C'est a dire?louna a écrit :Avant le départ de Dominique...
Les beaux textes.
Re: Les beaux textes.
" On ne joue pas du piano avec deux mains : on joue avec dix doigts. Chaque doigt doit être une voix qui chante."
Samson François
Samson François
- Rubato
- Messages : 2815
- Enregistré le : ven. 29 déc., 2006 8:05
- Mon piano : Erard 1903 2m12 (n°88800)
- Localisation : Périgord Vert
- Contact :
Re: Les beaux textes.
Bonnes vacances, Dominique ! 

Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
Franz Liszt.
Re: Les beaux textes.
Après Beethoven, Schumann. Pour changer...
Lettre à Clara (21/04/1838) au sujet du In der Nacht des Phantasiestucke op12.
Lorsque je l'eus achevé, j'y trouvai, à ma grande joie, l'histoire de "Héro et Léandre". Tu la connais probablement. Léandre nage toutes les nuits dans la mer pour rejoindre sa bien-aimée qui l'attend sur le phare avec une torche allumée afin de le guider dans sa traversée. C'est une belle et ancienne légende romanesque. Quand je joue Nacht, je ne peux oublier ce tableau - d'abord, il se jette dans la mer - elle l'appelle - il répond - il nage dans les vagues et gagne le rivage avec succès - maintenant la cantilène quand ils sont dans les bras l'un de l'autre - puis il doit partir et ne peut se décider à la séparation - jusqu'à ce que la nuit plonge tout à nouveau dans les ténèbres. [...] Dis-moi si tu retrouves ce tableau dans la musique ?
Lettre à Clara (21/04/1838) au sujet du In der Nacht des Phantasiestucke op12.
Lorsque je l'eus achevé, j'y trouvai, à ma grande joie, l'histoire de "Héro et Léandre". Tu la connais probablement. Léandre nage toutes les nuits dans la mer pour rejoindre sa bien-aimée qui l'attend sur le phare avec une torche allumée afin de le guider dans sa traversée. C'est une belle et ancienne légende romanesque. Quand je joue Nacht, je ne peux oublier ce tableau - d'abord, il se jette dans la mer - elle l'appelle - il répond - il nage dans les vagues et gagne le rivage avec succès - maintenant la cantilène quand ils sont dans les bras l'un de l'autre - puis il doit partir et ne peut se décider à la séparation - jusqu'à ce que la nuit plonge tout à nouveau dans les ténèbres. [...] Dis-moi si tu retrouves ce tableau dans la musique ?
Re: Les beaux textes.
J'aime écouter le 1er mouvement de la sonate pour violon et piano de Franck, en lisant ceci :
D’un rythme lent elle le dirigeait ici d’abord, puis là, puis ailleurs, vers un bonheur noble, inintelligible et précis. Et tout d’un coup au point où elle était arrivée et d’où il se préparait à la suivre, après une pause d’un instant, brusquement elle changeait de direction et d’un mouvement nouveau, plus rapide, menu, mélancolique, incessant et doux, elle l’entraînait avec elle vers des perspectives inconnues. Puis elle disparut. Il souhaita passionnément la revoir une troisième fois. Et elle reparut en effet mais sans lui parler plus clairement, en lui causant même une volupté moins profonde. Mais rentré chez lui il eut besoin d’elle, il était comme un homme dans la vie de qui une passante qu’il a aperçue un moment vient de faire entrer l’image d’une beauté nouvelle qui donne à sa propre sensibilité une valeur plus grande, sans qu’il sache seulement s’il pourra revoir jamais celle qu’il aime déjà et dont il ignore jusqu’au nom.
[...]
Or, quelques minutes à peine après que le petit pianiste avait commencé de jouer chez Mme Verdurin, tout d’un coup après une note haute longuement tenue pendant deux mesures, il vit approcher, s’échappant de sous cette sonorité prolongée et tendue comme un rideau sonore pour cacher le mystère de son incubation, il reconnut, secrète, bruissante et divisée, la phrase aérienne et odorante qu’il aimait. Et elle était si particulière, elle avait un charme si individuel et qu’aucun autre n’aurait pu remplacer, que ce fut pour Swann comme s’il eût rencontré dans un salon ami une personne qu’il avait admirée dans la rue et désespérait de jamais retrouver. A la fin, elle s’éloigna, indicatrice, diligente, parmi les ramifications de son parfum, laissant sur le visage de Swann le reflet de son sourire. Mais maintenant il pouvait demander le nom de son inconnue (on lui dit que c’était l’andante de la sonate pour piano et violon de Vinteuil), il la tenait, il pourrait l’avoir chez lui aussi souvent qu’il voudrait, essayer d’apprendre son langage et son secret.
