant une "réserve de feutre " plus importante. Ce procédé est très adapté pour certains pianos, est évitable pour d'autres, la solution n'est pas d'employer systématiquement des têtes neuves comme ça se pratique en Allemagne, surtout si on cherche a préserver un timbre très doux originel. La méthode de pressage employée par le sous traitant apporte plus ou moins de tension au résultat final.
Un point important a vérifier avant l'intonation, est la bonne tenue des axes des marteaux des axes trop libres ou ayant du jeu entrainent une perte de contrôle du marteau par le doigt du pianiste, le marteau ne restant pas au contact de son propulseur l'échappement, et rebondissant mal sur les cordes à cause des pertes d'énergie , mauvaise trajectoire, pièce insuffisamment tenue lors de l'impact , etc...
De fait en pratique les aiguilles sont a sortir en dernier lieu, bien souvent après pas mal d'autres opérations...
J'espère que cette petite description n'est pas trop illisible.
Bien cordialement a tous !
OLEK