Proust, Un amour de Swann
D’un rythme lent elle le dirigeait ici d’abord, puis là, puis ailleurs, vers un bonheur noble, inintelligible et précis. Et tout d’un coup au point où elle était arrivée et d’où il se préparait à la suivre, après une pause d’un instant, brusquement elle changeait de direction et d’un mouvement nouveau, plus rapide, menu, mélancolique, incessant et doux, elle l’entraînait avec elle vers des perspectives inconnues. Puis elle disparut. Il souhaita passionnément la revoir une troisième fois. Et elle reparut en effet mais sans lui parler plus clairement, en lui causant même une volupté moins profonde. Mais rentré chez lui il eut besoin d’elle, il était comme un homme dans la vie de qui une passante qu’il a aperçue un moment vient de faire entrer l’image d’une beauté nouvelle qui donne à sa propre sensibilité une valeur plus grande, sans qu’il sache seulement s’il pourra revoir jamais celle qu’il aime déjà et dont il ignore jusqu’au nom.
[...]
Or, quelques minutes à peine après que le petit pianiste avait commencé de jouer chez Mme Verdurin, tout d’un coup après une note haute longuement tenue pendant deux mesures, il vit approcher, s’échappant de sous cette sonorité prolongée et tendue comme un rideau sonore pour cacher le mystère de son incubation, il reconnut, secrète, bruissante et divisée, la phrase aérienne et odorante qu’il aimait. Et elle était si particulière, elle avait un charme si individuel et qu’aucun autre n’aurait pu remplacer, que ce fut pour Swann comme s’il eût rencontré dans un salon ami une personne qu’il avait admirée dans la rue et désespérait de jamais retrouver. A la fin, elle s’éloigna, indicatrice, diligente, parmi les ramifications de son parfum, laissant sur le visage de Swann le reflet de son sourire. Mais maintenant il pouvait demander le nom de son inconnue (on lui dit que c’était l’andante de la sonate pour piano et violon de Vinteuil), il la tenait, il pourrait l’avoir chez lui aussi souvent qu’il voudrait, essayer d’apprendre son langage et son secret.
Proust, Un amour de Swann
- Rubato
- Messages : 2815
- Enregistré le : ven. 29 déc., 2006 8:05
- Mon piano : Erard 1903 2m12 (n°88800)
- Localisation : Périgord Vert
- Contact :
Re: Les beaux textes.
Est-ce dans le même roman que Proust évoque le 14ème Nocturne de Chopin ? (J'ai un vague souvenir ).
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
Franz Liszt.
Re: Les beaux textes.
Tu veux parler de cette phrase ? :Est-ce dans le même roman que Proust évoque le 14ème Nocturne de Chopin ? (J'ai un vague souvenir ).
"Elle avait appris dans sa jeunesse, à caresser les phrases, au long col sinueux et démesuré, de Chopin, si libres, si flexibles, si tactiles, qui commencent par chercher et essayer leur place en dehors et bien loin de la direction de leur départ, bien loin du point où on avait pu espérer qu'atteindrait leur attouchement, et qui ne se jouent dans cet écart de fantaisie que pour revenir plus délibérément - d'un retour plus prémédité, avec plus de précision, comme sur un cristal qui résonnerait jusqu'à faire crier - vous frapper au coeur."
je ne sais pas si c'est à propos du 14ème nocturne mais c'est bien dans Swann.
Re: Les beaux textes.
Tu m'as devancée Dogane, j'étais justement en train de rechercher... Et je suis tombée sur le même passage que toi. 

Re: Les beaux textes.
Maxence Fermine, Le violon noir.
Ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable... Se lit très rapidement, si on ne sait pas quoi faire d'un après-midi...
Chaque nuit le même rêve revenait dans mon sommeil. Et cela dura pendant des années. Je marchais dans une ville inconnue où, au détour d'une ruelle, j'entendais le chant d'un violon. Je me laissais alors guider par cette voix, je marchais dans des rues désertes, glacées de lune, ouvertes au songe, et j'arrivais près d'un pont de pierre qui enjambait un canal où l'eau immobile reflétait un visage masqué. La femme qui jouait se tenait sur le pont. Elle me tournait le dos. Je m'approchais lentement d'elle, lui touchais l'épaule, tandis que la musique envoûtait mon corps, mon âme. La jeune femme se retournait, et je découvrais cette chose inouïe : elle ne jouait pas du violon ! En réalité, elle était le violon ! Des hanches à la taille, du ventre jusqu'au cou. Son corps, tout en arrondi, avait la forme d'un violon. Et sa voix était le son de l'instrument, une voix si cristalline qu'elle en paraissait surhumaine. Dans ses mains, elle tenait la partition d'un opera, et l'air qu'elle chantait, cette musique merveilleuse, jaillissait d'elle comme une musique divine. Elle ouvrait les bras, s'offrant à moi, et, au moment où j'allais l'étreindre, femme, violon, musique et rêve disparaissaient dans les flammes. Je me mettais alors à crier, et je finissais par m'éveiller.
Ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable... Se lit très rapidement, si on ne sait pas quoi faire d'un après-midi...
Chaque nuit le même rêve revenait dans mon sommeil. Et cela dura pendant des années. Je marchais dans une ville inconnue où, au détour d'une ruelle, j'entendais le chant d'un violon. Je me laissais alors guider par cette voix, je marchais dans des rues désertes, glacées de lune, ouvertes au songe, et j'arrivais près d'un pont de pierre qui enjambait un canal où l'eau immobile reflétait un visage masqué. La femme qui jouait se tenait sur le pont. Elle me tournait le dos. Je m'approchais lentement d'elle, lui touchais l'épaule, tandis que la musique envoûtait mon corps, mon âme. La jeune femme se retournait, et je découvrais cette chose inouïe : elle ne jouait pas du violon ! En réalité, elle était le violon ! Des hanches à la taille, du ventre jusqu'au cou. Son corps, tout en arrondi, avait la forme d'un violon. Et sa voix était le son de l'instrument, une voix si cristalline qu'elle en paraissait surhumaine. Dans ses mains, elle tenait la partition d'un opera, et l'air qu'elle chantait, cette musique merveilleuse, jaillissait d'elle comme une musique divine. Elle ouvrait les bras, s'offrant à moi, et, au moment où j'allais l'étreindre, femme, violon, musique et rêve disparaissaient dans les flammes. Je me mettais alors à crier, et je finissais par m'éveiller.
Re: Les beaux textes.
Aujourd'hui dans ma sacoche, un livre que je vais user je crois :
Schubert
raconté par ceux qui l'ont vu
suivi de la correspondance et des écrits de Schubert.
Ed Stock.
Premier survol du bouquin (j'ai d'abord un livre sur Chopin à finir, je le sens passer celui-là...
)
24 novembre 1857
.......
La vie extérieure de Schubert était extrèmement simple et se déroula au début dans les pauvres conditions d'un maître d'école, plus tard d'un génie Autrichien, exemplar unicum en ce pays, qui, ici en particulier, et peut-être comme partout, doit lutter contre la misère et la bêtise. Mais sa vie intérieure avec ses amis et ceux qui pensaient comme lui, offre peu de traits biographiques saillants, et ne pourraient être, en quelque sorte, représentées que d'une manière descriptive et poétique. Schubert étaient, en quelque sorte, une double nature, la bonne humeur viennoise tissée avec un trait de mélancolie profonde et ennoblie. Poète en son for intérieur, il était, bien entendu, jugé de l'extérieur comme une espèce de viveur, auquel manquait en outre le poli usuel de la sociabilité ; aussi plus d'un compagnon de tous les jours put-il, en quelque sorte, se croire beaucoup plus que le chantre mal léché des Müllerlieder et de la Winterreise.
....
BAUERNFELD
_________________________
Franz Schubert père.
Avis de décès de son fils Franz.
Hier mercredi après-midi, à 3 heures, mon fils bien aimé Franz Schubert, artiste musicien et compositeur, a passé à une vie meilleure, après une courte maladie, muni des sacrements des morts, à l'âge de trente-deux ans.
Par le présent, ma famille et moi faisons part à nos honorables amis et connaissances que le corps du défunt sera porté, le vendredi 21 à 3 heures de l'après-midi, de la maison du n°694 de la Neue Wieden, dans la nouvelle rue près du Bischof Stadel, à l'église de St Josef in Margarethen, et y sera béni.
Vienne, le 20 novembre 1828.
FRANZ SCHUBERT.
Maître d'école à Rossau.

Schubert
raconté par ceux qui l'ont vu
suivi de la correspondance et des écrits de Schubert.
Ed Stock.
Premier survol du bouquin (j'ai d'abord un livre sur Chopin à finir, je le sens passer celui-là...

24 novembre 1857
.......
La vie extérieure de Schubert était extrèmement simple et se déroula au début dans les pauvres conditions d'un maître d'école, plus tard d'un génie Autrichien, exemplar unicum en ce pays, qui, ici en particulier, et peut-être comme partout, doit lutter contre la misère et la bêtise. Mais sa vie intérieure avec ses amis et ceux qui pensaient comme lui, offre peu de traits biographiques saillants, et ne pourraient être, en quelque sorte, représentées que d'une manière descriptive et poétique. Schubert étaient, en quelque sorte, une double nature, la bonne humeur viennoise tissée avec un trait de mélancolie profonde et ennoblie. Poète en son for intérieur, il était, bien entendu, jugé de l'extérieur comme une espèce de viveur, auquel manquait en outre le poli usuel de la sociabilité ; aussi plus d'un compagnon de tous les jours put-il, en quelque sorte, se croire beaucoup plus que le chantre mal léché des Müllerlieder et de la Winterreise.
....
BAUERNFELD
_________________________
Franz Schubert père.
Avis de décès de son fils Franz.
Hier mercredi après-midi, à 3 heures, mon fils bien aimé Franz Schubert, artiste musicien et compositeur, a passé à une vie meilleure, après une courte maladie, muni des sacrements des morts, à l'âge de trente-deux ans.
Par le présent, ma famille et moi faisons part à nos honorables amis et connaissances que le corps du défunt sera porté, le vendredi 21 à 3 heures de l'après-midi, de la maison du n°694 de la Neue Wieden, dans la nouvelle rue près du Bischof Stadel, à l'église de St Josef in Margarethen, et y sera béni.
Vienne, le 20 novembre 1828.
FRANZ SCHUBERT.
Maître d'école à Rossau.

Re: Les beaux textes.
Je ne sais pas si vous lisez les textes que je sélectionne ?
Je lis en ce moment un bouquin sur Chopin, Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète.
(ce n'est pas parce que je n'apprécie pas que je ne connais pas ou que j'ignore...)
J'ai marqué plusieurs passages, au sujet d'oeuvres, comme celui-ci, concernant la Valse de l'Adieu.
..... Puis il fallut penser au départ. Un matin de septembre il monta pour la dernière fois dans le salon où l'attendait la jeune fille. (c'est Marie). Un bouquet de roses jonchait la table. Elle en prit une et la lui donna. Onze heures sonnèrent à l'horloge de la Frauenkirche. Chopin restait figé devant elle, pâle, le regard absent. Peu^-être songeait-il à cette mort de soi qu'est toujours un adieu, si chargé d'avenir qu'on le veuille. Ou écoutait-il le rythme mélodique de sa peine ? En tout cas la seule expression de douelur qui vint crever à la surface, ce fut un thème de valse. Il s'assit au piano, le joua, y enfouit tous les cris de sa solitude.
Plus tard, Marie l'appela La valse de l'Adieu. Il est remarquable que Chopin, retenu par une pudeur insurmontable, ne l'ait jamais publiée. Il l'écrivit pourtant, la recopia, et l'offrit ce dernier jour à son amie avec cette bien simple dédicace : "Pour Melle Marie, Dresde, Septembre 1835." Fontana l'édita après la mort de l'auteur (oeuvres posthumes, op 69, N°1, valse en la bémol majeur). On veut y entendre "le murmure de deux vois amoureuses, les coups répétés de l'horloge et le roulement des roues brûlant le pavé, dont le bruit couvre celui des sanglots comprimés". C'est possible, après tout, en dépit de Schumann et de son langage muet. (
) Quoi qu'il en soit, Chopin conserva cette fleur que lui tendit Marie. Nous la retrouverons plus tard, mise sous enveloppe, et marquée d'un signe par celui pour qui le malheur et l'idéal eurent toujours l'odeur d'une rose de fin d'été.
Le prochain texte que j'ai marqué sera (long) de George Sand, au sujet d'un prélude (Le 6eme semble-t-il).

Je lis en ce moment un bouquin sur Chopin, Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète.
(ce n'est pas parce que je n'apprécie pas que je ne connais pas ou que j'ignore...)
J'ai marqué plusieurs passages, au sujet d'oeuvres, comme celui-ci, concernant la Valse de l'Adieu.
..... Puis il fallut penser au départ. Un matin de septembre il monta pour la dernière fois dans le salon où l'attendait la jeune fille. (c'est Marie). Un bouquet de roses jonchait la table. Elle en prit une et la lui donna. Onze heures sonnèrent à l'horloge de la Frauenkirche. Chopin restait figé devant elle, pâle, le regard absent. Peu^-être songeait-il à cette mort de soi qu'est toujours un adieu, si chargé d'avenir qu'on le veuille. Ou écoutait-il le rythme mélodique de sa peine ? En tout cas la seule expression de douelur qui vint crever à la surface, ce fut un thème de valse. Il s'assit au piano, le joua, y enfouit tous les cris de sa solitude.
Plus tard, Marie l'appela La valse de l'Adieu. Il est remarquable que Chopin, retenu par une pudeur insurmontable, ne l'ait jamais publiée. Il l'écrivit pourtant, la recopia, et l'offrit ce dernier jour à son amie avec cette bien simple dédicace : "Pour Melle Marie, Dresde, Septembre 1835." Fontana l'édita après la mort de l'auteur (oeuvres posthumes, op 69, N°1, valse en la bémol majeur). On veut y entendre "le murmure de deux vois amoureuses, les coups répétés de l'horloge et le roulement des roues brûlant le pavé, dont le bruit couvre celui des sanglots comprimés". C'est possible, après tout, en dépit de Schumann et de son langage muet. (

Le prochain texte que j'ai marqué sera (long) de George Sand, au sujet d'un prélude (Le 6eme semble-t-il).
Modifié en dernier par louna le jeu. 12 juil., 2007 10:49, modifié 1 fois.
Re: Les beaux textes.
Ce dernier texte est très émouvant, il faudrait que j'écoute cette valse... Les adieux c'est toujours déchirant et pour Chopin ça l'était aussi...
Je me remets à lire tes textes parce que tu à l'air de te sentir seule sur cette rubrique! Ton texte décrivant Beethoven est impressionnant, mais on l'imagine bien comme ça!
Mais je n'ai rien à apporter en "beaux textes"!
Ou alors des citations du livre des "conseils aux jeunes musiciens" de Shumman? il y en a que j'adore.
Je me remets à lire tes textes parce que tu à l'air de te sentir seule sur cette rubrique! Ton texte décrivant Beethoven est impressionnant, mais on l'imagine bien comme ça!
Mais je n'ai rien à apporter en "beaux textes"!

Ou alors des citations du livre des "conseils aux jeunes musiciens" de Shumman? il y en a que j'adore.
Voici mon blog, entièrement consacré à ma passion pour le piano! http://revemusical.blogspirit.com Venez discuter et réagir avec moi et tous mes visiteurs!
Re: Les beaux textes.
Merci de lire, CC
Pour les fans de Chopin, je conseille ce livre. Pourtalès, Chopin ou le poète.
J'ai l'impression de lire Gala par moment...
Il est très ancien maintenant, mais vraiment bien fait. L'auteur suit l'ordre chronologique. N'analyse pas les oeuvres, se contente de raconter des écits sur sa vie, comme vous le voyez, de manière assez romancée, mais en s'aapuyant toujours sur textes lettres et témoignages.
Il intègre tous ces témoignages à son récit, puis l'auteur prend à nouveau la parole... C'est vraiment bien fait, on a vraiment parfois l'impression d'y lire un roman. Mais n'y cherchez pas d'analyse d'oeuvres.
J'en suis aux deux tiers là, il est malade, il quitte Majorque.
Tout le passage sur Majorque n'est que citations de George Sand.

Pour les fans de Chopin, je conseille ce livre. Pourtalès, Chopin ou le poète.
J'ai l'impression de lire Gala par moment...

Il est très ancien maintenant, mais vraiment bien fait. L'auteur suit l'ordre chronologique. N'analyse pas les oeuvres, se contente de raconter des écits sur sa vie, comme vous le voyez, de manière assez romancée, mais en s'aapuyant toujours sur textes lettres et témoignages.
Il intègre tous ces témoignages à son récit, puis l'auteur prend à nouveau la parole... C'est vraiment bien fait, on a vraiment parfois l'impression d'y lire un roman. Mais n'y cherchez pas d'analyse d'oeuvres.
J'en suis aux deux tiers là, il est malade, il quitte Majorque.

Tout le passage sur Majorque n'est que citations de George Sand.
- egtegt
- Messages : 3287
- Enregistré le : jeu. 24 juin, 2004 2:17
- Mon piano : Blüthner 2m10 et Casio PX110
- Localisation : Saverne
Re: Les beaux textes.
Je veux pas mettre ma m... mais à en lire ce passage, ça parait un peu gnagnan, J'aurais plutôt dit Harlequin que Gala 
? Ou je suis le seul ?
C'est vrai que Chopin incarne le romantisme dans toute sa splendeur mais bon ....

C'est un peu dégoulinant de miévrerie, non... Peut-être songeait-il à cette mort de soi qu'est toujours un adieu, si chargé d'avenir qu'on le veuille. Ou écoutait-il le rythme mélodique de sa peine ? En tout cas la seule expression de douleur qui vint crever à la surface, ce fut un thème de valse. Il s'assit au piano, le joua, y enfouit tous les cris de sa solitude.

C'est vrai que Chopin incarne le romantisme dans toute sa splendeur mais bon ....
Re: Les beaux textes.
Bon d'accord c'est un peu (beaucoup) romancé, mais dans l'idée c'est la tristesse d'un adieu, et si la valse a vraiment été composée dans ces conditions c'est très beau je trouve.
Mais Louna, d'où sont tirées les informations sur la vie des compositeurs et des détails aussi précis?
Mais Louna, d'où sont tirées les informations sur la vie des compositeurs et des détails aussi précis?
Voici mon blog, entièrement consacré à ma passion pour le piano! http://revemusical.blogspirit.com Venez discuter et réagir avec moi et tous mes visiteurs!
Re: Les beaux textes.
Si tu dis que tu veux pas c'est peut-être bien que le fait que t'aurais bien voulu t'as effleuréegtegt a écrit :Je veux pas mettre ma m...

PS : ce mécanisme s'appelle dénégation ;
Le football ? C'est comme les échecs, mais sans les dés - Lukas Podoldki footballeur Allemand
- jean-séb
- Messages : 11298
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Les beaux textes.
Plutôt prétérition ou paralipse, non ?roland a écrit :Si tu dis que tu veux pas c'est peut-être bien que le fait que t'aurais bien voulu t'as effleuréegtegt a écrit :Je veux pas mettre ma m...:lol
PS : ce mécanisme s'appelle dénégation ;
Jean-Séb
Re: Les beaux textes.
Ah oui, c'est dégoulinant de mièvrerie... J'avais prévu ! Mais c'est à l'image du concerné...
C'est aussi ce qui fait que cette bio est facile à avaler... elle se lit comme un roman. L'intérêt de l'auteur à avoir mêlé textes et romance.
Pour aborder, c'est tout de même plus digeste qu'un pavé Fayard.
Et lire tous ces textes, ces extraits de lettres, mémoires (pour répondre à la question de CC "d'où il tient ces infos") donne une dimension supplémentaire.
Ce n'est pas non plus le genre de bio que je préfère, j'appricie davantage lorsque les oeuvres sont davantage étaillées, lorsque l'auteur travaille sur la personnalité du concerné, mais là, ce n'est pas du tout le cas.
Mais avec un titre comme "Chopin ou le poète", à quoi pouvait-on s'attendre ?
Et je prends référence à Gala, car il y a vraiment un côté "chronique", ou "potins mondains". Ce cher Chopin faisait partie de la Jet-SEt, fréquentait les salons chébran, faisait le craneur au piano, avec son physique de femme (on dirait Patrick Juvet
) Avait les gonzesses à ses pieds, les parents de la gonzesse qui ne voulaient plus que la fille fréquente une gars qui n'est pas du milieu...
C'est St Tropez !
C'est un très vieux livre, c'était assez le genre de l'époque aussi ces chroniques.
Mardi, je mettrai un texte de George Sand elle-même, vous verrez que ce n'est pas mieux !
Bref, moi qui croyais vous faire plaisir en me forçant à citer un truc sur Chopin...
Mais je suis heureuse de lire que c'est Gnangnan finalement. (Gast aurait dit "tartignolle" je crois
)

C'est aussi ce qui fait que cette bio est facile à avaler... elle se lit comme un roman. L'intérêt de l'auteur à avoir mêlé textes et romance.
Pour aborder, c'est tout de même plus digeste qu'un pavé Fayard.
Et lire tous ces textes, ces extraits de lettres, mémoires (pour répondre à la question de CC "d'où il tient ces infos") donne une dimension supplémentaire.
Ce n'est pas non plus le genre de bio que je préfère, j'appricie davantage lorsque les oeuvres sont davantage étaillées, lorsque l'auteur travaille sur la personnalité du concerné, mais là, ce n'est pas du tout le cas.
Mais avec un titre comme "Chopin ou le poète", à quoi pouvait-on s'attendre ?
Et je prends référence à Gala, car il y a vraiment un côté "chronique", ou "potins mondains". Ce cher Chopin faisait partie de la Jet-SEt, fréquentait les salons chébran, faisait le craneur au piano, avec son physique de femme (on dirait Patrick Juvet

C'est St Tropez !

C'est un très vieux livre, c'était assez le genre de l'époque aussi ces chroniques.
Mardi, je mettrai un texte de George Sand elle-même, vous verrez que ce n'est pas mieux !
Bref, moi qui croyais vous faire plaisir en me forçant à citer un truc sur Chopin...
Mais je suis heureuse de lire que c'est Gnangnan finalement. (Gast aurait dit "tartignolle" je crois

- jean-séb
- Messages : 11298
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Les beaux textes.
On cite souvent George Sand pour le prélude dit Goutte de pluie.louna a écrit :
Le prochain texte que j'ai marqué sera (long) de George Sand, au sujet d'un prélude (Le 6eme semble-t-il).
« Prélude en ré bémol majeur, op. 28 n° 15 — Sostenuto
Cette oeuvre a été composée entre 1836 et 1839 et publiée en 1839, dédiée à Camille Pleyel. Hans von Bulow nomma ce prélude, Goutte de pluie.
Il y en a un qui lui est venu lors d’une soirée de pluie lugubre, soumettant l’âme à une déjection terrible. Lui laissant en bonne santé, je suis allé avec Maurice à Palmes un matin afin d’acheter ce que nous avions de besoin à notre campement. La pluie est venue en torrents débordants. Nous avons fait trois ligues en six heures, mais nous sommes toujours retournés au milieu d’une inondation. C’était complètement noir et nous avions perdu nos souliers, étant donné que notre chauffeur nous avait quittés. Nous nous sommes dépêchés, savant que notre bien-aimé serait inquiété. En effet, il l’était, mais il était en ce moment figé dans un genre de désespoir silencieux et, sanglotant, il jouait son prélude merveilleux. Lorsqu’il nous a vu, il s’est levé avec un cri et nous a dit, d’un air étrange, « Ah, j’étais certain que vous étiez morts. » Quand il était mieux et a vu l’état dans lequel nous nous trouvions, il était malade, en train d’imaginer les dangers que nous avions vécus. Il m’a néanmoins confié qu’il l’avait tout vu dans un rêve et, ne distinguant plus entre la réalité et le rêve, il est devenu calme et somnambule. En jouant le piano, il s’était persuadé de sa propre mort et il s’était vu noyer dans un lac. Les gouttes d’eau froide tombaient régulièrement sur son corps et, lorsque je lui ai fait remarquer le son des gouttes sur le toit, il nia l’avoir entendu. Il était enragé que j’avais compris son œuvre une telle imitation. Il protesta avec tout son pouvoir—et il aurait dû—contre la puérilité de telles reproductions orales. Son génie était rempli des sons de la nature, mais il les avait transformés ainsi qu’ils sont devenus équivalents à la pensée musicale et non à l’imitation des sons externes. Sa composition de ce soir était certainement remplie de gouttes d’eau, résonnant sur les tuiles de la maison, mais dans son imagination elles étaient des larmes tombées du ciel.
- George Sand
Sand n’a pas spécifié la clé ou le numéro du prélude composé lors de cet événement et, même si le prélude en ré bémol majeur est fréquemment donné le sobriquet, Goutte de pluie, l’histoire pourrait bien appliquer à n’importe quel prélude mélancolique comprenant une figure répétitive (la mineur, mi mineur, si mineur, aussi bien que ré bémol majeur). »
http://www.chopinmusic.net/fr/oeuvres.php/preludes
Jean-Séb
- jean-séb
- Messages : 11298
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Les beaux textes.
Il est clair que le texte ci-dessus n'est pas directement de la plume de George Sand ; il abonde en fautes d'orthographe et en maladresses. Il doit s'agir d'une traduction-retraduction. Il semble qu'un texte beaucoup plus sûr soit lisible ici :
http://www.ac-nancy-metz.fr/pres-etab/m ... lonais.htm
Jean-Séb
http://www.ac-nancy-metz.fr/pres-etab/m ... lonais.htm
Jean-Séb
Re: Les beaux textes.
Je connaissais cette anecdote (kitsch au possible :p)...mais apparemment l'authenticité est contestable, j'ai lu plusieurs fois que l'origine était plus que douteuse
Modifié en dernier par nox le jeu. 12 juil., 2007 18:43, modifié 1 fois.